Chronique 2018
Anthropocène, le vécu
publié le dimanche 16 décembre 2018


 

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Louise Wimmer 2018  : * Janvier 2018 (23, 24 janvier 2018) ; Avril 2018 (29 avril 2018) ; Juillet 2018 (11, 24 & 28 juillet 2018) ; * Août 2018 (1, 6, 8, 9, 10, 13, 14, 20, 21, 24, 25 août 2018) ; * Septembre 2018 (2, 8, 9, 11, 23 septembre 2018 ; Octobre 2018 I (13, 22 octobre 2018) ; Novembre 2018 II (26 novembre 2018) ; Décembre 2018 II (16 décembre 2018).
 

Cf. Chroniques (et vagabondages) de l’Anthropocène (2014-2021).

Cf. aussi :
* Filmographie Anthropocène.
* Bibliographie Anthropocène.


 



Mardi 23 janvier 2018

 

À peine apparu comme notion, puis homologué comme une nouvelle ère par les géologues, l’Anthropocène, a connu, parmi les adeptes, une scission. Et la notion de Capitalocène s’est précisée.

Les économies dites "socialistes", le capitalisme d’état n’ayant eu de cesse que de rattraper les progrès du capitalisme marque déposée, il semble légitime de préférer un mot plus ciblé pour définir cette nouvelle ère.

Pourtant, cette recherche d’une responsabilité suppose implicitement que l’humanité aurait pu emprunter d’autres chemins dans son développement, et que le fameux homo œconomicus aurait pu ne pas remplacer un anthropos avisé.


 


 

Ce qui sous-estime deux pulsions inhérentes à cet anthropos naturel qui le précède : son "complexe de Prométhée" comme le définissait Bachelard, et sa propension à se reproduire de façon exponentielle.

Quand on pense le capitalisme dans son développement - jadis, naguère et aujourd’hui de plus en plus - on pense d’abord les inégalités à juste titre. On continue ainsi à reléguer le facteur démographique planétaire. Sans remonter à Thomas Malthus (1766-1834) - quoique - on peut se souvenir de la pensée de Pierre Naville (1904-1993), surréaliste puis sociologue du travail, qui regrettait cette sous-estimation.

À la librairie Quilombo, on débat du Capitalocène.

* À 20h00 : Une histoire de l’essor du capitalisme fossile du 16ème au 19ème siècle.
Présentation-débat avec Armel Campagne.


 

Bonne lecture :

* Armel Campagne, Le Capitalocène. Aux racines historiques du dérèglement climatique, préface de Christophe Bonneuil, Paris, Editions Divergences, 2017.

Librairie Quilombo, 23 rue Voltaire, 75011 Paris.



Mercredi 24 janvier 2018

 

Les crues de 1910, à Paris, furent longtemps inoubliables.


 

Si les inondations doivent se reproduire chaque année désormais (juin 2016, janvier 2018, etc.) celles de nos ancêtres vont rapidement s’effacer, dans nos mémoires et dans nos albums de famille.

À Joinville, les eaux montent amenant des visiteurs, qui, d’habitude, se tiennent à distance respecteuse. Merci Daniel Vogel !


 


 


 



Dimanche 29 avril 2018

 

Pour le cinquantenaire de Mai 68, tout les anciens vont y aller de leur propre rue Gay-Lussac, de leur libération sexuelle perso.
Et de leurs considérations sur la nature et la possibilité de révolution anticapitaliste.


 

Mai 68, ce fut aussi - surtout, on le sait maintenant - partout dans le monde, une lutte précurseure contre les méfaits écologiques mortels du capitalisme.

Les damnés de la couche humaine de la Terre furent les premiers à s’en apercevoir, les premiers à écoper et à se défendre.
Sans savoir qu’ils étaient des pionniers, les soldats perdus d’une guerre juste et d’avant-garde, que la machine aveugle, sourde et emballée du Capital ne comprend toujours pas, cinquante ans plus tard, et qui nous entraîne, aujourd’hui, tous même ceux qui se croient hors d’atteinte, vers l’abîme.


 


 


 

Après Ogawa et Tsuchimoto, c’est le tour de Yann Le Masson (1930-2012), et de son sublime Kashima Paradise (1973), qu’on trouve en DVD aux Éditions Montparnasse, et qu’il est urgent de redécouvrir.



Mercredi 11 juillet 2018

 

Le dérèglement climatique, il y a au moins 10 ou 15 ans que plus personne n’ose en ricaner, genre "Y a plus de saison !".

Des variations saisonnières, on en a toujours connu.
Le 3 juillet 1953, Benjamin Péret écrivait à Elisa Breton à Saint-Cyrq :

"Ici [à Paris], il fait un temps abominable.
Mardi, il a fait un tel orage que le cimetière de Passy s’est écroulé sur la place du Trocadéro avec toute sa marchandise, et que, depuis, 6000 lignes de téléphone sont interrompues. Il y avait un torrent de 30 cm de profondeur qui dévalait le boulevard Saint-Michel, et cela duré trois heures".

* André Breton & Benjamin Péret, Correspondance 1920-1969, Gallimard, 2017.


 

Mais là, ces dernières années, ce n’est pas pareil, et chacun peut percevoir, à sa propre fenêtre, des aberrations de toutes sortes.
Ça ne se réchauffe pas seulement, ça se dérègle, même en zone tempérée.
Comme en un miroir symétrique de la dérégulation économique.
Les prévisions météo elles-mêmes, qui semblaient avoir fait des progrès grâce aux satellites, se plantent régulièrement, surprises par des yoyos capricieux et imprévisibles, des déluges, des tornades, des coups de chaud et des coups de froid en quelques heures...

