Jeune Cinéma en ligne directe
Dans le chaos du monde
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : La Balade sauvage de Terrence Malick (1973), OCS Géants
Pas inédit, mais son dernier passage remonterait au 16 décembre 2017. Comme Badlands est, avec Les Moisson du ciel (1979), l’un des deux meilleurs films de l’auteur, on peut en profiter de nouveau. Martin Sheen, Sissy Spacek, Warren Oates…
20.50 : Sacrées sorcières de Robert Zemeckis (2020), Famiz
Inédit et inconnu. Cette adaptation du livre de Roald Dahl, The Witches (1983), qui n’a pas cessé d’être réédité depuis, n’a pas eu droit à une sortie en salles et c’est seulement en VOD que les amateurs du romancier et du cinéaste ont pu la découvrir. Dahl était classé dans la littérature pour la jeunesse, mais on pouvait se réjouir à tout âge de Willie Wonka ou de The BFG. Les producteurs ont pour nom Guillermo del Toro et Alfonso Cuaron, de quoi inspirer confiance. On vérifiera si Olivia Spencer et Anne Hathaway sont à la hauteur du souvenir que l’on garde de Mai Zetterling et Anjelica Huston, dans la version de Nicholas Roeg, Les Sorcières (1990).
20.50 : Le Procès de Julie Richards de Larry Peerce (1964), Classic
Inédit. Le titre nous était inconnu, jusqu’à ce que l’on comprenne, en regardant la date, qu’il s’agissait en fait de One Potato, Two Potato, qui avait fait verser à l’époque des torrents de larmes à ses spectateurs du studio des Ursulines. Il faut reconnaître que l’histoire était puissante et propre à alimenter des débats sur le racisme résiduel. Barbara Barrie, remarquable, décrocha le prix d’interprétation à Cannes et disparut - on ne l’a revue ensuite que dans l’excellent Judy Berlin de Eric Mendelssohn (1999).
20.50 : Soirée horreur, TCM
Rien d’inédit, mais un bon choix : en entrée Dracula de Francis F. Coppola (1992), en plat du jour, à 22.55, Frankenstein s’est échappé de Terence Fisher (1957) et en dessert, à 00.20, L’Homme au masque de cire de André De Toth (1953), version plate, évidemment, mais c’est déjà ça.
22.10 : Retour de flamme, Classic
Évidemment inédit. Le programme s’intitule Quiproquo - il y a matière à un petit millier de films.
22.10 : Gentlemen & Miss Lupino de Clara & Julia Kuperberg (2020), OCS Géants
Inédit. Les sœurs K continuent leur mise en coupe réglée de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Pourquoi pas, puisque cela offre l’occasion de revoir une actrice admirée. On ne connaît pas les choix des auteures, mais on espère qu’elles ont repris quelques séquences de High Sierra de Raoul Walsh (1941), de Devotion de Curtis Bernhardt, (1946), où elle incarnait Emily Brontë, et de La Femme aux cigarettes de Jean Negulesco (1948).
20.50 : Dark Waters de Todd Haynes (2019), Premier
Inédit. On ne sait jamais ce que Haynes va sortir de sa musette, une éblouissante biographie à facettes - I’m Not There (2007) -, un mélo contemporain - Carol (2014), un film de dénonciation citoyenne (celui-ci), ou un documentaire - The Velvet Underground (2021). Avec à chaque fois, sauf accident - Wonderstruck (2017) -, le même degré de réussite. Ce soir, retour au classicisme, le combat de Mark Ruffalo contre une usine polluante rappelant bien d’autres films. Et Anna Hathaway, c’est sa semaine de présence, est du voyage.
20.50 : Alerte ! de Wolfgang Petersen (1988), Frisson
Apparemment inédit. Petersen ne fait jamais dans la litote, mais son registre n’est pas dans la subtilité psychologique, plutôt dans l’efficacité. Mission accomplie : mais où a-t-il été chercher cette histoire de virus transmis par un animal et qui envahit la planète ? C’est, heureusement, de la science-fiction. Tout le monde est sur le pont, Dustin Hoffman, Renée Russo, Morgan Freeman, Donald Sutherland, Kevin Spacey.
