Journal de Ellis & Neck 2019 (août 2019) I
1er-15 août 2019
publié le jeudi 15 août 2019


 

AOÛT 2019

(1er-15 août 2019)
 



Jeudi 15 août 2019

 

Woodstock, c’était il y a 50 ans exactement.
Dans les esprits d’alors, c’était un festival magnifique, mais qui, parmi des tas d’autres, se reproduirait. La monde ne pouvait qu’avoir compris le message. Ce fut unique, sans descendance, une apogée peut-être, après quoi ça ne peut que redescendre, et ça continue à brûler dans les mémoires.


 

En 1969, le festival devait avoir lieu à Woodstock, dans l’État de New York, il eut lieu finalement à Bethel, à 75 km de là, et garda son nom originel.
Il devait durer 3 jours (15-17 août 1969) et on comptait sur 50 000 spectateurs.
Il s’est prolongé jusqu’au matin du 18 août 1969, et il a accueilli un demi-million de personnes.


 

Tiens, on se réécoute Richie Havens (1941-2013), qui a fit l’ouverture, et dont les cendres ont été dispersées sur le site de Bethel.


 

Allez, on se remet aussi la sublime Grace Slick,qui fêtera ses 80 ans le 30 octobre 2019.


 

En 2019, les historiques voulaient fêter dignement cet anniversaire. Finalement la grande fête rêvée, Woodstock 50, longuement préparée, a été annulée le 31 juillet 2019, trop d’obstacles (le site, les autorisations, le financement, la programmation), Michael Lang a déclaré forfait.
"Woodstock 69, c’était une période d’idéalisme. Aujourd’hui, l’époque appartient aux gens d’affaires et aux réalistes."
L’histoire ne repasse pas les plats, et les gamins de l’époque, ils n’ont pas gagné.

Il y aura donc juste quelques concerts commémoratifs dans le vieux champ de Bethel Woods, devenu un parc bien propre, avec une plaque commémorative installée en 1984 et un musée ouvert en 2008.


 


 

Avec aussi un amphithéâtre en plein air où se se produiront, ces jours-ci, Arlo Guthrie, Santana ou Ringo Starr.
Pour ceux qui n’auront pas de billets, le site sera ouvert, ils auront juste 30 minutes pour faire le pélerinage et prendre un dépliant.


 


 


À Saline d’Arc-et-Senans, on célèbre l’anniversaire autrement : Woodstock Spirit 1969-2019 (15 juin-20 octobre 2019).


 

On se souvient de tout, y compris du contexte de cette époque "idéaliste" : guerre du Vietnam, assassinat des Kennedy, Mai 68, assassinat de Martin Luther King, émeutes de Chicago.


 

On envoie au futur les anciens messages, toujours valables, sous forme d’ateliers : Message to Love (comme Jimi Hendrix), Hang On to a Dream (comme Tim Hardin), Look Out (comme Sweetwater).
Et on désigne les justes perspectives : la nature, la musique, la liberté, l’émancipation, le rejet du consumérisme.


 


 

Saline Royale d’Arc-et-Senans, Grande Rue, 25610 Arc-et-Senans.


Et puis, il y a eu LE film, qui rapporta beaucoup plus que le festival lui-même (un désastre financier) mais qui, pour diverses raisons, a zappé Ravi Shankar, Grateful Dead, Janis Joplin, Creedence Clearwater Revival et Neil Young.


 

Jeune Cinéma le traita dans son article sur le Festival de Cannes 1970 et dans un numéro spécial, 52, février 1971 : Jeunes Américains.


 

* Woodstock de Michael Wadleigh (1970).
Oscar 1970 du meilleur documentaire et sélection officielle hors compétition au festival de Cannes 1970. Sortie le mercredi 17 juin 1970.


 

Bien plus tard et autrement, il y eut un autre film.