Les climatologues sont de plus en plus inquiets, et pensent que les modèles actuels (et à plus forte raison les modèles officiels) pourraient sous-estimer l’ampleur des changements à venir. Par exemple, la hausse du niveau des mers pourrait atteindre six mètres dans quelques dizaines d’années et ça pourrait durer plusieurs milliers d’années.

On se souvient de Waterworld de Kevin Reynolds (1995), il y a 23 ans, et, en ce temps-là, c’était encore pure science-fiction.


 


À propos de l’eau, dont il est difficile de nier que c’est un "bien commun", ces richesses offertes par la Terrre au Terriens : Garrett Hardin, en 1968, disait que traiter les biens communs comme des biens privés conduisait à leur destruction.
Il semblerait que ce soit bien parti, à Vittel.

Bonnes lectures :

* Garrett Hardin, La Tragédie des communs, traduction par Laurent Bury et présentation par Dominique Bourg, Paris, Presses universitaires de France, 2018.


 

* John Bellamy Foster, Marx écologiste, Paris, Éditions Amsterdam, 2011.


 



Mardi 24 juillet 2018

 

C’est pas pour se vanter, mais il fait chaud.

25° en Laponie ; 29° à Belfast ; 30° à Stockholm, Suède ; 32° à Shannon, Irlande et en Sibérie ; 36° à Montréal, Canada ; 40° à Denver, à Madrid et à Tokyo ; 40° à Tbilissi et à Shanghai ; 42° à Erevan ; 47° à Cordoue ; 53° à Ahvaz, Iran et à Turbat, Pakistan, et aussi à Phœnix et dans la Vallée de la Mort.
Il fera un modeste 35° à Paris, à Lyon et en Alsace ces jours-ci.


 

Les incendies font rage en Californie, comme d’habitude, et ils ne vont pas tarder en Corse, en Provence, au Portugal.
Mais aussi dans le Nord de l’Europe, où il n’a pas plu depuis le mois de mai, en Suède, en Lettonie, en Allemagne, en Angleterre...

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2017 est la troisième année la plus chaude enregistrée après 2016 et 2015. Ce qui compte c’est la tendance.

Les gens trouvent des solutions momentanées.
Ils sont malades aussi, et ils meurent.


 

On sait qu’il ne s’agit pas seulement de "réchauffement", mais de "dérèglement" climatique. Avant, on avait des surprises et des exceptions, mais on avait des repères.
Désormais, ce sera surprise chaque jour nouveau.
Il y aura aussi des vagues de froid en zones autrefois tempérées.
En même temps que l’eau potable manquera (ça a déjà commencé au Cap), les océans gagneront du terrain (ça a déjà commencé le long des plages de l’Atlantique). Les zones habitables de la planète Terre se rétréciront en même temps que la démographie augmentera.


 


 

Le processus est engagé, irréversible. Il y a déjà des deadlines, 2100, 2030. Demain.

C’est pas faute d’avoir été prévenus, il y a longtemps déjà.
Marx déjà...

Mais comment "prévient-on" un système ?


 


On se rafraîchit le moral avec la glace qui reste encore.

On va au Groenland, le 28 mai 2008, il y a 10 ans.

* Chasing Ice de Jeff Orlowski (2012).
Prix de la meilleure photographie au Festival de Sundance 2012.


 

Une chanson : Before My Time, musique de J. Ralph, interprétée par Scarlett Johansson & Joshua Bell.

Cold feet, don’t fail me now
So much left to do
If I should run ten thousand miles home
Would you be there ?
Just a taste of things to come I still smile
But I don’t want to die alone
I don’t want to die alone
Way before my time.

Keep calm and carry on
No worse for the wear
I don’t want to die alone
I don’t want to die alone
Way before my time
Is it any wonder
All this empty air I’m drowning in the laughter
Way before my time has come.


 


On va en Patagonie, le 10 mars 2016, il y a 4 ans.

Quand le glacier Perito Moreno s’est effondré, et que les touristes applaudissent et rient, émerveillés, devant le sublime spectacle.


 



Samedi 28 juillet 2018

 

Sur Arrêt sur image, cet été 2018, on suit le feuilleton, en 5 épisodes, de la chute annoncée des hommes, des dieux, des civilisations, de la planète Terre. On en est au crépuscule.


 

Jeudi dernier, le 20 juillet 2018 : L’effondrement, un processus déjà en marche.
À l’origine, le mot de collapsologie, inventé par Pablo Servigne, faisait figure de gag.
Il est en passe de devenir une science.

Daniel Schneidermann et Hélène recevaient Renaud Duterme, Vincent Mignerot, Agnès Sinaï.


 


 

Vendredi 27 juillet 2018 : Les films d’apocalypse.
Quelques étapes incontournables de l’abondante cinématographie de SF, le nucléaire, les virus, les zombies, les défaillances technologiques, le terrorisme.

Daniel Schneidermann et Juliette reçoivent Rafik Djoumi, Serge Goriely, Jean-Noël Lafargue, Blaise Mao.


 

Faut s’abonner, mais ça vaut le coup.

Cf. aussi Notre biblographie qui s’étoffe de jour en jour.

Cf. aussi Notre filmographie Nucléaire. toujours d’actualité.



Mercredi 1er août 2018

 

C’est aujourd’hui le Jour (moyen) du Dépassement ( Earth Overshoot Day ), calculé par Global Footprint Network, depuis 1986.


 

L’année dernière, c’était le 3 août 2017. En 1970, c’était le 29 décembre 1970.


 

Les Terriens ont utilisé les arbres, l’eau, les sols, les poissons auxquels ils avaient droit pour l’année 2018. Et ils ont émis la quantité de carbone que les océans et les forêts pouvaient absorber en un an.
À partir de ce soir, ils vivent à crédit le reste de cette année.

