Journal de Wayne Hays (janvier 2021) I
1er-14 janvier 2021
publié le jeudi 14 janvier 2021


Jeudi 14 janvier 2021

 

Arte Replay, c’est une mine de trésors.
En voici un pour notre temps de chaos idéologique.

* Nuremberg : des images pour l’histoire de Jean-Christophe Klotz (2019).
Le film est disponible jusqu’au 13 mars 2021.


 

Il ne s’agit pas d’un nouveau film sur le procès de Nuremberg (20 novembre 1945-1er octobre 1946), il s’agit de l’origine de tous ces films.


 


 

À travers ce documentaire particulier, on découvre les arrière-boutiques de la constitution de l’Histoire, à la fois une science sociale, une mémoire collective, un outil politique : le patient et considérable travail de recherche et de classement des archives.


 


 

Il s’agit du travail des frères Budd & Stuart Schulberg, qui firent "entrer le cinéma dans le prétoire", sous l’égide de John Ford.


 


 


 

On y retrouve cette foi et cette espérance, ce désir de justice, cette distinction entre le Bien et le Mal, qui régnèrent un court instant sur le monde, après la fin de la WWII (2 septembre 1945) et avant le déclenchement de la Guerre froide (qu’on peut dater au blocus de Berlin, 24 juin 1948), trois années où on a pu croire en des jours heureux possibles.


 


 

Sur France Inter, des images pour l’Histoire.

Sur France Culture, les jours heureux.


On "découvre" une horreur irlandaise.,


 

Mais le cinéma, lui, savait.

* The Magdalene Sisters de Peter Mullan 2002).


 

* Philomena de Stephen Frears (2013).


 


1895 n°92 de l’hiver 2020 est paru.


 

On adhère à l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFHHC).

On se procure un numéro particulier.



Mercredi 13 janvier 2020

 

Ciné Histoire met en ligne, sur son site, ses anciennes séances, avec les grands témoins aujourd’hui disparus.

* Jean Zay, ministre du cinéma de Francis Gendron & Alain Tyr en collaboration avec Alain Braun (2015).


 

On adhère à CinéHistoire.


L’Agence du court métrage donne régulièrement de ses nouvelles.

Elle propose, à partir d’aujourd’hui, chaque semaine, L’Extra Court, livré à domicile.

On adhère.

La revue Bref offre chaque semaine un court en accès libre.

* Entre les lignes de Frédéric Farrucci (2018).


 

On s’abonne à Bref.


Le Palais de la porte dorée, depuis juin 2020, a inauguré un cycle de débats publics avec intervention possible : Le Musée part en live.


 

Ce soir, la séance n°7 :

* À 18h00 : Diasporas africaines : vers une solidarité renforcée ?
Avec Alain Mabanckou, Hélène N’Garnim-Ganga, Sokona Niakhaté.


 

Il vaut mieux s’inscrire.


À Paris, les musées sont fermés, pour certains avec des visites virtuelles.
Les galeries, elles, sont ouvertes. En profiter avant un nouveau confinement.

* Frida Kahlo (15 décembre 2020-14 mars 2021).


 

Galerie de l’Instant, 46 rue De Poitou, 75003 Paris.

* David Hockney : Ma Normandie (15 octobre 2020-27 février 2021).


 

Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 75008 Paris.

* Erwin Olaf : 2020 & Before... (28 novembre 2020-13 février 2021).


 

Galerie Rabouan Moussion, 11 rue Pastourelle, 75003 Paris.

* Self portraits - Vivian Maier (13 janvier 2021-20 février 2021).


 

Les Douches - La Galerie, 5 rue Legouvé, 75010 Paris.

* Daniel Buren, Philippe Parreno : Simultanément, travaux in situ et en mouvement (5 décembre 2020-27 février 2021).


 

Galerie Kamel Mennour, 5 rue du Pont de Lodi, 75006 Paris.

* Gregory Crewdson. An Eclipse of Moths (7 novembre 2020-23 janvier 2021).


 

Galerie Templon Saint-Lazare, 28 rue du Grenier-Saint-Lazare, 75003 Paris.

* Jim Dine. A Day Longer (7 novembre 2020-23 janvier 2021).


 

Galerie Templon, 30 rue Beaubourg, 75003 Paris.

