Jeune Cinéma en ligne directe
©Valerio Adami, Studio per "T.V. in casa" (di sera)
Humeurs de Lucien Logette
20.50 : Le Temps des gitans d’Emir Kusturica (1989), Club
Cf. note du 3 mars 2017.
20.50 : L’Incompris de Luigi Comencini (1967), Classic
Cf. note du 22 août 2016.
22.20 : Simetierre de Mary Lambert (1989), Paramount Channel
Première adaptation du roman de Stephen King (la seconde est sortie il y a quelques mois, preuve que trente ans après, les sortilèges de King continuent de fonctionner). Sans vedettes, avec un budget moyen, le film a fait un tabac à l’époque (prix du public au défunt festival d’Avoriaz 1990). Les maléfices anciens du cimetière indien sont-ils plus puissants que les récents ? Ceux qui ont vu la version 19 de Kevin Kölsch & Dennis Widmyer (pas nous) jugeront.
22.45 : Maudie d’Aisling Walsh (2016), OCS City
Inconnu, tout comme les trois autres longs de cette cinéaste irlandaise. Curieusement, le film n’est sorti qu’en DVD, malgré sa distribution - Sally Hawkins, Ethan Hawke… Une surprise ?
23.05 : Beaumarchais l’insolent d’Édouard Molinaro (1996), Club
Molinaro n’a jamais eu droit au label "auteur" et c’est fâcheux, car dans sa longue (trop ?) filmographie, il y a nombre de titres à revoir, qui ont certainement tenu la distance du temps. Outre ses premiers polars de la fin des années 50 et La Mort de Belle (1961), une des plus fortes adaptations de Simenon à l’écran, Mon oncle Benjamin (1969) ou Les Aveux les plus doux (1971) vaudraient d’être ramenés à la lumière.
Certes, il a signé Oscar (1967), Hibernatus (1969) et La Cage aux folles (1978), qui ne volent pas très haut, mais L’Ironie du sort (1974) et surtout Le Souper (1992) sont remarquables. Ainsi que ce Beaumarchais, une de ses pièces que Guitry n’avait pas filmées et dont l’interprétation - Luchini, Kiberlain, le regretté Michel Aumont, Balmer, Brialy, Bouchitey, etc. - est fort brillante. Ce fut son dernier film, avant une fin de carrière à la télévision où il tourna des adaptations tout à fait réussies, par exemple Ce que savait Maisie (1995) d’après Henry James.
23.10 : Une sacrée fripouille d’Irvin Kershner (1967), TCM
Le réalisateur n’est aujourd’hui connu que par sa participation à des grosses machines, Star Wars, James Bond ou Robocop, dont il a signé quelques titres. Mais avant de devenir un fabricant de blockbusters clés en mains, il avait tourné plusieurs petits films sympathiques, à la charnière des années 60 et 70, dont L’Homme à la tête fêlée (1966), avec Sean Connery et Jean Seberg et Loving (1970), avec George Segal et Sterling Hayden. Et ce curieux Flim-Flam Man, avec George C. Scott et Michael Sarrazin, sur un bon scénario de William Rose. Enfin un inédit de choix.
20.40 : Leave No Trace de Debra Granik (2018), OCS City
De Debra Granik, on se souvient de Winter’s Bone (2010). Leave No Trace, son 4e film, vient malheureusement après Captain Fantastic de Matt Ross, qui, sur une trame à peu près similaire - l’apprentissage de la survie sauvage pour un père et sa fille adolescente, pas forcément contente de cette éducation - allait beaucoup plus loin et de façon plus enthousiasmante. Mais à part ça, le film est excellent.
20.50 : Sang pour sang de Joel & Ethan Coen (1984), Club
Pas passé depuis le 23 décembre 2014, presque un inédit, donc. 35 ans ou presque (le film est sorti ici en juillet 1985) que l’univers des frères nous avait sauté au visage et fait découvrir par la même occasion Frances Mc Dormand (pas encore Mrs. Joel Coen). Déjà l’influence des grands auteurs (le titre serait une citation tirée de La Moisson rouge de Hammett). Et un rôle en or de tueur pour le grand M. Emmett Walsh.
20.50 : Traquée de Richard Wallace (1947), Classic
On ne connaît qu’une dizaine de titres parmi la grosse soixantaine réalisée par Wallace et si aucun n’est génial, aucun n’est honteux. C’était un cinéaste à tout faire, aussi apte à filmer de façon efficace Katharine Hepburn débutante (The Little Minister, 1934), John Garfield en pleine forme (Nid d’espions, 1940), Douglas Fairbanks Jr. vieillissant (Sinbad le marin, 1947) que Shirley Temple sur le retour (elle avait 21 ans dans L’amour a toujours raison, 1949). Un homme de la série B, dont il n’y a rien à dire, sauf regarder les quelques films qui nous parviennent en y prenant un agrément véritable.