Pour continuer ce rythme, il faudrait aux Terriens 1, 7 planète Terre.


 

Enfin, les Terriens...
Sur les 7 milliards d’individus qui ne consomment presque rien, ils sont, disons, 1 milliard tout au plus qui dévastent la planète. Il ne s’agit pas (seulement) de la démographie générale croissante, il faut regarder en face les inégalités.
Les gouvernements, qui, pour les peuples à la comprenette forcément limitée, simplifient leur discours en proclamant qu’il faut gérer les pays comme les ménages et faire des économies, seraient bien inspirés d’appliquer leurs idées aux bons secteurs.


 

Pour les Français, le dépassement, c’était le 5 mai 2018.
Pour les Luxembourgeois, c’était le 9 février 2018.
Pour les Vietnamiens, ce ne sera que le 21 décembre 2018.


 

Il paraît, selon certains, que le pire n’est pas sûr et, qu’à défaut d’être réversible, le processus pourrait être ralenti.
On fait connaissance avec la Doomsday Clock, inventée, en 1947, dans la perspective de la guerre nucléaire.


 

Et on passe un peu de temps à lire les bons ouvrages, pour se renseigner plus sérieusement que par le Net.


 

— 

Lundi 6 août 2018

 

On se souvient, obsessionnellement, de Hiroshima, et, jeudi 9 août 2018, de Nagasaki.
Ces jours-là, le 6 et le 9 août 1945, il y a 73 ans, l’humanité a pris un tournant irréversible, dans toutes les niches de sa conscience comme dans ses perspectives.
Ici et maintenant, toujours dans le tournant, essayant de le négocier, plus que jamais.

* Pluie noire de Shohei Imamura (1989).


 

Cf. La filmographie jamais close.


Mercredi 8 août 2018

 

Dans l’histoire, il y a eu d’autres canicules autrement plus violentes que les deux dernières de 2018, nous raconte Hérodote.
Et pas seulement celles de nos mémoires à nous (1976, 2003...).
Mais ce n’est pas une consolation.

La douleur, c’est la tendance (elles seront de plus en plus nombreuses et de pire en pire). La panique - parfois, quand on s’autorise des éclairs de lucidité - c’est demain et c’est partout.
Les quatre éléments deviennent nos ennemis, parce que l’humanité ne les a pas traités en biens communs, comme le préconisait le Prix Nobel d’économie Elinor Ostrom (1933-2012), en 1990.

* L’eau.


 

* Le feu.


 

* L’air.


 

* La terre.


 



Jeudi 9 août 2018

 

À Detroit, le Detroit Institute of Arts (DIA) a acquis 24 gravures du photographe Matthew Brandt : Bridges Over Flint (2016). On peut voir les voir actuellement dans le cadre de ses nouvelles acquisitions, Out of the Crate : New Gifts & Purchases (14 juillet-23 septembre 2018).


 

Merci à Artnet.

Matthew Brandt s’inspire des techniques chimiques du 19e siècle et utilise les éléments physiques de ce qu’il photographie.
Par exemple, dans sa série "Lake and Reservoirs" (2014), il utilise l’eau recueillie dans les lacs et les réservoirs pour faire tremper ses épreuves.


 

Ou bien quand il photographie des personnages, il utilise leurs sécrétions pour sa chimie photographique. Les œuvres ainsi produites "révèlent" une vérité souterraine occultée, et "signifient" ce lien secret entre technique et art, entre matière et idée, autant dire entre machine et politique.

Dans Bridges Over Flint, il trempe ses négatifs dans l’eau de Flint, et révèle ainsi le danger de cette même eau qui contamine les résidents : les tuyaux de plomb de Flint ne seront totalement remplacés qu’en 2020.


 

Flint ?
On se souvient de Roger and Me de Michael Moore (1989), son premier documentaire, qui parlait de sa ville natale, Flint, Mich., où on avait supprimé 30 000 emplois.


 

Le déclin de Flint nous avait impressionnés, dans une vision anticapitaliste, tout habitués que nous étions à la succession des "crises", comme moteur d’un système infernal qui s’emballait.
C’était il y a près de 30 ans, bien avant la crise de 2008.
Depuis, on a pu assister à la suite des dégâts qui s’accéléraient, notamment dans la région, à Detroit par exemple, à travers de nombreux films. On pense à trois documentaires presque immédiats de 2010 Detroit ville sauvage de Florent Tillon, Requiem for Detroit de Julien Temple ou Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron. Et aussi, plus tard, à deux fictions : Only Lovers Left Alive de Jim Jarmush (2013) et Lost River de Ryan Gosling (2014).


 


 

Aujourd’hui, ce qui semblait un épisode "de crise" sort de son contexte de "late capitalism" et apparaît sous un nouveau jour, un des innombrables signes avant-coureurs d’un inévitable effondrement de la civilisation productiviste.


 

La démarche de Mathew Brandt transfigure son époque.

DIA, 5200 Woodward Avenue, Detroit, Mich.



Vendredi 10 août 2018

 

À Bruxelles, à la Cinematek, dans le cadre du cycle Voyages voyages (26 juin-31 août 2018), un cinéaste atypique : Godfrey Reggio, et son œuvre majeure, hypnotique, La Trilogie des Qatsi, avec la musique de son ami Phil Glass.

Ce soir, le 1er volet (les titres appartiennent à la langue des Indiens Hopis, cf. les nuances de la traduction) :

* A 21h00 : Koyaanisqatsi (La Prophétie) de Godfrey Reggio (1982).


 

Le second volet est programmé le mardi 28 août 2018 :

* À 21h00 : Powaqqatsi (La Transformation) de Godfrey Reggio (1988).