 

* Hôtel Woodstock (Taking Woodstock) de Ang Lee (2008). _5


 

Bonne lecture :

* Michka Assayas, Woodstock. Three Days of Peace and Music, + le film en version Blu-ray, GM Éditions, 2018.


 

Sur France Culture : Woodstock, l’éternel été (5 épisodes).


On Line, commence le Straight Jacket Guerilla Film Festival 5e édition (15-21 août 2019).


 

Il a été fondé en 2015, par les cinéastes underground Laura Grace Robles et Fabrizio Federico, pour promouvoir un cinéma sans filtre qui brise les conventions non seulement de Hollywood, mais aussi du "cinéma indépendant" désormais labélisé, une sorte de "cinéma spontex", comme on aurait pu dire il y a 50 ans.
L’objectif principal : rassembler les cinéastes alternatifs du monde entier, ceux qui font des films sauvages, sans-abri et sans budget, ceux qui vont en zigzag, et leur offrir une vitrine.


 

Faites votre programme.

Soumettez vos films.



Mercredi 14 août 2019

 

Takis (1925-2019), de son vrai nom, Panagiotis Vassilakis, est mort vendredi dernier, le 9 août 2019.

Dans sa jeunesse, autodidacte, il avait commencé comme un sculpteur figuratif.


 

Mais très vite, après avoir découvert Picasso et Giacometti, puis côtoyé Brancusi et Duchamp, il s’est envolé vers des mouvements plus amples, ceux de la nébuleuse "cinétique".


 


 

Il citait Paracelse et faisait des recherches sur la thérapie magnétique, offrant des aimants via sa Fondation (Centre de recherche pour l’art et les sciences) à but non lucratif, basée à Athènes.

Ses champs magnétiques.


 

Il citait Héraclite et croyait au soleil comme énergie cosmique - pas seulement comme roue de secours d’une civilisation fourvoyée -, et il recommandait le yoga solaire.

Il était un sculpteur inspiré, qui naviguait entre art et science, et travaillait des "matières" immatérielles, les vents, les sons, les lumières, les champs magnétiques, les énergies. Sensible d’abord aux vibrations, il se disait "scientifique instinctif".

Ses sculptures musicales.


 

Cet été, à Londres, à la Tate Modern, justement a lieu la plus grande rétrospective de son œuvre en Grande-Bretagne : Takis (3 juillet-27 octobre 2019).


 

70 œuvres, autant de "signaux" inscrits dans notre univers électromagnétique, à prendre comme des signes.


 

Sur France Culture.

Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG.


À Cannes, on célèbre une grande sculptrice, à la fois très connue et sous-estimée : Niki de Saint Phalle, l’ombre et la lumière (7 juillet-22 septembre 2019).


 

80 œuvres réparties sur rassemblées et réparties entre la villa Domergue, sur les hauteurs de Cannes, et la Malmaison.


 


 

C’est aussi l’occasion de découvrir cette belle demeure Art déco, conçue par Jean-Gabriel Domergue et Odette Maugendre-Villers en 1934, ouverte uniquement à l’occasion des expositions éphémères.


 

Niki de Saint Phalle (1930-2002) est en permanence à Paris, avec Jean Tinguely (1925-1991) sur la place Stravinsky, sur le côté de Beaubourg, avec leur Fontaine des automates.


 

En Toscane, à Garavicchio, il y a l’aventure de sa vie à elle, son Jardin des tarots, qu’elle a commencé en 1979, il y a 40 ans, a fini en 1996, et n’a jamais abandonné.

Elle tirait les tarots (et quiconque sait le faire est à même de constater d’extraordinaires résultats). Dans son Jardin elle fait figurer les 22 arcanes du tarot de Marseille, avec quelques variantes personnelles, et elle accueille quelques machines de Jean Tinguely.


 

Bonnes lectures :

* Catherine Francblin, Niki de Saint Phalle. La Révolte à l’œuvre, Paris, Éditions Hazan, 2013.


 

* Hambursin Numa, Niki de Saint Phalle. L’Ombre et la Lumiere, Shadow Anf Light, 2019.