20.50 : Chanson douce de Lucie Borleteau (2019), Émotion
Inédit. La réalisatrice avait commencé en fanfare avec un très étonnant Fidelio, l’odyssée d’Alice (2014) et sa série TV Cannabis (2016). Attendue au détour du second long métrage, elle n’a pas déçu. Karin Viard en nounou détraquée est remarquable.
21.00 : Soirée Paul Newman, OCS Géants
À 21.00, La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks (1958) n’est pas inédit (pas vu depuis le 3 septembre 2017, mais peut être revu sans ennui, puisque c’est une des meilleures adaptations de Tennessee Williams de la décennie. En revanche, le documentaire de 22.50, Paul Newman, derrière les yeux bleus de Pierre-François Gaudry (2021) nous est inconnu. Mais comment rater un film sur un pareil acteur-cinéaste ?
23.45 : Grand Central de Rébecca Zlotowski (2013), OCS Max
Pas inédit, mais son dernier passage remonte au 16 octobre 2015. Même si les films qui ont suivi sont d’un intérêt moindre - si Planétarium (2016) tient encore la distance, Une fille facile (2019) est éprouvant -, on persiste à attendre beaucoup de la cinéaste.
20.40 : Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (2010), OCS Choc
Inédit. Le film créa une polémique à l’époque, Sarkozy regnante. En effet, il s’attaquait à des événements encore difficiles à aborder, à savoir les massacres des manifestants algériens du 8 mai 1945 à Sétif et Guelma, puis l’organisation du FLN en France, pour s’achever sur le 17 octobre 1961 - beaucoup de choses mal assumées par les gouvernements successifs. Toute la nouvelle génération d’acteurs est là - Roschdy Zem, Jamel Debbouze, Samir Guesmi, Sami Bouajila. Les historiens de droite et les politiciens UMP crièrent au complot, ce qui est bon signe.
20.50 : Madre de Rodrigo Sorogoyen (2019), Club
Inédit.
20.50 : Trahison à Athènes de Robert Aldrich (1959), Classic
Inédit. Le grand Bob n’est pas ignoré des programmateurs du câble - seize titres différents depuis 2014. Mais il en reste quelques-uns à dénicher dans sa période noir & blanc des années 50, celui-ci, Alerte à Singapour (1953), Feuilles d’automne (1956) et surtout Le Grand Couteau (1955), réalisé juste après le génial En quatrième vitesse (1955). Sans compter, dans les décennies suivantes, Le Démon des femmes (1968) ou Deux filles au tapis (1981), tous admirables. Aldrich n’était pas entièrement satisfait, avec raison, du film de ce soir, The Angry Hills, peut-être à cause du déplacement - c’était la première fois qu’il tournait à l’étranger, en Grèce et en Angleterre. Mais il y a tout de même un scénario d’A.I. Bezzerides et un générique chargé : Robert Mitchum, Stanley Baker, pas encore découvert par Losey, Gia Scala et les méchants habituels des films anglais, Donald Wolfit et Marius Goring.
20.40 : Soirée horreur, OCS Choc
Soirée cohérente, avec trois films inédits, dont un seul, à 22.10 Mister Babadook de Jennifer Kent (2014) est sorti en salle, entre le 30 juillet et le 17 août 2014, ce qui laissait peu de temps pour l’attraper. Les deux autres, à 20.40, The Only Child de Lee Cronin (2019), et, à 23.45, Monster Hunter de Paul W.S. Anderson (2020) n’étaient visibles qu’en DVD et VOD. Une découverte ?
20.40 : Le Boulanger de Valorgue d’Henri Verneuil (1953)
Inédit. Le deuxième des huit films que Verneuil et Fernandel tournèrent, entre 1951 (La Table-aux-Crevés) et 1959 (La Vache et le prisonnier). Drame provençal, avec contraintes d’époque (le service militaire, le scandale d’une naissance hors mariage), au parfum très pagnolesque, à cause des comédiens du village : outre Fernandel, Edmond Ardisson, Henri Vilbert, Berval, Fernand Sardou, etc. Pierrette Bruno, l’héroïne malheureuse, est plus connue par ses duos chantés avec Bourvil que par sa carrière à l’écran. Daté, certes, mais pas désagréable.
