Chronique 2021
Anthropocène, le vécu
publié le jeudi 25 novembre 2021


 

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Wayne Hays 2021.

* 16-31 janvier 2021 (28, 30 janvier 2021) ; 16-31 mars 2021 (16, 20, 27 mars 2021) ; 1er-15 avril 2021 (3 avril 2021) ; 17-30 avril 2021 (17, 22 avril 2021) ; 16-30 septembre 2021 (21 septembre 2021) ; 16-31 octobre 2021 (26, 31 octobre 2021) ; 1er-15 novembre 2021 (6, 13, 25 novembre 2021)
 

Cf. Chroniques (et vagabondages) de l’Anthropocène (2014-2021).
Cf. aussi :
* Filmographie Anthropocène.
* Bibliographie Anthropocène.


 



Jeudi 25 novembre 2021

 

À Paris, aujourd’hui, une manif tout aussi vitale pour la défense du service public de la Forêt.

Après l’échec dramatique de la COP26, où la question de la déforestation planétaire n’a pas été réglée, il faut que la société civile se montre bien vigilante.

Rendez-vous à 9h00 au siège de l’Office national des forêts (ONF) vers le Ministère des finances à Bercy.

Sur France Culture : L’ONF un service public qu’on abat.


 



Samedi 13 novembre 2021

 

La COP26, de la dernière chance, se prolonge un peu, dernier effort, se termine.
Comme dit Le Canard enchaîné, "IIs sont tous d’accord pour se donner rendez-vous l’année prochaine, à la COP27".


 

On sait que, parfois, la lutte paie, et que c’est toujours une question de rapport de force.
Pour l’instant, dans la rue, on surveille, on manifeste plus ou moins gentiment.
Ou on attend que ça passe.


 


 


 

Les artistes, eux, rêvent d’arbres, des vrais et des imaginaires.

* À Rome, au MAXXI, : Sebastião Salgado. Amazônia (1er octobre 2021-13 février 2022).


 


 

* À Bruxelles, au Bozar, : David Hockney. L’arrivée du printemps, Normandie, 2020 (8 octobre 2021-23 janvier 2022).


 


 

Une chose est sûre, c’est que "l’hiver viendra", celui du pauvre corps de Fréhel, comme celui de Richard III, celui de Thomas Reverdy comme celui de Paul Valéry.


 


 



Samedi 6 novembre 2021

 

Le climat change, on le sait depuis plus de 40 ans, on le sait de plus en plus précisément, les preuves s’accumulent partout dans le monde, on sait que c’est la mort annoncée. Ce sont les plus fragiles qui ont commencé à écoper, mais l’été dernier, les dangers se sont rapprochés des plus puissants. Sans les inquiéter plus que ça. "Après nous le déluge", comme aurait dit Madame de Pompadour, née Jeanne-Antoinette Poisson, la brave femme.


 

Ces jours-ci, alors que la COP26 ronronne depuis une semaine, dans le plus parfait cynisme, les grands du monde y font les mêmes promesses qu’ils font depuis des années, de plus en plus insuffisantes au fur et à mesure que le temps passe, et que, de toute façon, ils ne tiendront pas.
Les plus mauvais élèves, épinglés pour leur inaction depuis l’Accord de Paris sur le Climat, en 2015, parlent le plus fort. D’autres ne font même pas l’effort de l’hypocrise, en utilisant manifestement leurs jets privés hyper polluants. D’autres enfin mentent ostensiblement dans leurs déclarations publiques. À la limite, moralement parlant, on pourrait dire que ce sont les plus grands pollueurs, absents de cette clownerie, qui sont, sinon les plus vertueux, du moins les plus cohérents.

"Ce n’est plus une conférence climat. C’est un festival de greenwashing des pays riches. Une célébration de deux semaines du business as usual et du bla bla", comme dit Greta Thunberg.


 

La rue se mobilise tous les vendredis, depuis 2019, partout.
Ce samedi aussi, dans le monde entier, à l’appel de ATTAC et d’une multitude d’organisations qui défendent l’environnement, l’avenir de la planète donc celui de l’espèce humaine.

Extinction Rebellion apppelle même à rester mobilisé, demain dimanche et les prochains jours, jusqu’à la fin de la COP26.

À Paris, le rendez-vous, aujourd’hui, c’est sur la parvis de l’Hôtel de ville à partir de midi.