 

C’est l’occasion de rappeler le Jeu de Marseille créé par les surréalistes, en 1941, dans la Villa Air-Bel louée, à Marseille, par Varian Fry.

Villa Domergue, Impasse Fiesole, 15 avenue Fiesole, 06400 Cannes.
La Malmaison, 47 boulevard de la Croisette, 06400 Cannes.

Giardino dei Tarocchi, Località Infernetto, Str. Garavicchio, 2, 58011 Pescia Fiorentina GR.


Les sorties sur les grands écrans

* Nuits magiques (Notti magiche) de Paolo Virzì (2018).

* Le Gangster, le Flic et l’Assassin (The Gangster, the Cop, the Devil) de Lee Won-Tae (2018).

* Perdrix de Erwan Le Duc (2019).

* L’Intouchable Harvey Weinstein (Untouchable) de Ursula Macfarlane (2019).

* Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino (2019).

Les ressorties en versions restaurées

* Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi) de Luciano Emmer (1951).

* Le Temps d’aimer et le temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die) de Douglas Sirk (1958).



Samedi 10 août 2019

 

À New York, au Lincoln Center, une autre Amérique, minoritaire dans les urnes, majoritaire dans les consciences, celle qu’on aime : Another Country : Outsider Visions of America (2-14 août 2019).

Aujourd’hui :

* À 14h00 : Medium Earth de The Otolith Group (2013) en entrée libre.


 

* À 16h30 : Poto and Cabengo de Jean-Pierre Gorin (1980)


 

* À 18h45 : Punishment Park de Peter Watkins (1971), précédé de Rat Life and Diet in North America de Joyce Wieland (1968).
Introduction de Leo Goldsmith.


 

* À 21h00 : The Sky on Location de Babette Mangolte (1982) et To Be Here de Ute Aurand (2013).


 

Faites votre programme.

Lincoln Center, Walter Reade Theater, 165 W 65th St, New York, NY 10023.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 10 au 16 août 2019.



Vendredi 9 août 2019

 

Jean-Pierre Mocky (1929 ou 1933-2019) est mort hier, le 8 août 2019.

Sa disparition fait la Une de tous les médias qui ne tarissent pas d’éloges et font fleurir les poncifs et les clichés : Anarchiste, grande gueule, emmerdeur, irrévérencieux, un cœur gros comme ça, toutes ces sortes de choses. Même le gouvernement s’est fendu d’un communiqué en hommage à son "impertinence".
Là où il est, ça doit le faire marrer, et le Bon Dieu sait à quel point, au contraire, il était pertinent - en accord avec lui-même et en désaccord avec le monde - dans sa vie comme dans son œuvre.


 

Son cinéma était "populaire", et il aurait dû avoir un succès public sans précédent. Mais le grand public et le box office sont rarement dans le wild side de l’insurrection permanente.

Pour vraiment apprécier l’insolente "irrévérence" de ce drôle de paroissien, pour rire avec lui qui ne riait pas, il fallait savoir de quoi il parlait et pourquoi il en parlait ainsi. Le sarcasme est toujours un genre difficile.


 

Peut-être que maintenant qu’il est mort, ses films vont parvenir au statut envié de films-culte, peut-être qu’on va finir par sentir, sous ses gros sabots, sa grande finesse, lui qui, s’appelant Jean-Paul, se fit appeler Jean-Pierre. Ça le fera marrer, où qu’il sera, d’avoir une vraie gloire, même posthume.


 

En attendant quelque panthéon à venir, on se régale toujours autant, à la télé, avec les 41 épisodes de son Myster Mocky présente (2007-2013).


 

Cf. Entretien avec Jean-Pierre Mocky, avec, comme prétexte, la sortie de Grabuge ! en 2005.

Sur France Culture.


 


Sharon Tate (1943-1969) a été assasinée à Los Angeles, le 9 août 1969, il y a 50 ans. Elle a eu 76 ans le 24 janvier 2019.


