2021 : Journal de Wayne Hays
* Wayne Hays-édito 2021 ; 1er-15 janvier 2021 ; 16-31 janvier 2021 ; 1er-14 février 2021 ; 16-28 février 2021 ; 1er-13 mars 2021 ; 16-31 mars 2021 ; 1er-15 avril 2021 ; 17-29 avril 2021 ; 1er-15 mai 2021 ; 18-31 mai 2021 ; 1er-15 juin 2021 ; 16-30 juin 2021 ; 2-15 juillet 2021 ; 16-31 juillet 2021 ; 3-14 août 2021 ; 17-28 août 2021 ; 1er-15 septembre 2021 ; 16-30 septembre 2021 ; 1er-15 octobre 2021 ; 17-31 octobre 2021 ; 2-15 novembre 2021 ; 16-30 novembre 2021 ; 1er-15 décembre 2021 ; 16-31 décembre 2021
Aujourd’hui, et les jours qui viennent, dans nos contrées, c’est Halloween, la Fête des morts, la Toussaint, le jour des Défunts, etc., le temps bien encadré de la grande frousse humaine.
National Geographic raconte la douce campagne irlandaise où est né Halloween. Et embraye avec des hôtels hantés, des sorcières, des squelettes tchèques.
Du coup, on se souvient des catacombes familières de notre monde de mortels, par exemple celles de Paris, celles d’Alexandrie, celles de Palerme surtout, à cause de Cadavres exquis de Francesco Rosi (1976), et toute terreur est désamorcée. Avec Charles Vanel, on est en sécurité. Ouf, ce n’était qu’un rêve, ce n’était qu’un film !
À Amsterdam, le Rijskmuseum a préparé un petit "Set" spécial.
Il y en a pour tous les goûts du plus traditionnel au plus moderne, en passant par le plus sophistiqué et le plus réaliste.
À Mexico, on perpétue une tradition vieille de 4000 ans : El Día de los Muertos.
À Paris, à la Maison de l’Amérique latine (MAL), on le célèbre, avec l’Association des amis du Mexique en France, dans sa 19e édition (25 octobre-2 novembre 2021).
Plus précisément, la "Noche de los angelitos" (aujourd’hui et demain) et la "Noche de los muertos" (1er et 2 novembre 2021).
On attend le retour annuel de nos morts bien aimés, et il faut les accueillir convenablement. Deux autels les attendent avec Flor Alicia Vilchis-Gaesler et Ivan Torres.
Bonne lecture :
* Patrick Bard, Calaveras. Mexique, la mort joyeuse, traduction de Sébastien Rutés, éditon bilingue, Bezons, Librisphaera, 2020.
À Paris, on peut aussi la jouer scientiste à l’auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution, avec Pariscience :
* À 14H00 : L’Histoire au scalpel - Descartes, autopsie d’un génie de Dominique Adt (2021).
En sa présence, avec Philippe Charlier.
* À 17h00 : Crazy, Not Insane de Alex Gibney (2020).
En sa présence, avec Aurélien Dyjak.
* À 20h30 : Le Parfum de la peur de Mirjam von Arx (2021).
En sa présence, avec Antoine Pelissolo.
Animation par Sonia Zannad.
Quelle coïncidence, c’est aussi le début de la COP26.
Il faut dire que toutes ces fêtes marrantes, c’est pour les enfants, et pour le peuple, tous des innocents qui jouent à se faire peur. Pour faire marcher un monde, il faut des grandes personnes "responsables" qui ne rigolent pas, et programment sérieusement, une bonne grosse réalité, en toute conscience, une mort annoncée et inéluctable. Disons-le plus délicatement, une entrée solennelle dans la SF qui a bercé si longtemps les innocents que nous sommes, une dystopie cauchemardesque, sans réveil imaginable. C’est qu’elle a l’avantage d’être cohérente avec le système régnant, pour ce qu’on voit de ce qui a déjà commencé, c’est-à-dire virtuel. Bienvenue dans le monde du spectacle.
Cf. Filmographie.
Cf. aussi les nuits spéciales Halloween du câble à la télé.
À Glasgow, commence donc la Conférence internationale, 26e édition, dite COP26, sur les changements climatique, organisée par l’ONU (1er-12 novembre 2021).
Elle aurait dû avoir lieu en 2020, mais il y a eu la pandémie de covid (hors sujet comme il est préférable de le penser), et on n’est plus à un an près.
En 2015, la COP 21, à Paris, avait ouvert quelques perspectives, les 195 États et l’Union européenne avaient trouvé un accord pour limiter les dégâts de ce qui était connu depuis plus de 40 ans.