On rejoint le point de rassemblement selon sa ville.



Dimanche 31 octobre 2021

 

Aujourd’hui, et les jours qui viennent, dans nos contrées, c’est Halloween, la Fête des morts, la Toussaint, le jour des Défunts, etc., le temps bien encadré de la grande frousse humaine.


 


 


 


 

Quelle coïncidence, c’est aussi le début de la COP26.


 

Il faut dire que toutes ces fêtes marrantes, c’est pour les enfants, et pour le peuple, tous des innocents qui jouent à se faire peur. Pour faire marcher un monde, il faut des grandes personnes "responsables" qui ne rigolent pas, et programment sérieusement, une bonne grosse réalité, en toute conscience, une mort annoncée et inéluctable. Disons-le plus délicatement, une entrée solennelle dans la SF qui a bercé si longtemps les innocents que nous sommes, une dystopie cauchemardesque, sans réveil imaginable. C’est qu’elle a l’avantage d’être cohérente avec le système régnant, pour ce qu’on voit de ce qui a déjà commencé, c’est-à-dire virtuel. Bienvenue dans le monde du spectacle.
Cf. Filmographie.
Cf. aussi les nuits spéciales Halloween du câble à la télé.


 

À Glasgow, commence donc la Conférence internationale, 26e édition, dite COP26, sur les changements climatique, organisée par l’ONU (1er-12 novembre 2021).
Elle aurait dû avoir lieu en 2020, mais il y a eu la pandémie de covid (hors sujet comme il est préférable de le penser), et on n’est plus à un an près.
En 2015, la COP 21, à Paris, avait ouvert quelques perspectives, les 195 États et l’Union européenne avaient trouvé un accord pour limiter les dégâts de ce qui était connu depuis plus de 40 ans.
Six ans plus tard - on ne voit pas passer le temps, 2030, c’est demain matin - l’ONU affirme qu’il y a un gouffre entre les engagements pris et ce qu’il faudrait faire. "C’est une alerte rouge pour l’humanité", dit-il.
Cette année, les grands responsables seront bien présents à Glasgow... sauf la vaste Russie et l’immense Chine. Ça commence bien.

Comme chaque année, en vérité de plus en plus, tout le monde, nourri de réalité virtuelle, s’essaye à l’optimisme, tout ne serait pas perdu, comme dans les films au happy ending.

* Le Courrrier international sort un numéro spécial : Climat. L’avenir nous appartient.

* ARTE présente une série de documentaires : Climat, le défi du siècle.

On récapitule :

* COP26 à Glasgow : les enjeux d’un rendez-vous crucial pour la planète.

* Sixième rapport du GIEC sur le climat : le seuil des +1.5°C sera atteint en 2030, soit dix ans plus tôt qu’estimé auparavant.

Pour le courage de chaque jour, contre la solastalgie, il y a les militants.


 

Et on fait confiance à la branche écossaise de Extinction Rebelion, pour ne pas laisser les choses invisibles et refoulées.


 



Mardi 26 octobre 2021

 

À Bâle, plus exactement à Riehen, la Fondation Beyeler célèbre le 275ème anniversaire de Francisco de Goya (1746-1828) : Goya (10 octobre 2021-23 janvier 2022).


 

L’exposition présente 70 tableaux et plus de 100 dessins et gravures d’exception, venant de collections privées espagnoles et naturellement du Prado à Madrid.
Qui fréquente le Prado, reste hypnotisé par la relativement petite salle des Pinturas negras. Mais tout le monde ne sait pas leur histoire.
Elles proviennent de la maison de campagne que Goya avait achetée tardivement, en 1819, la Quinta del Sordo, 14 fresques peintes sur les murs en plâtre, avec des cadres de papier. Après la mort de Goya et avant que la maison ne soit démolie en 1909, elles furent transférées sur toile entre 1874 et 1878, et cédées au Musée du Prado en 1881.

À la Fondation Beyeler, en complément de l’exposition, on peut voir un film :

* La Quinta del Sordo de Philippe Parreno (2021).