 


Anémone (1950-2019) a 69 ans aujourd’hui.


 


On n’oublie pas le pilote Charles W. Sweeney (1919-2004).


 

Son bombadier B29 s’appelait Bockscar, qui largua Fat Man (22 kT) sur Nagasaki, le 9 août 1945. Il connaissait la musique puisqu’il était déjà de la partie Hiroshima, le 6 août 1945, et il progressait puisque Little Boy, c’était seulement 15 kT.

Lui, il disait en 1995 (Testimony of Major General Charles W. Sweeney on May 11, 1995) : "Nous ne sommes pas une nation de guerriers, nous n’avons pas de caste de samouraï [...] Pendant que nos parents étaient aux prises avec la Grande Dépression, les Japonais étaient engagés dans la conquête de leurs voisins."

Il écrivit un livre sur ce "mal nécessaire", violemment controversé par Paul Tibbets, traduit en japonais, et peut-être croyait-il vraiment que ce serait la dernière :

* Charles W. Sweeney, James A. Antonucci, & Marion K. Antonucci, War’s End : An Eyewitness Account of America’s Last Atomic Mission, New York, Simon & Schuster, 1997.


 


 



Jeudi 8 août 2019

 

Tout ce qu’on croyait avoir appris de l’histoire (les révolutions trahies, les générations perdues, les guerres injustes, les catastrophes naturelles, la colère des dieux..), tout est devenu obsolète, outrepassé d’une façon inconcevable il y a encore quelques années.

Il est loin le temps où "le bonheur était une idée neuve en Europe", il relève presque de la préhistoire. Le jeune homme de 26 ans - Saint-Just - qui prononçait ces mots à l’Assemblée en 1794, fut guillotiné un mois après les avoir dits.

En 2019 :

* Qui a tué Steve par Lila Zarqa.
(texte de Lila Zarqa  ; montage, son et enregistrement : Thibaud SC ; vidéo : Clément Lanot & Maël T.)


 

Merci à Lundi Matin (né en 2017).

Plus ça change et plus c’est pareil.

En 1963, au festival de Newport :

* Who Killed Davey Moore par Bob Dylan.
(paroles et musique de Bob Dylan)


 


Avant d’être exécuté le 19 novembre 1915, Jo Hill (1879-1915) avait laissé une note à l’IWW : "Don’t mourn fo me, organize !"

* Joe Hill par Pete Seeger.
(paroles de Alfred Hayes, musique de Earl Robinson, 1936).


 

Dans le film de Bo Widerberg, Jo Hill (1970), à la fin, ses amis s’occupent tristement des cendres, et, entendant la musique d’un bal proche, proposent : "Si on allait danser ?".
À défaut de "bal", à défaut de fête - elles sont devenues dangereuses -, allons au ciné.

À New York, au Metrograph,les jeudis, vendredis et samedis : Late Nites at Metrograph (8 août-1er septembre 2019).

Dans la grande ville insomniaque, les cinéphiles nocturnes, pour étourdir leur mélancolie, ont besoin d’étrangeté, d’absurdité et de coups à boire.

Ce soir :

* À 23h00  : Tokyo Drifter de Seijun Suzuki (1966).


 

Faites votre programme.

Metrograph, No.7 Ludlow Street, New York NY 10002.



Mercredi 7 août 2019

 

Toni Morrison (1931-2019) est morte lundi 5 août 2019.


 

Une dizaine de romans tout au plus, quelques nouvelles et essais, quelques romans pour enfants, une carrière d’écrivaine commencée tard.
Une importance planétaire.
Prix Pulitzer 1988, Prix Nobel de littérature 1993.

* Toni Morrison : The Pieces I Am de Timothy Greenfield-Sanders (2019).
Sélection officielle du Sundance Festival 2019.


 

* Beloved de Jonathan Demme (1998).


 

Bonne lecture : le livre qui fut pour Toni Morrison "une révélation et une véritable rééducation".

