David Lynch, plasticien
Pour le plaisir des amateurs en ligne 21
publié le dimanche 29 mars 2015

Parce que David Lynch est un grand cinéaste singulier, on s’étonne, ici ou là, qu’il soit aussi musicien et peintre, en somme qu’il ne soit pas un "ouvrier spécialisé".

Pour comprendre que cela va de soi, il suffit pourtant de se souvenir que Lynch appartient à la galaxie surréaliste.
Et que le surréalisme, c’est une vision du monde, holiste par définition.


 

Il en parle très bien à la BBC (pour les anglophones seulement) :
Part 1 & Part 2.


Au début, tout petit, déjà, il voulait être peintre.

À défaut d’œuvre de jeunesse, voici une de ses dernières œuvres : Airplane And Tower (2013).


 

Mais revenons à sa chronologie.

Il étudia donc la peinture à Washington DC, puis à Boston, en 1964.
Mais ça ne lui a pas plu.

Alors, il est allé en Europe, pour travailler avec Oskar Kokoschka à Salzbourg, dans son Académie internationale d’été ("Schule des Sehens", École du regard), fondée en 1953.
Mais Oskar (qui avait alors 78 ans) n’était pas assez disponible pour lui.
Ça ne lui a pas plu non plus, et il est reparti au bout de quinze jours.

Rentré au pays, il a essayé Philadelphie.
Cette fois, c’était bien, les études de peinture, l’amour, un enfant.

Et puis, en 1967, ça a basculé vers les images qui bougent.
Il réalisa alors son premier court métrage Six Men Getting Sick (Six Times).


 


 

Engrenage imparable vers le cinéma.

À 21 ans, il a peut-être pensé que, finalement, la peinture, c’était pas son truc, même si ces premiers films étaient des films d’animation, même s’il continuait à dessiner partout et sur tous les supports, et à peindre quand il avait de l’argent.


 

Mais un jour, tard, le passé l’a rattrapé.

En 2007, à Paris, la Fondation Cartier lui dédie une rétrospective de ses œuvres plastiques (depuis 1960) et lui donne de larges possibilités d’intervention : The Air Is On Fire (3 mars-27 mai 2007). L’exposition (multiforme avec événements, happenings, installation, concert), connaît un très grand succès.


 

Alors, après ce coup d’éclat, il s’installe à Montparnasse, pour faire ses lithos, dans l’atelier de Fernand Mourlot (1895-1988), qui accueillit, de son vivant, entre autres grands peintres, Saul Steinberg ou Paul Jenkins.

Et là, il se sent bien.

En somme, ce n’est qu’à 61 ans qu’il s’est autorisé ce que d’autres avaient fait à 20 ans. Il s’est ainsi inscrit dans la grande histoire des Américains à Paris.

À propos d’Américains, connaissez-vous le site Artsy et sa page spéciale Lynch ?

Voici comment ce website est vu de France.

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