 

Ces fresques furent peintes par Goya, dans sa propre maison, pendant plusieurs années, sur plusieurs niveaux, et elles constituent comme l’héritage d’une vision du monde intime pour sa propre descendance. Désormais, ce sont des tableaux indépendants exposés dans une salle de musée, et leur sens premier a été perdu. Le projet de Philippe Parreno est de "réinventer l’espace originel entre ces peintures, de s’en approcher vraiment en éliminant les cadres, de s’y immerger, de tenter de reconstruire un espace diégétique disparu".


 

Il fait le constat qu’elles ont été peintes dans une période trouble : Le volcan Tambora, sur l’île de Sumbawa en Indonésie, était entré en éruption en 1815. Le climat avait changé, et ce fut aussi à l’origine d’une grande famine. À la même époque, autour de cette "année sans été", sortait le Frankenstein de Mary Shelley (1818), et certaines œuvres de William Turner (1775-1851) témoignent aussi de l’angoisse du temps, que Philippe Parreno qualifie de "pré-science-fiction".
Il cite, à ce propos, l’écrivain uchroniste Neal Stephenson : "Lorsque vous écrivez de la science-fiction, il ne s’agit pas d’écrire sur l’avenir, il s’agit d’écrire sur un événement qui s’est produit à une autre époque - cela peut être le passé ou le futur, cela n’a pas d’importance. C’est un jeu avec le temps".


 


À Lyon, au Musée des Confluences, les expositions sont le reflet de notre temps, ce 21e siècle flageolant, qui vient à peine d’identifier l’Anthropocène.

* La Terre en héritage, du Néolithique à nous, en collaboration avec l’INRAP (2 avril 2021-30 janvier 2022).


 



Mardi 21 septembre 2021

 

À Lyon, à l’Institut Lumière, comme à Cannes et comme partout, on commence à s’alarmer sérieusement du dérèglement climatique et, si les climatosceptiques se font rares, les véritables actions contre la gravité de la situation le demeurent tout autant.

Ce soir, on rencontre le chercheur François Gemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations, directeur de l’Observatoire Hugo à l’université de Liège, enseignant à Sciences-Po et à la Sorbonne, pour un rendez-vous Cinéma et environnement :

* À 20h30 : Une suite qui dérange : Le temps de l’action (An Inconvenient Sequel : Truth to Power) de Bonni Cohen & Jon Shenk (2017).


 

Le film, sélection officielle du Festival de Cannes 2017, fait suite à Une vérité qui dérange de Davis Guggenheim (2006), présenté au Festival du film de Sundance, puis au Festival de Cannes. Ce fut un énorme succès public, récompensé par l’Oscar du meilleur film documentaire. Les deux films portent la parole de Al Gore, prix Nobel de la paix en 2007.
Depuis lors, les films sur le sujet se multiplient, de plus en plus nombreux et reconnus. Ce qui, face à l’inaction générale des gouvernements terriens, doit rendre humble le cinéma politique comme "influenceur", sauf à faire confiance à l’amie de Marx et Luxembourg, la vieille taupe", "qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement".

Bonne lecture :

* François Gemenne, Aleksandar Rankovic & Atelier de cartographie de Sciences Po, Atlas de l’Anthropocène, préface de Jan Zalasiewicz, postface de Bruno Latour, Paris, Presses de Sciences Po, 2019.


 



Jeudi 22 avril 2021

 

Chaque 22 avril, c’est le Jour de la Terre.
Depuis 1970, quand même.


 

Il n’est pas nécessaire de revenir aux précurseurs intuitifs, Henry David Thoreau (1817-1862), Élisée Reclus (1830-1905), ou Pierre Kropotkine (1842-1921).
Ni de se plonger dans les philosophies de la deep ecology avec James Lovelock (né en 1919) et Stephan Harding (né en 1953), ou dans les méandres polémiques de l’histoire avec Paul Crutzen (1933-2021) et Andreas Malm (né en 1977)

On peut juste se référer au bon sens des penseurs du 20e siècle, marginalisés à l’époque, René Dumont (1904-2001), André Gorz (1923-2007), Serge Moscovici (1925-2014), Ivan Illich (1926-2002).

James Lovelock, né en 1919 et Edgar Morin, né en 1921, sont encore vivants.

Cf. Bibliographie Anthropocène.

* On se souvient de La Gueule ouverte (1972-1980).


 

* On se souvient du Sauvage (1973-1981). Réapparu sur Internet en 2002


 

C’est alors qu’on mesure le poids de la résistance du système et de ses agents, de plus en plus actifs depuis les années 1980.
Les lanceurs d’alerte étaient bien là, dans l’après Mai 68.
C’était encore possible de ralentir la course vers l’abîme.
En 2021, les "alertes" sont pratiquement les mêmes, sauf que la course est devenue irréversible.

Tout ce qu’on peut encore faire.



Samedi 17 avril 2021

 

Pendant le 1er confinement, en 2020, on a entrevu qu’un autre monde était possible.
Certes cela nécessitait des changements radicaux, structuurels et idéologiques. Mais même l’autorité l’a reconnu, dans un discours étonnant, par exemple, qu’il fallait de vrais services publics dignes de ce nom.
Pour que les paroles deviennent des actes, il y eut deux vagues d’actions, les 17 juin et 17 novembre 2020.


 

En ce printemps 2021, force est de constater que les actions n’apparaissent pas, et que les paroles se diluent au fil du temps, lorgnant l’éternelle et sacrée "croissance".
"Alors que nos sociétés modernes semblent s’ancrer dans un état de semi-confinement permanent, que le lien entre le covid et la folie écocide n’est plus à faire, les sociétés marchandes semblent tout prêtes à poursuivre l’empoisonnement du monde jusqu’à leur dernier souffle."


 

Aujourd’hui, 17 avril 2021 : Nouvel appel à agir contre la réintoxication du monde, 3e vague.

À Paris, rendez-vous à 14h00, place de l’Hôtel de ville, avec Le collectif contre la 5G, et, dans le Ve arrondissement, avec Écocampus ENS, l’association écologiste de Normale Sup.

Sur Médiapart.

Sur LundiMatin.



Samedi 3 avril 2021

 

À Lyon, au Musée des Confluences, une exposition temporaire aux vastes perspectives bien d’ouvrir :

* La Terre en héritage, du Néolithique à nous (2 avril 2021-30 janvier 2022).


 

Il s’agit d’observer les grands défis environnementaux contemporains à l’aune d’une période charnière, le Néolithique, qui marqua le début de l’exploitation de la Nature. L’exposition tente d’identifie les moments-clefs de l’histoire où s’amorcent des modifications environnementales d’une ampleur sans précèdent, dessinant l’Anthropocène.

Après tout, La Genèse 3 ne dit pas autre chose, on mange la pomme interdite, on se fait virer du Jardin d’Eden, on se corrompt de plus en plus, y a plus qu’à se préparer au Déluge.
On ne saurait mieux figurer le collapse qui vient que l’atelier de Jérôme Bosch (circa 1450-1516).


 



Samedi 27 mars 2021

 

L’actualité urgente, c’est la dégradation climatique qui s’accélère.
2020 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.


 


 

La pandémie de coronavirus elle-même n’est qu’une illustration parmi d’autres des dégâts, irréversibles, qui se préparent.


 

On ne se lamente pas sur ses conséquences en blablatant et en posant, ici et là dans le monde, chacun à sa façon, des rustines hasardeuses et désordonnées sur la crise sanitaire, on fait face aux causes : déforestation, surexploitation, agriculture et élevage intensifs, surproduction, surconsommation, trafic illégal, inégalités, gigantisme (derniers avatars, l’obstruction du canal de Suez par l’Ever Given, ou l’esbrouffe de la 5G).
Et on on s’attaque à elles, à la racine du mal.
Il est (peut-être) encore temps.


 

Ce soir, c’est le dernier samedi de mars, et, comme chaque année depuis 2008, avec WWF, dans le monde entier, de Wellington à San Francisco, en passant par Sydney (qui fut à l’initiative) et Paris, c’est la Earth Hour : on éteint toutes les lumières et tous les appareils électriques pendant 1 heure.

En 2021, à Paris, c’est à 20h30.
On participe aussi en s’inscrivant.


Demain, dimanche 28 mars 2021, on prolonge la protestation dans la foulée.

On est à la veille de l’examen du projet de Loi Climat et Résilience en séance plénière à l’Assemblée nationale.
Alors que l’État a été condamné pour inaction climatique à l’appel de la Convention citoyenne pour le climat, quelque 400 organisations se mobilisent, pour dénoncer son manque d’ambition et exiger pour une vraie Loi climat à la hauteur de l’urgence écologique : Extinction Rebellion France, Greenpeace France, Alternatiba, Oxfam France, Attac France,
WWF-France, Les Amis de la Terre France, ANV Action non-violente COP2, Youth for Climate France...


 

À Paris, le rendez-vous est place de l’Opéra à 14h00, vers la Place de la République.


Le nouveau numéro de la revue Terrestres est en ligne.
C’est le n°19.

On y célèbre, notamment Élisée Reclus (1830-1905), qui vécut d’une révolution à l’autre, et son histoire d’un ruisseau.


 


 

Tous les numéros depuis 2018.


Du côté de chez Pablo Servigne, qui invite à la désobéissance civile.


 



Samedi 20 mars 2021

 

C’est le printemps, aujourd’hui, à 9h37, temps sidéral, à 10h37 heure de Paris.
C’est aussi un confinement, le troisième, mutant, comme le virus.


 


 

Chaque matin, on se réveille avec trois niveaux de soucis, et ça commence à prendre la tête :

* L’immédiat : La crise sanitaire comme crise sociale.

Le message du virus, dans un film disponible sur Arte jusqu’au 31 mars 2021 : Tandis que je m’en prenais à vos poumons, votre machine s’attaquait aux poumons de la Terre. Je ne suis qu’une petite vague avant le tsunami. Je ne suis qu’un bout de code génétique, un minuscule message qui s’auto-détruira avec le temps :

* Le Grain de sable dans la machine de Alain de Halleux (2020).


 

* La toile de fond reléguée : Le changement climatique qui accélère face à l’inertie quasi totale des pouvoirs.

En France un "délit" d’écocide (pas un crime) a été voté le 18 mars 2021, vite qualifié de "Village Potemkine".
Hier, partout, on se remobilisait : Friday for Future.


 

Sur France Culture : Quand les œuvres d’art nous aident à comprendre le changement climatique.


 

* L’horizon : "L’effondrement".

La notion a réveillé le mythe de la fin du monde, le mot est mal interprété. Tout est réuni pour provoquer polémiques et dénis.
Ce n’est pas une catastrophe brutale qui nous attend, les Big One seront locaux, c’est une succession de désastres, plus ou moins graves, ici et là, et des enchaînements en dominos. Si on regarde ailleurs que dans son pré carré, on voit bien que ça a commencé depuis un bon moment.
Six ans après le livre choc de Pablo Servigne & Raphaël Stevens, on fait le point.


 

* Proposition pour l’instant : On chante et on danse, on rigole avant que le ciel...


 



Mardi 16 mars 2021

 

Le Data Center OVH de Strasbourg a pris feu la nuit du 9 aux 10 mars 2021.


 


 


 

Des tas de websites sont devenus inaccessibles, avec pertes de données irrécupérables, Maison de la poésie, Musée Guimet, Forum des images, etc. Certains s’expliquent. Le malheur des uns... Les bénéficiaires de la crise sanitaire et des catastrophes, ces temps derniers, c’est Facebook par exemple.


 


 

Nous, nous nous méfions du cloud, un peu trop nuageux, et nous pensons que Small is beautiful, que le gigantisme est mortel, que l’échelle humaine est cruciale.
D’ailleurs, elle reste à définir, bien que personne, par ces temps pandémiques où règnent urgences et dissimulations de panique, ne semble songer à y travailler. Alors que ça fait 50 ans que le problème est identifié et qu’on y est.
Pensez donc, décroître, réduire, comme discours dominant, ça va pas la tête ? Même "l’austérité" augmente, pour les plus inégaux d’entre nous, bien sûr.

Quand le site de Jeune Cinéma était hébergé chez OVH, on était perdu dans la masse, et les problèmes de communication étaient innombrables.
Aujourd’hui, Jeune Cinéma est hébergé par Oxymium, à taille humaine.
Les relations y sont conviviales et personnelles, on est à la maison.

Bonnes lectures :

* Ernst Friedrich Schumacher, Small Is Beautiful : A Study Of Economics As If People Mattered, Londres, Blond & Briggs 1973. Small is beautiful. Une société à la mesure de l’homme, traduction de Danielle et William Day et Marie-Claude Florentin, Paris, Seuil, 1978.
À lire en ligne.


 


 

* Ivan Illich, Tools for conviviality, New York, Harper & Row, 1973. La Convivialité, traduction de Luce Giard, Paris, Seuil, 1973.