* Angela Davis, Blues Legacies and Black Feminism. Gertrude "Ma" Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday, Knopf Doubleday Publishing Group, 2011. Blues et féminisme noir, traduction de Julien Bordier, + un CD de 18 titres, Paris, Libertalia, 2017.


 

Sur France Culture.


À Locarno, commence le Locarno Film Festival, 72e édition (7-17 août 2019).


 

Cette 72e édition (12 sections, 3 compétitions, 7 jurys et 20 prix est dédiée à Freddy Buache (1924-2019). Avec Sandro Bianconi, il a dirigé le festival entre 1967 et 1970 et avait reçu un Pardo d’onore en 1998.

Cette année, un hommage à Song Kang-ho, avec l’Excellence Award 2019.

Ce soir, cérémonie d’ouverture sur la piazza Grande, à 21h30 :

* Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard (1982).


 

* Magari de Ginevra Elkann (2019).


 

Faites votre programme.

Festival international du film de Locarno, Via Franchino Rusca 1, 6600 Locarno.


À Paris, au Palais de la Porte dorée, tous les mercredis, nocturnes gratuits.
Ce sont les derniers jours de Aqua. L’eau de haut en bas (20 octobre 2018-18 août 2019).


 


 

Palais de la Porte dorée, 
Musée national de l’histoire de l’immigration, 
aquarium tropical
293 avenue Daumesnil, 75012 Paris.


À Brooklyn, au BAM : Punks, Poets & Valley Girls : Women Filmmakers in 1980s America (7-20 août 2019).

De Hollywood à l’Underground, ces femmes formidables qui défièrent Reagan.

Ce soir :

* À 19h00 : Suburbia de Penelope Spheeris (1983).


 

Faites votre programme.

BAM, Rose Cinema, Peter Jay Sharp Building, 30 Lafayette Ave., Brooklyn, NY 11217.


À New York, au Bronx Museum, toujours l’anniversaire de Stonewall : The Life and Times of Alvin Baltrop (7 août 2019-9 février 2020).


 


 

C’est la première rétrospective de Alvin Baltrop (1948-2004), photographe de la naissance de la culture gay à New York.


 


 

Bronx Museum, 1040 Grand Concourse, Bronx, New York 10456.


Les sorties sur les grands écrans

* Nomades de Olivier Coussemacq (2018).

* Une grande fille (Dylda) de Kantemir Balagov (2019).

Les ressorties en versions restaurées

* Mirage de la vie (Imitation of Life) de Douglas Sirk (1959).

* Trois Carlos Saura : Noces de sang (Bodas de sangre, 1981) ; Carmen (1983) ; L’Amour sorcier (El amor brujo, 1986).

* Quatre Raoul Ruiz : Trois Vies et une seule mort (1995) ; Généalogies d’un crime (1997) ; Le Temps retrouvé (1999) ; Mystères de Lisbonne (Mistérios de Lisboa, 2010).



Mardi 6 août 2019

 

On n’oublie pas le pilote Paul Tibbets (1915-2007).
Il avait affectueusement baptisé son bombardier B-29 du nom de sa mère, Enola Gay.


 

C’est sans état d’âme qu’il lâcha sa bombinette à uranium sur Hiroshima, le 6 août 1945 à 2 h 45 (heure locale). 70 000 morts sur le coup, un total de 140 000 morts au bout du compte. (1)

Plus tard, en 1976, il fut fier de reconstituer l’événement, nuage en champignon inclus, pour un spectacle aérien au Texas à bord d’un B-29 restauré. Marxiste appliqué, Tibbets, la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce.


 


 

En 1995, il se considéra comme personnellement insulté quand, pour le 50e anniversaire, le Smithonian Institute à Washington voulut faire une exposition éducative et équilibrée sur cet instant historique et irréversible de l’histoire de l’humanité. Il obtint gain de cause : l’expo fut annulée.