22.20 : Les Aventures du baron de Munchhausen de Terry Gilliam (1989), Club
Cf. note du 2 mai 2017.
22.25 : La Femme d’à côté de François Truffaut (1981), OCS Géants
Comme il est inédit sur toutes les chaînes (on peut s’en étonner eu égard à sa réputation), on se doit de le signaler. Mais Truffaut n’était jamais à l’aise pour montrer les gestes de l’amour, et même le sentiment, Jules et Jim demeurant l’exception miraculeuse. Les fervents de Fanny Ardant seront servis, ainsi que ceux de Véronique Silver, superbement utilisée.
20.40 : Old Boys de Toby Macdonald (2018), OCS Max
Un véritable inédit, puisque ce premier film n’est apparemment jamais sorti, ni même en DVD, depuis sa présentation en novembre dernier au festival de Zagreb. Il semblerait que l’argument soit inspiré du Cyrano de Rostand, pourquoi pas ? Le fait que le rôle féminin principal soit tenu par Pauline Étienne est une bonne raison pour le découvrir.
20.40 : Moderato cantabile de Peter Brook (1960), OCS Géants
Déjà passé, mais à 23.45. Cf. note du 29 novembre 2018.
20.50 : Jeune femme de Léonor Serraille (2017), Émotion
Une Caméra d’or à Cannes, on ne va pas barguigner. Il n’empêche que le film nous gêne, par son débarras misérabiliste, son catalogue de toutes les misères modernes qui peuvent s’abattre sur la jeune femme du titre. Laetitia Dosch nous semble plus effrayante que digne de compassion. Mais ceci est dû à notre cœur dur. Et parce que, comme disait Vian, on préfère le carton-pâte et les pieuvres de 8 mètres avec des yeux bleus.
20.50 : Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw (2016), Club
Inédit. Second film de l’ex-chef-opérateur de Bruno Dumont. Pour rendre compte de la guerre à Damas, les 24 heures d’une famille bloquée dans son appartement, un huis clos étouffant, avec le bruit des explosions et quelques plans furtifs de l’extérieur. Théâtral ? Non, mais filmé au plus près. Et les films avec Hiam Abbas sont toujours intéressants.
20. 50 : L’Express du colonel Von Ryan de Mark Robson (1965), Classic
Un Robson inédit, c’est rare, car le cinéaste est souvent présent sur le câble (Paramount Channel programme Le Champion chaque semaine). Les promesses de ses premiers films fantastiques chez RKO n’ont pas vraiment été tenues, à mesure qu’il prenait de l’étoffe, avec des succès comme Plus dure sera la chute ou Peyton Place. Il reste cher au cœur des amateurs car les affiches de deux de ses titres figurent dans des films précieux : Retour au Paradis (1953) dans Lola de Demy et Les Ponts de Toko-Ri (1954) dans Les Herbes folles de Resnais. On peut y penser en jetant un œil sur ce film de guerre basique, dans lequel Sinatra est fort à l’aise.
20.50 : L’Arme fatale de Richard Donner (1987), TCM
Cf. note du 6 janvier 2017.
23.55 : Frères ennemis de David Œlhoffen (2018), OCS Choc
Le réalisateur a signé plusieurs films intéressants, dont Loin des hommes (2014), d’après Camus, avec Viggo Mortensen. La trame de ce polar est classique ; les frères du titre ne sont que des frères de cité, qui ont pris des voies différentes, comme dans un western (un shérif, un hors-la-loi et un coincé entre les deux). Matthias Schoenaerts en flic est aussi remarquable que Reda Kateb en dealer. Dommage que l’heure de passage soit si tardive, car le film mérite d’être vu avec les yeux bien ouverts.
00.05 : La Poison de Sacha Guitry (1951), France 5
Décidément insubmersible, Patrick Brion, c’est heureux.
Le voilà qui reprend du service, dans la même niche horaire de la "petite" chaîne publique. Et avec un des meilleurs titres du Guitry des dernières années (il faut dire qu’il ne furent pas très nombreux), premier volet du diptyque noir avec Michel Simon (La Vie d’un honnête homme suivra, deux ans plus tard). Le dialogue entre l’avocat Debucourt et le futur assassin Simon est un régal. Toute la troupe des acteurs habituels du Maître est là, avec une nouvelle, Germaine Reuver, 66 ans (elle avait débuté en 1908 avec Albert Capellani), dans un de ses rares rôles importants - c’est elle "la poison" du titre, et elle est très bien dans sa fonction. On accusa Guitry de misogynie ; ici, c’est plutôt la misanthropie qui règne.