* Hernan Bas. Creature Comforts (17 octobre 2020-30 janvier 2021).


 

Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003 Paris.



Mardi 12 janvier 2021

 

À Paris, la Fondation Maison des sciences de l’Homme s’adapte, comme tout le monde.


 

Le séminaire du Collège d’étude mondiales, Mouvements sociaux à l’âge global, se tient en ligne.
Coordination Geoffrey Pleyers & Eleonora Garzia.


 

Aujourd’hui :

* À 18h00 : Relation à soi et gestion des émotions : le cas de l’angoisse chez les alter-activistes.
Avec Jean Le Goff.


 


 


 

Inscription nécessaire.

Faites votre programme du premier trimestre 2021.

Sur France Culture.

C’est l’occasion de revoir, en ligne, l’exposition de la chaire Exil et migration : L’Exode de l’Humanité de Cristian Pineda (2-31 mars 2020).


 



Samedi 9 janvier 2021

 

Bon anniversaire à Joan Baez, 80 ans aujourd’hui.
C’est fou ce que ça vient vite, 80 ans

Elle avait fait une tournée d’adieu à la scène sur le vieux continent, à Montreux et en France (Paris, Vienne, Perpignan) en 2019.


 

Les temps ont, encore une fois, bien changé. Elle a quitté la scène vivante juste à temps.
Au printemps 2020, elle rendait hommage aux héros de ce nouveau monde qui commence, qu’on est en train d’apprendre à affronter.


 

On se souvient d’une époque :

* Joan Baez - How Sweet the Sound de Mary Wharton (2009).


 

Le documentaire a été diffusé sur Arte en 2010, puis en 2015 et de nouveau le 1er février 2019 (avant son dernier concert à l’Olympia). Peut-être qu’on pourra le voir en replay de nouveau.


David Bowie (1947-2016) est né un 8 janvier et mort un 10 janvier.

Les célébrations.

Sur Arte :

* David Bowie, pour toujours (2014).

* David Bowie héros berlinois (2020)
Disponible jusqu’en mars 2022.


 

Bonne lecture :

* Mike Allred, Bowie, Paris, Huginn & Muninn, 2020.


 


De plus en plus virtuelles, nos vies.
Le temps est venu où on peut tout se permettre ?

Ce week-end, avec Prosper Hillairet et Mélanie Foret, on se paye un bon bain de foule.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 9 au 15 janvier 2021.



Jeudi 7 janvier 2021

 

Une expérience non reproductible :

Sur FR3, voir le film Charlie Chaplin, le génie de la liberté de François Aymé
& Yves Jeuland
(2020), avec la voix à la fois tranquille et légèrement inquiète de Mathieu Amalric.


 


 

Puis passer sur une chaîne d’info et constater ce qui était prévisible depuis des mois, les "troubles" de l’Amérique great again : en l’occurence une manifestation tournant insurrection contre le Capitole à Washington, ce 6 janvier 2021, menée par un certain peuple, haineux et testotéroné, arc-bouté contre la menace "communiste".


 

Un collage temporel de hasard, d’une extrême pertinence.

Qu’on peut développer à l’envers : Informé de l’actualité, on peut voir le film, cette riche biographie de Charlie Chaplin (1889-1977), ami de Douglas Fairbanks (1983-1939) et de Groucho Marx (1890-1977), qui a eu la chance de vivre une partie de sa vie sous la présidence de Franklin D. Roosevelt (1882-1945).


 


 

Ce peut être une façon de mieux entendre les arguments ahurissants de ces "patriotes" d’aujourd’hui.


 

Le film est en replay, disponible jusqu’au 6 mars 2021.

En ligne, en ce moment :

* The Kid de Charlie Chaplin (1921).


 

* Modern Times de Charlie Chaplin (1936).


 



Mercredi 6 janvier 2021

 

À Marseille, pour la septième année consécutive, le MuCEM donne carte blanche au Festival Jean-Rouch : Voir autrement le monde (6-9 janvier 2021).

Cette année : les mondes paysans et les enjeux politiques du monde rural aujourd’hui.
Les films sont tous suivis d’un débat avec les cinéastes.
C’est gratuit dans la salle virtuelle de La Vingt Cinquième Heure. Il faut s’inscrire et réserver.

Ce soir :

* À 21h00 : Quand les tomates rencontrent Wagner de Marianna Economou (2019).


 

À suivre :

* Demain, jeudi 7 janvier 2021 à 21h00 : Le Périmètre de Kamsé de Olivier Zuchuat (2020).


 

* Vendredi 8 janvier 2021 à 21h00 : Une nouvelle ère de Boris Svartzman (2019).


 

* Samedi 9 janvier 2021 à 21h00  : Les vaches n’auront plus de nom de Hubert Charuel (2019).


 


Lobster Films créé en 1985 par Serge Bromberg, accompagne les soirées du couvre-feu.


 

Ce soir, sur France 3 :

* À 21h05 : Charlie Chaplin, le génie de la liberté de François Aymé & Yves Jeuland (2020).


 


Le Musée du Quai Branly, l’Université populaire offre sa programmation 2021, conçue par Olivier Bétourné, constituée de deux cycles : Où va le monde ? et Penseurs d’hier et d’aujourd’hui.
C’est gratuit, il faut s’inscrire.

Ce soir :

* À 18h30 : Comment sortir du colonialisme par Benjamin Stora.


 


La revue Rhythmos est en ligne, avec se dernières parutions, qui donne une place de choix aux pratiques artistiques.

Elle nous offre un vieux standard de 1940, Bewitched, Bothered and Bewildered, créé pour la comédie musicale Pal Joey à Broadway, devenue un film, La Blonde ou la Rousse de George Sidney (1957).
La chanson a été reprise par tout le monde, Doris Day, Ella Fitzgerald, Anita O’Day, Sarah Vaughan, Frank Sinatra, Barbra Streisand et quelques autres.

Rhythmos propose une version du grand pianiste Brad Mehldau.


 

On aimait bien la version des Platters qui faisait les beaux jours des surboums d’adolescents. Mais qui se souvient des Platters ?


 


Siné Mensuel est paru.
C’est le n°103 de janvier 2021.


 

* On consulte le sommaire.

* On l’achète en kiosque.

* On s’abonne.



Mardi 5 janvier 2021

 

Une bonne nouvelle : La justice britannique refuse l’extradition de Julian Assange, vers les États-Unis. Le Mexique lui offre l’asile.

Rappel des péripéties de sa vie, depuis 2010, date de la publication de documents classifiés américains sur WikiLeaks.

Le London African Gospel Choir devant la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh de Londres, où il a été incarcéré en 2019.


 


On n’a pas évoqué la mort de Claude Bolling (1930-2020) le 29 décembre 2020, malgré son importance au cinéma, pendant une cinquantaine d’années.

* Dans le piano de Claude Bolling de Vincent Perrot (2019).


 


On n’a pas évoqué non plus celle de Robert Hossein (1927-2020) le 30 décembre 2020. C’est qu’on l’aimait bien comme acteur, un peu partout, chez Henri Verneuil, Yves Allégret, Alexandre Astruc, Édouard Molinaro, Mauro Bolognini, Nadine Trintignant, Christian-Jaque, Claude Autant-Lara, Julien Duvivier... sans d’ailleurs avoir jamais vu la série des Angélique, ce qui est un tort.
On l’aimait aussi chez Marguerite Duras dans La musica (1967) ou chez Yannick Bellon dans Les Enfants du désordre (1989),
Mais on n’a pas suivi son univers en expansion au Palais des sports ou au Palais des congrès.

Le meilleur souvenir, avec Toi le venin (1958), à cause de la merveilleuse Marina Vlady et de la bande son, c’est :

* Le Vampire de Düsseldorf de Robert Hossein (1965).


 


C’est qu’une grande lassitude finit par gagner les plus endurcis, les plus guillerets et les plus euphoriques, devant la longue litanie de ces morts et de ces corpus terminés, qui finissent par toujours occuper le devant de la scène à la place des projets et des programmes.


 

C’est que depuis que les rythmes sociaux se sont effacés, le temps n’est plus perceptible sous sa forme habituelle. L’ami qui téléphone de Sydney, et, en riant, se présente comme venant du futur, perturbe la raison. Ce qui autrefois aurait été une blague, devient une complication : il a raison, il a 10 heures d’avance sur l’Occident, mais "ça" lui est déjà arrivé, non ?
Comment lutter contre cette confusion des temps qui menace de devenir pathologique ?