 

Il mourut paisiblement dans son lit, à Colombus, Ohio, couvert d’honneurs, après une longue vie satisfaite et le sentiment du devoir accompli. C’était un tough guy, les nations ont besoin de héros durs et purs.

À Hiroshima, aujourd’hui, il y a le Musée de la Paix, construit en 1955.


 

Musée de la Paix, 1-2 Nakajima-cho, Naka-ku, Hiroshima.


 

Les actualités françaises de l’époque.

En cet été 2019, on va pouvoir revenir aux hantises des années 50 du siècle dernier.


 

Filmographie Nucléaire.

1. Bombinette : la puissance de Little Boy sur Hiroshima était de 15 kT, celle de Fat Man sur Nagasaki, le 9 août 1945, était de 21 kT. Celle de Ivy Mike, test en 1952 dans l’atoll Eniwetok, était de 10 400 kT et la Russe de 1961, Tsar Bomba, lâchée sur l’archipel de Nouvelle-Zemble en Arctique, était de 57 000kT. On n’arrête pas le progrès.



Lundi 5 août 2019

 

Donn Alan Pennebaker (1925-2019) est mort jeudi dernier, le 1er août 2019.


 

Contesté, admiré, imité, récupéré, il était discret et patient, des vertus qu’il partageait avec ses compères du cinéma direct, adeptes des caméras légères au tournant des années 60, Robert Drew (1924-2014), Richard Leacock (1921-2011) ou Albert Mayles (1926-2015) et avec Chris Hegedus, sa femme et sa collaboratrice.

En 2013, il a quand même reçu un Oscar d’honneur (85e édition) pour l’ensemble de son œuvre, qui ne fut pas seulement branchée sur la musique - même si c’était devenu son label.

* Jane (1962).


 

En 1999, il y a 20 ans, pour Jeune Cinéma, il évoquait quelques uns de ses films les plus célèbres, notamment :

* Dont’ Look Back (1965).


 

* Monterey Pop (1967).


 

Et soudain, au milieu de l’entretien avait surgi Richard Leacock.
Devant lui, il avait encore 20 années à vivre et une bonne quinzaine de films à faire.
Son dernier film, il y a 3 ans, est d’une actualité brûlante : le droit des animaux.

* Unlocking the Cage de D.A. Pennebaker & Chris Hegedus (2016).


 


À Tarnac, Armand Gatti (1924-2017) est à l’honneur.

Gatti et le Limousin, - la Forêt de la Berbeyrolle- c’est une vieille histoire : il y avait pris le maquis en 1943, un moment qu’il considérait comme une source essentielle de son œuvre.


 

Il était question de poser une plaque à Tarnac.
En avril 2019, quand la restauration de la médiathèque a été terminée, l’évidence s’est imposée.


 

* À 17h00 : Inauguration de la médiathèque Armand-Gatti.

* À 18h00 : Pour Don Qui.
Concert à la médiathèque, avec Tony Hymas au piano et Catherine Delaunay à la clarinette) qui jouent les prolongation du festival Kind of Belou, 20e édition (1er-4 août 2019).

Médiathèque, avenue Briant, 19170 Tarnac.


À Prague, commence le tout jeune Prague Independent Film Festival 2019 (PIFF), 4e édition (5-8 août 2019).


 

* La sélection officielle. avec, à la clef, le Grand Prix du festival, le Golden Eagle.

* Tous les prix.


 

Ce soir, cérémonie d’ouverture au Kino Pilotů :

* À 19h00 : Night Walk de Aziz Tazi (2019).


 


 

Faites votre programme.

Kino Pilotů, Donská 168/19, 100 00 Praha, 10 Vršovice.


À Anvers, organisé par la Pink House, commence le Antwerp Queer Arts Festival (AQAF), 6e édition qui prolonge l’anniversaire de Stonewall (5-18 août 2019).