20.40 : Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief (2003), OCS Choc
Cf. note du 12 septembre 2015.
20.50 : Nos batailles de Guillaume Senez (2018), Club
Sélectionné à la Semaine de la Critique 2018. C’est du cinéma français (franco-belge plus exactement) sur un sujet de société moderne - un père de famille lâché par son épouse, se retrouve seul avec son fils et sa fille. Le quotidien, travail, école, élevage des enfants, tout est là. On est toujours très loin des pieuvres de Vian, mais c’est bien précisément décrit et Romain Duris éveille forcément notre compassion (il fut d’ailleurs nommé au César du meilleur acteur).
22.25 : Le Divan de Staline de Fanny Ardant (2016), Club
Inédit. L’actrice s’obstine à être également réalisatrice, et c’est dommage (cf. ses excellentes performances cette année dans Perdrix d’Erwan Le Duc et dans La Belle Époque de Nicolas Bedos). On aime bien les films réalisés par des acteurs, car ils connaissent le métier et savent ce qu’on peut obtenir des comédiens. Mais ici, Depardieu a certainement dû se dire qu’il n’avait pas besoin de conseil pour incarner Staline ; résultat : c’est du dictateur à la puissance 10 (rien à voir avec Dussolier dans Une exécution ordinaire de Marc Dugain (2010). Quant à Emmanuelle Seigner, en maîtresse officielle, elle semble regretter que Polanski ne soit pas derrière la caméra. Malgré ce casting de choix, le film n’a recueilli que 64 000 spectateurs.
23.05 : Hannibal de Ridley Scott (2000), TCM
Fallait-il vraiment apporter une suite au Silence des agneaux ? Pas sûr, même signée Ridley Scott (Jonathan Demme ayant renoncé). Anthony Hopkins est toujours là, mais Jodie Foster a été remplacée par Julianne Moore. Comme souvent avec les sequels, la suite est moins forte que l’originale - et ne parlons pas de l’après-suite, Hannibal Lecter : les origines du mal (2007).
20.50 : Detroit de Kathryn Bigelow (2017), Frisson
KB revient, cinquante ans exactement après, sur les émeutes de Detroit et l’affaire du Motel Algiers, dans laquelle les flics jouèrent de la matraque avec leur habituel professionnalisme - juste trois morts, tous Noirs évidemment. Il fut reproché à la cinéaste d’avoir tourné trop froidement cette reconstitution, et obtenu plus un dossier qu’un film militant. So what ?
20.50 : Hyènes de Djibril Diop Mambéty (1992), Club
Le film a été récemment restauré. La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt avait déjà adapté par Bernhard Wicki en 1964, sous le titre de La Rancune, avec Ingrid Bergman et Anthony Quinn. La version de Mambéty est moins fidèle à l’original, question de contexte. Mais les motivations - la vengeance de la milliardaire, chassée jadis de son village après avoir été violée et qui vient exiger la mort du coupable en échange de ses bienfaits pour la population - sont les mêmes. Mambéty est mort en 1998, mais la famille est toujours dans le cinéma : Mati Diop, primé à Cannes 2019 pour Atlantique, est sa nièce.
20.50 : Reflets dans un œil d’or de John Huston (1967), Classic
Déjà passé, mais à 00.40. Cf. note du 8 septembre 2017.
22.20 : Carmen Jones d’Otto Preminger (1954), TCM
Un Preminger inédit, c’est mieux qu’un Robson ! Carmen J. fut longtemps un film maudit, car interdit (en France) par les héritiers des librettistes Meilhac & Halévy - interdiction levée en 1981. Bizet réorchestré en jazz et interprété par des Noirs, la lèse-majesté était criante. Dorothy Dandridge n’avait eu que des rôles minuscules (en cherchant bien, on la voit dans Un jour aux courses de Sam Wood, avec les Marx Brothers (1937) : elle avait 15 ans). Ici, elle explose, comme son partenaire Harry Belafonte, qui avait beaucoup chanté mais jamais joué. Cinq ans plus tard, Preminger reprendra DD pour sa version de Porgy and Bess.
22.20 : Ice on Fire de Leila Connors (2019), OCS City
Documentaire sur le réchauffement climatique, pas vu, mais comme c’est Leonardo Di Caprio qui est à l’initiative, et qu’il n’y a aucune raison de croire qu’il fait ça pour être à la mode, on peut le suivre autour de notre planète bientôt en fusion.
20.40 : Le Faiseur de pluie de Joseph Anthony (1956), Paramount Channel.
Cf. note du 3 août 2015.