 

Pour l’instant, on ne voit pas programmé le troisième volet, Naqoyqatsi (La Guerre, 2002).


 

Cinematek, 9 rue Baron-Horta, 1000 Bruxelles.



Lundi 13 août 2018

 

Sur Arrêt sur image, c’est le 4e épisode de la série "Nos effondrements" : le transhumanisme.


 


 

L’amélioration de la "condition" humaine telle qu’on la connaît aujourd’hui, c’est évidemment souhaitable. Ce sont les voies pour y parvenir qui sont discutables.
Alors qu’il y a urgence et que les prochaines décennies sont celles de tous les dangers, pourquoi donner la priorité aux progrès techniques appliqués sur les corps individuels alors qu’il y a tant à faire au niveau social (et politique) ?
Mais quand, au 14e siècle, le tiers de la population mondiale a disparu dévoré par la peste noire, n’était-il pas nécessaire de disséquer les cadavres et de donner naissance à la médecine d’aujourd’hui ?
Quoiqu’il en soit, le processus est en marche et nous échappe sans doute déjà.

Daniel Schneidermann reçoit Jacques Testard, Daniela Cerqui Ducret et Marc Roux.


 

Aparté : On aurait aimé qu’il soit plus question de la circulation, déjà "naturelle (mentale et physique) - comme une contagion - entre vivant et artificiel, entre machines et humains. Les robots, les cyborgs, les prothèses, ça existe déjà. Les androïdes sans doute aussi, qui nous cernent peut-être, qu’ils rêvent, ou non, de moutons électriques.
Et moi et moi et moi, esclave de mon clavier au point de rêver de copiés-collés la nuit et, le jour, de faire, au bout des doigts, des lapsus machiniques loin d’être de simples coquilles.


 

Les chapitres précédents :

* L’effondrement, un processus déjà en marche.

* Les films d’apocalypse.

* Démocraties à bout de souffle.

Pour s’abonner.

Cf. aussi :

* Charles Perragin & Guillaum Renouard, "À quoi sert le mythe du transhumanisme ?", Le Monde diplomatique, août 2018.


 



Mardi 14 août 2018

 

C’est un long week end de 15 août, au milieu d’un été redevenu presque normal en zone tempérée, chaud mais pas trop, avec des nuages dans le ciel bleu pour faire joli, parfois de la pluie, quelques orages de fin de saison.


 

À Paris, les kiosquiers et les bistrots sont fermés, et les terrasses restées ouvertes sont clairsemées. Sur le bitume qui a remplacé les pavés, on entend les roulettes des valises des vacanciers qui partent ou qui rentrent.

C’est un été presque habituel, les corps ont déjà oublié les deux longues vagues caniculaires, et, après tout, les succulentes, qui ont remplacé le lierre des balcons, ont bien tenu le coup.


 

Et pourtant, chaque matin, on se réveille comme dans un crépuscule.
C’est que désormais, le décor est planté, celui d’une fin de monde.

Sont devenus des marronniers journalistiques, qui contrairement au scoop, sont répétitifs donc ennuyeux. On connaît, on peut zapper.

* L’assèchement des cours d’eau (le Colorado, le Rio grande, le Danube).


 

* Les continents de plastiques dérivant sur les océans.


 


 

* La fonte de toutes les glaces d’étés en étés, celui de 2018 le plus chaud depuis celui de 2003.


 


 

* Les capitales du monde où l’eau vient à manquer, et la pollution ici et la pollution là et l’étuve à venir.


 

* Les centrales nucléaires fragilisées,


 

* Les économies dérégulées et les menaces de guerre avec rodomontades de guignols promus et légitimes, qui font semblant de contrôler les lobbys, ou "assument" d’en être tributaires (ça dépend des tempéraments).


 

Les effondrements des littoraux comme métaphores des futurs effondrements urbains, qui ne sauraient tarder.


 

Et puis apparaissent régulièrement les pauvres humains qui sont déjà atteints : les sinistrés des inondations (qui ont tout perdu) et ceux des incendies (qui ont tout perdu) affublés de cellules psychologiques mises en place sur les lieux des traumas comme des rustines. Et les migrants - rescapés et survivants - qui errent sur les mers en quête d’un port qui les accueillerait.


 


 

Et tous les cancéreux, tout autour de la Terre, qui meurent vite ou qui prennent leur temps.


 

Dernière nouvelle du front dans les médias grand public : il n’y a pas que les tortues de mer qui en meurent, les humains ingèrent tous du plastique et personne ne sait ce que ça donnera comme maladie (mais on s’en doute). On le savait depuis des années chez les spécialistes lanceurs d’alertes.


 

Il paraîtrait qu’on sait comment le retransformer en pétrole, le plastique, mais personne n’a eu l’idée de le faire. Ça doit pas être rentable.

Les sites écolos et leurs newsletters se multiplient, et un groupe Facebook "Collapsologie heureuse" a même atteint, en quelques jours, le chiffre impressionnant de 2500 membres likeurs. Des voix, pas des pouvoirs.

Les JT des télés et les "alertes" des ordi côtoient les pubs pour des grosses voitures et des crédits très intéressants sur 20 ans, provoquant, dans nos esprits, le fameux double bind de Bateson qui rend fous les enfants, et schizophrènes les grandes personnes. Demain, tous ânes de Buridan.


 

Tout le monde sait, croit savoir ou est "supposé savoir". L’urgence est manifeste, mais, depuis des décennies, tout le monde se fond dans un "mouvement uniformément retardé" d’attentisme. Le déclin est perceptible, de ce capitalisme autophage en fin de vie. Mais nous n’avons aucun modèle, celui de la civilisation Maya n’est qu’une esquisse, on dit qu’ils auraient manqué d’eau, mais il a dû y avoir aussi d’autres raisons.