 

AQAF, qui collabore avec les universités et les militants, est plus qu’un simple festival de spectacles à recevoir passivement (performances, films, musique, poésie slam, conférences, installations, courts métrages).
C’est un espace vivant et actif de rencontres et de débats.

Ce soir :

* À 20h00 : Vernissage de l’exposition Gerald Dauphin (5-18 août 2019).


 

Mercredi 7 août 2019, ça commence vraiment.

* À 19h30 : A Strange Love Affair de Eric De Kuyper (1984).


 

Faites votre programme.

Gallery Verbeeck-Van Dyck, Verbindingsdok-Westkaai 12, 2000 Antwerpen
De Studio, Maarschalk Gérardstraat 4, 2000 Antwerpen.



Samedi 3 août 2019

 

Les Nuits des étoiles 2019, 29e édition (2-4 août 2019), c’est partout en France.


 

C’est la période des étoiles filantes, et on fait des vœux.
C’est aussi l’occasion de réajuster son vocabulaire céleste.


 

Le ciel, ses étoiles, ces "espaces infinis qui effraient", dans les grandes villes, on les a oubliés depuis longtemps. C’est dommage, et cette perte de repères des Terriens, tous clones plus ou moins réussis de Prométhée, c’est dangereux pour l’avenir de la Terre.


 

Sans compter que les menaces viennent aussi du ciel, par exemple de la comète 109P, aussi appelée Swift-Tuttle qui passe de plus en plus près de nous.


 

On pense au film de Lars von Trier, Melancholia (2011).


 


 

Cette période annuelle devrait nous apprendre l’humilité.
Trouvez votre lieu. C’est beau même quand c’est pas Atacama.


 


 

Au Bourget, le Musée de l’air et de l’espace, qui célèbre ses 100 ans cette année, invite les passionnés d’astronomie et les néophytes à observer le ciel nocturne, en accès libre et gratuit (3-4 août 2019).


 

C’est aussi l’occasion de revoir ces grands aéroplanes dont nous avons été si fiers, et qui coûtent si cher à la planète. Car les Terriens ne se sont pas seulement pris pour Prométhée, mais aussi pour Icare.


 

* À partir de 18h00 : Les pierres venues de l’espace.
Au programme : Observation au télescope du Soleil, de Jupiter et de Saturne ; reconnaissance des étoiles et exploration du système solaire ; compréhension de la conquête spatiale sur les traces de la mission mission Philae, des missions Apollo, et de la mission Curiosity sur Mars ; observation des météorites et examen des informations dont elle sont porteuses.
Et aussi des contes, des jeux, et la fabrication d’étoiles filantes en origami.
Le restaurant est ouvert jusqu’à 23h00, la boutique jusqu’à 1h00, et le parking est gratuit.


 


 

Faites votre programme.

Aéroport de Paris-Le Bourget, 3 esplanade de l’Air et de l’Espace, 93352 Le Bourget.


Sans bouger de chez soi, on peut voir sur Arte en replay, jusqu’au 22 août 2019 :

* On va tout péter de Lech Kowalski (2019).
Sélection de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2019.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 3 au 9 août 2019.



Vendredi 2 août 2019

 

À Bruxelles, à la Cinematek, Swimming Pool toujours.

* À 21h00 : Un homme à nu, aka Le Plongeon) (The Swimmer) de Frank Perry & Sydney Pollack (1968).


 

Sur Jeune Cinéma.

Cinematek, 9 rue Baron-Horta, 1000 Bruxelles.


À New York, le Metrograph,en collaboration avec la Cinémathèque nationale tchèque, présente une rétrospective itinérante : Juraj Herz et la Nouvelle vague tchèque (2-9 août 2019).


 

Juraj Herz (1934-2018) ne fait pas partie des vedettes de la Nouvelle Vague tchèque (comme Miloš Forman, Věra Chytilová, Ivan Passer, Jiří Menzel, Jan Němec, ou Jaromil Jireš).

