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Semaine télé du 14 au 20 novembre 2020
Salut les câblés !
publié le samedi 14 novembre 2020

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Les temps s’éloignent où on pouvait encore rêver de rue et de révolution.
Les Misérables de Albert Capellani (1912).

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 14 novembre 2020

 

20.50 : Faces de John Cassavetes (1968), Classic
Dernier passage le 29 septembre 2017. On se souvient d’une séance à la cinémathèque de Chaillot, lors d’un hommage à Cassavetes, au printemps 1972, et de la présentation de Faces, alors inédit, dans une version de quatre heures (en VO sans sous-titre évidemment), presque le double de sa durée d’exploitation ensuite. Quant aux 146 heures de pellicule non montée, on souhaite qu’elles soient conservées dans quelque garage où on les découvrira dans trente ans.

22.20 : Hurlements de Joe Dante (1981), Frisson
Pas passé depuis le 17 décembre 2016. Retour aux sources de Dante, avec un bon scénario de John Sayles et un joli numéro de loups garous de Christopher Stone et Dee Wallace.

22.30 : Justice sauvage de Phil Karlson (1973), Paramount Channel
Puisque Patrick Brion a donné un coup de chapeau à Phil Karlson lundi 9 novembre 2020, signalons ce titre, pas proposé depuis le 1er novembre 2017, avant-dernier film de l’auteur, avec un Joe Don Baker impressionnant. Cf. Phil Karlson.

22.40 : Les Confins du monde de Guillaume Nicloux (2018), Premier
Inédit. On suit les films de Nicloux avec un œil attentif, car ils sont toujours surprenants. Parfois, il déraille, à force de s’intéresser de trop près à Michel Houellebecq, parfois il touche juste, comme dans Valley of Love (2015). Ici, c’est entre les deux, entre scènes réussies et propos confus, personnages bien typés (Gaspard Ulliel) et poncifs (Depardieu). Même si c’est loin de valoir Ciel rouge de Olivier Lorelle (2016), les films sur la guerre d’Indochine ne sont pas si nombreux. Alors…

22.55 : And Soon the Darkness de Robert Fuest (1970), Classic
Une découverte, le film ne semblant pas avoir connu de sortie française. Fuest n’est connu que par ses deux aventures, fort savoureuses, de l’abominable Dr. Phibes (1971 et 1972). On est curieux de voir ce polar, tourné en partie en France (il y a même Jean Carmet au générique). On est content aussi de revoir Pamela Franklin, tout juste 20 ans alors, mais avec déjà quelques grandes œuvres derrière elle - Les Innocents (1961) et Chaque soir à neuf heures (1967), tous deux de Jack Clayton, Les Belles Années de Miss Brodie de Ronald Neame (1969) et Davey des grands chemins de John Huston (1969) - et dont la carrière tourna court, on se demande bien pourquoi.

 

Dimanche 15 novembre 2020

 

20.40 : Möbius d’Éric Rochant (2013), OCSD Max
Pas revu depuis le 8 mars 2015. Une nouvelle vision permettra peut-être d’éclairer ce qu’on n’avait pas bien saisi la première fois. L’auteur préparait le terrain pour Le Bureau des légendes.

20.50 : Un homme pressé d’Hervé Mimram (2018), Premier
Les propositions du bouquet Ciné+ étant maigrichonnes, Classic excepté, on peut faire une pause devant ce film, si l’on n’est pas saturé de voir désormais Fabrice Luchini quatre fois par an, dans des rôles de plus en plus similaires. Mais il y a aussi Leïla Behkti qu’on ne voit pas, elle, suffisamment souvent.

20.50 : La Femme au gardénia de Fritz Lang (1953), Classic
Cf. note du 3 décembre 2017.

22.15 : Règlement de comptes de Fritz Lang (1953), Classic
Passé le 11 février 2019, mais puisqu’on a commencé la soirée avec Lang, pourquoi ne pas la finir en sa compagnie ? D’autant plus que The Big Heat est un de ses films noirs des années 50 les plus aboutis. Et il y a le plaisir de revoir Lee Marvin dans sa première période.

22.25 : Marie Curie de Marie Noëlle (2016), OCS Max
Inédit. Pas beaucoup de surprises dans ce biopic respectueux - mais comment ne pas l’être avec une telle figure historique ? Coproduction franco-polonaise, avec une distribution paritaire. Karolina Gruszka compose une icône comme il faut, Charles Berling un Pierre Curie comme il faut également. On est content de revoir Daniel Olbrychski, indissociable pour nous des grandes années Wajda.

