Journal de Ma’ Joad (juin 2014)
Juin 2014
publié le lundi 30 juin 2014


 

JUIN 2014

 



Lundi 30 juin 2014

 

Mort de Paul Mazursky (1930-2014).
Il a arraché des larmes et des rires à la classe moyenne (américaine), selon le Los Angeles Times.
En 1969, l’amour libre la faisait bicher, la middle class : Bob et Carole et Ted et Alice. En 1976, on s’encanaillait en changeant de quartier vers Brooklyn : Next Stop, Greenwich Village. En 1978, les femmes quittaient leurs maris infidèles et devenaient autonomes : An Unmarried Woman. En 1982, on refaisait sa vie, non pas en Lozère, mais dans une île grecque : Tempest (Shakespeare revisited). Quelle époque !
En 1986, on retournait aux sources et on découvrait Boudu sauvé des eaux : Down and Out in Beverly Hills.

Bologne, Il cinema ritrovato 2014

* Oklahoma ! de Fred Zinnemann (1955), ce western, plein de tubes des années 50 (repris par Yvette Giraud, qui s’en souvient ?), "ritrovati e restaurati" en 8D, dans la bonne salle de l’Arlequin, ça ne se rate pas.


 

On réalise, aujourd’hui, que c’est une comédie musicale très située dans l’histoire : on y trouve des idées chorégraphiques de films précédents, et des idées reprises plus tard.
Mais c’est un scénario puant, avec le malheureux Rod Steiger, le pauvre, paria donc forcément méchant, baladé par une jeune fille, qui n’a même pas l’excuse d’être belle et charmante. Un quelque chose de sournois et de très moche dans l’idéologie américaine des racines.

* La Forza e la ragione . Salvador Allende interviewé par Roberto Rosselini, en 1971. Ces deux-là face à face, c’est inattendu. C’est du lourd. On peut le revoir sur Internet.

* The Strange Death of Adolf Hitler de James Hogan (1943). Il faut suivre ce fil rouge "Hitler" proposé par le programme.

La découverte du jour : Deux films inconnus de Maurice Tourneur, son dernier en France, Le Corso rouge , et son premier film à New York, The Wishing Ring - tous deux donc datés de 1914.

Autant le premier (un court métrage) est empesé, drame bourgeois interprété de façon gesticulatoire par des acteurs pourtant réputés (Henry Roussell, Charles Keppens), autant le second éclate du plaisir de tourner.
L’argument est daté, un vieux roman anglais sur les malheurs relatifs du fils d’un marquis renié par son père pour mauvaise conduite qui va trouver le chemin du rachat. Ce qui pourrait donner lieu à déclarations moralistes est balayé par la fraîcheur des comédiens (Vivian Martin, qui était-ce ?), l’invention de la mise en scène (presque toujours en extérieurs) et l’humour général.
Et la caméra caracole, panoramique, joue avec les acteurs. La campagne américaine de Tourneur commençait bien - on sait qu’elle a bien continué. Un père aussi intéressant que le fils, à redécouvrir.

Piazza Maggiore : Salvatore Giuliano de Francesco Rosi (1962)



Dimanche 29 juin 2014

 

Bologne, Il cinema ritrovato 2014.

* L’après-midi, deux Wellman : You Never Know Women (1926), accompagné au piano par Antonio Coppola.
Et The Man I love (1929, mais parlant).

* Le soir, en cas de mauvais temps, les projections sur la piazza Maggiore sont impossibles et un repli est prévu au cinéma l’Arlequin.
Ce soir, le ciel de Bologne est d’un rose inquiétant, et les chaises, habituellement prises d’assaut, restent vides.


 


 

Mais, après quelques gouttes, la séance commence quand même.

* Maudite soit la guerre de Alfred Machin (1914), le premier film pacifiste.


 


 


 


 

Suivi de :

* En dirigeable sur les champs de bataille (1918), "live computer soundtrack". Musica di Edison Studio.

Les ruines vues de l’aérostat, avec une musique électronique vagabonde, et inspirée, aussi figurative que l’ancienne "musique concrète" de Pierre Henry.
Le ciné-concert est interrompu par l’orage qui s’est décidé.
On se réfugie à regret sous les arcades.