La Cinémathèque française, lors de sa petite rétrospective (29 novembre 2018-4 janvier 2019), n’avait sélectionné que deux titres de lui : L’Incinérateur de cadavres (Spalovač mrtvol, 1968) et Le Vampire de Ferat (Upír z Feratu, 1981).

À sa mort, en avril 2018, une notice nécrologique de Sight & Sound, la revue de cinéma du British Film Institute, fondée en 1932, estimait que Herz était "prêt à être découvert par un public international".

Ce soir :

* À 17h30  : Beauty and the Beast (Panna a netvor) de Juraj Herz (1978).

BEAUTY AND THE BEAST (Juraj Herz, 1978) from Spectacle Theater on Vimeo.


 

* À 19h15 : Oil Lamps (Petrolejové lampy) de Juraj Herz (1971).


 

* À 21h45 : Morgiana de Juraj Herz (1972).


 

Metrograph, No.7 Ludlow Street, New York NY 10002.



Jeudi 1er août 2019

 

À Arles, au Théâtre antique, commence le Festival Phares, 4e édition (1er-3 août 2019).

Au programme, des courts métrages inédits de jeunes réalisateurs du monde entier, en compétition nationale et internationale (fiction, animation et documentaire).
Et un hommage à Agnès Varda.
Et aussi, un festival hors les murs, avec des ateliers et des ciné-concerts dans la région.


 

Ce soir, soirée d’ouverture :

* À 19h00 : Ciné-causerie avec Guy Astic.

* À 21h30 : Ciné humour noir.

Mort aux codes de Leopold Legrand (2018).


 

Jackrabbit de Alex Feggans (2018).


 

Norteños de Grandmas (2018).


 

Troc mort de Martin Darondeau (2017).


 

The Big Break de Philip Andelman (2018).


 

Pile poil de Lauriane Escaffre & Yvonnick Muller (2018).


 

Les Grâcieuses de Emmanuel Poulain-Arnaud (2017).


 

Un geste héroïque de Olivier Riche & David Merlin-Dufey (2017).


 

El Escarabajo al Final de la Calle de Joan Vives Lozano (2017).


 

* À 23h30 : Pop Mashup Dancefloor, présenté par le Mashup Film Festival.

Faites votre programme.

Festival Phare, 7 rue Yvan-Audouard, 13200 Arles.
Théâtre antique d’Arles, rue du Cloître, 13200, Arles.
Eden Cinéma de Fontvieille, 19 Grand-Rue, 13990 Fontvieille.


À Melbourne, commence le Melbourne International Film Festival, 68e édition (MIFF) 1er-18 août 2019).

Cette année, c’est le programme le plus important depuis sa naissance en 1952 : 259 longs métrages, 123 courts métrages et 16 expériences de réalité virtuelle.

Ce soir, gala d’ouverture (dress code : tenue de cocktail) :

* À 19h00 : The Australian Dream de Daniel Gordon (2019).

Faites votre programme.

MIFF, Block Court, 290 Collins St, Melbourne VIC 3000.


Le Monde diplomatique d’août 2019 est paru.

Au sommaire : Peut-on encore vivre sans Internet ? Fukushima : l’ancien premier ministre japonais témoigne ; sur la route, la police est reine ; la fin du monde n’aura pas lieu ; revoir les étoiles, naissance d’une revendication ; la gauche cannibale, un syndrome universitaire ; Colombie : ici, c’est la guérilla qui dirige ; femmes et héritage en Tunisie, l’échec d’une réforme ; difficile affirmation homosexuelle en Algérie ; Mauritanie, une société obsédée par la couleur de peau ; dans les Balkans, les frontières bougent, les logiques ethniques demeurent ; la Russie côté jardin ; en 1939, plongée dans les camps de réfugiés espagnols en France ; les médias américains et l’ennemi iranien ; la bande-son de l’air du temps ; succès des Mémoires de Michelle Obama

On le feuilette.

On s’abonne.

On participe en s’inscrivant aux Amis du monde diplomatique.



Voyage dans le temps.

 



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