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Semaine télé du 16 au 22 novembre 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 16 novembre 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Jean Rouch circa 1970-DR

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 16 novembre 2019

 

20.50 : Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica (1998), Club
Soirée Kusturica sur la chaîne, avec, comme d’habitude, des films qu’on revoit sans grand plaisir - on préférerait de loin retrouver ses deux premiers titres des années 80, Te souviens-tu de Dolly Bell ? et Papa est en voyage d’affaires, plutôt que ses films griffés "typique". À 22.55, Le Temps des gitans (1989), maintes fois programmé.

0.50 : Retour à la bien-aimée de Jean-François Adam (1979), Classic
En signalant son passage (le seul) le 4 août 2015, on qualifiait l’auteur de "cinéaste à réhabiliter". On n’a pas remarqué depuis une quelconque fissure dans le silence qui persiste à entourer son œuvre trop courte (trois films avant son suicide en 1980). Ce soir, Dutronc et Huppert, jeunes et fringants.

22.25 : Hitler, connais pas ! de Bertrand Blier (1963), Classic
Les tout débuts de Blier, avec un documentaire, jugé alors provocant, sur des jeunes gens donnant leur avis sur la vie, l’amour, la société et le reste, comme plusieurs films du moment, Chronique d’un été ou Le Joli Mai. Pas revu depuis - mais l’image fournie par la jeunesse du temps, à la fin de la guerre d’Algérie, demeure forcément intéressante.

00.10 : Mama d’Andy Muschietti (2012), Premier
Découvert lors de son passage la semaine passée, à une meilleure heure. Premier film, produit par Guillermo del Toro, très intrigant, même si le thème des enfants possédés (Les Innocents, L’Exorciste, etc.) est devenu banal. Car la créature qui les envahit maternellement est particulièrement épouvantable. Les cheveux courts vont bien à Jessica Chastain.

00.25 : Les avocates du diable grimpent aux barreaux de Tony Carrera (2011), Frisson
Juste pour la beauté du titre, en forme de cadavre exquis.

 

Dimanche 17 novembre 2019

 

20.40 : The Ring de Gore Verbinski (2002), Paramount Channel
Comme dans le cas de Millenium, on s’égare dans les multiples versions de la chose, celles de Hideo Nakata et de F. Javier Guttierez, vraies suites ou simples sequels de la franchise. Celui-ci est un remake de l’original japonais de 1998, avec Naomi Watts, terrorisée de bout en bout.

20.40 : Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990), OCS Géants
La politique actuelle du bouquet OCS semblant être de programmer chaque soir une ou deux séries et de reprendre des titres déjà passés récemment plusieurs fois (ce soir Selma et The Lost City of Z), il devient délicat de signaler un film. Alors, pourquoi pas celui-ci, pas proposé depuis presque trois ans. Cf. note du 15 janvier 2017.

20.50 : 3 Billboards de Martin McDonagh (2017), Frisson
Curieuse idée de programmer sur Frisson un tel film, qui correspond assez peu aux critères de la chaîne, à moins que le sens de l’absurde et l’humour noir à la Coen Bros ne rentrent dans le cahier des charges. Mais qu’importe. L’auteur est brillant, même s’il s’est un peu calmé après son délirant 7 Psychopaths (2012). Frances McDormand et Sam Rockwell méritaient largement leur Oscar respectif.

20.50 : L’Échine du Diable de Guillermo del Toro (2001), Club
On aurait pu intervertir la programmation ce soir entre Frisson et Club, le film de GdT étant propre à nous faire frémir bien plus que celui de MMcD. Difficile de devoir choisir entre les deux titres - heureusement, l’un et l’autre repassent au long de la semaine, sans se chevaucher. On connaissait alors le réalisateur, mais ni Cronos (1992) ni Mimic (1997) ne laissaient prévoir une telle réussite dans le frisson - le thème de l’orphelinat hanté a été ensuite repris, mais sans atteindre ce niveau. Eduardo Noriega est grandiose dans le sadisme. Cf. Guillermo del Toro, à propos de La Forme de l’eau (2017).

20.50 : Les Désemparés de Max Ophuls (1949), Classic
Inédit. Le dernier film tourné par Ophuls dans son exil américain. S’il n’éveille pas une émotion aussi sublime que Lettre d’une inconnue, tourné l’année précédente (mais le roman de Stefan Zweig était d’une autre portée que celui d’Elizabeth Sanxay Holding), James Mason et Joan Bennett assurent leur partition. Dans un rôle secondaire, on ne manquera pas Henry O’Neill, qui, 82 ans avant Jean Dujardin, fut le colonel Picquart dans le Zola de William Dieterle.