La découverte du jour :

* Ned med vaabnene ! de Holger-Madsen (1914) - en français, Posez les armes !

On connaissait son réalisateur grâce aux divers hommages jadis offerts par Bologne à Valdemar Psilander et à Asta Nielsen.

Le film, avec intertitres danois, est à peu près incompréhensible, histoire de famille dont les sœurs ont épousé des militaires - et la guerre éclate, évidemment. Guerre non située ; il y a des falaises, des collines, la mer, manifestement les scènes de bataille ont été tournées ailleurs que dans le plat pays.
Mais celles-ci sont extraordinaires, dignes de Naissance d’une nation  : chevauchées, mitraillades, attaques et replis, le déroulement classique des guerres à l’ancienne, mais réalisées avec une vraisemblance étonnante. Les blessés s’effondrent en gros plan, s’entassent dans des bâtiments de fortune (dont l’un sera écrasé par une bombe). Des plans remarquables : la caméra embarquée sur le toit d’un wagon, cadrant les corps allongés dans les wagons qui la précèdent ; un homme, cherchant son fils, ouvre une porte : un cadavre lui roule sur les pieds, en contrechamp, des dizaines de blessés et leurs infirmières, tous endormis (ou morts), figés comme les gazés des Vampires de Feuillade ; un cheval mort, en plan rapproché, couché sur son cavalier, illustration rêvée pour La Route des Flandres.
Ah, que la guerre est jolie !



Samedi 28 juin 2014

 

Bologne. Il cinema ritrovato 2014.

Au programme : L’année 1914.

Donc, naturellement, la naissance de Charlot.

Et puis aussi : Wellman, Fredda, James Dean, etc.

Et, alors que les vitrines des librairies de Bologne sont thématiques "Grande Guerre", Il cinema ritrovato focalise sur "Cent ans de pacifisme".


 

D’abord, le matin, récupérer son badge et son sac.
Cette année, le sac est noir ou blanc, avec la silhouette de Charlot et l’image du badge, c’est Francesca Bertini (1892-1985).
Nous aimons, nous adorons les divas du muet.
Elles sont faites exactement pour ça, d’ailleurs, être adorées.


 

Et puis passer voir les DVD en vente. Il y en a de très rares, introuvables ailleurs, et ils filent vite. Autant qu’ils arrivent chez nous.

Par exemple Sangue bleu , mélodrame de Nino Oxilia (1914), avec justement la Bertini. La Contessa Mira, abandonnée par son mari, qui tombe dans la déchéance et devient "geisha" (ce qui est plus facile en temps d’orientalisme et plus convenable que prostituée), ça ne se manque pas.


 

Ceux qui ont décidé de se faire tous les Wellman, choisissent Beggar’s of Life (Les Mendiants de la vie) (1928), et retournent au cinéma le Jolly. Ils ont raison, c’est peut-être là qu’on préfère Louise Brooks.

Mais c’est bien de retrouver ses marques à la Cineteca même, le cœur des choses. Sa tour, qu’on dirait conçue par De Chirico, et ses deux salles, Mastroianni et Scorsese, le plaisir de passer de l’une à l’autre, de s’asseoir de temps en temps, entre les deux, dans les fauteuils bleus, de sortir de la climatisation dans la cour sous le soleil de plomb. D’y voir en général quelques festivaliers qui tiennent "salon" à la buvette.


 

Et puis, le samedi, il y a "Il mercati della terra", qui s’étend, d’ailleurs de plus en plus. Cette année, c’est Peter von Bagh et Costa Gavras qui font l’ouverture.
Peter von Bagh est directeur artistique du festival (et accessoirement celui du festival de cinéma du Soleil de minuit, créé par Aki Kaurismaki à Sodankylä, en 1986). C’est un réalisateur important et méconnu parce que peu de ses films ont pu être vus en France. Nous reviendrons sur son œuvre.

On commence avec la fin du programme 100 anni di Charlot - oui, on sait on aurait dû arriver plus tôt.