 


 

* Donella Meadows, Dennis Meadows, Jørgen Randers, William W. Behrens III, The Limits to Growth, Universe Books, Chelsea, Green Publishing, 1972. Halte à la croissance ? Rapport du Club de Rome, sur les limites de la croissance, Paris, Fayard, 1973.
À lire en ligne.


 


 

Cf. Bibliographie Anthropocène.



Samedi 30 janvier 2021

 

En cas de détresse, sociale, politique, et même individuelle, une solution : la philosophie. On a suggéré, mardi dernier, d’écouter Bruno Latour sur France Culture. On le recommande à nouveau.

Pendant des dizaines d’années, il y a eu d’innombrables lanceurs d’alerte, cf. la bibliographie.

Ces dernières années, il y a eu un tournant, dans la conscience écologique générale, et a surgi une nouvelle vision du monde, la collapsologie, d’abord fortement controversée - tellement d’intérêts étaient en jeu.
Depuis l’an dernier, depuis les ravages de la pandémie inattendue, qui ne semble pas régresser, elle commence à prendre place dans les postulats.


 

Parmi ses courants collatéraux, figurait le transhumanisme, et le "devenir robot" se profilait déjà, qui induisait, pour les humains, un "changement de logiciel".
Ce que défend Bruno Latour, c’est, comme en symétrique, "un changement de métabolisme", et c’est nouveau.


 

Merci à Éric Costa.

En prenant comme métaphore modèle l’histoire de Gregor qui se réveile un matin sous la forme d’un cafard, dans le conte métaphysique de Franz Kafka, La Métamorphose (1915), il développe une pensée simple à comprendre, mais difficile à appliquer.

Nous ne pouvons pas faire la guerre au covid, un virus parmi tous les autres. Ils ne sont pas chez nous, c’est nous qui sommes chez eux, et c’est grâce à eux que nous sommes vivants, on le sait depuis longtemps, non seulement ils sont notre éco-système naturel mais encore ils nous constituent.


 

Merci à National Geographic, ©William Daniels.

Les humains arrogants définissent les virus, comme des "agents infectieux", qui peuvent être pathogènes, qu’on peut tenir à distance, comme des éléments extérieurs.
On sait beaucoup sur les virus, éléments constitutifs du sytème Terre. Mais on ne les a pas intégré aux pratiques, et, surtout, on n’en a pas la version politique.
Le covid-19 semble plus diabolique, certains s’aventurent même à le dire "intelligent". C’est peut-être un peu excessif, et il nous faudra aussi, sans doute, adapter nos langages et nos mots.


 

Bruno Latour, qui utilise à propos du virus le terme "être", dit en substance : "Ce n’est pas une crise que nous vivons mais une mutation. Il est temps de repérer les limites et la "consistance" de l’espace que nous habitons. Plus la leçon est dure, plus elle est durable".



Jeudi 28 janvier 2021

 

Les Amis du Monde diplomatique, en collaboration avec l’Université populaire de Toulouse, la Fondation Copernic et Attac, invitent à une visio-conférence (avec Zoom) :


 

* À 18h00 : Face à l’effondrement, que faire ?
avec Daniel Tanuro.

Bonne lecture :

* Daniel Tanuro, L’Impossible Capitalisme vert, Paris, La Découverte, 2012.


 

Sur France Culture, on écoute Bruno Latour] : "Ce virus est là pour nous préparer à l’épreuve suivante, le nouveau régime climatique"

Bonne lecture :

* Bruno Latour, Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres, Paris, La Découverte / Les empêcheurs de penser en rond, 2021.


 

Sur France Cullture, aussi, une nouvelle série consacrée à ce que la crise sanitaire a changé au rapport des humains à la Nature et à ce qu’il serait encore possible de changer pour s’adapter à ce monde post-covid.


 

* Anthropocène : le virus de la dernière chance.

Quatre épisodes sont disponibles :

* Feu vert pour la relance ?(1er juin 2020).

* Pétrole : plus dure sera la chute (2 juin 2020).

* Fin de règne pour les métropoles ? (3 juin 2020)

* Humains / Nature, vers la réconciliation ? (4 juin 2020)


 



Chroniques (et vagabondages) de l’Anthropocène (2014-2021).



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