22.50 : The Ring 2 de Hideo Nakata (2005), Paramount Channel
Le comble : Nakata tourne l’original au Japon, Verbinski en fait un remake et Nakata vient tourner la suite à Hollywood. Comme à chaque fois, la déperdition d’intensité et d’intérêt d’un film à l’autre est notable - et ne disons rien du n° 3, filmé en 2017.

 

Lundi 18 novembre 2019

 

20.50 : L’Argent de Robert Bresson (1983), France 5
Bresson en prime time, Walsh en fin de soirée, la chaîne ne nous avait pas habitués à un tel festin. Et les chaînes du câble ne sortant quasiment jamais l’auteur de son purgatoire patrimonial, remercions-la. L’ultime film de l’auteur n’est pas considéré comme un chef-d’œuvre de l’ampleur de Pickpocket ou du Condamné à mort, on se souvient même d’être demeuré perplexe, comme devant Le Diable, probablement. Excellente raison d’y revenir, afin de vérifier si notre perplexité persiste ou non.

0.50 : Rock Band de Christian Lo (2018), Famiz
Inconnu, car jamais sorti ni édité. Une comédie sur le rock norvégien, on demande à voir. Verdict proche.

20.50 : La Bataille de l’eau lourde de Jean Dréville & Titus Vibe-Muller (1948), Classic
Le film, totalement oublié durant plusieurs décennies, vient d’être édité en DVD (éd. Montparnasse). Dréville n’a jamais été regardé comme un auteur. Si, effectivement, on ne trouve pas de thèmes récurrents dans sa quarantaine de films signés, il n’empêche que plusieurs valent d’être revus, Les affaires sont les affaires (1943), La Ferme du pendu (1945), Horizons sans fin (1953), et peut-être même La Reine Margot (1954) avec Jeanne Moreau). Y compris celui-ci, grand succès à l’époque.

22.15 : Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda (1961), OCS Géants
Cf. note du 18 avril 2016.

22.20 : Jean Dréville, l’aimant du cinéma d’Alexandre Hilaire (2017), Classic
Doc inconnu. Mais, au souvenir des films précédents du réalisateur, faits avec soin, sur Boris Vian ou Jean Aurenche, on peut s’embarquer en confiance. Dréville fut un critique avisé, les revues qu’il a créées ou animées dans les années 20, comme Cinégraph, étaient remarquables, et son premier film Autour de L’Argent, sur le tournage de l’Herbier, superbe.

23.20 : Gun Fury de Raoul Walsh (1953), France 5
D’abord sorti (mais seulement en 1958) sous le titre passe-partout de Bataille sans merci, il s’agit d’un Walsh peu connu, en tout cas rarement revu, mais dont le souvenir demeure agréable. Car si le héros est incarné par Rock Hudson, qui ne fait pas passer plus d’émotion que Randolph Scott ou Audie Murphy, l’héroïne, c’est Donna Reed, excellente actrice, pas suffisamment célébrée. Et dans les coins de cadre, trois des meilleurs "villains" des années 50, Leo Gordon, Neville Brand et Lee Marvin.

 

Mardi 19 novembre 2019

 

20.40 : À la poursuite d’Octobre rouge de John McTiernan (1990), OCS Choc
On croyait le film déjà programmé, comme la plupart des titres de l’auteur, mais il n’en est rien. Dans le sous-genre répétitif du "film de sous-marin", c’est un des meilleurs, grâce à l’efficacité et à l’intelligence de cet artisan du blockbuster qu’était McTiernan. Et à une interprétation sans failles : Sean Connery, Alec Baldwin, Sam Neill, Scott Glen. Les USA vont gagner évidemment. C’est une soirée Théma, puisque vient ensuite, à 22.55, Kursk de Thomas Vinterberg (2018), passé le 10 juillet 2019.

20.45 : True North de Steve Hudson (2006), Sundance TV
Pour une fois, on peut signaler un programme Sundance en connaissance de cause. Il s’agit du seul film (hors des séries TV) réalisé par Hudson, sur un sujet déjà brûlant en 2006, le passage des migrants en GB. Au générique, Peter Mullan, Martin Compson et Gary Lewis, tous acteurs vus chez Ken Loach.

