Semaine télé du 16 au 22 mai 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 16 mai 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Bavures épidémiques prémonitoires.

Nam June Paik, Fin de Siecle II (1989), dans le cadre de Programmed : Rules, Codes, and Choreographies in Art, 1965–2018 (28 septembre 2018-14 avril 2019) au Whitney Museum, New York City.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 16 mai 2020

 

20.40 : Limitless de Neil Burger (2011), Paramount Channel
On connaît le cinéaste pour sa belle adaptation d’une nouvelle du grand Steven Millhauser, L’Illusionniste (2006), programmé il y a trois ans, et pour Divergent (2014), science-fiction pessimiste. Ici, il nous fait découvrir les bienfaits d’une drogue de synthèse à côté de laquelle le LSD est de la limonade. L’écrivain raté (Bradley Cooper) devient un as de l’écriture, un expert multicartes, un polyglotte aisé, sans aucune limite, comme annoncé par le titre. Il va la payer, évidemment, sa connaissance par les gouffres.

20.50 : La 25e Heure de Spike Lee (2002), Premier
Un Lee inédit et un de ses meilleurs. Toujours New York, mais cette fois-ci celui de l’immédiat après-11 septembre. Edward Norton y goûte sa dernière soirée de liberté avant les sept années de prison qui l’attendent. Avec le regretté Philip Seymour Hoffman et Rosario Dawson que Lee nous avait fait découvrir dans He Got Game (1998).

20.50 : Hatchi de Lasse Hallstrom (2008), Émotion
Ah, la belle histoire (vraie) du chien qui vient chaque soir attendre son maître à la gare et qui, après la mort de celui-ci (Richard Gere en personne), reviendra l’attendre pendant neuf ans ! Comment résister et ne pas tirer son mouchoir, même si on ne cotise pas à la SPA ? Hallstrom n’a jamais dévoilé un univers particulier, mais tous ses films sont efficaces, y compris ce teardrop-movie.

20.50 : Soirée David Lynch, TCM
Rien de neuf, évidemment (à quand un nouveau film du Maître ? Certes, il y a eu, depuis 2008, Inland Empire, la troisième série de Twin Peaks, mais ce n’est pas pareil), mais il semblerait qu’il s’agisse de versions restaurées. Donc, à 20.20, Elephant Man (1980) suivi, à 22.50 de Blue Velvet (1986).

22.20 : Little Children de Todd Field (2006), Émotion
C’est la soirée des inédits sur Ciné+, profitons-en, même avec une seule paire d’yeux. L’auteur nous avait surpris avec In the Bedroom (2001) ; le film choral de ce soir (apparemment son dernier - que s’est-il passé ?) est moins neuf, mais l’inquiétude qu’il dispense (un pédophile libéré revient dans son quartier - mais ce n’est pas le seul aspect de l’histoire). Et on garde toute notre sympathie à Kate Winslet.

23.00 : Miracle à Santa Anna de Spike Lee (2008), Premier
Inédit sur le câble et longtemps inédit en salles, puisque le film n’est sorti d’abord qu’en DVD, et n’a été accessible qu’en août 2018, sans doute grâce au Grand Prix attribué à Cannes à BlaKkKlansman trois mois plus tôt. Seul film de guerre (enfin, en partie) de l’auteur. La chaîne annonce une durée de 130 mn, soit 25 de moins que la version salle. Censure ?

23.00 : Tournée de Mathieu Amalric (2010), OCS City
Pas passé depuis mars 2018. Un nouveau petit tour dans nos belles provinces, avec Mimi Le Meaux et Dirty Martini, nos reines du burlesque US ?

 

Dimanche 17 mai 2020

 

20.40 : Ted de Seth MacFarlane (2012), OCS Max
Inédit. Mark Wahlberg ne peut se détacher de son ours en peluche, devenu vivant par magie et qui ne l’a pas quitté depuis vingt-cinq ans. D’où les problèmes de couple qui se posent à lui, tel James Stewart et son lapin géant dans Harvey de Henry Koster (1950).