 

La forme progressive, que l’anglais utilise plus que le français (avec son gérondif), cette ruse linguistique qui prolonge le présent fugace dans les inconscients, structurés comme des langages, pourrait nous sauver de la folie.

Bonne lecture :

* Julien Gracq, En lisant en écrivant, Paris, José Corti, 1980.


 


Un autre danger réside dans des vagabondages aventureux de l’imaginaire.
Car comment ne pas considérer le covid-19 comme une ironique punition divine ?

On a préféré - depuis pas mal de temps maintenant - le technococon (selon l’expression de Alain Damasio), qui "ne fait pas seulement écran au monde, il nous fait croire à l’équivalence d’un message enregistré avec une voix qui vibre dans un café, d’un corps filmé avec un corps inscrit dans un moment unique et un espace concret".


 

Scotchée aux machines, l’humanité abandonne le réel, et chaque monade qui la constitue perd tout doucement l’usage de ses 5 sens (la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe, le toucher), et quelques autres moins catalogués, comme le sens de l’orientation (avec les gps), ou le feeling de la rencontre (qui donc va repérer l’aura ou le charisme d’un corps à partir d’une photo de FB ?).

Alors vient la distribution des prix :
Après George Floyd qui meurt de ne plus pouvoir respirer, sous le regard des réseaux sociaux du monde entier, vient l’évidence du symptôme, ils sont des milliers à ne plus pouvoir respirer.
On n’a plus besoin de sentir l’odeur de son "ami" ? Eh bien, on supprime l’odorat devenu inutile.
Ce n’est qu’un début ?

Bonne lectures :

* Michel Serres, Les Cinq Sens. Philosophie des corps mêlés, Paris, Grasset, 1985.


 

* Susan Sontag, La Maladie comme métaphore, traduction de Marie-France de Paloméra & Brice Matthieussent, Paris, Christian Bourgois, 1978.

Sur France Culture.


 


CQFD est paru, le numéro 194 du 2 janvier 2021 est en kiosque jusqu’au 4 février 2021.

* Cheveux blancs colères noires


 

* On s’abonne.



Samedi 2 janvier 2021

 

À Florence, au Musée des Offices, on célèbre les 700 ans de la mort de Dante Alighieri (1265-1321), né à Florence mais mort à Ravenne.


 

Sa Commedia (La Divine Comédie), en trois parties (Enfer, Purgatoire, Paradis) de 33 chants chacune, a été éditée en version manuscrite entre 1307 et 1321, et sa première édition imprimée en 1472. C’est Boccace (1313-1375) qui la qualifia de divine, Divina Comedia parut en 1555.


 

Digression : Pupi Avati avait prévu de fêter cet anniversaire avec un film sur Dante vu par Boccace, à travers la biographie qu’il a écrite entre 1357 et 1361 : Tratatello in laude di Dante (Petit traité à la louange de Dante), une idée qu’il a depuis 2001.
Ces temps derniers, le projet se précisait, avec Sergio Castellitto dans le rôle de Boccace.
Au cours du festival Capri-Hollywood 2020, 25e édition et 1ère édition virtuelle (26 décembre 2020-2 janvier 2021), il a confirmé que tout était écrit, avec une production de la RAI, s’est un peu lamenté d’être le seul dans un lourd projet qui devrait concerner toute l’Italie, et surtout a déploré l’incertitude d’une telle réalisation étant donné le contexte.


 

Pour en revenir à La Divine Comédie, on sait qu’elle a souvent été illustrée, par Botticelli, par William Blake, par Gustave Doré, par Salvador Dalí et quelques autres. La plupart du temps, ces illustrations montrent des foules compactes de damnés, comme si un des premiers châtiments était quand même d’être collé à n’importe qui.


 


 


 


 

On connaît aussi la porte de l’Enfer de Auguste Rodin, à Zürich, devant le musée.


 


 

On connaît moins Federico Zuccari (1542-1609), qui fut pourtant un grand maître reconnu, pas seulement en Italie mais dans toute l’Europe, durant son époque. Il avait un faible pour l’Enfer, et pour Lucifer dont il a rempli la Cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence.