 

Alors personne ne parvient à imaginer la forme et les étapes du naufrage. À plus forte raison à les contrer. Alors, nos matins ressemblent à des crépuscules.
Et on se réfugie dans le spectacle, as usual. Les so called "apocalypses" se placent dans des "futurs proches" ou dans des "futurs lointains". Mais on se souvient que Blade Runner, ça se passe en 2019, l’année prochaine, et Soleil vert en 2022.


 

Les vidéos alarmistes et/ou lyriques prolifèrent sur le Net.
En voici une parmi d’autres, qui célèbre l’eau (d’où nous venons et qui nous constitue), une vidéo qu’on demandera peut-être à voir, quand le temps sera venu, dans la salle d’euthanasie comme Sol Roth, le vieux monsieur de Soylent Green.

* The River. A Deep Ecology Visual.
D’après Endgame de Derrick Jensen, musiques de Eluvium et de Laraaji.

The River - A Deep Ecology Visual Poem from Last Leaves on Vimeo.


 



Lundi 20 août 2018

 

Sur Arrêt sur image, c’est le cinquième et dernier épisode de la série "Nos effondrements" : L’apocalypse et après ? Le "survivalisme" sous toutes ses coutures.

Daniel Schneidermann et Hélène reçoivent Pablo Servigne, Bertrand Vidal, Denis Tribaudeau.


 

Des catastrophes sur la Terre, il y en a toujours eu, des physiques, des humaines et sociales. Le mot "apocalypse" appartenait aux mythes, il fait désormais partie du langage courant. Les imaginaires se nourrissent des films, des séries, des jeux vidéos, les plus vieux étaient déjà préparés par les romans de SF. Le sentiment d’urgence s’amplifie chaque jour, à mesure que s’accélèrent et s’accumulent les preuves, vécues et propagéees par les médias, tenus en laisse depuis plus de 40 ans, qui n’ont plus peur de désespérer qui que ce soit.


 

Le "survivalisme" est une notion inventée par Kurt Saxon (né en 1932), très branché "bunker, Base autonome durable-BAD et armes à feu" aux États-Unis.
En France, la notion est plus tempéré, tendance "Il faut cultiver son jardin".
Le survivalisme une nébuleuse instable constituée de multiples dynamiques internes.


 


 

Ceux qui se préparent à "l’après" (seuls ou collectivement, heureux ou flippés) sont tous conscients que "ça" va pas continuer comme ça longtemps. Ils sont de toutes obédiences politiques (ce qui colore leurs méthodes) et beaucoup récusent le terme même (souvent connoté facho).
Les dominantes constantes chez les survivalistes, c’est la peur du déréglement climatique (devenu inéluctable), et, paradoxalement, le retour à cette Nature méchamment blessée, donc devant hostile.


 

Les autres causes éventuelles de collapse leur semblent moins terrorisantes.
L’immigration (et la démographie), c’est une peur d’illettrés ou de politiciens à enjeu électif, tout le monde sait - ou a les moyens de comprendre -, que c’est une conséquence à examiner en amont, à la lumière des inégalités, et pas une cause.
Le châtiment divin, c’est minoritaire. Le nucléaire, c’est plus à la mode. Le cancer pour tous, on s’habitue. La disparition d’Internet, il y a des satellites hors sol, les attaques de hackers fous, ça devrait n’être que partiel. L’AI, on la tient encore fermement et les manip’ des corps, c’est pas nouveau.


 

Sans parler du capitalisme tardif en fin de vie, dont l’extermination ou le suicide sont traités par les anciens, old fashion et classicos.

Face à l’effondrement, quelle qu’en sera l’iskra, la conclusion de Pablo Servigne s’impose : Seul, on ne peut rien.
On pense à Georges Lapassade et à son livre, L’Entrée dans la vie (Minuit, 1963) : Les humains sont des animaux sociaux, nés inachevés et incapables de survivre sans l’aide des autres. L’axiome est valable à la naissance, il sera valable à la renaissance. Ceux qui survivent le plus, c’est ceux qui s’entraident le mieux.


 

De tout cela, on vous a parlé depuis 2014 (année de la naissance du site) par bribes, tout en sachant que ce qui arrivera sera multi-factoriel.
On peut se reporter à la bibliographie, et aux chroniques annuelles (depuis 2014).
Une filmographie est en cours, qui ne se superposera pas à une filmographie Science-fiction. La filmographie Nucléaire peut toutefois se rattacher à la problématique.


 

Les cinq émissions Arrêt sur images de cet été 2018 sont riches d’idées et de pistes qu’on n’avait pas forcément envisagées.

Les quatre chapitres précédents :

* L’effondrement, un processus déjà en marche.

* Les films d’apocalypse.

* Démocraties à bout de souffle.

* Le transhumanisme.

Toute la série : La fin est proche (les meilleurs moments).

Pour s’abonner à Arrêt sur image.


À Gênes, Italie, mardi 14 août 2018, à midi, le grand viaduc Morandi s’est cassé net. Bilan 43 morts.


 

Des bilans bien plus lourds de castastrophes bien pires, il y en a tout le temps dans le monde. Mais celle-ci est comme une métaphore de l’effondrement qui vient, comme fait social total spectaculaire.