 

Au programme, aujourd’hui :

* Les comiques muets que "Chaplin avait vus", Il comico et le ballerine, avant de créer Charlot, présentés par l’inoxydable Mariann Lewinsky, et accompagnés au piano par Stephen Horne.

Pour ce que Chaplin a vu (ou a pu voir), avant 1914, c’est une excellente idée.
Dans ces petits courts métrages (de 2 à 5 minutes), on distingue d’innombrables racines : un pas de danse de Tatiana Karsavina, avec son flambeau (1909), un rétablissement de justesse et un clin d’œil des frères Dionnes, trapézistes épatants (1912), les acrobaties des sœurs Dainefs (1902) et l’esprit de tous les Max Linder, amant ou mari, qui se "débrouille" à Vincennes, rue du Bois.

Au piano, Gabriel Thibaudeau. On est toujours content de retrouver Thibaudeau le Québécois, chaque année, à Bologne.
Cette année, on avait eu de ses nouvelles, le 30 avril 2014, à Paris, à Bercy où il inaugurait la rétrospective Jean Epstein. Un superbe ciné-concert, La chute de la Maison Usher, sur une musique composée et dirigée par lui et interprétée par l’Octuor de France.

* The Hitler Gang de John Farrow (1944), avec Robert Watson dans le rôle de l’étriqué de la moustache, diagnostiqué hystérique dès 1920.
C’est un des meilleurs films antinazis hollywoodiens de la période, inaugurée en 1942 par la série Pourquoi nous combattons.

En 1940, le film français de Alexander Ryder, Après Mein Kampf, mes crimes , était encore prématuré. Le film de Farrow décrit la montée au pouvoir, émaillée de crimes infects, d’une petite frappe paranoïaque, un polar noir avec voyous cyniques et tueurs cruels, historiquement correct et documenté.

Dans la chronologie, il est un bon prélude à La Chute de Olivier Hirschbiegel (2005), qu’il relativise.
Dans la collection, il figure quelque part entre Le Dictateur de Chaplin (1940), une satire imaginaire mais référencée, et Hitler un film d’Allemagne de Syberberg (1978), une tentative de catharsis impossible.

Piazza Maggiore, c’est à 21h45 désormais.
La magie de la Piazza bondée comme un samedi soir, San Petronio toute rénovée, le vent tiède.


 

Puis cette émotion sans pareille devant le petit trailer qui inaugure chaque projection du soir. Celui de 2014 ne nous déçoit pas.


 

Puis La Fureur de vivre de Nicholas Ray (1965).



Mardi 25 juin 2014

 

À la cinémathèque, rétrospective Jean-Pierre Mocky, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au la fermeture estivale (le 3 août 2014).

Mocky, quand il avait réalisé Les Dragueurs, en 1959, était parti pour devenir classique "Nouvelle Vague".
Puis il a bifurqué vers un territoire personnel, anar sarcastique et cynique, 60 longs métrages, forcément voués à la marge.
Une rétrospective à la cinémathèque, ça peut s’appeler une revanche, une récupération, une consécration.
Il y a un âge où on ne crache plus sur ce genre de douceurs.



Mardi 24 juin 2014

 

Mort de Eli Wallach (1915-2014).
De Piscator à Tenessee Williams et Elia Kazan, pas loin de Marilyn, tout près de Clint Eastwood, à force de jouer les bandits tordus, il était arrivé, tout naturellement à Leone et Corbucci.


 



Samedi 21 juin 2014

 

Fête de la musique, certes.


 


 


Mais aussi, toute la nuit, plus silencieux, le temps qui court, à Beaubourg.

* The Clock de Christian Marclay,
24 heures, le 21 juin 2014, de 23 heures à l’aube.

C’est en place depuis le 17 mai 2014 mais seulement pour les heures du jour (et d’ouverture).
Pour savoir ce qui s’y passe la nuit, il faut entrer, aujourd’hui, avant la fermeture, et on a le droit de rester. 24 heures ailleurs, mais bien dans son temps à soi.


 



Jeudi 19 juin 2014

 

Le festival Il cinema ritrovato de la cinémathèque de Bologne ne commence que le samedi 28 juin 2014.
Mais dès ce soir, on peut voir à Bologne La Trilogia del dollaro de Sergio Leone, dans des versions restaurées.