20.40 : Hatari ! de Howard Hawks (1962), OCS Géants
Pas repassé depuis le 18 décembre 2016. Aussi, si on tient à reprendre une bonne dose de cinoche à l’ancienne, avec des vrais hommes et des femmes qui n’ont pas froid aux yeux… C’est le genre de films qu’on a beau connaître par cœur mais qui vous happent dès la première bobine, méfiance.

20.50 : La Cité de Dieu de Fernando Meirelles & Katia Lund (2002), Club
Cf. note du 3 août 2016.

22.30 : Blitz d’Elliott Lester (2011), Frisson
Passé les semaines précédentes sans qu’on l’annonce. Jason Statham n’est pas le plus grand acteur vivant, mais il sait bien exprimer le rien. L’idée de l’associer, dans ce buddy-movie adapté d’un roman de Ken Bruen (série R&B, publiée en Série Noire), à un acteur sensible comme Paddy Considine, n’est pas mauvaise. La figure du méchant absolu (Aiden Gillen, remarquable) est bien réjouissante.

 

Lundi 18 mai 2020

 

20.40 : Shall We Dance ? de Peter Chelsom (2004), OCS Max
Non, ce n’est pas un remake du film homonyme de Mark Sandrich (1937) et Richard Gere et Jennifer Lopez ne sont pas Fred Astaire et Ginger Rogers. Le film nous est inconnu, mais Chelsom a signé en 1995 un Funny Bones qui nous avait bien plu, grâce à Jerry Lewis, dans une de ses dernières véritables apparitions (et à Oliver Platt et Oliver Reed). La découverte du soir.

20.40 : Au poste ! de Quentin Dupieux (2018), OCS Choc
L’auteur n’est pas un oublié du câble, puisque presque tous ses titres ont été proposés - ne manque que son avant-dernier, Le Daim (2019) en attendant son prochain, Mandibules (2020), encore plus savoureux que les précédents. Toujours les mêmes caractéristiques : une idée par film, menée à son terme avec la même obstination. Avec une drôlerie plus marquée, due à Benoît Poelvoorde qui transforme le huis clos du commissariat en un enfer kafkaïen. Très court (75 mn), pas le temps de s’ennuyer. Son dernier est encore plus court.

20.50 : La Rose et la flèche de Richard Lester (1976), Classic
Premier passage de ce superbe chant du cygne à une heure honnête - Brion l’avait programmé le 4 février 2018, mais à 00.30. Cf. note de ce jour.

20.50 : Le Fugitif d’Andrew Davis (1993), TCM
Inédit, ce qui a de quoi surprendre, car il s’agit d’un des meilleurs films avec Harrison Ford (et Tommy Lee Jones en prime, ce qui ne fait qu’ajouter au plaisir) et l’accident de chemin de fer est d’un réalisme rare. Davis n’a rien tourné depuis quinze ans (Coast Guards), pourquoi ?

23.40 : Minuit… Quai de Bercy de Christian Stengel (1953), France 5
Brion nous gâte, avec un film peu connu d’un réalisateur sans renom. Stengel a pourtant fait tourner Charles Trenet dans son premier film, Je chante (1938), plus intéressant que ce qui en a été dit, et a filmé la première version de La Famille Duraton (1939), avec Jules Berry, Noël-Noël et Sinoël. Philippe d’Hugues et Paul Vecchiali ont chacun vanté les qualités de Seul dans la nuit (1945), passé sur le câble à la fin du dernier siècle et qui mériterait bien une réédition, tant le film est réussi et surprenant. Ici, l’intérêt est de revoir Stroheim, toujours égal quel que soit le film qui l’accueille, et de redécouvrir un Paris oublié, en noir & blanc (soyons certain que Brion a choisi la belle version restaurée).