20.40 : Les Experts de Phil Alden Robinson (1992), Paramount Channel
Inédit, comme il arrive parfois à la chaîne d’en proposer, mais plus souvent des westerns de série M, Joe Kane ou Ray Nazzaro, que des têtes de gondole. Ce soir, c’est plus sérieux, grâce à Robert Redford, Ben Kingsley, Dan Aykroyd, Sidney Poitier et River Phoenix. Ainsi, il y a trente ans, il y avait déjà des génies de l’informatique qui hackaient les réseaux… Et le film se termine de façon morale : Redford vole l’argent du parti républicain et le donne à... (obligation de regarder le film).
20.50 : La Rivière d’argent de Raoul Walsh (1948), Classic
Pas inédit - cf. note du 28 octobre 2019. Mais Brion l’avait alors programmé à 23.35. Et parmi tous les titres proposés par le bouquet Ciné+, c’est celui que l’on aurait le plus de plaisir à revoir. L’écran noir après Walsh, c’est encore du Walsh…
20.50 : New Jack City de Mario Van Peebles (1991), TCM
Inédit. Mario a beaucoup plus tourné que Melvin, son père, disparu il y a quelques semaines, mais plus souvent pour la télévision. On ne connaît pas ce polar (son premier film), situé à Harlem et dont le synopsis - deux flics poursuivent un roi du crack - n’est pas très neuf. Mais on sait que tout est dans la manière. Avec Wesley Snipes, Ice-T, Judd Nelson et MVP lui-même.
22.35 : Obama de Peter Kunhardt (2021, OCS Max
Inédit et inconnu. Le titre exact de ce documentaire produit par la chaîne HBO, c’est Obama : In Pursuit of a More Perfect Union. Le film se compose de trois parties de deux heures chacune - les deux premières seulement ce soir.
20.40 : Obama de Peter Kunhardt (2021), OCS Max
Troisième partie.
20.40 : Lucky Strike de Kim Yong-hoon (2020), OCS City
Inédit. Un nouveau Kim à ajouter à la liste des réalisateurs coréens à surveiller. Un premier film qui échappe aux règles et codes du polar, en multipliant les pistes, vraies et fausses, en choisissant une narration rien moins que linéaire - une fois franchie la première moitié, on est dans le coup. Décidément, l’école de Séoul n’a pas fini de nous intéresser.
20.50 : À la recherche de Vivian Maier de John Maloof & Charlie Siskel (2013), Club
Inédit. L’exposition actuelle des photographies de VM nous vaut la programmation de ce documentaire sorti en juillet 2014 (et qui avait tout de même rassemblé 88 000 spectateurs). C’est Maloof qui a acheté aux enchères en 2007 des cartons de négatifs jamais montrés et qui est donc à l’origine de la découverte de cette artiste majeure. Le doc (un vrai, de 85 mn) revient sur la vie étonnante de cette trop modeste experte du Rolleifleix.
20.50 : La Fièvre dans le sang d’Elia Kazan (1961), Classic
Pas tout à fait inédit - un seul passage le 4 octobre 2015. Mais comme il s’agit du chef-d’œuvre de Kazan...
22.25 : Place des Victoires de Yoann Guillouzouic (2019), Émotion
Inédit. Premier film très gentil : la rencontre d’un quadragénaire dépressif et d’un gamin roumain débrouillard pouvait donner lieu à des clichés attendus. S’il n’en est rien (ou à peine), c’est grâce à la performance de Piti Puia, qui n’a pas eu besoin de suivre des cours de comédie pour être parfaitement en place. Guillaume de Tonquedec s’adapte au rythme imposé. On espère un second film.
22.25 : The Witch de Robert Eggers (2015), OCS Choc
Inédit. Encore un premier film, prix de la mise en scène à Sundance. Film d’horreur très soigné - ça se passe dans les environs de Salem, au temps des premiers colons du Nouveau Monde. Meurtres sacrificiels d’enfant, bouc noir parlant, sorcières sur leurs balais, on revisite La Sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen (1920). Depuis, on a retrouvé Eggers à Cannes, sélectionné par la Quinzaine des Réalisateurs (prix Fipresci 2019).
20.50 : Soirée Audie Murphy, TCM
Bon, ce n’est pas le plus grand acteur de l’Histoire, mais la filmographie de Audie Murphy, de John Huston dans La Charge victorieuse (1951) à Bud Boetticher dans Qui tire le premier ? (1969) n’est pas dépourvue d’intérêt. Il a beaucoup tourné avec Jesse Hibbs et George Marshall, qui ne l’ont pas fait voler très haut, mais aussi avec William Witney, Don Siegel et George Sherman, ce qui est nettement mieux. Ce soir, à 20.50, Le Diable dans la peau (Hell Bent for Leather) de George Sherman (1960), suivi par, à 22.10, Une balle signée X (No Name on the Bullet) de Jack Arnold (1959). Et dans le premier, il y a Felicia Farr.
20.40 : Fort Massacre de Joseph M. Newman (1958), Paramount Channel
Inédit. Les programmes du câble n’ont pas souvent fait appel à Newman - trois titres seulement. Sur la quarantaine de films qu’il a tournés, tout n’est pas du même niveau, mais on reverrait avec joie 711 Ocean Drive (1950), Les Bannis de la sierra (1952) ou Le Shérif aux mains rouges (1959), avec Joel McCrea, comme celui de ce soir (avec en outre Forrest Tucker et Susan Cabot). Ce fut un bon artisan qui mériterait d’être reconsidéré de plus près.
20. 50 : Jojo Rabbit de Taika Waititi (2019), Club
Inédit. Une histoire d’enfants, mais on n’est pas sur Famiz. L’Allemagne en 1944 et un jeune de 10 ans qui rêve d’entrer dans les jeunesses hitlériennes en offrant un Juif à Tonton Adolf, son idole. On pourrait craindre le pire, mais l’humour noir se révèle efficace. On ne connaît pas les deux enfants, Roman Griffin Davis et Thomasin McKenzie. Un peu plus les adultes, Scarlet Johansson et Sam Rockwell.
20.50 : Plus fort que le Diable de John Huston (1953), Classic
Inédit, on peine à le croire. À l’époque, Huston faisait dans le sérieux, ce n’est que dans les années 60 qu’il a tourné des films pour le plaisir, comme Le Dernier de la liste (1963) ou Davey des grands chemins (1969). Ici, Truman Capote et lui, les deux scénaristes, ont délibérément accumulé tout ce qui leur passait par la tête, composant un film en roue libre, dans lequel tout peut arriver. Et comme les acteurs - Bogart, Lollobrigida, Peter Lorre, Jennifer Jones, Robert Morley, Bernard Lee - sont au diapason, le plaisir est intense.
20.50 : Le Fils préféré de Nicole Garcia (1994), Club
Un des rares films de la réalisatrice encore inédit. Deuxième de sa filmographie, après Un week-end sur deux (1990), il a déjà les caractéristiques de tous les suivants : un scénario très construit (Jacques Fieschi, François Dupeyron et Jérôme Tonnerre, en plus de la cinéaste), une direction d’acteurs précise (Gérard Lanvin, Bernard Giraudeau, Jean-Marc Barr, Roberto Herlitzka), un classicisme formel soutenu. Jamais de laisser-aller. Et ça fonctionne. Les beaux esprits n’aiment pas ça, mais le public a suivi. Comme il suivra assurément le prochain, Amants - on préférait l’ancien titre Lisa Redler, moins banal -, qui sortira le 17 novembre 2021.
20.40 : Soirée Alfred Hitchcock, OCS Géants
Pour faire suite à un documentaire de Nicolas Henry, à 19.30, Hitchcock, un drôle d’oiseau de cinéma (2016), deux titres. À 20.40, Frenzy (1972), par ailleurs inédit sur le câble, suivi par, à 22.35, Psychose (1960), qu’on peut se permettre de ne pas présenter. Quant à Frenzy, on n’a jamais eu très envie de le revoir depuis sa sortie, ainsi que, après 1963, tous ceux qui ont suivi Les Oiseaux, comme si on en avait épuisé les mystères en une seule vision. Erreur, évidemment, qu’on tâchera de rattraper.
02.00 : Julietta de Marc Allégret (1954), France 3
Le Cinéma de minuit est placé désormais dans une case horaire honteuse. Plutôt que de passer à 23.35, une bondieuserie signée Xavier Giannoli, L’Annonciation (2018), on aurait mieux fait de proposer cette jolie comédie dans laquelle Jean Marais affronte Dany Robin et Jeanne Moreau. Dans la famille Allégret, il nous semble que les films de Marc tiennent mieux le coup que ceux d’Yves. À vérifier.