* 19 juin 2014 : Pour une poignée de dollars (1964).
* 3 juillet 2014 : Pour quelques dollars de plus (le meilleur à notre avis) (1965).
* 17 juillet 2014 : Le Bon, la Brute et le Truand (1966).



Samedi 14 juin 2014

 

Notre ami Francis Lecomte nous informe du lancement de la structure de production, de distribution et d’édition de films indépendants, Luna Park Films.

Elle est basée à Toulon. Mais on est invité à aller fêter ça à Paris, aujourd’hui.


 

* À partir de 15h30 : Rencontres, projections de films rares, DJ sets, stands (DVD, livres, disques).

* À 19:30 : Projection du court métrage Tristesse des anthropophages (1966) et de la bande annonce de La Femme bourreau (1968), deux films de Jean-Denis Bonan, distribués par Luna Park Films.

éof, 15 rue Saint-Fiacre, 75002 Paris.



Vendredi 13 juin 2014

 

La Bibliothèque publique d’information (BPI) nous invite à une reprise parisienne de la 13ème édition du festival de films documentaires de court métrage de Lyon, entrée libre.

* À 20h00 : Palmarès du Festival de films documentaires courts de Lyon.

En présence de Inès Rabadan et Young Sun Noh.

À découvrir :

* Le Grand Prix : Karaoké domestique de Inès Rabadan (2013).
L’exploration expérimentale des rapports de classe entre employeur et domestique.

* Le Prix Graine de doc : Prune sauvage de Young Sun Noh (2013).
Les interrogations d’une jeune cinéaste coréenne sur le mariage et le célibat dans un village ardéchois.

* Le Prix du public : L’être venu d’ailleurs de Guy Bordin & Renaud de Putter (2013).
Les confessions de Dédée, prostituée en vitrine à Bruxelles depuis plus de 30 ans et maîtresse sado-masochiste.

Centre Pompidou, cinéma 2, niveau -1, 75004 Paris.



Mercredi 11 juin 2014

 

À l’occasion de l’année France-Vietnam, la Cinémathèque française propose un Panorama du cinéma vietnamien, encore mal connu, mais qui commence à s’ouvrir aux coproductions internationales (11-22 juin 2014).

En présence du réalisateur Dang Nhat Minh.



Mardi 10 juin 2014

 

À Lyon, débarque le Cabaret du New Burlesque, invité par le Théâtre des Célestins.

Nous nous souvenons avec un grand plaisir du film de Mathieu Amalric, Tournée, avec Mimi Le Meaux, Dirty Martini, Julie Atlas Muz, Kitten on the Keys & Rocky Roulette.
Il avait eu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2010.

Eh bien, ils seront tous là, en chair et en os, aussi à l’Institut Lumière, ce soir à 21h, et on pourra revoir Tournée, en quelque sorte in vivo.


 

 

Institut Lumière, rue du Premier-Film, 69000 Lyon.



Lundi 9 juin 2014

 

Dans la vie, y a pas que le cinéma qui soit bouleversant, y a aussi les agressions de la nature, dehors.

Sans compter que c’est mieux, dans ces cas-là, de débrancher nos ordi, voire la télé. Ce qui nous prive de notre lait quotidien. Et nous bouleverse, mais autrement, dedans.

La nuit dernière et ce matin, une ligne d’orages, d’averses et de grêlons gros comme des balles de golf a traversé la France, du sud au nord, en s’appliquant bien fort sur les banlieues parisiennes.