20.50 : Le Procès du siècle de Mick Jackson (2016), Émotion
Indiscutablement dans l’air du temps, mais pas de façon racoleuse : le procès du titre est celui qui oppose une historienne spécialiste de la Shoah et un négationniste anglais disciple de Robert Faurisson (mais interprété magnifiquement par Timothy Spall). Didactique, avec des zestes hollywoodiens, et c’est un peu dommage. En 1955, Mark Robson avait montré dans Trial un procès entre des darwinistes et leurs adversaires religieux, certains que le monde avait été créé en six jours. On pensait ce combat dépassé, mais des statistiques récentes indiquent qu’il n’en est rien.

20.50 : Maryline de Guillaume Gallienne (2017), Club
Gallienne a cherché à trouver un sujet ailleurs que dans son expérience personnelle, pour échapper au succès de Guillaume et les garçons, à table ! Tout en restant dans son milieu, celui du cinéma. Alors, l’apprentie-comédienne qui monte à Paris pour réussir nous touche moins que Guillaume écrasé par sa mère et ses frères. Mais comme pour tous les films réalisés par un acteur, le regard jeté sur les interprètes est intéressant, surtout lorsqu’il s’agit de Vanessa Paradis, Éric Ruf et Alice Pol ; la grande découverte étant Adeline d’Hermy, de la Comédie-Française, qu’on n’a pas revue depuis et c’est dommage.

20.50 : Géant de George Stevens (1955), Classic
Cf. note du 24 septembre 2015.

00.45 : Le Roman de Mildred Pierce de Michael Curtiz (1945), TCM
Cf. note du 12 mars 2016.

 

Mercredi 20 novembre 2019

 

20.40 : La Promesse de l’aube d’Éric Barbier (2017), OCS Max
Adaptation du roman semi-biographique de Romain Gary, qui nous mène de Pologne au Mexique. C’est très bon au début (l’enfance à Wilno, la fuite), mais peu à peu, le film peine à s’élever, à force de vouloir illustrer tous les épisodes de l’original. Si Pierre Niney est crédible, on a un peu de mal à suivre Charlotte Gainsbourg dans son numéro de yiddische mama (celui que Mélina Mercouri faisait bien passer dans la première version de Jules Dassin). Mais c’est méritoire d’avoir essayé (il faut dire que Gary n’a jamais eu de chance avec ses adaptations, depuis Les Racines du ciel raté par Huston, jusqu’à son propre Les oiseaux vont mourir au Pérou, bien éprouvant).

20.50 : Soirée André Téchiné, Émotion
Pour la xième fois cette année, une soirée spéciale pour l’auteur de Barocco. Pourquoi ne revoit-on plus ce film, ni Paulina s’en va (1969), avec Ogier, Moretti, Pisier, Beneyton, photo de P.W. Glenn, que du beau monde ?. Au moins, ce soir, les deux titres sont inédits et figurent parmi ses plus intéressants : d’abord J’embrasse pas (1991), qui fit découvrir Manuel Blanc, suivi, à 22.40, de Rendez-vous (1985), qui fit découvrir vraiment Juliette Binoche.

20.50 : M de Yolande Zauberman (2018), Club
Doc inconnu, sur un sujet difficile : le retour, quinze ans après, dans une communauté juive orthodoxe, d’un homme qui s’en est enfui à 20 ans, après avoir subi des abus sexuels dès son enfance. D’après le synopsis, le déni des religieux juifs est du même ordre que celui de l’Église romaine.

20.50 : L’Or noir de l’Oklahoma de Stanley Kramer (1972), Classic
Une rareté, qu’on ne se souvient pas d’avoir vu ressurgir depuis sa sortie, et que, pour être honnête, on mélange quelque peu avec plusieurs titres traitant du même sujet de l’exploitation pétrolifère. Pourtant, Faye Dunaway et George C. Scott devraient nous avoir marqués. À redécouvrir.

00.55 : Cat’s Eye de Lewis Teague (1985), Paramount Channel
Pas vu. Mais les premiers films du cinéaste, Alligator (1980) avec un scénario de John Sayles et Cujo (1983) avec un scénario d’après Stephen King sont suffisamment gouleyants pour qu’on tienne à rattraper celui-là. Toujours d’après King, trois sketches, avec James Woods et Drew Barrymore, 10 ans à peine.