Tout y est, en vrac, la cassure bien régulière sur le lieu de faiblesse, les voitures et leurs contenants qui tombent dans le vide sans distinction de classe, les maisons évacuées qui vivaient, sans doute assourdies, au dessous de la grande circulation, les intempéries excessives et après nous le déluge, les victimes qui prennent conscience et ne se laisseront (peut-être) plus faire, les destins individuels des deux miraculés, la visibilité occidentale du plus grand port italien, la catastrophe annoncée mais négligée, l’incurie des pouvoirs (publics et privés), leur désarticulation, leur corruption peut-être, probablement, les voix de la récupération politique démocratique, ceux qui festoient pendant que d’autres sont à la rue, la grand-messe rituelle (religieuse) à vocation cathartique.
Et, pour bientôt, la reconstruction. À l’identique ou à peu près.

Sur BFMTV, la première nuit, à la recherche des survivants.
C’est beau, une catastrophe, à la télévision.


 



Mardi 21 août 2018

 

On se réveille, chaque matin, et on constate que ça commence à s’agiter grave dans tous les médias populaires, et dans les JT télé. Pas un jour sans des nouvelles du front climatique, avec des courbes, des statistiques, des commentaires, des cris d’alarme, des explications, des images inquiétantes, tout le toutim.
Nouvelles du "front" ?
Nouvelles de la "débâcle" plutôt, le terme météo comme le terme labellisé WWII, en 1940.

Il est clair que tous ces éléments, les "autorités" internationales les avaient depuis longtemps, ce ne sont pas des recherches et des découvertes d’hier matin.
Les "vérités qui dérangent" (selon l’expression de Al Gore, peu suspect d’être un dangereux gauchiste marginal), on les refoulait hypocritement, on les évacue désormais cyniquement d’un revers de main.

* Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) de Davis Guggenheim (2006).


 

* Une suite qui dérange : Le temps de l’action (An Inconvenient Sequel : Truth to Power) de Bonni Cohen & Jon Shenk (2017).


 

Les décennies passent et ça continue joyeusement.
Ce matin ça vient des États-Unis, et d’Australie.

Notre chronique de l’effondrement va s’enrichir, jusqu’à ce que tout disjoncte.


 


 


 



Vendredi 24 août 2018

 

Ce matin, découverte joyeuse des perspectives enchantées à propos des déchets nucléaires, comment s’en débarrasser pour toujours.
On connaît le problème, on l’enfouit, avec les moutons sous la descente de lit. C’est navrant, mais c’est humain.


 

Certains pourtant, plus responsables, examinent la question en face, et cherchent des idées.
La première idée semblait bonne, l’exportation.
Au lieu de les envoyer dans les pays pauvres mais terriens comme nous autres, on les enverrait sur le Soleil.


 


 


 

Une idée naturelle (et généreuse, prenant en considération les pauvres du monde), qui se ressemble s’assemble, et les vieilles idées en principe, ont fait leur preuves.


 

Finalement, on a préféré en prévoir d’autres, au cas où, on sait jamais, hein.


 


 


 

Le Monde propose des solutions.

Et, nous autres, lâches comme d’habitude, on se réfugie au cinéma.
Ou alors, peut-être qu’on va faire des confitures avec les 6 kilos de mirabelles qu’on a récoltées hier, faut pas trop traîner.



Samedi 25 août 2018

 

À Grenoble, la ville la plus polluée de France (parce qu’elle est dans une vallée encaissée), on est aussi à la pointe de la modernité.


 

C’est là qu’ ont été expérimentés les premiers éclairages urbains publics, et c’est là qu’a été installé un écoquartier.


 

C’est normal qu’on y rencontre le gratin des collapsologues, qui, inlassablement, reposent la question.


 

* À partir de 9h30 : Tout va-t-il s’effondrer ?
Rencontre coordonnée par Nicolas Haeringer, avec 350 France, Attac France (Officiel), collectif les Terrestres, Focus on the global South, Fundacion Solon, Mouvements.

Avec, notamment, Geneviève Azam, Antoine Back, Christophe Bonneuil, Lindgaard Jade, Corinne Morel Darleux, Tadzio Mueller, Marta Musić, Florencia Partenio, Pablo Servigne, Bénédicte Zitouni.

Université Stendhal, 1086-1366 avenue Centrale, 38400 Gières.

Post scriptum : L’introduction de cette rencontre mise en ligne quelques jours après.


 



Dimanche 2 septembre 2018

 

Un dimanche matin comme un autre.
Beau temps sur Paris, jolie température légèrement au dessus des normales saisonnières.
C’est presque comme autrefois, avec un avenir et de braves soucis quotidiens.


 

Sauf que, désormais, d’obscures dead lines se profilent, qui ne se cachent même plus, nous cernent, nous obligent à la lucidité. Qui fait toujours plus mal que le déni ou la fuite en avant.

Cet été, quand on avait anormalement chaud, on a pris le temps de lire le deuxième livre, plus réconfortant celui-là, de Pablo Servigne & Gauthier Chapelle, lointains disciples de Pierre Kropotkine : L’Entr’aide, l’autre loi de la jungle, (Les Liens qui libèrent, 2017) après la révélation de son premier livre (avec Raphaël Stevens) en 2015.


 

On a pris le temps, aussi, de parcourir les articles et vidéos du Net, ou de feuilleter tous les autres livres pas encore lus de la bibliographie qui s’étoffe de jours en jours.
Au bout de 4 années qu’elle avance, on remarque d’ailleurs que nous l’appellons encore "bibliographie Anthropocène" (c’est juste un changement d’époque) et non pas bibliographie "Effondrement" ou "Apocalypse" (ce sera clairement une fin de civilisation). Ce qui prouve qu’on n’est pas défaitiste, et prêt à revoir la façon de retrousser ses manches.


 


 


 

On a saisi l’occasion d’écouter la série de l’été du sérieux et ironique Daniel Schneidermann, faisant le point avec des invités de poids (dont le malicieux Pablo) : La fin est proche (les meilleurs moments).