Six ans plus tard - on ne voit pas passer le temps, 2030, c’est demain matin - l’ONU affirme qu’il y a un gouffre entre les engagements pris et ce qu’il faudrait faire. "C’est une alerte rouge pour l’humanité", dit-il.
Cette année, les grands responsables seront bien présents à Glasgow... sauf la vaste Russie et l’immense Chine. Ça commence bien.
Comme chaque année, en vérité de plus en plus, tout le monde, nourri de réalité virtuelle, s’essaye à l’optimisme, tout ne serait pas perdu, comme dans les films au happy ending.
* Le Courrrier international sort un numéro spécial : Climat. L’avenir nous appartient.
* ARTE présente une série de documentaires : Climat, le défi du siècle.
On récapitule :
* COP26 à Glasgow : les enjeux d’un rendez-vous crucial pour la planète.
* Sixième rapport du GIEC sur le climat : le seuil des +1.5°C sera atteint en 2030, soit dix ans plus tôt qu’estimé auparavant.
Pour le courage de chaque jour, contre la solastalgie, il y a les militants.
Et on fait confiance à la branche écossaise de Extinction Rebelion, pour ne pas laisser les choses invisibles et refoulées.
À Tokyo, commence l’International Film Festival 2021(TIFF), 34e édition (30 octobre-8 novembre 2021).
Deux invités d’honneur : le designer Junko Koshino et Keisuke Yoshida dont les deux derniers films sont programmés :
* Blue de Keisuke Yoshida (2021).
* Intolerance (Kûhaku) de Keisuke Yoshida (2021).
Au programme, autour de la Competition, les habituelles sections TIFF Series, Gala Selection, World Focus, Asian Future, Nippon Cinema Now, Japanese Animation.
Dans la section Japanese Classics on constate qu’elle est consacrée
à la grande Kinuyo Tanaka, qui décidément refait surface partout dans le monde. Cf. Jeune Cinéma, n° 408-409, été 2021.
Il y a aussi, depuis l’année dernière, les Conversation Series qui ont lieu à l’Asia Lounge, dont le thème en 2021 est "Crossing Borders", et qui sont diffusées en direct tous les jours pendant la durée du festival,
On note particulièrement les dialogues de Isabelle Huppert (Présidente du jury) avec Hamaguchi Ryusuke, ainsi que ceux de Chen Chang avec Kore-eda Hirokazu, de Brillante Ma Mendoza avec Nagase Masatoshi, de Apichatpong Weerasethakul avec Nishijima Hidetoshi, ou de Bong Joon-ho avec Hosoda Mamoru.
Aujourd’hui, on pouvait voir la cérémonie d’ouverture en direct.
* À 19h00, heure locale : Cry Macho de Clint Eastwood (2021).
À Bologne, la Cineteca continue son travail sur la mémoire de la ville.
Le réseau d’arcades de Bologne, édifié à partir du12e siècle, s’étent sur 62 kilomètres (et pas seulement dans le centre historique de la ville) et il a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco le 28 juillet 2021.
Parallèlement au portail installé sur le site, elle a inauguré en ville, sur la Piazza del Nettuno, à la Bibliothèque de la Salaborsa, une exposition des nouvelles photos, en entrée gratuite : Bologna fotografata (26 octobre-29 novembre 2021).
On parcourt la collection d’images rassemblées.
Bonne lecture :
* Gian Luca Farinelli, ed., Bologna fotografata. Tre secoli di immagini, Bologne, Edizioni Cineteca, 2017, réédition 2021.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 30 octobre au 5 novembre 2021.
À Villerupt, commence le Festival du film italien 2021, 44e édition (29 octobre-14 novembre 2021).
La ville minière a une histoire, et le festival en est imprégné. À son programme, plus de 300 séances, dans 4 villes et 7 salles de projection.
Aparté : Il faut revoir un film qui nous avait bouleversés à sa première diffusion, avec la voix de Jacques Bonnafé.
* L’Épopée des gueules noires de Fabien Béziat & Hugues Nancy (2017).
Le film est actuellement en replay et aussi sur Internet.
En 2021, le festival Villerupt est joyeux.
Il a un invité exceptionnel : Dominique Besnehard et une programmation classique, avec la Compétition, le Hors compétition, et le Panorama.
Mais surtout un thème principal, L’esprit de la fête, et une Rétrospective Dino Risi (1916-2008), La subversion par le rire.
Rien de meilleur à la santé.
Aujourd’hui :
* À 17h00 : Atlas de Niccolò Castelli (2021).
Ce soir, cérémonie d’ouverture, en entrée libre à l’Hôtel de ville :
* À 20h00 : Perfetti sconosciuti de Paolo Genovese (2016).
Bonne lecture :
* Valerio Caprara, Dino Risi, Maître de la comédie italienne, préface de Jean A. Gili, Rome, Gremese international, 1993.
À Argelès-sur-Mer, commencent les Rencontres Cinémaginaire 2021, 36e édition (29 octobre-1er novembre 2021).
Le festival est le point d’orgue d’une présence permanente, toute l’année, de ce Réseau Cinéma en Pyrénées Orientales, qui a une histoire "désinvolte et déraisonnée".
Ce soir, ouverture :
* À 18h30 : Inauguration gratuite avec prises de paroles officielles, des petites pépites cinématographiques, des aubades musicales de l’accordéoniste Carles Belda, et un buffet.
* À 20h30, au cinéma Jean-Jaurès : Nous dansons sur un volcan de Jordi Vidal (2021).
En sa présence avec l’équipe du film.
À Paris, commence le festival du film scientifique Pariscience 2021, 17e édition version hybride, en salles, au Muséum national d’Histoire naturelle et à l’Institut de physique du globe de Paris, et en ligne dans toute la France (29 octobre- 1er novembre 2021).
Aujourd’hui :
* À 14h00, Auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution : Quand l’hôpital retient son souffle de Olivier Taïeb (2020).
En sa présence avec Étienne Minivielle.
En ligne sur Internet.
* À 16h00, Institut de Physique du Globe de Paris : Une histoire de l’eugénisme de Vincent Gaullier & Jean-Jacques Lonni (2021).
En leur présence, avec Paul-André Rosental.
* À 20h00, ouverture à l’Amphithéâtre Verniquet : My Year of Living Mindfully de Shannon Harvey (2020).
En sa présence.
Animation par Carole Chatelain.
Comme hors d’œuvre de la COP26 qui commence lundi prochain, on note tout de suite la séance de dimanche 31 octobre 2021 :
* À 17h00, à l’Amphithéâtre Verniquet : Dégel du pergélisol. Une bombe à retardement de Rémi Forte (2021).
En sa présence, avec Chantal Abergel et Jean-Michel Claverie.
Animée par Florence Dauly.
En ligne, dimanche, dès 14h30.
Faites votre programme de Parisience 2021.
À Marcigny, commencent les Rencontres Marcynéma 2021, 50e édition (28 octobre-1er novembre 2021).
50 ans, c’est le bel âge, et l’occasion de revoir son histoire avec les invités de cette année, Béatrice de Pastre, Vincent Dupré, Sébastien Tiveyrat, Julien Ouguergouz et Mathieu Lesueur.
Aujourd’hui :
* À 14h00 : Intégrale Jean Vigo avec À propos de Nice (1930), La Natation (1931) et Zéro de conduite (1933).
* À 16h30 : L’Atalante de Jean Vigo (1934).
* À 20h30, Soirée 1939 avec :
* Cannes 39, le festival n’aura pas lieu de Julien Ouguergouz (2018).
En sa présence.
* Elle et Lui (Love Affair) de Leo McCarey (1939).
Bonne lecture :
* Jean-Luc Chemorin, Souvenirs de cinéma, Marcynéma, 2021.
À Paris, la MCJP, célèbre Goldorak, la grande star de la pop culture nipponne, et le 45e anniversaire de son irruption en France, avec une exposition immersive Goldorak-XperienZ : 1975-2021 (15 septembre-30 octobre 2021).
Ce soir, au Grand Rex, en marge de l’exposition, c’est la "soirée culte", avec concert des musiques et des génériques avec les interprètes originaux, karaoké, projection d’épisodes et cosplay autour de Goldorak...
* À 20h00 : Rétronight.
À Paris, à la Fondation HCB, s’est ouverte, en collaboration avec Le Point du Jour, à Cherbourg-en-Cotentin, la nouvelle exposition d’automne : John Coplans. La vie des formes (5 octobre 2021-16 janvier 2022).
Le photographe John Coplans (1920 2003), est à la fois bien connu et exposé dans les plus grands musées - par exemple au MoMA, à Beaubourg, ou à la Tate - et méconnu du grand public, peut-être à cause de la cruauté de son regard sur la chair humaine morcelée, surtout vieillissante, qu’il a observée sur son propre corps entre 1984 et 1997.
Une cruauté devenant abstraite et magnifique, selon le regard porté.
Prochaines visites commentées les 6 et 20 novembre 2021, les 4 et 18 décembre 2021
et le 8 janvier 2021, à 11h30.
Bonne lecture :
* Jean-François Chevrier & John Coplans, A Self-Portrait 1984-1997, New York, Distributed Art Publishers, 1997. John Coplans. Un corps, suivi d’une anthologie des textes de John Coplans, Cherbourg, Le Point du Jour, à paraître le 4 novembre 2021.
À Paris, le Saint-André des Arts fête ses 50 ans pendant une semaine (27 octobre-2 novembre 2021).
Ce soir, l’ouverture est le même que celle de ses deux salles, le 27 octobre 1971 : un film dont personne ne voulait à l’époque, que le fondateur du cinéma, Roger Diamantis (1934-2010), accueillit, et qui resta 3 ans à l’affiche (300 000 entrées) :
* À 20h00 : La Salamandre de Alain Tanner (1971)
On note deux rendez-vous particuliers pour cette célébration, mardi 2 novembre 2021 :
* À 16h00 : Carte blanche à des réalisateurs qui ont voulu remercier par un film le cinéma Saint André des Arts.
* À 18h00 : Forum du cinéma parisien indépendant : Le modèle art-et-essai innovant face aux plateformes et aux difficultés d’accès aux salles et aux films.
Bonnes lectures :
* Florence Delporte, Une vie d’art et d’essais. Roger Diamantis et le Saint-André-des-Arts, Paris, La Dispute, 2003.
* Axel Huyghe & Arnaud Chapuy, Le Saint-André-des-Arts. Désirs de cinéma depuis 1971, préface de Alain Cavalier, Paris, L’Harmattan, 2021.
Bonne vision :
* Roger Diamantis ou la vraie vie de Élise Girard (2005).
À Paris, à la Fondation Seydoux, commence un nouveau cycle : Savants fous et drôles d’inventions (27 octobre-23 novembre 2021).
Aujourd’hui :
* À 14h00 : Dr. Jekyll et Mr. Hyde de John S. Robertson (1920).
En entier sur Internet (en ce moment).
* À 16h00 : Programme Rayon de la mort avec deux films.
Le Rayon de la mort de Gaston Quiribet (1924).
Et
Le Rayon de la mort (Loutch smerti) de Lev Koulechov & Vsevolod Poudovkine (1925).
En entier sur Internet (en ce moment).
À Paris, à la Cinémathèque, commence la Rétrospective Phillip Noyce (27 octobre-7 novembre 2021)
Ce soir, ouverture :
* À 20h00 : Le Chemin de la liberté (Rabbit-Proof Fence) de Phillip Noyce (2002).
en sa présence et celle de Jason Clarke.
À Paris, à Beaubourg, on a inauguré la nouvelle grande exposition de l’automne : Rétrospective Baselitz (20 octobre-7 mars 2022).
On rappelle que le musée est gratuit tous les premiers dimanches du mois.
Voir toutes les autres expositions en cours.
Toujours à Beaubourg, ce soir, on finit la visite des expositions, en assistant, à la BPI, à la soirée-rencontre mensuelle de le revue Images documentaires, dont la dernier numéro est paru : n°103-104 d’octobre 2021.
* À 20h00 : Arguments de Olivier Zabat (2019).
En sa présence.
Les sorties sur les grands écrans
* The French Dispatch de Wes Anderson (2020).
* Le Pardon (Ghasideyeh gave sefid), aka Ballad of a White Cow de Maryam Moghadam & Behtash Sanaeeha (2020).
* Le Périmètre de Kamsé de Olivier Zuchuat (2020).
* La Fracture de Catherine Corsini (2021).
Les ressorties en versions restaurées
* Pandora (Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin (1951).
* Christine de John Carpenter (1984).
* Van Gogh de Maurice Pialat (1991).
À Paris, en divers lieux, commence le colloque international Nabokov et le cinéma (26-29 octobre 2021).
Il est organisé avec l’association Chercheurs Enchantés : Société française Vladimir-Nabokov.
Il débute ce soir à l’École normale supérieure (ENS), avec un film et une discussion, ouverts à tous en entrée libre (et sur inscription obligatoire), salle des Actes :
* À 20h00 : Lolita de Stanley Kubrick (1962).
Présentation par Marie Bouchet.
On note tout de suite que, du coup, la séance du ciné-club hebdomadaire de l’ENS du mercredi (demain) se situe également dans le cadre du colloque Nabokov et se déroule dans les mêmes conditions (en entrée libre et sur inscription)
Demain, salle Dussane :
* À 20h30 : La Défense Loujine de Marleen Gorris (2001).
À Paris, au Forum des images, tous les mardis, c’est Soirées 100 % doc (21 septembre 2021-10 juillet 2022). Il faut s’inscrire.