 

Mais il illustra aussi les trois parties du poème, donc aussi le Paradis et le Purgatoire.
Ces dessins, conservés au Cabinet des dessins et estampes des Offices, n’ont été exposés au public qu’à deux reprises : dans la grande exposition Dante tenue à Florence au Palazzo Medici-Riccardi en 1865 et à la Casa di Dante dans les Abruzzes en 1993. Et encore partiellement.


 


 

Les Offices mettent en ligne, les 88 dessins de Federico Zuccari, avec les textes, pour une exposition virtuelle : A riveder le stelle.

* L’Enfer.

* Le Purgatoire.

* Le Paradis.


 


Le Monde diplomatique est paru.
C’est le n° 802 de janvier 2021.


 

* Il est en kiosque : En avant vers le monde d’avant !

* On le feuillette.

* On s’abonne.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 2 au 8 janvier 2021.



Vendredi 1er janvier 2021

 



JEUNE CINÉMA VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNÉE 2021.

 


 



 

ÉDITO 2021

 



Entre "le pessimisme" (de l’humeur, de la connaissance) et "l’optimisme" (de la volonté, du combat), et les adeptes de ces fourre-tout qui tous ont peur de la vérité, comme le disait Tristan Bernard, on a renoncé à choisir son camp.

À relire les éditos du site depuis sa naissance, force est de constater, que, avant même qu’apparaissent les collapsologues en 2015, on avait perdu non seulement toute foi, mais tout dessein, et cela depuis longtemps, des années, peut-être au tournant des années 1980. Dans les inconscients, la catastrophe se substituait à la révolution.

Désormais, après cette terrifiante année 2020, plus que jamais, nous tournons en rond dans la nuit (1). Car, si ce qui est arrivé au monde peut trouver de multiples explications et responsabilités bien concrètes, l’irruption de la pandémie demeure philosophiquement énigmatique.

Après Ma’ Joad la mère du syndicaliste, Old Gringo le témoin ironique, Hushpuppy la petite fille étonnée, Ben Cash le vieux hippie, Louise Wimmer la chômeuse sans homme, Ellis et Neck, les deux ados en phase d’initiation, Abla, la grande dame du Sud, Jeune Cinéma, en 2021, donne la parole à Wayne Hays, l’homme qui doute.

Il fut éclaireur, "traceur", pendant la guerre du Vietnam. Vétéran, il est à présent de retour dans son Arkansas natal, détective.
Un jour, un cas non résolu se présente. Il a appris à n’être sûr de rien, à examiner toutes les possibilités, à s’attarder sur le pire, c’est son job.
Cela devient son destin. Son obsession, son tourment, parce que l’histoire va lui repasser les plats trois fois, il va passer sa vie à enquêter, à la recherche d’une introuvable vérité. Quand, à la fin de son chemin, dans son temps cyclique à lui, il voit la vérité bien en face, il ne la reconnaît pas.

Pourquoi suivre, pendant toute une année 2021, un homme qui "n’est rien", un loser comme on disait un temps, qui ressemble à Sisyphe et à Giovanni Drogo (2) ?

C’est que peut-être, pour le monde, voici venu le temps de la métaphysique. Pas, comme l’ont cru certains, un 21e siècle religieux, les religions, comme les révolutions, sont toujours trahies.
Suivre la quête de Wayne Hays, c’est accepter l’absurdité de la condition humaine, c’est reléguer Prométhée sur le mont Caucase, c’est retrouver la nécessaire humilité, dans cette sorte de no man’s land où errent les enfants perdus d’aujourd’hui.

Ce qui n’empêche pas de persévérer dans la lutte, et dans la quête de la justice, cette notion non-naturelle qui fait l’honneur du genre humain.

Jeune Cinéma

1. In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord (1971).

2. Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Dino Buzzati (1940) a pour héros le lieutenant Giovanni Drogo.


 

* True Détective, saison 3 de Nic Pizzolatto (2019).
Wayne Hays : Mahershala Ali ; Roland West : Stephen Dorff.



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.
 



* Présentation de Jeune Cinéma
 

* Les dates-clés Jeune Cinéma
 

* Abonnements à Jeune Cinéma
 

 


 



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