 

Mardi 19 mai 2020

 

20.40 : Au nom d’Anna d’Edward Norton (2000), Paramount Channel
Premier (et avant-dernier) film réalisé par l’acteur. Le scénario est limite : deux garçons et une fille sont inséparables durant leur adolescence ; seize ans après leur éparpillement, la fille les retrouve, l’un en prêtre, l’autre en rabbin, mais toujours amoureux. Et Dieu, dans tout ça ? Mais, grâce aux acteurs, Norton, Ben Stiller, Anne Bancroft, Eli Wallach - et Jenna Elfman, pas souvent vue ensuite -, le film est agréable.

20.50 : Le Tour du monde en 80 jours de Michael Anderson (1956), Famiz
Tourné en 70 mm, donc pas vraiment fait pour le petit écran, même surdimensionné, mais pour celui du Gaumont Palace, comme jadis. Le générique rassemble plus de stars qu’aucun autre film de son temps - David Niven, Charles Boyer, Shirley McLaine, Marlene Dietrich, Trevor Howard, John Gielgud, Cedric Hardwicke, Charles Coburn, Peter Lorre -, mais même les figurants sont illustres : Martine Carol, Fernandel, Buster Keaton, Frank Sinatra, Victor McLaglen Luis Miguel Dominguin, on en oublie. Mike Todd, producteur, avait les moyens… Cinq Oscars en 1957.

20.50 : La Charge héroïque de John Ford (1949), Classic
Seul passage : 30 août 2017. C’est sans doute le volet de la trilogie fordienne du 7e de Cavalerie que l’on préfère, car l’auteur se laisse aller : plus que les combats contre les Indiens, ce qui l’intéresse, c’est la vie du camp et les amours - enfin, les sentiments, car Ford et l’amour… - de Joanne Dru, qui porte un joli ruban jaune pour signifier que son cœur est pris (She Wore a Yellow Ribbon, en VO).

 

Mercredi 20 mai 2020

 

20.40 : Mon roi de Maïwenn (2015), OCS City
Pas programmé depuis le 19 septembre 2017. En attendant ADN, son dernier titre.

20.50 : Les Heures sombres de Joe Wright (2017), Premier
Inédit. L’auteur travaille plutôt d’habitude sur le passé lointain, de façon plaisante - Orgueil et préjugés (2005) ou Anna Karénine (2012). Ici, il s’occupe d’un passé plus proche, les mois de mai et juin 1940, entre les deux célèbres discours de Churchill, redevenu Premier ministre, "Du sang, de la sueur et des larmes" et "Nous combattrons sur les plages". On n’imaginait pas Gary Oldman en vieux lion, ni Kristin Scott Thomas en épouse Churchill. Presque 800 000 spectateurs en salles, ce qui prouve qu’un sujet aussi peu spectaculaire ne rebute pas le public.

20.50 : Noura rêve d’Hinde Boujemaa (2019), Club
Pas vu, mais le premier film d’une réalisatrice tunisienne, grand prix (Tanit d’or) du festival de Carthage, est forcément intéressant, surtout lorsqu’il aborde des sujets aussi sérieux que le divorce et l’adultère (encore passible de cinq ans de prison en Tunisie).

20.50 : Des enfants gâtés de Bertrand Tavernier (1977), Classic
Entre deux gros projets, Le Juge et l’assassin (1976) et La Mort en direct (1980), Tavernier tourne un film à la maison, sur un scénario de Charlotte Dubreuil et Christine Pascal (également interprète), simple histoire d’un immeuble dont les locataires partent en guerre contre leur propriétaire. Ce n’est presque rien et c’est un des films les plus réussis sur le sujet - avec Mille millièmes de Rémi Waterhouse (2002). Piccoli mène le jeu, mais l’auteur a peuplé l’immeuble avec la troupe du Splendid, pas encore vraiment célèbre - Jugnot, Lhermitte, Clavier, Blanc, Lamotte -, et même avec ses enfants, Nils et Tiffany. Ne pas éteindre avant le générique final, afin de ne pas rater la superbe chanson de Sarde et Caussimon, chantée par Rochefort et Marielle.

