Journal de Abla (août 2020) I
1er-15 août 2020
publié le samedi 15 août 2020


 

AOÛT 2020

(1er-15 août 2020)
 



Samedi 15 août 2020

 

À Hausegund, a commencé le Norwegian international film festival, 42e édition (14-21 août 2020).


 

Les Français qui projetaient de s’y rendre (il faut changer à Oslo) ont dû prévoir large puisque, à partir du 7 août 2020, ils étaient mis en "dizaine" (10 jours de quarantaine), avant de pouvoir vivre leur vie.

Hausegund, c’est le principal festival de cinéma de Norvège, consacré aux longs métrages destinés à la sortie en salles.
Il est né à Drøbak en 1973, avec François Truffaut pour invité d’honneur lors de la toute première édition. Il est resté un festival ambulant dans une dizaine de villes norvégiennes, jusqu’en 1986. À partir de 1987, il a trouvé sa place définitive à Hausegund.

Depuis 1995, il est un lieu de rencontre pour l’industrie cinématographique norvégienne et nordique avec le New Nordic Films, le marché annuel du cinéma nordique.
Il est ouvert largement au grand public, avec des concerts, des expositions et le Amanda Award Show.


 

Parmi les nombreuses sections, on note spécialement le Nordic Focus et la Next Nordic Generation.

Et la French Touch, avec un programme de six films :

* Effacer l’historique de Benoît Delépine & Gustave Kervern (2019).


 

* Police de Anne Fontaine (2019).


 

* Seules les bêtes de Dominik Moll (2019).


 

* La Fille au bracelet de Stéphane Demoustier (2019).


 

* La Vérité de Hirokazu Kore-eda (2019).


 

* Deux de Filippo Meneghetti (2019).


 

L’ouverture officielle s’est faite hier avec A Perfectly Normal Family (En helt almindelig familie) de Malou Reymann (2020).


 

Faites votre programme international.

Edda kino, Sørhauggata 183, 5525 Haugesund.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 15 au 22 août 2020.

La réalité c’est que les câblés sont toujours à la plage, décâblés.


 

Ils ont retrouvé, au grenier, un vieux transistor de pépémémé, et ils écoutent France Culture.

Au programme : Brigitte Bardot, à nu.
Sans image toute servie, ils remusclent leur imaginaire en l’écoutant sans la voir.

* Sacrée BB.

* Une très belle enfant.

* Blonde.

* Vie privée, vie publique.

* Des booms et des bangs.

Elle chante bien, quand même.


 



Vendredi 14 août 2020

 

Bon anniversaire à François Dupeyron (1950-2016), 70 ans aujourd’hui.

Son œuvre, c’est 21 films en 36 ans (1977-2013), et, selon la plupart des chroniqueurs, "seulement 10 longs métrages", à partir de 1991.
Naturellement, dans ce décompte, est évacué son travail dans le collectif Cinélutte (1973-1981) qu’il fonda, avec Mireille Abramovici, Jean-Denis Bonan, Richard Copans, Alain Nahum, Jean-Pierre Thorn, Guy-Patrick Sainderichin.

Sur son blog DVD, Bertrand Tavernier l’évoque à propos de son dernier film, Mon âme par toi guérie (2013) : "Dupeyron n’a jamais sacrifié aux modes. Il a toujours essayé d’imposer sa petite musique douce amère, tendre, décalée, en marge".


 

Comme il avait salué, en 2016 à sa mort, "un début de carrière foudroyant et un cinéaste qui ne cessa de se remettre en jeu, choisissant des sujets intimistes, délicats ou loin des modes, des diktats culturels. Son exigence, sa discrétion le fit rester souvent en marge, à côté".

Réalisateur singulier certes, discret, faisant du "cinéma social", et n’hésitant pas à dire les choses. "Je ne prétends pas changer le monde, mais le monde est en train de se fracturer en deux, il faut en prendre conscience", affirmait-il en présentant son film Inguélézi (2003) à San Sebastian.
Forcément, cela condamne plus ou moins à rester marginal dans la profession - cf. aussi Aide-toi, le ciel t’aidera (2008).
Il fut reconnu pourtant, et récompensé dès ses premiers courts métrages, à Clermont-Ferrand notamment, sans compter une flopée de César.