 

Lundi 16 novembre 2020

 

20.50 : Je danserai si je veux de Maysaloun Hamoud (2016), Club
Le titre important du jour. Qu’un film signé par une réalisatrice palestinienne ait décroché sept prix dans des festivals internationaux et rassemblé plus de cent mille spectateurs en France est un événement. Et justifié. Trois Palestiniennes vivent à Tel Aviv et essaient d’échapper aux différents carcans qui les coincent. Ou comment aborder un sujet aussi vaste sans donner dans le cliché ou le manichéisme.

20.50 : Le Général casse-cou de George Marshall (1958), Classic
Marshall est l’exemple type d’une carrière hollywoodienne, entamée en 1919, achevée en 1969, et continuée à la TV jusqu’en 1972. En tout, une bonne centaine de longs métrages et autant de courts. Mais on aurait du mal à en citer dix qui aient laissé de vraies traces. Il a cependant fait tourner quelques grands noms, James Stewart, Marlene Dietrich, W.C. Fields, Bob Hope, Jerry Lewis, Kay Francis, Irene Dunne, Alan Ladd. Et Glenn Ford, assez souvent, comme ici, où, sergent, il prend l’identité d’un général défunt (tous ne meurent pas dans leur lit), pour galvaniser les troupes et les mener à la victoire. Le titre original, Imitation General, est plus juste.

22.15 : La Ciociara de Vittorio De Sica (1960), OCS Géants
La chaîne a déjà programmé le film (une fois, le 18 mai 2015), sous le titre La Paysanne aux pieds nus, à peu près jamais usité. Loren, Belmondo, la guerre et l’exode en 1943, vers la Ciociarie. On n’a jamais trop insisté sur l’histoire des troupes coloniales du général Juin, responsables de viols de masse et de massacres durant leur montée vers Rome. Mais c’est bien loin, tout ça.

23.40 : La Peau de Bax d’Alex Van Warmerdam (2015), OCS City
Cf. note du 19 septembre 2017.

00.00 : La Cinquième Victime de Fritz Lang (1956), France 5
On continue la fête avec Lang cette semaine, avec ce noir plus que noir (pas passé depuis le 12 décembre 2015), peut-être son meilleur film urbain de la décennie.

 

Mardi 17 novembre 2020

 

20.40 : Soirée Claude Chabrol, OCS Choc
Chabrol sur Choc ? Oui, car, à 20.40, La Cérémonie (1995) est un des films les plus violents qu’il ait tournés, avec sa montée insoutenable de la haine des deux filles, Bonnaire et Huppert, contre le couple Bisset-Cassel qui emploie la première. Les sœurs Papin étaient déjà passées par là, mais CC réussit un de ses plus grands films. À 22.30, L’Enfer (1994), avec Cluzet et Béart, à partir du scénario de Clouzot, est une description impressionnante de la jalousie meurtrière. Bonne occasion pour prendre connaissance des deux ouvrages sur le cinéaste qui viennent d’être édités, signés Laurent Bourdon et Patrick Saffar.

20.40 : Les Amours d’une blonde de Milos Forman (1965), OCS Géants
Inédit, sans doute par manque de copie disponible, car il s’agit du film qui a apporté la notoriété à son auteur, lorsque la Nouvelle Vague tchèque a atteint nos rivages. La blonde a bénéficié d’un effet de mode, grâce à Michel Cournot qui a crié au génie - c’était l’époque où la critique avait encore de l’importance. En réalité, le film a été pas mal surestimé et a moins bien vieilli que ses contemporains, Quelque chose d’autre de Vera Chytilova(1963), Trains étroitement surveillés de Jiri Menzel (1966) et Éclairage intime de Ivan Passer (1965), comme on pourra le vérifier.

20.50 : Summer of 84 de François Simard et Anouk & Yoann-Karl Whissell (2017), Frisson
Inconnu (sorti uniquement en VOD). Film d’horreur québéco-américain, réalisé par des auteurs dont on ne sait rien, avec des acteurs qu’on ne connaît pas plus. Une découverte ?

20.50 : Pauvre Georges ! de Claire Devers (2018), Club
Claire Devers a un handicap, celui d’être parfois confondue avec Claire Denis. Et aussi de n’avoir pu imposer, depuis plus de trente ans qu’elle tourne, une image d’elle suffisamment forte - ce que l’autre Claire est parvenue à faire, même si ses films ont moins d’unité. Surtout, Devers a tourné plus de téléfilms que de films, ce qui est préjudiciable à la reconnaissance. Même si La Voleuse de St-Lubin (1999) a eu plusieurs millions de téléspectateurs - bien plus que tous les films de Claire Denis. Pour revenir au film de ce soir, disons qu’il n’est qu’à moitié satisfaisant, tant on comprend mal l’obstination de Grégory Gadebois (remarquable, toujours) à vouloir sauver l’adolescent manipulateur qu’il a surpris chez lui. On aurait plutôt envie de lui botter le train, à l’ancienne.

20.50 : Les Indomptables de Nicholas Ray (1952), Classic
Deux passages en cinq ans, et aucun depuis le 18 mai 2017 puis, à nouveau, en août 2017. Un western mélancolique, chez les spécialistes des tournées de rodéo, avec des héros fatigués, ce qui convient bien à Mitchum, mais vigoureux, comme le souligne le titre original, The Lusty Men. En prime, Susan Hayward et Arthur Kennedy, un des meilleurs seconds rôles du temps. Et un scénario signé Horace McCoy, Andrew Solt et Jerry Wald.

 

Mercredi 18 novembre 2020

 

20.40 : Cuban Network d’Olivier Assayas (2019), OCS Max
Assayas tourne beaucoup et vite. Est-ce un bien ? En tout cas, cela lui permet de rebondir après un ratage, d’autant qu’il change de thème et de manière à chaque fois. Il est plus à l’aise dans le film d’action, type Carlos (2010), que dans les poncifs maniés à la louche comme Doubles vies (2019) - sa grande réussite étant Sils Maria (2014), qui unissaient mouvement et psychologie. Ce soir, retour sur le rôle des groupes anticastristes réfugiés en Floride et leur harcèlement militaire contre Cuba il y a trente ans. Penélope Cruz, Edgar Ramirez, Gabriel Garcia Bernal : le gratin des acteurs latinos.

20.40 : La Vallée de la peur de Raoul Walsh (1947), OCS Géants
Deux Walsh le même soir (cf. à 20.50, Classic), c’est la fête. Mais lequel choisir ? Celui-ci, peut-être, car Mitchum est mieux utilisé que Gable et que le scénario, plus hardi que celui de L’Esclave libre (qui trahissait forcément le beau roman de Robert Penn Warren), offre des aspects psychologiques intéressants - Hollywood découvrait Freud. Et Teresa Wright est si touchante…

20.50 : Sybil de Justine Triet (2019), Premier
Inédit. C’est la raison pour laquelle on le signale, car autrement, malgré Virginie Efira, toujours étonnante, on a du mal à se passionner pour cette histoire tordue de comédienne en analyse et son compagnon comédien - il faut reconnaître que ni Adèle Exarchopoulos ni Niels Schneider ne font partie de nos chouchous.

20.50 : Soirée Département V, Frisson
Excellente idée qu’ont eue les programmateurs de proposer deux titres de la série (au cinéma, pas à la TV) Les Enquêtes du département V, sorties en France en VOD et en DVD, productions scandinaves (Danemark, Norvège, Suède et Allemagne) d’après les polars de Jussi Adler-Olsen. Ce soir, deux titres, tous deux réalisés par Mikkel Norgaard, dans l’ordre chronologique inverse : d’abord Profanation (2014), à 20.50, ensuite, à 22.45, Miséricorde (2013). C’est Nikolaj Lie Kaas, découvert dans Reconstruction de Christoffer Boe (2003) qui tient le rôle de Carl Morck. On espère les deux autres, Délivrance de Hans Petter Molland (2016) et Dossier 64 de Christoffer Boe (2018) aussi réussis que ces deux-là.

20.50 : Never Grow Old d’Ivan Cavanagh (2019), Club
Inédit et inconnu (sortie en plein mois d’août 2020, il a recueilli 21 000 spectateurs et a disparu très vite). Un western produit par l’Irlande, le Luxembourg et la Belgique, c’est a priori étrange, mais pourquoi pas ? Avec John Cusack, Emile Hirsch et Déborah François.

20.50 : L’Esclave libre de Raoul Walsh (1957), Classic
Cf. note du 5 octobre 2016.

22.20 : Cat Ballou d’Elliot Silverstein (1965), OCS Géants
Seul passage, le 29 août 2015. Jane Fonda, entre deux Vadim à oublier - La Ronde (1964) et La Curée (1966) -, se payait une escapade au pays, avec deux grands films, celui-ci et La Poursuite impitoyable de Arthur Penn (1966), qui prouvait les qualités que Vadim avait étouffées. Lee Marvin dans un rôle de jumeaux en fait des tonnes de façon réjouissante.

22.35 : Week-end de terreur de Fred Walton (1986), Paramount Channel
Inconnu, mais le bon souvenir que l’on garde de Terreur sur la ligne (1979) donne espoir : les acteurs, Jay Baker, Deborah Foreman, ne nous évoquent rien, c’est une assurance de découverte.

 

Jeudi 19 novembre 2020

 

20.40 : Neruda de Pablo Larrain (2016), OCS City
Eu égard au calme plat régnant sur l’ensemble du bouquet OCS - sauf pour les amateurs de Vadim qui pourront revoir La Ronde (1964) et Le Repos du guerrier (1962), expérience éprouvante, sur Géants -, on peut revoir ce film, passé sur Club le 7 janvier 2019, même s’il est moins abouti que les précédents de Larrain. G.G. Bernal est un peu fluet pour incarner Neruda, mais l’acteur qui joue le flic acharné à sa perte, l’inconnu Luis Gnecco, est remarquable.

20.50 : Destroyer de Karyn Kusama (2018), Premier
On avait un peu oublié l’auteure, depuis son Girlfight (2000), déjà bien loin et aucune sortie depuis Jennifer’s Body en 2009. Elle s’est offert cette fois Nicole Kidman, désireuse d’échapper à ses rôles habituels, et en a fait une inspectrice sur le retour qui voit resurgir une affaire ancienne. Los Angeles n’est pas New York, mais l’atmosphère (les scénaristes ont lorgné du côté d’Ellroy) est bien restituée, malgré quelques chichis narratifs.

20.50 : Vox Lux de Brady Corbet (2018), Émotion
Unique sortie en VOD. L’auteur avait adapté en 2014 L’Enfance d’un chef, la nouvelle de Sartre, et on regrette fort que ce premier film ne soit pas parvenu jusqu’ici. Quant à celui-ci, la présence de Jude Law, Natalie Portman, Stacy Martin et Willem Dafoe (comme narrateur) est appétissante.

20.50 : Lou ! Journal infime de Julien Neel (2014), Famiz
Inédit. Faute de connaître les bandes dessinées que l’auteur a adaptées, on n’a pas fait partie des presque quatre cent mille spectateurs du film, malgré Ludivine Sagnier et Nathalie Baye. Erreur ? On vérifiera.

20.50 : L’Odyssée de Charles Lindbergh de Billy Wilder (1957), Classic
Le film est passé la semaine dernière, mais à 02.20, ce qui limitait fortement son accès. Ce n’est pas le titre de Wilder que l’on préfère, loin de là, et la traversée de l’Atlantique semble bien longue, malgré les retours en arrière. James Stewart avait exactement le double de l’âge de Lindbergh, ce qui enlève une part de crédibilité à l’affaire. Et hormis son exploit, l’aviateur était tout de même un personnage peu sympathique, grand admirateur d’Hitler.

 

Vendredi 20 novembre 2020

 

20.40 : Grand Isle de Stephen B. Campanelli (2019), OCS Choc
Inconnu, comme les deux autres films de Campanelli, et sorti en VOD et DVD il y a quelques mois seulement. Un polar, donc, avec Nicolas Cage, ce qui rend méfiant.

20.50 : Cette sacrée gamine de Michel Boisrond (1956), Classic
Seul titre sur les dix-huit proposés ce soir par Ciné+ qui ne soit pas passé ces dernières semaines, puisque sa seule occurrence date du 18 juin 2015. Certes il y a une soirée Scorsese sur Premier, mais revoir dans la foulée Aviator, Casino et Kundun, non merci. La gamine, c’était Brigitte Bardot, 22 ans et déjà treize films, éblouissante dans sa première comédie en vedette. Jean Bretonnière, son partenaire, était un chanteur à succès (sa grande silhouette en bois découpé ornait l’entrée du Gaumont Palace) qui n’a pas laissé beaucoup de souvenirs. Mais surtout, comme dans les films français populaires du temps, on a droit à un défilé de seconds rôles qui deviendront des premiers : Françoise Fabian, Jean Poiret, Michel Serrault, Jean Lefebvre, Darry Cowl - ne manque que Louis de Funès. Et Mischa Auer en guest-star.

22.20 : Proposition indécente d’Adrian Lyne (1993), OCS Choc
Passé le 31 mars 2019, mais à 01.15, sur Paramount Channel (en outre, les coupes publicitaires interminables y sont si fréquentes qu’on y va toujours à reculons). Donc on peut prendre un petit plaisir à retrouver Robert Redford, Demi Moore et Woody Harrelson. Lyne n’est pas Linch et son obstination à n’aborder que des situations à grosse charge érotique (Neuf semaines ½, Liaison fatale, jusqu’à son ratage de Lolita) limite sa dimension, mais c’est regardable.

00.15 : La Femme du dentiste fait du 10, OCS Choc
Aucune signature indiquée, aucune date. Le titre nous interpellait : que pouvait signifier ce mystérieux 10 ? En définitive, il ne s’agit que d’une traduction typographique décente de La Femme du dentiste fait du X ; les mystères éclaircis sont bien décevants.



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