Ce soir :
* À 18h30 : Pour Waad de Manuela Morgaine (2021).
En sa présence.
Faites votre programme des prochains mardis.
Les autres jours de la semaine, on découvre l’imaginaire (alphabétique) de Christophe Honoré, 100 séances (films et rencontres) : ABCD Honoré (22 septembre-5 décembre 2021)
À Bâle, plus exactement à Riehen, la Fondation Beyeler célèbre le 275ème anniversaire de Francisco de Goya (1746-1828) : Goya (10 octobre 2021-23 janvier 2022).
L’exposition présente 70 tableaux et plus de 100 dessins et gravures d’exception, venant de collections privées espagnoles et naturellement du Prado à Madrid.
Qui fréquente le Prado, reste hypnotisé par la relativement petite salle des Pinturas negras. Mais tout le monde ne sait pas leur histoire.
Elles proviennent de la maison de campagne que Goya avait achetée tardivement, en 1819, la Quinta del Sordo, 14 fresques peintes sur les murs en plâtre, avec des cadres de papier. Après la mort de Goya et avant que la maison ne soit démolie en 1909, elles furent transférées sur toile entre 1874 et 1878, et cédées au Musée du Prado en 1881.
À la Fondation Beyeler, en complément de l’exposition, on peut voir un film :
* La Quinta del Sordo de Philippe Parreno (2021).
Ces fresques furent peintes par Goya, dans sa propre maison, pendant plusieurs années, sur plusieurs niveaux, et elles constituent comme l’héritage d’une vision du monde intime pour sa propre descendance. Désormais, ce sont des tableaux indépendants exposés dans une salle de musée, et leur sens premier a été perdu. Le projet de Philippe Parreno est de "réinventer l’espace originel entre ces peintures, de s’en approcher vraiment en éliminant les cadres, de s’y immerger, de tenter de reconstruire un espace diégétique disparu".
Il fait le constat qu’elles ont été peintes dans une période trouble : Le volcan Tambora, sur l’île de Sumbawa en Indonésie, était entré en éruption en 1815. Le climat avait changé, et ce fut aussi à l’origine d’une grande famine. À la même époque, autour de cette "année sans été", sortait le Frankenstein de Mary Shelley (1818), et certaines œuvres de William Turner (1775-1851) témoignent aussi de l’angoisse du temps, que Philippe Parreno qualifie de "pré-science-fiction".
Il cite, à ce propos, l’écrivain uchroniste Neal Stephenson : "Lorsque vous écrivez de la science-fiction, il ne s’agit pas d’écrire sur l’avenir, il s’agit d’écrire sur un événement qui s’est produit à une autre époque - cela peut être le passé ou le futur, cela n’a pas d’importance. C’est un jeu avec le temps".
À Lyon, au Musée des Confluences, les expositions sont le reflet de notre temps, ce 21e siècle flageolant, qui vient à peine d’identifier l’Anthropocène.
* La Terre en héritage, du Néolithique à nous, en collaboration avec l’INRAP (2 avril 2021-30 janvier 2022).
* L’oiseau rare, de l’hirondelle au kakapo (18 décembre 2020 au 2 janvier 2022).
* Jusqu’au bout du monde, regards missionnaires (18 juin 2021-8 mai 2022).
* Sur la piste des Sioux (22 octobre 2021-28 août 2022).
À Paris, à l’Arlequin, avec le Goethe Institut, les Samedis du cinéma allemand :
Aujourd’hui :
* À 11h00 : Phoenix de Christian Petzold (2014).
À Paris, à la Clef Revival, : Chronique de la banlieue.
Ce soir, à 19h30, deux films :
* Chronique de la banlieue ordinaire de Dominique Cabrera (1992).
* Une poste à la Courneuve de Dominique Cabrera (1992).
En sa présence.
À Paris, au Louxor, c’est ciné-club, animé par Jean-Pierre Pagliano.
Demain dimanche 24 octobre 2021, à 10h45, on y célèbre Pierre Prévert (1906-1988), avec deux films :
* Paris mange son pain de Pierre Prévert (1958).
* L’affaire est dans le sac de Pierre Prévert (1932).
On note tout de suite le second rendez-vous, dimanche prochain, 31 octobre 2021 :
* À 10h45 : Voyage surprise de Pierre Prévert (1947).
Pierre Prévert sur Jeune Cinéma :
* "Entretien avec Luce Vigo-Sand", Jeune Cinéma n°29, mars 1968
* "Pierrot mon ami, une vie, une œuvre", Jeune Cinéma n°183, octobre-novembre 1987.
* "Hommage", Jeune Cinéma n°188, mai juin 1988.
On se procure le DVD qui vient de sortir.
À Londres, au British Museum, a commencé la grande exposition de l’automne : Hokusai : The Great Picture Book of Everything (30 septembre 2021-30 janvier 2022).
Après l’exposition Hokusai : beyond the Great Wave (25 mai-13 août 2017)...
... il s’agit des 103 dessins de Katsushika Hokusai (1760-1849) que le British Museum a acquis en 2020.
En attendant, avec tous les surfeurs, la Grande Vague, et en la redoutant aussi, comme tous les habitants de LA, près de la faille de San Andreas, ou ceux de Fukushima, on admire, ces dessins de "toutes choses", encore familières, qui menacent et rassurent.
La semaine télé de Jeune Cinéma du 23 au 29 octobre 2021.
Bon anniversaire, Georges Brassens (1921-1981), cent ans aujourd’hui.
À Bruxelles, organisé par le Centre culturel coréen commence le Festival du film coréen 2021, 9e édition (22-30 octobre 2021).
Le festival en est à sa 9e édition, mais cette année, pour célébrer le 120e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, le Korean Film Festival Belgium se déroule dans 2 pays, 4 villes et 5 cinémas. Au programme, une vingtaine de films sur le thème de l’amitié seront projetés à Bruxelles, Gand, Anvers et Luxembourg.
Ce soir, ouverture au Bozar :
* À 19h30 : Samjin Company English Class de Lee Jong-pil (2020).
À Paris, au Grand Action, commence le festival Ici Vietnam 2021 (22-24 octobre 2021)
Ce soir, à 19h30, ouverture avec un court et un long :
* Live in Cloud Cuckoo Land de Phạm Hoàng Minh Thy & Vũ Minh Nghĩa (2020).
Suivi de :
* Mein Vietnam de Tim Ellrich & Hien Mai (2020).
En leur présence.
À Paris, à La Clé Revival, le Cycle Révolutions en est à #6.
Ce soir :
* À 19h30 : Puisqu’on vous dit que c’est possible de Chris Marker (1973).
À Lisbonne, commence le festival international du documentaire Doclisboa 2021, 19e édition (21-31 octobre 2021).
Au programme 2021 :
* Rétrospective Cecilia Mangini (1927-2021).
* Rétrospective Ulrike Ottinger.
* Les deux compétitions, internationale et portugaise
* Les sections, notamment : Cinema de Urgência, Da Terra à Lua, Heart Beat.
* La section Verdes Anos, consacrée aux jeunes réalisateurs européens, fête sa 10e édition.
Ce soir, ouverture avec un court et un long :
* À 21h00 : A Terra segue Azul quando saio do Trabalho de Sergio Silva (2021).
qui précède :
* Landscapes of Resistance (Pejzaži Otpora) de Marta Popivoda (2021)
À Paris, aux Ursulines, où l’avant-garde règne depuis 1925, bientôt un siècle, c’est le lieu naturel du ciné-club de Cinédoc.
Ce soir, Villes. Stupeurs urbaines :
* À 20h00 : Ligne-Courbe de Ryszard Wasko (1973) ; Pestilent City de Peter Emanuel Goldman (1965) ; Les Sorties de Charlerine Dupas : L’Été de Joseph Morder (1979) ; Paris Joints de Vue de Dominique Willoughby (2016) ; Topic I & II de Pascal Baes (1989) ; Hong Kong Song de Robert Cahen (1989)
Présentation par Dominique Willoughby.
À Toulouse, à la Cinémathèque, en partenariat avec la Filmoteca de Catalunya, Cinespaña
continue, en fêtant les 150 ans de Segundo de Chomón (1871-1929).
Ce soir :
* À 21h00 : Segundo de Chomón, acccompagné par Raúl Cantizano.
Ciné-concert.
À Paris, au Musée de l’Homme,
a commencé une exposition d’une brûlante actualité : Aux frontières de l’humain (13 octobre 2021-30 mai 2022).
Le parcours est en 6 parties : Je suis un animal d’exception ; Je suis un champion ; Je suis un cyborg ; Je suis un mutant ; Je suis immortel ; On va tous y passer.
Et on commence par le commencement, la première partir : l’œuvre du chimpanzé Congo en 1957.
À Paris, à la Cinémathèque, commence la Rétrospective John Sayles (20 octobre-13 novembre 2021).
Ce soir, ouverture :
* À 20h00 : Amigo de John Sayles (2010).
En sa présence.
À Paris, c’est le jour du ciné-club de l’ENS, rue dUlm, salle Dussane.
* À 20h30 : On connaît la chanson de Alain Resnais (1997).
À Lyon, le Festival Lumière 2021 s’est terminé, mais les hommages à Bertrrand Tavernier (1941-2021) ne sont pas près de se tarir. Celui de Étienne George qui l’a bien connu sur les plateaux est essentiel.
Aujourd’hui, à la Galerie Cinéma 3, le vernissage est en entrée libre :
* À partir de 18h30 : Souvenirs de Bertrand Tavernier.
Photographies de Étienne George.
À Paris, à la Librairie Quilombo, qui a rouvert depuis un moment, on se retrouve.
* À 20h00 : Rencontre avec Nedjib Sidi Moussaà propos de son dernier livre, Dissidences algériennes.
Il est l’auteur notamment de La fabrique du musulman : essai sur la radicalisation et la confessionnalisation de la question sociale, Paris, Libertalia, 2017 et de Algérie, une autre histoire de l’indépendance, Paris, PUF, 2019.
Bonne lecture :
* Nedjib Sidi Moussa, éd., Dissidences algériennes. Une anthologie, de l’indépendance au hirak, Toulouse, éditions L’Asymétrie, 2021.
Les sorties sur les grands écrans
* Nouvelle Donne (Reprise) de Joachim Trier (2006).
* First Cow de Kelly Reichardt (2019).
* Le Milieu de L’horizon de Delphine Lehericey (2019).
* Les Fantômes du Belvédère de Patrick Viret (2020).
* Les Héroïques de Maxime Roy (2020).
* Illusions perdues de Xavier Giannoli (2021).
* Tonton Manu de Thierry Dechilly & Patrick Puzenat (2021).
Les ressorties en versions restaurées
* Falbalas de Jacques Becker (1944).
* Soy Cuba de Mikhail Kalatozov (1964).
* Un ange à ma table (An Angel at My Table) de Jane Campion (1990).
* L’Île (Seom) de Kim Ki-duk (2000).
On se retrouve à 15h00 du Grand Rex, on va vers le Pont Saint-Michel.
Les 17 octobre, le site de Jeune Cinéma les commémore chaque année depuis sa création en 2014.
Et tous les collaborateurs de Jeune Cinéma papier, né en 1964, savent que les fondateurs, Jean Delmas, Ginette Gervais-Delmas et Andrée Tournès avaient signé le Manifeste des 121, et avaient témoigné au procès Jeanson.
Cf. la filmographie sur la Guerre d’Algérie.
Mais cette année 2021 est particulière, puisqu’il s’agit du 60e anniversaire d’un massacre, à Paris, injustifiable, juste quelques mois avant les Accords d’Évian, le 18 mars 1962, qui mirent fin à cette "guerre sans nom", comme l’appelait Bertrand Tavernier, en 1992.
Tellement injustifiable et tellement terrifiant, d’ailleurs, ce masacre, qu’il est demeuré longtemps soigneusement masqué par les autorités.
Nous, on se souvient. On était collégien ou étudiant. Seuls ceux d’entre nous qui militaient étaient au courant de la manifestation pacifiste annoncée contre un couvre-feu décrété spécialement pour les "Français musulmans d’Algérie". Elle devait partir du bidonville de Nanterre.
Cf. Vivre au paradis de Bourlem Guerdjou (1998).
Cette ignorance générale, outre l’interdiction par le préfet de police Papon, explique aussi, la faible mobilisation médiatique. Ce soir-là, il n’y avait pas de journaliste dans les rues, et un seul photographe, Elie Kagan (1928-1999), qui couvrait toutes les manifs du temps.
Ni la radio ni la télé ne parlèrent de la manif. Longtemps, on n’a pas eu le souvenir d’une quelconque dénonciation, on avait juste retenu le communiqué officiel du lendemain, la mort de trois Algériens et d’un flic, des "heurts". On n’était pas tellement surpris alors, vu les attentats contre les policiers, les commissariats parisiens étaient équipés de guérites en béton pour protéger les flics en faction. Il faut aussi se souvenir que l’opinion publique du moment, si elle en avait marre de la guerre qui durait depuis bientôt sept ans, était pour la paix, mais pas du tout pro-algérienne. Le putsch de Salan avait échoué, mais plus à cause de la lassitude de la population hexagonale que par un soutien politique. Le FLN restait l’ennemi, et l’OAS, créée en février 1961, n’était pas encore si mal considérée, avant les attentats de l’année suivante.
On peut dire que le massacre du 17 octobre 1961 n’a fait hurler que les concernés, une petite frange, les signataires du Manifeste des 121 (octobre 1960), ou bien les militants qui protégeaient la nuit les domiciles des grands engagés, comme Pierre Vidal-Naquet (1930-2006) et son journal clandestin Vérité-Liberté, ou Maurice Pagat (1928-2009 (Témoignages et Documents) - mal vus par les forces de gauche.
Rappelons que le PCF dénonçait les 121 comme "des petits-bourgeois gauchistes" détournant "le travail de masse à faire au sein du contingent"…
On n’a pas de souvenir non plus de beaucoup de commentaires sur le regroupement des raflés au Palais des Sports. Benjamin Stora, au début de l’année 2021, a remis au gouvernement un rapport pour "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie". D’après lui, il y en aurait eu 14 500, des Algériens détenus dans des conditions ignobles.
Plus tard, on a commencé à repêcher des dizaines de cadavres d’Algériens dans la Seine. Jacques Panijel et le Comité Maurice-Audin commencèrent alors, très rapidement, le tournage de Octobre à Paris, terminé en février 1962.
Le film a été immédiatement interdit, mais il a quand même eu une grande diffusion sous le manteau, à travers les ciné-clubs complices et les associations militantes. Même tardivement, comme - souvenir personnel - en mars 1966, à la Maison de la culture de Caen. De toutes façons, l’événement avait disparu rapidement des mémoires, après les morts de Charonne en février 1962. Puis, la fin de la guerre, le 22 mars 1962, avait jeté un voile : il fallait oublier tout ça.
Des années plus tard, après vérification dans les archives de la presse du lendemain, le mercredi 18 octobre 1961, on a pu constater que L’Humanité avait titré en Une : "Plus de 20 000 Algériens ont manifesté dans Paris. Combien de morts ?", et décrit la situation au début de la manif : "Il y avait des femmes qui scandaient des youyous, il y avait des enfants que les travailleurs algériens avaient amenés avec eux. Mais en plusieurs endroits les policiers et les CRS ont chargé et tiré. "
Un envoyé spécial de Libération (l’ancien, celui de Emmanuel d’Astier) avait essayé de pénétrer dans le Parc des expositions, où on avait parqué les manifestants (ainsi que dans le stade Coubertin et le Palais des sports), et il avait entendu des cris de douleur.
Du coup, on a aussi découvert ce que disait France Soir : "Ray Charles pourra chanter ce soir. Après le passage du service de désinfection, le Palais des sports a retrouvé son aspect habituel".
Ce n’est qu’en 1983 que Didier Daeninckx, éveilla les souvenirs refoulés en publiant Meurtre pour mémoire, c’était une découverte pour presque tout le monde.
Dans les années 1980 et 1990, on s’occupa sérieusement du préfet Papon et de ses hauts faits d’arme, depuis des décennies. Il fut condamné le 2 avril 1998, pour complicité de crimes contre l’humanité, mais il s’agissait seulement de son "concours actif" à la déportation des Juifs bordelais, pendant la WWII.
Pour les Algériens, une plaque en 2001 sur le quai Saint-Michel, une reconnaissance à mots couverts en 2007, "répression sanglante" dit-il, une stèle en 2019, une gerbe en 2021, avec un nom prononcé, quand même : "Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables".
Mais toujours pas de bilan précis de la nuit infamante, ni de reconnaissance d’un "crime d’État".
Et puis, il manque probablement quelques réponses adjacentes, par exemple, qui donc conduisait les bus de la RATP, qui ont emmenés les raflés du Pont de Neuilly à la Porte de Versailles ? Les trains qui ont conduit les Juifs à Auschwitz, étaient-ils des trains allemands ?
Papon, lui, est mort très vieux, dans son lit, et a été enterré avec sa légion d’honneur.
Alors ces deux jours de 2021,tout le monde s’y met. Les commémorations huilent les bonnes consciences, c’est bien connu. Ceux qui n’ont jamais oublié ne s’en plaignent pas - même s’il est permis de ricaner en douce devant les opportunismes -, et les jeunes qui n’ont jamais su peuvent ainsi en apprendre de belles qui font leur éducation.
Quant aux responsables directs, ils sont morts, et leurs descendants idéologiques, les grands racistes tonitruants se font moins bruyants, au moins ce week-end.
Bonne lecture, parmi tant d’autres :
* Fabrice Riceputi, Ici on noya les algériens. La bataille de Jean-Luc Einaudi pour la reconnaissance du massacre policier et raciste du 17 octobre 1961, préface de Gilles Manceron, Paris, Le passager clandestin, 2021.
Au fil du temps, tous les éditos