Notre correspondant de Villepreux nous écrit :

Pas de dégats dans ma casba, mais c’est une question de chance. J’ai
fait une tournée d’inspection à vélo ce matin, Dans le voisinage, il y a
pas mal de vitre cassées, des pare-brise étoilés. Aussi des garages
inondés. Et comme le bon habitant du peri-urbain stocke dans son garage
un foutoir digne d’un chiffonier de banlieue, et qu’il tient à ses merdes
toutes pourries, tout se retrouve sur le trottoir à la vue du passant (à
vélo), pendant que la communauté, les voisins, solidaires, déploient des
stratégies à base de pilotis et de transbordement du matos vers des
espaces moins exposés.
J’ai rarement vu autant de camions de location dans les parages.
Les grêlons rebondissaient sur le rebord de la fenetre et venaient percuter
la vitre. Comme on n’a pas de volets (on est claustro dans la famille, on aime voir le
ciel, les étoiles et ce que bouinochent les voisins...), il a fallu
inventer vite fait un substitut aux volets, à base de morceaux de bois ou
de carton, mode et design favella.
Et comme j’habite dans une baraque à la con, avec des fenêtres partout, j’ai dû ce matin aller chercher des "materiaux" pour colmater les ouvertures pas protégées vu que le cataclysme doit se reproduire, d’après la météo, et aussi d’après mon
baromètre.
D’un autre coté, c’est joli, c’est gros désordres climatiques, et c’est marrant de voir soudain ce patelin ou rien ne se passe jamais s’agiter, se remuer, discuter et faire preuve d’une certaine entraide et d’un peu de fraternité et de solidarité.



Vendredi 6 juin 2014

 

La télévision nous accable de reportages de commémoration du débarquement de la WWII.
On rêve de revoir le petit film de Jean Grémillon, Le 6 juin à l’aube.
Nulle part sur les programmes.


Des nouvelles des Éditions Maurice Nadeau.

Rappelons quelques étapes de la vie éditoriale de Maurice Nadeau.

En 1953, il fonde la revue littéraire Les Lettres nouvelles, chez Julliard, avec une liste éblouissante de collaborateurs de marque.
Au hasard et pêle-mêle : Lowry, Artaud, Artaud, Guilloux, Ionesco, Borges, Jünger, Miller, Sade, Kafka, Beckett, Barthes, Hölderlin, Vittorini, Baudelaire, Leiris, Prévert, Werth, Reverdy, Reverdy, Michaux, Duras, Daumal
Sans compter les traducteurs prestigieux : Denise Naville, Marthe Robert ou Alexandre Vialatte.
Allez voir ça, ça vaut le coup d’œil.

En 1966, il fonde La Quinzaine littéraire, avec François Erval. Il la dirige ensuite sans partage avec Anne Sarraute (1930-2008), et cela jusqu’à la mort de celle-ci, le 16 juin 2013.

En 1977, il dirige une collection du même nom.
Tout le monde se souvient des couvertures jaunes, chez Julliard puis Denoël, de sa collection LN.

C’est seulement en 1984, qu’il fonde sa maison d’édition bien à lui, les Éditions Maurice-Nadeau.

Durant toute sa vie, il n’a eu de cesse que de découvrir et redécouvrir les auteurs, les œuvres, le vrai monde, celui des créateurs.

Aujourd’hui, c’est son fils, le réalisateur Gilles Nadeau, qui relance les Éditions Maurice-Nadeau et elles repartent de plus belle. Normal que le premier titre, ce soit un livre consacré au cinéma, un classique du cinéma, et pas des moindres : Godard.
Chacun a un rapport particulier à Godard, un rapport intime, pas transmissible, hors de tout consensus possible. Godard, c’est à part. En fait toujours, c’est bande à part pour tous.

Zoe Bruneau, comédienne de théâtre, trouve son premier rôle de cinéma dans le dernier film de Godard, Adieu au langage, sélection du festival de Cannes 2014.

Elle inaugure cette nouvelle ère des Éditions Maurice-Nadeau, avec En attendant Godard, chapitre I, chapitre II, un récit personnel, tout en sensibilité, de sa rencontre et de son travail avec JLG.

Quelle meilleure façon, inauguration et continuité, de perpétuer cette maison d’édition mythique ?


 



Jeudi 5 juin 2014

 

Vernissage, à 18h30, de l’exposition Femmes, immigration et mobilisation des quartiers populaires, au Centre Fleury Barbara Goutte d’Or, Paris 18e.
C’est jusqu’au 20 juillet 2014.

Des images, deux tables rondes, le programme est ici

C’est une exposition de Pangée Network, conçue et organisée par l’historienne Naïma Yahi.