 

Jeudi 21 novembre 2019

 

20.40 : Abîmes de David Twohy (2002), OCS Choc
Seconde soirée sous-marine de la semaine sur la chaîne. Faute d’avoir un point de vue sur les deux films proposés, ni sur celui-ci, ni sur le suivant, à 22.25, Beyond de Ake Sandgren (2000), uniquement sorti à la TV, on se contente de les signaler, pour les amateurs de huis clos abyssal.

20.50 : Désobéissance de Sebastian Lelio (2017), Émotion
Après ses succès dans son pays, le Chili - Gloria Bell (2013), et surtout Une femme fantastique (2017), Oscar du film étranger), il était inévitable que Lelio soit capturé par les producteurs anglo-saxons. Capturé, mais pas abattu : le film est d’une belle subtilité et utilise pleinement les vedettes choisies, Rachel Weisz et Rachel McAdams, sur un sujet pas vraiment grand public, le retour dans la communauté religieuse qu’elle a fuie (situation identique au film de Zauberman d’hier), d’une fille de rabbin, qui y retrouve son amour d’enfance, désormais mariée. Pas vraiment non plus un film d’action, mais si l’on s’y prête, ça marche.

20.50 : Les Barbouzes de Georges Lautner (1964), Classic
Le film est passé il n’y a pas si longtemps (janvier 2017) et ne mériterait peut-être pas d’être revu aussi vite, mais le paysage de Ciné+ est ce soir si peu varié (Jurassic Park III, Terminator V, Prédator…) qu’on est prêt à reprendre une portion d’Audiard filmé par Lautner.

23.50 : Au Petit Marguery de Laurent Bénégui (1995), Club
Peu de choix en nocturne. Cf. note du 10 février 2018.

 

Vendredi 22 novembre 2019

 

20.40 : Un crime dans la tête de Jonathan Demme (2004), Paramount Channel
Le remake du film de Frankenheimer de 1962. On préfère Demme dans ses œuvres plutôt que dans les remakes, toujours moins réussis que les originaux (comme son La Vérité sur Charlie, d’après Charade). Mais il s’est bien sorti de ce mauvais pas. Quoique les anciens Frank Sinatra, Laurence Harvey et Janet Leigh demeurent peu oubliables, le trio Denzel Wasihngton, Liev Schreiber et Meryl Streep est correct. Le roman de Richard Condon n’est plus crédité au générique, mais c’est bien la même machination diabolique.

20.40 : Soirée Kad Merad, OCS Max
Deux films avec Kad Merad, on sait qu’on ne va pas côtoyer les abîmes du vice ou de la méchanceté. Mais on ne lui en veut pas, sauf d’être désormais prisonnier, la plupart du temps, de son personnage trop sympathique.
Le premier film, Pur week-end (2007) est signé Olivier Doran, plus souvent acteur que réalisateur (mais auteur en 1997 du Déménagement, pas mal du tout). Film de copains, sur le modèle des Randonneurs, et qui tient grâce à ses interprètes, Bruno Solo, Valérie Benguigui, Jean-Noël Brouté + Berléand et Bideau.
Le second, à 22.10, plus récent, La Mélodie de Rachid Hami (2017), joue également sur la corde du good feeling - ici, la corde du violon que Merad essaie d’apprendre à des collégiens pour les faire jouer un jour à la Philharmonie. On baigne dans la gentillesse, pourquoi pas ? Un peu d’humanité dans ce monde de brutes.
Programme désolant sur Ciné+. Pas un titre inédit, quelle que soit l’heure. On en est donc réduit à retenir le film passé le moins récemment.

20.50 : L’Œil du diable d’Ingmar Bergman (1960), Classic
Cf. note du 27 novembre 2017.

23.35 : Génial, mes parents divorcent de Patrick Braoudé (1991), Famiz
La soirée est si désespérante qu’on est contraint d’admettre un peu n’importe quoi, la preuve, ce film d’il y a presque trente ans, bon exemple de cinéma populaire (gros succès d’alors), sans grande subtilité, mais sans vulgarité non plus. Plein d’enfants, ce qui est normal dans un film de collège, mais pas mal d’adultes qu’on aimait déjà bien, Patrick Bouchitey, Clémentine Célarié, Daniel Russo, Pascal Légitimus, et la débutante Elsa Zylberstein.



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