LA NUIT DU HIBOU de François Dupeyron, César 1985 du Meilleur Court-métrage documentaire from Académie des César on Vimeo.


 

Pour ses longs métrages, après l’avoir découvert avec Drôle d’endroit pour une rencontre (1988), on ne manqua aucun de ses films, dont le méconnu et déchirant C’est quoi la vie ? (1999).


 

Et Jeune Cinéma avait été choqué de cette mort somme toute prématurée. Il est un peu trop oublié aujourd’hui, au point que sur Internet, on ne trouve pas (encore) de bande annonce restaurée, à part :

* La Chambre des officiers de François Dupeyron (2001), parce que sélection officielle en compétition au Festival de Cannes 2001.


 

On a quand même trouvé à peu près convenable :

* Drôle d’endroit pour une rencontre de François Dupeyron (1988), grâce à l’INA.


 

* Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron (2003), en version intégrale avec sous-titres en arabe.


 

Il fut scénariste de tous ses films et romancier, écrivant à la main, en musique au casque.

Bonne lecture :

* François Dupeyron, Le Grand Soir, Arles, Actes Sud 2006.


 

François Dupeyron se raconte un peu en 2013.


 


Sinon, à Sarajevo, le Sarajevo Film Festival 2020 26e édition, cette année, c’est on demand (14-21 août 2020).


 



Mercredi 12 août 2020

 

À Paris, la Cinémathèque, ouverte toute l’été : Rétrospective Jean Daniel Pollet (12-30 août 2020).

Ce soir, salle Franju :

* À 19h00 : L’Acrobate de Jean-Daniel Pollet (1975).


 

Précédé de :

* Bassae de Jean-Daniel Pollet (1964).


 

Faites votre programme.

Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* The Crossing de Xue Bai (2018).

* Light of My Life de Casey Affleck (2019).

* The Perfect Candidate de Haifaa Al Mansour (2019).

Les ressorties en versions restaurées

* Les Révoltés de l’an 2000 (Quién puede matar a un niño ?) de Narciso Ibáñez Serrador (1976).

* Arizona Junior (Raising Arizona) de Joel Coen & Ethan Coen (1987).

* Inception de Christopher Nolan (2010).



Lundi 10 août 2020

 

À Paris, Le festival Gare aux Docs, 3e édition, commence à la Recyclerie (10-26 août 2020).


 


 

C’est gratuit (sur inscription évidemment) et c’est une occasion parfaite de découvrir un lieu unique et nécessaire.


 

Ainsi que la plateforme vidéo gratuite de la transition écologique, co-organisatrice Imago. née en décembre 2018.


 

Ce soir, deux films, à 21h00 :

* L’Ours, simplement sauvage de Laurent Joffrion & Vincent Munier (2019).


 

* Roi de la jungle de Alexis Font & Thomas Font (2020).


 

Faites votre programme du mois d’août 2020.

La Recyclerie, 83 boulevard Ornano, 75018 Paris.


À Alès, Itinérances, 38e édition aurait dû avoir lieu comme chaque année, à la fin du mois de mars (20-29 mars 2020).


 

En attendant sa prochaine édition, la 39e (19-28 mars 2021), pour compenser les frustrations du confinement du printemps, pour consoler de la pandémie qui semble de toutes saisons, le Festival cinéma d’Alès propose de passer l’été avec Le rendez-vous du lundi : les avant-premières de son super programme 2020 escamoté.

Ce soir, en avant-première, une sélection de la Berlinale 2019 :

* À 19h30 : Light of my Life de Casey Affleck (2019).


 

Faites le programme de vos lundis.

Cineplanet, place des Martyrs-de-la-Résistance, 30100 Alès.



Samedi 8 août 2020

 

Bernard Stiegler (1952-2020) est mort ce jeudi 6 août 2020.

* Le témoignage de son ami Paul Jorion.

* L’état d’urgence géopolitique, entretien du 17 avril 2019.


 

Sur France culture : À voix nue (février 2020).

* Épisode 1 : Du plomb dans l’âme.

* Épisode 2 : Errer, penser et bifurquer.