20.40 : Come As You Are de Desiree Akhavan (2018), OCS City
Même si l’action se passe en 1993, le sujet n’a rien perdu de son actualité, le problème étant toujours posé. La jeune Chloé Grace Moretz (en bonne place au Guiness Book des actrices les plus actives : 37 films en 14 ans, sans compter les téléfilms et les séries), reconnue comme homosexuelle, est envoyée dans un centre de reconversion sexuelle afin de redevenir "normale". Que ce centre s’appelle "La Promesse de Dieu" définit bien l’environnement moral. La jeune Cameron va-t-elle être sauvée de l’Enfer ?
20.50 : Maria by Callas de Tom Volf (2017), Émotion
Enfin un docu qui prend son temps : presque 120 minutes pour tracer le portrait de la cantatrice. On s’en met plein les yeux et plein les oreilles ; on n’est même pas forcé de regarder, simplement écouter.
20.50 : Mais qui a tué Harry ? d’Alfred Hitchcock (1955), Classic
Un Hitchcock inédit, etc. Le film a une certaine réputation, car étant un des rares films du maître sans action véritable et dont le suspense se réduit à "Où puis-je cacher ce cadavre ?". Il est rare également parce que c’est une Americana, tout en extérieur dans la campagne, ce qui n’est pas le territoire habituel de sir Alfred. À part ça, l’intérêt tient surtout à la découverte de Shilrley MacLaine, 20 ans et premier film, absolument charmante.
00.45 : Les Raisins de la colère de John Ford (2006), TCM
Surprise ! Aucune trace d’une programmation depuis cinq années. Deux hypothèses : ou bien les droits avaient expiré, ou bien les organisateurs considéraient le film comme trop célèbre. Certes, ce n’est plus une rareté, les versions en DVD ne manquent pas. Mais c’est un film-piège, comme certains autres : on jette un œil dessus et on est emportés deux heures durant. Alors, laissons-nous embarquer par Henry Fonda et ses mâchoires serrées, et notre chère Jane Darwell / Ma’ Joad.
20.40 : Birdman d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (2014), OCS Max
Cf. note du 12 janvier 2017.
20.50 : Closer, entre adultes consentants de Mike Nichols (2004), Émotion
Cf. note du 5 septembre 2018.
20.50 : L’Amour nu de Yannick Bellon (1981), Club
Traiter un sujet avec quelques longueurs d’avance sur l’écume du temps était la spécialité de la cinéaste. La femme qui se reconstruit après une rupture (La Femme de Jean, 1974), la victime qui lutte pour que le crime commis soit jugé (L’Amour violé, 1978), la bisexualité assumée (La Triche, 1984), personne (et surtout pas les réalisateurs) ne s’était risqué sur ces terrains délicats. Ici, c’est le cancer du sein qui vient frapper Marlène Jobert : comment vivre avec, accepter ou non, organiser ses relations, amoureuses ou amicales. Toutes choses qu’il semble désormais normal d’aborder, mais qui ne l’étaient pas il y a (presque) quarante ans.
20.50 : Diabolo menthe de Diane Kurys (1977), Classic
Deux chaînes du même bouquet qui consacrent parallèlement une soirée spéciale en hommage à une réalisatrice, ce n’est pas très malin. Bellon sur Club, Kurys sur Classic, pourquoi pas en même temps Donzelli sur Émotion et Sciamma sur Premier ? Le film fut un succès inattendu en 1977. On y découvrait une cinéaste, une actrice (Eleanor Klarwein, qui ne fit rien de notable à l’écran ensuite) et une jolie façon d’évoquer une époque, le début des années 60, sans se prendre les pieds dans le tapis de la reconstitution. Ce fut le premier acte d’une sorte d’autobiographie décalée de DK, qui reviendra le plus souvent sur ses souvenirs et ceux de sa famille.
22.25 : D’où vient cet air lointain ? de Yannick Bellon 2018), Club
Excellent complément au film précédent sur cette même chaîne. Avec l’aide d’Éric Le Roy, la cinéaste examine les soixante-dix ans de son parcours (elle avait commencé en 1948 avec Goémons).
22.25 : Cocktail Molotov de Diane Kurys (1980), Classic
Faute d’avoir revu le film depuis sa sortie, on se souvient surtout de la déception devant le manque d’armes par destination que le titre annonçait. La fugue vers Venise de ces deux ados inconnus (Elise Caron et François Cluzet, chacun débutant) sur les routes de France était bien dans l’air du temps de Mai et il convient de vérifier comment cette liberté d’esprit a tenu la distance des années.
22.55 : Sexe, mensonge et vidéo de Steven Soderbergh (1989), OCS Géants
Cf. note du 28 mai 2017.