22.20 : Dieu seul le sait de John Huston (1957), TCM
Dernier passage le 21 septembre 2015. Un huis clos en plein air, sur l’île du Pacifique occupée par sœur Angela, ultime survivante d’une mission exterminée, île sur laquelle débarque le caporal des Marines Allison. 105 mn de confrontation entre Robert Mitchum, dont le cœur bat sous sa rude écorce, et Deborah Kerr - rien d’irréparable ne se passera (nous sommes en 1957 à Hollywood), mais le rusé Huston sait jouer sur le non-dit et le sous-texte.

22.40 : L’Extravagant monsieur Piccoli d’Yves Jeuland (2015), Classic
Doc inconnu, mais l’auteur est un très bon spécialiste, cf. ses films sur Paris, Gabin ou Marceline Loridan-Ivens.

22.45 : Les Filles du soleil d’Eva Husson (2018), OCS City
Un des flops les plus injustes de la compétition cannoise. Le film fut assassiné par la critique (si les femmes se mêlent des films de guerre, où va-t-on ?) - à l’exception, évidemment, de Jeune Cinéma, toujours prête à défendre ce qui en vaut la peine. Le tableau des combattantes kurdes (une première dans le cinéma français de fiction) était pourtant tracé avec justesse. Rattrapage obligatoire ce soir.

 

Jeudi 21 mai 2020

 

20.40 : Soirée Nanni Moretti, OCS City
Pour mémoire, car le premier, Mia madre (2015) a été beaucoup vu et le second, à 22.25, Santiago, Italia (2018) est passé le 31 octobre 2019.

20.40 : Soirée Nicolas Winding Refn, OCS Choc
Pour mémoire : d’abord Drive (2011), suivi à 22.20 de Only God Forgives (2013), le premier remarquable, le second caricatural. L’un et l’autre avec Ryan Gosling.

20.50 : Les Chemins de la liberté de Peter Weir (2010), Premier
Cf. note du 31 janvier 2017.

20.50 : Casanova 70 de Mario Monicelli (1965), Classic
Avec les cinq scénaristes (outre Monicelli) de haut niveau (Age et Scarpelli, Tonino Guerre, Suso Cecchi D’Amico, Giorgio Salvioni), on n’est pas dans la comédie bas de gamme. Et le mythe du séducteur est sérieusement érodé, Mastroianni incarnant un Casanova moderne plus à l’aise dans l’approche que dans la conclusion, même si ses partenaires sont Virna Lisi, Marisa Mell et Michèle Mercier.

22.30 : La Grande Guerre de Mario Monicelli (1959), Classic
Second titre de la soirée Monicelli. Ce chef-d’œuvre est passé récemment (27 mai 2019), mais à 00.30, chez Brion.

 

Vendredi 22 mai 2020

 

20.40 : Cause toujours… tu m’intéresses ! d’Édouard Molinaro (1979), OCS Géants
Bon, c’est du cinéma français. Mais il n’y a pas de raison de savourer les grands acteurs des années 30, Jules Berry ou Arletty, et de négliger leurs équivalents tardifs : Jean-Pierre Marielle est une nature qu’on ne se lasse pas d’apprécier et Annie Girardot était bien meilleure dans ses comédies que dans ses rôles tire-larmes. Dernier passage le 2 septembre 2016.

20.50 : Lucrèce de Léo Joannon (1943), Classic
Une rareté, signée par un des pires réalisateurs du cinéma français, immortel auteur du Défroqué (1954) et du Désert de Pigalle (1957), mais Quelle drôle de gosse ! (1935) est un des meilleurs films de Danielle Darrieux. Certes, Vecchiali lui trouve des qualités multiples, mais il n’y a guère que lui pour vouloir sauver le soldat Joannon. Au programme ce soir un bon numéro d’Edwige Feuillère (les années 40 lui réussirent), affligée d’un fils qui l’aime trop (Jean Mercanton, pas très à l’aise). Pour les amateurs d’acteurs excentriques, on y trouve Jean Tissier, Sinoël et Paul Demange.

C’est tout, le reste n’étant qu’infini ressassement…



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