* Épisode 3 : Un laboratoire carcéral.

* Épisode 4 : La voie néguentropique.

* Épisode 5 : Prendre soin de nos désirs.

Bonne lecture :

* Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser ? Au delà de l’entropocène. Tome1 : L’Immense régression, Paris, Les liens qui libèrent, 2018.


 

* Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser ? Au delà de l’entropocène. Tome 2 : La leçon de Greta Thunberg, Paris, Les liens qui libèrent, 2020.


 


Il y a un an, jour pour jour, Jean-Pierre Mocky (1933-2019) tirait sa révérence.

ESC Éditions s’occupe de l’ensemble de son œuvre.

On a envie de revoir sa série Myster Mocky présente.

* Myster Mocky présente saisons 1 et 2 est paru le 8 juillet 2020.


 

* Myster Mocky présente saisons 3 et 4 à paraître le 2 septembre 2020.


 


Alors que la canicule actuelle n’est que la partie émergée d’un climat à jamais déréglé, alors que la pandémie, dont on sait qu’il s’agit d’un virus très politique, repart à la hausse, une explosion historique par ci, ou une marée noire par là, ou, tout près, le Mont-Blanc qui s’effondre et les arbres qui s’embrasent, confirment qu’aucune leçon n’a été retenue.


 


 

C’est devenu aveuglant : toutes les révolutions ont été trahies, et les puissances se font d’avidité et d’incurie, d’apostasie et de corruption, comme les reines (du spectacle) se font de distance et de fard (disait Degas, aurait pu rire Debord).


 


 

On revisite le vécu de de cette année 2020, 1er semestre, 1er acte, dont les collapsologues prédisaient qu’elle serait cruciale.

Notre rubrique, Anthropocène, le vécu, a vu le flux des infos s’amplifier, et les auteurs référents et autres lanceurs d’alerte ont dû assister à cette accélération dans la sidération.
À la mi-temps, on peut déjà dire qu’elle l’aura été, au delà de toute crainte et de façon surprenante : on s’attendait à une de ces crises capitalistes classiques, en plus grave, mais pas à sa matrice sanitaire.

Les vieux sont désolés, les jeunes, même pas militants, commencent à être vraiment inquiets.


 


À tous ceux qui restent en ville, plus spécialement celles de la zone alerte rouge, Nicolas Droin et Prosper Hillairet de chez Paris-Lignes, donnent des signes de vie et de beauté, donc de consolation sinon d’espoir.

* Linceul (2010).


 

* Ciels (2010).


 

* Triangle (2010).


 

Bonnes lectures :

* La revue en ligne Rhuthmos de Pascal Michon.

Avec notamment :

* Ligne à ligne.

* Hommage à Norman Lewis.


 


 

Norman Lewis (1909-1979), une œuvre considérable.


Les câblés, eux, sont à la plage.


 

Salut les décâblés !
La semaine télé de Jeune Cinéma du 8 au 14 août 2020.



Vendredi 7 août 2020

 

Hier on parlait du droit à la ville.
Mais par les temps de canicule, qui devraient se multiplier, on préfèrerait, comme Alphonse Allais, qu’elles soient à la campagne, les villes, avec de l’ombre venue de grands arbres, et des rivières et des étangs, et sans moustique, genre "ailleurs absolu", loin des terrifiants pépins de la réalité. Dans nos rêves et dans nos musées quoi.


 

Les Parisiens ont des parcs et des jardins. Mais les marronniers sont déjà du côté de l’automne depuis plusieurs semaines. Ils ont aussi des fermes mais c’est un peu peuplé quand même, et il faut bosser.


 


 


L’été, en ville, il vaut mieux vivre la nuit.

L’Association française d’astronomie (AFA), l’a bien compris, qui organise, les nuits d’été, des virées dans les parcs, squares et jardins parisiens pour contempler les cieux : Paris sous les étoiles, 3e édition (17 juillet-12 septembre 2020).

Ce soir, le rendez-vous est à Montsouris.


 

Mais ce week-end est particulier, toujours avec l’AFA : La Nuit des étoiles, 30e édition, qui dure 3 veillées (7-9 août 2020).