D’où l’on a conclu qu’il ne suffisait plus de prier, ni de voter, ni de pleurer, et que ce n’était pas forcément triste de faire face en comptant sur ses propres forces, et, ensemble, de préférence.


 

C’est la rentrée, et c’est au tour du Monde de faire un large tour d’horizon, à l’occasion de la démission d’un ministre potiche (ou innocent, ce qui revient au même) avec le photographe Samuel Bollendorff.
Ça s’appelle Contaminations.


 

On entrevoit des lendemains teintés de la profonde mélancolie des crépuscules, avec des artistes aux œuvres noires, qui, pour l’instant, surgissent difficilement de la sidération qui gagne.
D’autres périodes historiques occidentales ont été de la même eau (après les guerres et les révolutions trahies), le romantisme, l’expressionnisme, qui pensaient la mort mais avec des transfigurations. Aujourd’hui, un Big One sera irréversible.

On écoute Johnny Cash, on imagine facilement les quatre cavaliers.


 

Mais on reste dans la famille avec June Carter.


 



Samedi 8 septembre 2018

 

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale d’action pour le climat.

On a le vague sentiment qu’il y a en a depuis longtemps et aussi à d’autres dates, des journées d’action, des lanceurs d’alerte, des prises de consciences, des ONG, des blogs, des films, des mobilisations en tous genres.
Mais on dirait que, cette fois, ça a vraiment démarré. Mieux vaut tard que jamais.


 

Alors on fait ce qu’on peut, par exemple on marche, comme autrefois.
Sans illusion sur l’efficacité, il y a si longtemps que la maison brûle et que tout le monde le voit et le sait et continue à voter "pour la croissance", que ce n’est pas une manif de plus qui va faire avancer les choses.
Mais, sous nos latitudes, ça va être une belle journée, sans canicule et, en principe, sans cata nucléaire. Alors, c’est bien de se retrouver un peu ensemble, avec une vision commune verte et claire.


 

À Paris, le rendez-vous est :

* À 14h00 : Parvis de l’Hôtel de ville de Paris.
Parcours : Hôtel de Ville, avenue Victoria, boulevard de Sébastopol, boulevard Saint-Martin, Place de la République.

C’est l’occasion, aussi, de revoir ce que Jeune Cinéma en dit, du climat, depuis l’ouverture de son site, en 2014.
Avec une prise de conscience radicalisée, en 2015.


 



Dimanche 9 septembre 2018

 

À Paris, hier, 8 septembre 2018, à Marseille, et partout dans le monde, à Bruxelles, Sydney, Washington, San Francisco, Bangkok, Nairobi, Katmandou, Manille..., on était "Debout pour le climat" (Rise for climate).
À Bangkok aussi, où une réunion prépare le prochain sommet sur le climat, la Cop24, prévu à Katowice, Pologne (3-14 décembre 2018).


 

Quand on sait que la première inquiétude internationale date de 1972, avec la création, à Stockholm, du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), quand on se souvient du Sommet de la Terre de Rio, en juin 1992, où on pensait encore "Un autre monde est possible", on mesure, atterré, cette incurie, et le temps perdu par les gouvernements imprévoyants et manipulés.


 


 

Peut-être que ce 8 septembre 2018 n’est pas qu’une mobilisation de plus.
Ce qui donne de l’espoir, c’est qu’elle témoigne d’une prise de conscience internationale et d’un engagement parfois tout neuf.
Cet été 2018, les peuples ont eu chaud, plus que d’habitude.
Il arrive qu’ils fassent l’histoire.


 


 


 


 



Mardi 11 septembre 2018

 

On vient seulement de découvrir un astrophysicien hors du commun, Aurélien Barrau, qu’il faut voir et écouter. car l’heure n’est plus trop aux commémorations et aux anniversaires (genre 11 septembre 1973 à Santiago ou 11 septembre 2001 à NYC), mais bien à la construction d’une vision de l’avenir et d’une action, toutes affaires cessantes.


 

Voici son intervention au Climax Festival 2018, 4e édition (6-9 septembre 2018).


 


 

Aurélien Barrau n’appartient pas au courant "capitalocène", mais, plus généralement, à la pensée "anthropocène", plus vaste.
Il fait quand même de la vraie politique.
Il dit : "Il faut harceler le pouvoir".

Tout ce que vous avez manqué si vous n’étiez pas à Bordeaux ce week end.

On remercie, au passage, le groupe FB Transition 2030-Hauts de France.


 



Dimanche 23 septembre 2018

 

Ce matin, à 1h54 temps universel, soit 3h54 heure de Paris : l’Équinoxe.
Avec humilité, et avec l’Observatoire de Paris, on fait le point de la position de l’humanité sur la planète Terre.


 

Salut et fraternité aux Aztèques et aux Mayas qui, eux aussi, avaient une vision du monde, avant de disparaître.


 


 


 

Visite à Ingo Günther, et plus particulièrement à son travail World Processor, depuis 1988.


 


À Goulien, dans les finis terrae, Stéphanie Laurençon et Thierry Joseph célèbrent l’équinoxe.

Ils sont plasticiens-jardiniers, ils agissent désormais à la source pour changer le monde, avec de douces installations autour et dans leur potager du Cap Sizun : Équinoxe d’automne (23-30 septembre 2018).


 

Depuis toujours, les jardiniers appartiennent au monde de l’art, qu’ils soient classiques, académiques ou d’avant-garde, à la française, à l’anglaise ou à la japonaise, eux qui travaillent - sans célébrité et loin du marché - dans l’éphémère du plein air et de la pleine terre.
Il y a une cinquantaine d’années, on leur a trouvé une étiquette : le Land Art, qui, désormais, trouve tout son sens et sa nécessité, sur nos terres finissantes.