On se souvient d’une autre expo, superbe, qu’elle avait proposée, en novembre 2009, pendant 5 mois, Générations, un siècle d’histoire culturelle ces Maghrébins en France, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée.



Mercredi 4 juin 2014

 

Au cinéma La Clef : Panorama du cinéma colombien, 2e édition, jusqu’au 10 juin 2014, organisé par le collectif Le Chien qui aboie.

Le cinéma colombien est riche mais méconnu.
L’an dernier, La 1ère édition avait invité 10 réalisateurs, proposé 32 films, et reçu 1500 spectateurs : un succès.

Du coup, en 2014, Le Chien propose une 2e édition du Panorama de cinéma Colombien, en même temps à Paris, Londres et Barcelone.



Mardi 3 juin 2014

 

On va à la librairie du Panthéon vers 18h30.

Avant, on avait ses habitudes à Ciné-Reflet, la dernière librairie de cinéma de Paris, rue Monsieur-le-Prince, où Frédéric Damien nous accueillait sous le regard coquin de Betty Boop.

Maintenant, Ciné-Reflet est rue Victor-Cousin, à la librairie du Panthéon.
Frédéric Damien est toujours là, avec Camille et Betty Boop aussi.


 

On peut régulièrement y rencontrer ceux qui écrivent sur le cinéma, avec un petit coup à boire dans de très jolis verres.

Ce soir, c’est Michel Ciment, et son superbe livre : Jane Campion par Jane Campion.
Le livre est déjà si populaire que même Nice-Matin et Elle en ont parlé.
On va aller se le faire dédicacer.



Lundi 2 juin 2014

 

Cinéma La Clef, à Paris : Nostalgie de la Nostalgie.

Après trois ans et demi de programmation Nostalgie de la Lumière de Patricio Guzman (2010) est toujours présenté à La Clef, chaque premier lundi de chaque mois. La prochaine séance est donc ce lundi 2 juin 2014 à 17h45.
Cf. Jeune Cinéma n°331-332, été 2010.

Dernier clin d’œil à notre amie Heike Hurst


 

Aujourd’hui, 2 juin 2014, la Cinémathèque algérienne rend hommage à Jean-Louis Hurst, mort à Paris le 13 mai 2014.
Il a été inhumé avec Heike, au cimetière de Dar Assaâda, le 21 mai 2014, comme les deux pieds-rouges qu’ils furent, rapatriés EN Algérie.

Sur leur tombe est inscrit :

J’ai quitté ma famille
j’ai quitté mon pays
Je suis un homme du monde
J’ai quitté ma famille
j’ai quitté mon pays
Je suis une femme du monde

Jean-Louis et Heike Hurst

Rappelons que sous le pseudonyme de Maurienne (clin d’œil à Vercors), Jean-Louis Hurst avait publié Le Déserteur, aux éditions de Minuit, en 1960.

Le numéro n° 355 de Jeune Cinéma (automne 2013) est consacré à Heike Hurst.

Andrée Tournès...

* qui, dès 1957, militait aux comités de vigilance universitaire pour la défense de la liberté et de la paix en Algérie, en étroit contact avec le Comité Audin (réunions au Café Cluny), avec notamment Madeleine Rebérioux, Geneviève Trimouille et Bianca Lamblin ;

* qui témoigna pour Micheline Pouteau au procès du réseau Jeanson à la Prison du Cherche-Midi en 1960 ;

* qui, à Boulouris avec Michèle Firk, avait animé un stage mémorable d’études cinématographiques pour former les cadres de la jeune révolution algérienne ;

* qui prêtait les films de la Fédération Jean-Vigo à René Vautier, alors directeur du Centre audio-visuel d’Alger ;

... Andrée Tournès doit être contente.

Les Delmas, Jean et Ginette, aussi.

Pas (encore) de wikipedia pour Micheline Pouteau (1931-2012).

Elle avait donné à Jeune Cinéma un long texte sur If... de Lindsay Anderson.
Voici une photo d’elle (non datée), elle à gauche, forcément, avec André Bazin, au centre, comme il se doit.


 



Voyage dans le temps.

 


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