 

C’est que, comme tous les ans à pareille époque, la Terre et la comète Swift-Tuttle dansent un peu ensemble en ellipses.


 

Or, elle n’a pas bonne réputation cette comète-là, qui ne respecte pas trop la distanciation. Il paraît qu’elle est à l’origine de la disparition des dinosaures. Mais nous autres, on n’est pas des dinosaures, on tient tout ça sous contrôle, et de toute façon, on a tout le temps, bien sûr.


 

Alors quand les glaçons de la comète se détachent, entrent dans notre atmosphère et prennent feu - ce sont les étoiles filantes - tous les Terriens son émerveillés.
Malgré leurs turpitudes, ils ont gardé la fraîcheur d’âme des grands commencements, et pas seulement les petits enfants, et ils font des vœux, "Santé, galette bonheur".
Il y aura même un second tirage : prochain rendez-vous, les Perséides, la nuit du 11 au 12 août 2020.


 


 

Dans toute la France, il y a 260 manifestations et, cette fête, qui dure en fait jusqu’au 22 août 2020, devrait être obligatoire, une occasion pour les humains arrogants de relativiser leur Dasein.

Avec l’AFA, on peut observer le ciel de chez soi.
Au programme de cette année 2020, plus spécialement :

* La Voie lactée et les constellations du ciel d’été.
* Les Perséides.
* Mars.

Maison peut aussi guetter le rayon vert à partir de 21h00, admirer Cassiopée ou l’amas des Pleiades. Ou surveiller surveiller la monstrueuse Antarès, alpha du Scorpion en fin de vie.


 

On se repère avec la carte du ciel.


 

À Paris, ce soir, on peut choisir de sortir et aller se faire coacher au nocturne de la Cité des sciences et de l’industrie, d’habitude sur la Prairie du Cercle, à quelques pas de la Géode, cette année au planétarium.
Toute la nuit, on est invité à explorer le ciel, les astres au télescope et à la lunette. C’est gratuit mais sur réservation.

On fait son programme.

Le bimestriel Ciel & Espace, n° 572 de juillet 2020 est paru.


 

On le feuillette.

On s’abonne.

Parc Montsouris. 26 boulevard Jourdan, 75014 Paris.
Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris.


À Londres, c’est aujourd’hui que la Tate Modern rouvre ses portes avec une exposition qui était prévue de février à mai 2020 : Steve McQueen (7 août- 6 septembre 2020).


 

Avec des extra safety measures, évidemment, et des réservations online. On se demande toujours ce que doivent faire les visiteurs sans Internet ou ceux qui sont interdits bancaires. Privés d’art définitivement ?


 

Steve McQueen, est un artiste important.
Avant même de connaître le plasticien, qu’on a suivi ensuite, à la Biennale de Venise notamment, on avait découvert un grand cinéaste, avec son premier film Hunger (2008). Il y eut ensuite Shame (2011), puis Twelve Years a Slave (2013), Oscar du meilleur film 2014.


 

Il s’agit, à la Tate Modern, de la première grande exposition de ses œuvres depuis qu’il a remporté le Turner Prize en 1999 : 14 œuvres majeures couvrant le cinéma, la photographie et la sculpture, y compris son premier film tourné sur un appareil photo Super 8, Exodus 1992-1997.


 


 

Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG.



Jeudi 6 août 2020

 

À Hiroshima, c’était il y a 75 ans, à 2h45 heure locale (Nagasaki, 3 jours plus tard, el 9 août 1945).
C’était "la guerre", celle qui prétend avoir des lois, jamais respectées évidemment, et avec une limite relativement symbolique que serait la notion de crime contre l’humanité.

Il faut revoir Pluie noire de Shôhei Imamura (1989).


 

À Beyrouth, c’était le 4 août 2020 peu avant 18h, heure locale.
Une autre sorte de guerre, sans loi.

Comme à Toulouse, le 21 septembre 2001, à 10h17, du nitrate d’ammonium, mal stocké, mal surveillé. À quoi ça sert ? À faire des engrais (interdits en Suisse).


 

Les nuages, les merveilleux nuages de l’Anthropocène.