Atelier Archipel au Cap, 6 Trevern, 29770 Goulien.



Samedi 13 octobre 2018

 

Après le rapport du GIEC, "Il est encore temps", pense-t-on, en France et en Europe.

Pour le climat.
Pour tenter de faire ce que nos élus n’ont pas fait, depuis des dizaines d’années maintenant, et continuent à ne pas faire.
Pour reculer l’apocalypse.
Parce qu’une autre fin du monde est (peut-être) possible.


 

À Paris, à partir de 14h00, on marche de l’Opéra à la place de la République, où on trouve le Village des solutions, et, à 18h00, un concert de l’Orchestre Debout.



Lundi 22 octobre 2018

 

À Toronto, au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario (AGO) et à Ottawa, à l’Institut canadien de la photographie du Musée des Beaux-Arts du Canada, en partenariat avec la Fondazione MAST de Bologne, comme de plus en plus un peu partout dans le monde, l’art s’engage dans le combat le plus urgent : Anthropocene. The Human Epoch (28 septembre 2018-6 janvier 2019).


 

Les photos, les peintures murales, les installations, les films de Edward Burtynsky, Jennifer Baichwal et Nicholas de Pencier témoignent des traces irréversibles de l’activité humaine sur la planète.


 

Musée des beaux-arts de l’Ontario, 317 rue Dundas Ouest, Toronto.
Institut canadien de la photographie au Musée des beaux-arts du Canada, 380, promenade Sussex, Ottawa.
The Canadian Photography Institute at the National Gallery of Canada, 380 Sussex Drive, Ottawa.



Lundi 26 novembre 2018

 

À Paris, à la Maison des sciences de l’homme, on accompagne, de façon festive, la sortie du numéro spécial de la très sérieuse revue de la Fondation MSH, créée par Clemens Heller, premier héritier de Fernand Braudel, Information sur les sciences sociales  : AnthropOcean
(septembre 2018), accessible en ligne.


 

* À 18h00 : AnthropOcean, imaginaires océaniques.

Inscription nécessaire.

Avec une exposition temporaire, organisée par Clifton Evers & James Davoll : A Toxic Love Affair : Polluted Leisure in ‘Blue Spaces’ (26 novembre-7 décembre 2018). Entrée libre.


 


 

Maison des sciences de l’homme, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris.


À Paris, à la Maison de la poésie, on retrouve sa place dans l’univers, qui ne peut être qu’aussi harmonieux que les mathématiques, faute de quoi, on perdrait toute espérance.

* À 20h00 : Rencontre cosmique et musicale avec Jean-Philippe Uzan.
Soirée proposée et animée par Jean-Luc d’Asciano.

Bonne lecture :

* Jean-Philippe Uzan, L’Harmonie secrète de l’univers, la Ville Brûle, 2017.


 

Maison de la poésie, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris.


Chez soi, on écoute France Culture et sa semaine spéciale Climat (26-30 novembre 2018).

Sans illusion hélas, on attend la COP24 - oui, la 24e ! - qui aura lieu - quelle ironie ! - à Katowice, Pologne (3-14 décembre 2018), en regardant quelques vidéos.

Tout en sachant que c’est tout près de chez soi, juste à côté, que ça se joue.
Tout en se répétant que, même quand tout est perdu, il faut faire de son mieux.
All is lost, never give up, dit-on dans les films qui se terminent bien.

* Grande-Synthe, la ville où tout se joue de Béatrice Camurat Jaud (2018).


 



Dimanche 16 décembre 2018

 

À New York, deux galeries soutiennent le projet du photographe canadien Edward Burtynsky, la Galerie Howard Greenberg (14 novembre 2018-5 janvier 2019) et la Galerie Bryce Wolkowitz (15-29 décembre 2018) : Edward Burtynsky : Anthropocene.


 

Bonne lecture :

* Edward Burtynsky, with Nicholas de Poncier & Jennifer Baichwal, Anthropocene, Göttingen, Steidl Verlag, 2018.


 

Edward Burtynsky est aussi cinéaste.

La trilogie :

* Paysages manufacturés (Manufactured Landscapes) de Jennifer Baichwal avec Edward Burtynsky (2006).


 

* Watermark de Jennifer Baichwal & Edward Burtynsky (2013).


 

* Anthropocene : The Human Epoch de Jennifer Baichwal, Nick de Pencier & Edward Burtynsky (2018).


 

Howard Greenberg Gallery, 41 East 57th Street, Suite 1406, New York, NY 10022.
Bryce Wolkowitz Gallery, 505 W 24th St, New York, NY 10011
.


À Paris, à la Galerie Octopus, on a raté l’exposition du photographe Sébastien Roignant, et tout spécialement les œuvres de sa série Soledad (9-24 novembre 2018).


 


 

On peut les admirer.

On peut se les procurer.

Galerie Octopus, 80 rue des Gravilliers, 75003 Paris.


À Berlin, à la Zilberman Gallery : Verblendet (27 novembre 2018-2 février 2019).


 

Azade Köker, née en 1949, vit entre Berlin et Istanbul, et travaille, depuis le début des années 80, sur les questions sociopolitiques et environnementales, les perspectives de la guerre et de l’effondrement social.


 


 

En 2018, il s’agit d’aveuglement.


 


 

Zilberman Gallery, Berlin, Goethestr. 82, 1st. floor Charlottenburg.



D’année en année :

* L’année 2014 ; * L’année 2015 ; * L’année 2016 ; * L’année 2017 ; * L’année 2018 ; * L’année 2019 ; * L’année 2020


 



Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts