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Semaine télé du 19 au 25 février 2022
Salut les câblés !
publié le samedi 19 février 2022

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Paris 1900 de Nicole Vedrès (1946) en travail de restauration à l’Eye Museum d’Amsterdam

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 19 février 2022

 

20.40 : Solo pour une blonde de Roy Rowland (1963), OCS Géants
Inédit. On garde à l’égard du réalisateur une tendresse certaine, en souvenir de Viva Las Vegas (1956) et de Cyd Charisse, et des 5000 Doigts du Dr. T. (1952), chef-d’œuvre pour les amateurs. Tous ses films n’ont pas été à la hauteur de ces deux titres, mais Sur la trace du crime (1954) était un bon polar, dans lequel Robert Taylor était juste. Le polar de ce soir est une rareté (même s’il est disponible en DVD), car il s’agit de la seule apparition de Mickey Spillane, auteur du roman d’origine, dans le rôle de Mike Hammer, le détective héros de ses livres. Acteur moyen, il est moins crédible en Hammer que Ralph Meeker dans En quatrième vitesse de Robert Aldrich (1955), et même que Fred Astaire dans le ballet parodique de Tous en scène de Vincente Minnelli (1953), "The Girl Hunt Ballet" - quasiment le titre de la VO du film de Roy Rowland : The Girl Hunters. La blonde ? Shirley Eaton, trop peu connue.

20.50 : Coluche, l’histoire d’un mec d’Antoine de Caunes (2008), Club
Apparemment inédit. Était-ce une bonne idée que de représenter une icône ? Ceux qui l’ont connu seront déçus, ceux qui ne le connaissent que par ses films ou ses sketchs télévisés le seront également. François-Xavier Demaison fait ce qu’il peut pour ressembler à son modèle, Antoine de Caunes également pour reconstituer l’époque. Si l’on n’est pas trop exigeant, ça peut passer.

20.50 : Magic de Richard Attenborough (1978), Classic
Inédit. Entre deux grosses machines, Un pont trop loin (1977) et Gandhi (1982), l’auteur s’est donné le plaisir d’un bon petit film horrifique, sur un excellent scénario de William Goldman. Anthony Hopkins ne dévorait pas encore ses victimes, Ann-Margret était dans sa plénitude. Le héros ventriloque et sa marionnette fait forcément penser à Au cœur de la nuit (1945) et au sketch réalisé par Alberto Cavalcanti, mais on ne va pas chipoter devant un film rare.

 

Dimanche 20 février 2022

 

20.40 : Défendu de Drake Doremus (2013), OCS City
Inconnu. Aucun des films de Doremus n’est sorti en salles ici. Celui-ci, Breathe In en VO, est au moins disponible en DVD, alors que les autres, Equals (2015), Zoe (2018), Love Again (2019) n’ont été vus que sur des plateformes. Sur l’écran, Guy Pearce, Felicity Jones et, en prime, Kyle MacLachlan, ce qui prouve qu’il y a une vie après Twin Peaks.

20.40 : Back Roads de Martin Ritt (1981), OCS Géants
Inédit et inconnu. Martin Ritt, malgré Norma Rae (1979), n’avait pas la cote et aucun de ses films des années 80 n’est sorti en France, ni celui-ci, ni Marjorie (1983), ni Murphy’s Romance (1985). C’est parce que Barbra Streisand en était l’héroïne que Cinglée (1987) a été présenté, avec un an de retard. On s’est aperçu depuis, Bertrand Tavernier aidant, que le réalisateur était bien plus talentueux que sa réputation. On est donc heureux de découvrir Sally Field et Tommy Lee Jones (le coréalisateur indiqué par les hebdos TV, Gary DeVore n’était que scénariste).

20.50 : Traque à Boston de Peter Berg (2016), Premier
Toujours d’après des faits réels, comme ce que fait Berg d’habitude - Du sang et des larmes (2013), Deepwater Horizon (2016) -, et toujours avec Mark Wahlberg. Pas de guerre en Afghanistan, pas d’explosion de plateforme pétrolière, mais l’attentat lors du marathon de Boston en 2013. Standard, mais efficace.

20.50 : Soirée Woody Allen, Club
Deux films au programme, mais un seul inédit (il en reste pourtant un paquet jamais programmé), le premier, La Vie et tout le reste (2003). Le titre français était-il indiqué lors de la sortie ? On se souvient surtout de Anything Else et d’avoir noté qu’il s’agissait d’un bon cru, à la fois par son scénario (un créateur coincé, ce n’est pas très original, mais ça marche quand même) et par ses actrices, en particulier Christina Ricci et Stockard Channing, toujours réjouissantes - le héros, Jason Biggs n’ayant guère brillé depuis. À 22.35, Minuit à Paris (2011), déjà plusieurs fois proposé.

20.50 : Les Criminels de Joseph Losey (1960), Classic
Déjà programmé, mais pas depuis cinq ans. Et il s’agit d’un des meilleurs (sinon le meilleur) films de la période anglaise de Losey. Cf. note du 6 mars 2017.

22.10 : Méandre de Mathieu Turi (2020), OCS Choc
Inédit. Second film de l’auteur, qui semble se spécialiser, après Hostile (2017), dans la SF horrifique. Petit budget, scénario standard, mais malgré son côté "fait à la maison", ce n’est pas déplaisant.

22.15 : Michel-Ange d’Andréi Konchalovsky (2019), OCS City
Inédit. Octogénaire actif, le cinéaste enchaîne les films - il en a tourné deux depuis -, tous ambitieux, la dernière guerre avec Paradis (2016), le stalinisme avec Chers camarades (2020), la Renaissance romaine ici. Aucun des films signés après Le Premier Maître (1965) ne nous a déçus, pas plus celui-ci que les précédents. Mais, sorti en octobre 2020, période où les salles ramaient, le film n’a pas eu le succès attendu - 66 000 entrées. Peut mieux faire.

 

Lundi 21 février 2022

 

20.40 : Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1956), OCS Géants
Pour mémoire. Si on connaît trop les images, il suffit de fermer les yeux et d’écouter la bande sonore de Miles Davis, qui fit autant pour le succès du film que le suspense filmé par Louis Malle.

20.50 : The Lighthouse de Robert Eggers (2019), Frisson
Déjà passé, mais pas signalé. Le premier film de Eggers, The Witch (2015), était très soigné, celui-ci tout autant. Le thème des gardiens de phare, en place dès les débuts du théâtre du Grand-Guignol, n’est pas facile à renouveler, mais permet des affrontements intéressants. Robert Pattinson est très bien en jeunot qui débarque dans les pattes d’un Willem Dafoe en délire.

20.50 : Soirée Emmanuel Mouret, Club
Trois films dont deux inédits. On commence par Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020), on continue avec, à 22.50, Mademoiselle de Joncquières (2018), déjà programmé, et on termine avec, à 00.30, L’Art d’aimer (2011). Soirée marivaudage garantie, puisque depuis vingt ans et plus, c’est le terrain de jeu du réalisateur. On peut l’avouer : entre Laissons Lucie faire (2000) et Caprice (2015), jamais, à notre avis, la mayonnaise n’a pris. Il ne suffit pas de vouloir écrire comme Guitry et filmer comme Rohmer pour y parvenir. Et l’obstination de l’auteur à vouloir se diriger dans son numéro de garçon un peu niais coincé par ses considérations morales était pénible - Un baiser, s’il vous plaît (2007) est une purge. Mais Mademoiselle de Joncquières a changé la donne : il atteignait enfin là la bonne distance, l’élégance recherchée, l’équivalent juste de Point de lendemain de Vivant-Denon, peut-être simplement parce que Édouard Baer est un acteur d’une autre trempe que Mouret lui-même. Le premier titre de la soirée, inspiré de René Girard (excellente inspiration), vaut par ses acteurs - Vincent Macaigne, Camélia Jordana, Émilie Dequenne, Niels Schneider -, tous bien dirigés.
Quant à L’Art d’aimer, la volonté de démonstration nous fait regretter les équations amoureuses du Bel Âge (1959) de Pierre Kast. Mais il y a Julie Depardieu, Élodie Navarre, Pascale Arbillot, Laurent Stocker et Gaspard Ulliel.

22.45 : Les Miller, une famille en herbe de Rawson Marshall Thurber (2013), Émotion
Inédit. Bon exemple de comédie moderne transgressive, décalée et tout ça. Si on aime les produits Judd Apatow, les Very Bad Trip, etc., c’est tout plaisir. Dans le cas contraire, mieux vaut se rabattre sur la soirée Emmanuel Mouret sur la chaîne voisine.

 

Mardi 22 février 2022

 

20.40 : Une créature de rêve de John Hughes (1985), OCS Géants
Inédit. Toujours des adolescents, personnages d’élection du réalisateur - The Breakfast Club (1985), La Folle Journée de Ferris Bueller (1986), toujours des rêveurs pas bien dans leurs baskets. Cette fois, des cinglés d’informatique (déjà, il y a presque 40 ans) qui parviennent à fabriquer une ado à leur convenance. Et comme celle du Dr. Frankenstein, la créature est dotée de pouvoirs bien au-delà de leurs espérances. Les jeunes acteurs n’ont pas fait grande carrière, mais ils sont comme il faut.

22.20 : Si le vent tombe de Nora Martirosyan (2020), Club
Inédit. Très joli film immobile : un aéroport vide dans un pays perdu, on attend le verdict que doit rendre un expert quant à l’accession de cet aéroport à la dimension internationale. 100 minutes de temps suspendu. Sur le papier, c’est difficile à envisager. Sur l’écran, ça passe. Ce n’est pas tout à fait Le Rivage des Syrtes ni Le Désert des Tartares, mais la comparaison n’est pas disproportionnée. Grégoire Colin, parfait dans le rôle, côtoie le petit monde des employés et des habitants. La situation politique a donné au film un sens plus ample : le pays en question est (était ?) le Haut-Karabagh, l’aéroport celui de Stepanakert, tous endroits envahis depuis par les militaires de l’Azerbaïdjan. Ce sont donc les ultimes images filmées là-bas.

 

Mercredi 23 février 2022

 

20.40 : Captivity d’Alexander Kulikov, Mikhail Raskhonokov & Karina Mirzoyan (2018), OCS Choc
Inédit et inconnu. Dans l’épuisette lancée par la chaîne dans le banc des cinéastes russes de genre, ce soir la science-fiction. C’est peut-être nul, peut-être génial, on vérifiera - comment font trois réalisateurs pour travailler ensemble ?

20.40 : Repo Men de Miguel Sapochnik (2010), Paramount Channel
Dernier passage le 15 octobre 2017. On s’est promis de l’annoncer à chaque fois.

20.50 : Judas and the Black Messiah de Shaka King (2021), Premier
Inédit, accessible seulement en VOD. En avant-première à Sundance, deux Oscars (second rôle pour Daniel Kaluuya, meilleure chanson) : on aurait aimé en profiter sur grand écran. A priori, le sujet est passionnant : la façon dont le FBI est parvenu à infiltrer le mouvement des Black Panthers pour faire assassiner Fred Hampton, un de ses leaders, en 1969. Vérification ce soir.

20.50 : Moi, député de Jay Roach (2012), Famiz
Inédit. Entre la série des Austin Powers, celle des Mon beau-père, et le remake du Dîner de cons, The Dinner (2010), le réalisateur ne nous avait pas préparés au changement de rythme - la description réussie d’une campagne électorale -, changement que confirmera ensuite sa biographie, Dalton Trumbo (2015). Les candidats qui s’affrontent sont Will Ferrell et Zach Galifianakis (de la série Very Bad Trip), parfaitement dans le ton du spectacle politique.

20.50 : Playlist de Nine Antico (2021), Club
Inédit. Premier film d’une jeune bédéaste, très imprégné d’expériences personnelles (Sara Forestier, l’héroïne, est dessinatrice). C’est juste et précis, intéressant surtout par les comédiens : outre Sara F., Laetitia Dosch est, comme d’habitude, remarquable, et au second plan, Jackie Berroyer, Grégoire Colin, Fejria Deliba.

22.10 : Le Dernier Voyage de Romain Quirot (2020), OCS Choc
Inédit et inconnu, malgré sa sortie en salle en juin 2021. Encore un premier film à découvrir. Science-fiction encore, avec Jean Reno, Hugo Becker (plus souvent vu à la TV qu’au cinéma) et Philippe Katerine.

22.40 : Petit pays d’Éric Barbier (2020), Émotion
Inédit. Ne pas confondre avec Petit Paysan de Hubert Charuel (2017), immédiatement après dans les index. Les films précédents de Barbier, depuis son Brasier (1991), qui fut un accident industriel pas vraiment mérité, n’ont pas toujours atteint leurs objectifs - ainsi La Promesse de l’aube (2017), malgré Pierre Niney, ne retrouvait que peu l’émotion du roman de Romain Gary (mais Jules Dassin lui-même, en 1970, était resté loin du compte). Petit pays adapte le best-seller de Gaël Faye, qui raconte son enfance au Burundi au moment du génocide au Rwanda, et réussit à nous toucher - mais Jean-Paul Rouve, acteur et coscénariste, y est pour quelque chose.

 

Jeudi 24 février 2022

 

20.50 : Citoyens du monde de Giorgio Di Gregorio (2019), Club
Inédit. Quatrième film de l’auteur. Son premier, Le Déjeuner du 15 août (2008), réalisé à presque 60 ans, avait été un succès très mérité. Di Gregorio continue à s’intéresser à ses contemporains, ici trois retraités qui songent à quitter l’Italie. Tout est dans la justesse de l’observation, le jeu serein des acteurs (peu connus : l’auteur lui-même, Ennio Fantastichi, Giorgio Colangeli). On peut juste regretter le titre français, plus banal que l’original, Lontano lontano.

20.50 : Le Fou de guerre de Dino Risi (1985), Classic
Inédit. Risi n’a pas œuvré que dans la comique (un comique d’ailleurs d’une noirceur constante). Pourquoi, malgré la qualité des scénaristes (Age & Scarpelli) et des participants (Coluche, Beppe Grillo, Fabio Testi, Bernard Blier), le film n’est-il pas plus convaincant ? À cause du contexte (la guerre en Lybie en 1941) et de la caractérisation un peu forcée du personnage de Coluche ? C’est l’ultime apparition de celui-ci - notons que son partenaire Beppe Grillo allait fonder en 2009 le Mouvement 5 étoiles.

21.45 : Voir le jour de Marion Laine (2019), OCS Max
Inédit. La réalisatrice tourne peu - en 15 ans, trois films, trois téléfilms -, mais bien : son adaptation de Un cœur simple de Flaubert, en 2008, déjà avec Sandrine Bonnaire, comme ici, était réussie. Comme ce film, situé dans un service de maternité, évidemment débordé et qui échappe à la typologie habituelle de l’univers hospitalier. Avec Bonnaire, Brigitte Roüan, Aure Atika et Nadège Beausson-Diagne, toujours impeccable.

22.30 : Rusty James de Francis Ford Coppola (1983), TCM
Pas inédit, certes, mais pas programmé depuis le 28 mai 2019. Et comme il s’agit d’un film magnifique, on ne se privera pas de le noter.

Vendredi 25 février 2022

20.40 : Les Fêtes galantes de René Clair (1965), OCS Géants
Inédit. Après Tout l’or du monde (1961) la semaine dernière, l’ultime titre de René Chomette. Très mal accueilli à sa sortie (Clair était avec Duvivier le dernier cinéaste survivant du muet), le film mérite d’être revu : les interdits dus à la Nouvelle Vague étant désormais oubliés, c’est peut-être une bonne surprise.

20.50 : Les Acteurs de Bertrand Blier (2000), Club
Pas de passage depuis le 3 février 2018. Et le film peut supporter bien des visions avant qu’on ait épuisé ses richesses.

20.50 : Dans les coulisses de Mario Monicelli & Steno (1950), Classic
Inédit et inconnu. Le premier des deux films tournés par les deux compères avec Gina Lollobrigida - le second sera Les Infidèles (1953), déjà vu sur le câble. Gina ne fut célèbre en France qu’après Fanfan-la-Tulipe de Christian-Jaque (1952), mais elle en était déjà à sa quatorzième apparition à l’écran. Elle avait alors 23 ans (elle en aura 95 bientôt) et on se réjouit de la découvrir. Le titre français n’a rien à voir avec l’original, Vita da cani.

20.50 : Coup de cœur de Francis Ford Coppola (1981), TCM
Dernier passage le 15 mai 2016. TCM revisite la belle époque de FFC : Rusty James hier, One from the Heart ce soir, un chef-d’œuvre par jour, on n’a rien contre. Le film constitue le bide le plus sanglant de la carrière du cinéaste.

01.30 : La Chienne de Jean Renoir (1931), FR3
Le Cinéma de minuit va bientôt se retrouver au petit matin. Que dire sur le film ? Il s’agit du premier des trois grands films de l’auteur du début du parlant : Renoir allait enchaîner en 1932 avec La Nuit du carrefour et Boudu sauvé des eaux, chacun magnifique. Le dernier titre de la filmographie de Janie Marèse (trois longs en 1930 et 1931), dont la mort accidentelle représenta un drame pour Michel Simon.



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