 


 


À New York, depuis le 8 juin 2020, on a commencé à réouvrir et à circuler.
Actuellement, on a accès à Central Park, à l’Empire State Building, et au 9/11 Memorial.

Une consolation : notre cher Metrograph a rouvert, depuis le 24 juillet 2020, avec :

* L’Intrus de Claire Denis (2004).


 

* Paul Robeson : Here I Stand de St. Clair Bourne (1999).


 

* Bridge High & Stations of the Elevated de Manfred Kirchheimer (1975).


 

Les films qu’on a ratés sont accessibles on demand.

On note tout de suite, le prochain live, une retrospective du mangaka Satoshi Kon (1963-2010) : Satoshi Kon Retrospective : Millennium Actress (10-12 août 2020).


 

Dès demain, une séance spéciale pour les membres du club :

* Perfect Blue de Satoshi Kon (1998).


 

Metrograph, 7 Ludlow St, New York, NY 10002.


Mais dans l’ensemble, New York demeure assoupie.
Par exemple, c’est le grand sommeil à Broadway, tous les théâtres sont fermés, et la 42e rue est HS. En principe, pour l’instant, jusqu’au 3 janvier 2021. Il paraît qu’après le 11 septembre 2001, il a fallu 4 ans pour que tout se remette en place.

Tous les musées sont fermés et ne peuvent que donner des signes de vie en ligne, seul le MET, qui fête ses 150 ans, a promis de réouvrir le 29 août 2020.

Le MoMA, après le choc de l’assassinat de George Floyd, et le bouclage de quartiers entiers après les manifs de Black Lives Matter, a pris conscience des "questions de propriété et d’inégalités et de la façon dont les monuments architecturaux fonctionnent comme des marqueurs du capital".


 

Alors, il explore, en ligne, une sélection de projets urbains non réalisés des années 60 : New York, Open City, et Projects for an Open City.


 

Toujours en ligne, la playlist du MoMA : New York City Sounds


 


De San Diego, le MOPA offre sa playslist des photographes des années 60 : Streetwise.


 

Avec des focus sur :

* Robert Frank.

* Danny Lyon.

* Ruth-Marion Baruch.

* Garry Winogrand.

MOPA, Balboa Park at 1649 El Prado, San Diego, CA 92101.


Bonnes lectures :

* Henri Lefebvre, Le Droit à la ville, Anthropos, 1968.

* Damien Astier, "Conquérir le droit à la ville pour penser la propriété autrement", Le vent se lève, 27 juillet 2020.


 



Mercredi 5 août 2020

 

Tous les 5 août, forcément, on se souvient : Marilyn Monroe (1926-1962).
Elle aurait aujourd’hui, 94 ans accomplis, elle a définitivement 36 ans, vivante.


 

Mais pourtant, c’est sa disparition qui continue à sidérer, et qu’on "célèbre".

* En 2002, avec l’INA.


 

* Ses derniers jours avec TCM.


 

* Dernières nouvelles : en juin 2019, sa statue, Forever Marilyn, conçue par Seward Johnson en 2011, vandalisée plusieurs fois, moyennement épatante il faut bien en convenir, a été déboulonnée par un certain Austin Clay, 25 ans, peu sélectif, puisqu’auparavant il avait été condamné pour avoir donné des coups de pioche sur l’étoile de Donald Trump sur le célèbre "Walk of Fame" d’Hollywood.
La statue n’a pas été retrouvée, sans doute endommagée.
On s’est fait une raison.


 


À Locarno, le festival international, né en 1946, en est à sa 73e édition.


 

Mais, cette année, s’il était maintenu, il était obligé de se réinventer techniquement.
Ce qui exigeait forcément aussi de se repenser à partir de sa mission originelle : défendre, soutenir et accompagner les artistes et leurs œuvres.

En 2020, devant les dégâts occasionnés par la pandémie, avec les tournages interrompus, les projets suspendus, l’abandon des salles par le public, les organisateurs ont tout reformaté, tournant le dos à la désolation, dans une perspective résolument optimiste projetée vers l’avenir : For the Future of Films, c’est comme une "année zéro", et une confiance (5-15 août 2020).

L’innovation, c’est The Films After Tomorrow, une section consacrée aux films interrompus en cours de création, les prix vont aller aux films qui en ont vraiment besoin. Une sélection de vingt projets - dix internationaux, dix suisses - concourront pour deux Pardi 2020 et trois nouveaux prix : le Campari Award, le Swatch Award et le SRG SSR Award, avec verdict des deux jurys le 14 août 2020.


 

À Locarno même, les projections se feront en salles, au PalaCinema et au GranRex, et, pour le reste du monde, sur le vaste World Wide Web.
Sur la Piazza Grande, pas de projection, mais un hommage au passé : Il Festival è sur la Piazza. Rivivi una magia lunga 73 anni (en nocturne, éclairage à l’énergie solaire).

Au programme donc, 3 options qui ne s’excluent pas :

* Films à Locarno.

* Films on demand.

* Online Events.

Ce soir, du réel, avec l’ouverture au GranRex :

* À 20h30 : First Cow de Kelly Richardt (2019).


 

Faites votre programme.

Festival international du film de Locarno, via Franchino Rusca 1, 6600 Locarno.


À Paris, au Moulin Rouge, Cinéma sur le toit, 3e édition (8 juillet-9 septembre 2020). Tous les mercredis, un film en plein air gratuit


 

Ce soir :

* À 22h00 : Adventureland : Un job d’été à éviter (Adventureland) de Greg Mottola (2009).


 

La Machine du Moulin Rouge, 90 boulevard de Clichy, 75018 Paris.


À Paris, c’est un été particulier.

La Maison européenne de la photographie (MEP)
est ouverte dans des conditions spéciales.
Mais elle invite hors les murs : Paris plein soleil (28 juillet-30 août 2020).


 

À la fin du mois de juin 2020, elle avait lancé un appel à contributions sur le thème des vacances à Paris. Les 15 photographies sélectionnées par le jury sont visibles pendant tout le mois d’août dans une installation en plein air disposée sur les quais de Seine, aux abords de Paris Plages, au métro Sully-Morland.

MEP, 5-7 rue de Fourcy, 75004 Paris.


Et puisqu’on est à Sully-Morland, on en profite pour aller au Pavillon de L’Arsenal L’art des sentiers métropolitains (11 juillet-11 octobre 2020).


 

Les villes de l’après-pétrole, en France et en Europe, ne seront pas des friches informes et insignifiantes, où on se perdrait. Le projet, Les sentiers métropolitains, est de constituer des espaces publics "citoyens", avec infrastructures de transport, équipements touristiques, centres culturels hors-les-murs, écoles de plein air...

Ces bornes et balises de randonnées urbaines ne devraient pas, pour autant, nous priver des plaisirs et des nécessités de la dérive, dans ce nouveau monde qui se profile, quadrillé, encadré, masqué et fiché.
Enfin on l’espère.


 

Arsenal, 21 boulevard Sully-Morland, 75004 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* Chongqing Blues (Rìzhào chóngqìng) de Wang Xiaoshuai (2010).

* Dawson City : Le Temps suspendu (Dawson City : Frozen Time) de Bill Morrison (2016).

* Eva en août (La virgen de agosto) de Jonás Trueba (2019).

* Le Défi du champion (Il campione) de Leonardo D’Agostini (2019).

* L’Infirmière (Yokogao) de Kōji Fukada (2019).

* White Riot de Rubika Shah (2019).

Les ressorties en versions restaurées

* Quelle joie de vivre (Che gioia vivere) de René Clément (1961).

* Dernier Caprice (Kohayagawa-ke no aki) de Yasujirō Ozu (1961).

* La Haine de Mathieu Kassovitz (1995).



Samedi 1er août 2020

 

Alan Parker (1944-2020) est mort hier, le 31 juillet 2020.

Cf. aussi son site officiel.

Remembering Alan Parker.


 


Bon anniversaire à Pierre Bourdieu (1930-2002), 90 ans aujourd’hui.

Les temps ont si vite changé, depuis le début du 21e siècle, que, outre l’inévitable traversée du désert, passage obligé de toute gloire, on commence à l’oublier, lui, ses fans, ses ennemis, ses polémiques, son extraordinaire importance, ce cherrcheur qui a su devenir un intellectuel public sans se corrompre.

On révise, sur France Culture, quand le malicieux Roger Chartier le recevait en 1988, dans À voix nue.

* 1er épisode : "La vérité sociologique a une telle violence qu’elle fait souffrir."

* 2e épisode : "Nous naissons déterminés et nous avons une petite chance de devenir libres."

* 3e épisode : "S’il y a quelque chose qui est éternel, c’est les faux problèmes."

* 4e épisode : "L’habitus, ce n’est pas le destin, le fatum."

* 5e épisode : "Il faut avoir du culot pour résister à l’excommunication."

C’est le moment de revoir, en jubilant :

* La sociologie est un sport de combat de Pierre Carles (2001).


 

On se souvient aussi avec émotion de la fête que furent les Rencontres de la Cartoucherie (théâtre et politique), 1ère édition en juin 1995, inspirées par La Misère du monde, initiées par Philippe Adrien, 100 comédiens, 20 heures de proférations d’une redoutable efficacité.
Comme l’avait dit Antoine Vitez (1930-1990), on pouvait faire théâtre de tout.
Et comme le déclara Didier Bezace (1946-2020), "les théâtreux recherchent avec avidité un rapport au réel".
On se souvient de l’adieu qu’ils lui firent, le 4 février 2002, au Théâtre de la Colline.

Quel dommage qu’il existe, sur Internet, si peu de photos de scène - les théâtreux sont fiers de ce que leurs spectacles soient vivants donc pas reproductibles -, et si peu de ces captations de spectacles, que l’on méprisait tant à l’époque.

À l’automne 1995, en écho, commencèrent les grandes grèves.


 

Bonnes lectures :

Même si on se demande quel sport il préconiserait, aujourd’hui, pour affronter les nouveaux combats qui nous attendent, il n’est pas trop tard pour (re)lire :

* Pierre Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Les Éditions de Minuit, 1979.


 

* Pierre Bourdieu, éd., La Misère du monde, Paris, Seuil, 1993.


 

* Pierre Bourdieu, La Domination masculine, Paris, Seuil, 1998.


 

Avec son préambule dans Le Monde diplomatique, août 1998.


À propos, Le Monde diplomatique d’août 2020 est paru.


 

On le feuillette.

On s’abonne.

Son site nous offre, dans la peine de sa disparition le 28 juillet 2020, un hommage :

* Gisèle Halimi, Le "Complot" féministe, Le Monde diplomatique, août 2003.


 


À Cluj-Napoca, a commencé hier, repoussé de 2 mois, le Transilvania International Film Festival (TIFF), 19e édition (31 juillet-9 août 2020).


 

Cette édition propose un vrai festival, chair et os, doublé d’une plateforme de streaming avec une sélection de titres disponible pour le public roumain, TIFF Unlimited.

La sélection est plus restrreinte que prévu avant la pandémie (140 films au lieu de 200), dans une dizaine de lieux de projection en plein air, dont celle de la place Unirii dans le centre de la ville, mais les diverses sections restent les mêmes, et notamment la compétition.


 

Outre les protections sanitaires des mortels humains, on compte sur les vampires locaux, qui savent spécialement de quoi il est question, et qui, bien que très immunisés, pratiquent la distanciation de façon quasi instinctive (selon une étude de l’Université du Texas).

Cette année, le cinéma français est à l’honneur.
Hier la soirée d’ouverture du FIFF roumain s’est faite avec le film qui a fait la quasi majorité des ouvertures de festivals depuis deux ans : La Belle Époque de Nicolas Bedos (2019).

Ce soir, sur dix événements, le choix français :

* À 21h30 : Thalasso de Guillaume Nicloux (2019).


 

* À 21h30 : Les Traducteurs de Régis Roinsard (2019).


 

* À 21h30 : Faust, une légende allemande (Faust. Eine deutsche Volkssage) de Friedrich Wilhelm Murnau (1926).


 

Un ciné-concert acompagné par Jean-François Zygel, le maître de l’improvisation, dont le nom est bien connu par les spectateurs de la Fondation Seydoux à Paris.

Faites votre programme.

TIFF, Piața Unirii 10, Cluj-Napoca.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 1er au 7 août 2020.



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.

 



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