Journal de Louise Wimmer (août 2018) I
1er-15 août 2018
publié le mercredi 15 août 2018


 

AOÛT 2018

(1er-15 août 2018)
 



Mercredi 15 août 2018

 

Bon anniversaire à Nino Ferrer (1934-1998), 84 ans aujourd’hui.

Il ne nous a jamais quittés, lui, sa beauté, et cette sorte de connaissance intime de la marge qui lui a donné ses succès, son humour des années 60 et ses visions des années 70.


 

Une vie, c’est jamais pour rien.
Surtout pas la sienne.


 


À Bruxelles, à la Cinematek, c’est tous les jours (ou presque) Voyages, voyages, jusqu’à la fin du mois.

Ce soir :

* À 21h00 : Calme blanc (Dead Calm) de Phillip Noyce (1989).


 

Cinematek, 9 rue Baron-Horta, 1000 Bruxelles.


À New York, à Metrograph, on se fait un trip français (de chez français) avec Truffaut X 7 (15-24 août 2018).

Aujourd’hui :

* À 17h45 : The Wild Child (L’Enfant sauvage) de François Truffaut (1969).


 

* À 19h30 : Small Change (L’Argent de poche) de François Truffaut (1976).


 

Metrograph, no.7 Ludlow Street, New York NY 10002.


Les sorties sur les grands écrans

* The Intruder de Roger Corman (1962).

* Under The Tree (Undir trénu) de Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (2017).

* Alive In France de Abel Ferrara (2017).

* Il se passe quelque chose de Anne Alix (2018).

* Une Valse dans les allées (In den Gängen) de Thomas Stuber (2018).

* Ultra Rêve de Bertrand Mandico, Yann Gonzalez, Caroline Poggi (2018).

Les ressorties en versions restaurées

* Bad Lieutenant de Abel Ferrara (1992).

* Le Profond Désir des dieux (Kamigami no fukaki yokubō) de Shohei Imamura (1968).

* Do the Right Thing de Spike Lee (1989).



Mardi 14 août 2018

 

C’est un long week end de 15 août, au milieu d’un été redevenu presque normal en zone tempérée, chaud mais pas trop, avec des nuages dans le ciel bleu pour faire joli, parfois de la pluie, quelques orages de fin de saison.


 

À Paris, les kiosquiers et les bistrots sont fermés, et les terrasses restées ouvertes sont clairsemées. Sur le bitume qui a remplacé les pavés, on entend les roulettes des valises des vacanciers qui partent ou qui rentrent.

C’est un été presque habituel, les corps ont déjà oublié les deux longues vagues caniculaires, et, après tout, les succulentes, qui ont remplacé le lierre des balcons, ont bien tenu le coup.


 

Et pourtant, chaque matin, on se réveille comme dans un crépuscule.
C’est que désormais, le décor est planté, celui d’une fin de monde.

Sont devenus des marronniers journalistiques, qui contrairement au scoop, sont répétitifs donc ennuyeux. On connaît, on peut zapper.

* L’assèchement des cours d’eau (le Colorado, le Rio grande, le Danube).


 

* Les continents de plastiques dérivant sur les océans.


 


 

* La fonte de toutes les glaces d’étés en étés, celui de 2018 le plus chaud depuis celui de 2003.


 


 

* Les capitales du monde où l’eau vient à manquer, et la pollution ici et la pollution là et l’étuve à venir.


 

* Les centrales nucléaires fragilisées,


 

* Les économies dérégulées et les menaces de guerre avec rodomontades de guignols promus et légitimes, qui font semblant de contrôler les lobbys, ou "assument" d’en être tributaires (ça dépend des tempéraments).


 

Les effondrements des littoraux comme métaphores des futurs effondrements urbains, qui ne sauraient tarder.


 

Et puis apparaissent régulièrement les pauvres humains qui sont déjà atteints : les sinistrés des inondations (qui ont tout perdu) et ceux des incendies (qui ont tout perdu) affublés de cellules psychologiques mises en place sur les lieux des traumas comme des rustines. Et les migrants - rescapés et survivants - qui errent sur les mers en quête d’un port qui les accueillerait.


 


 

Et tous les cancéreux, tout autour de la Terre, qui meurent vite ou qui prennent leur temps.


 

Dernière nouvelle du front dans les médias grand public : il n’y a pas que les tortues de mer qui en meurent, les humains ingèrent tous du plastique et personne ne sait ce que ça donnera comme maladie (mais on s’en doute). On le savait depuis des années chez les spécialistes lanceurs d’alertes.


 

Il paraîtrait qu’on sait comment le retransformer en pétrole, le plastique, mais personne n’a eu l’idée de le faire. Ça doit pas être rentable.

Les sites écolos et leurs newsletters se multiplient, et un groupe Facebook "Collapsologie heureuse" a même atteint, en quelques jours, le chiffre impressionnant de 2500 membres likeurs. Des voix, pas des pouvoirs.

Les JT des télés et les "alertes" des ordi côtoient les pubs pour des grosses voitures et des crédits très intéressants sur 20 ans, provoquant, dans nos esprits, le fameux double bind de Bateson qui rend fous les enfants, et schizophrènes les grandes personnes. Demain, tous ânes de Buridan.


 

Tout le monde sait, croit savoir ou est "supposé savoir". L’urgence est manifeste, mais, depuis des décennies, tout le monde se fond dans un "mouvement uniformément retardé" d’attentisme. Le déclin est perceptible, de ce capitalisme autophage en fin de vie. Mais nous n’avons aucun modèle, celui de la civilisation Maya n’est qu’une esquisse, on dit qu’ils auraient manqué d’eau, mais il a dû y avoir aussi d’autres raisons.


 

Alors personne ne parvient à imaginer la forme et les étapes du naufrage. À plus forte raison à les contrer. Alors, nos matins ressemblent à des crépuscules.
Et on se réfugie dans le spectacle, as usual. Les so called "apocalypses" se placent dans des "futurs proches" ou dans des "futurs lointains". Mais on se souvient que Blade Runner, ça se passe en 2019, l’année prochaine, et Soleil vert en 2022.


 

Les vidéos alarmistes et/ou lyriques prolifèrent sur le Net.
En voici une parmi d’autres, qui célèbre l’eau (d’où nous venons et qui nous constitue), une vidéo qu’on demandera peut-être à voir, quand le temps sera venu, dans la salle d’euthanasie comme Sol Roth, le vieux monsieur de Soylent Green.

* The River. A Deep Ecology Visual.
D’après Endgame de Derrick Jensen, musiques de Eluvium et de Laraaji.

The River - A Deep Ecology Visual Poem from Last Leaves on Vimeo.


 



Lundi 13 août 2018

 

À Londres, à la Tate Modern : Magic Realism:Art in Weimar Germany 1919-1933 (30 juillet-14 juillet 2018). Entrée libre.


 

Au siècle précédent, ce 20e siècle qui s’éloigne de plus en plus vite, entre les deux grandes guerres, sous la République de Weimar, s’est épanoui un art du temps moins angoissé que celui de l’expressionnisme qui l’avait précédé, mais tout aussi inquiet : le réalisme magique selon l’expression de Franz Roh (1890-1965), un réalisme aux multiples facettes, nouvelle objectivité, surréalisme, vérisme...


 

La Tate Modern retourne aux origines de la notion, et explore l’oxymore à travers une sélection d’œuvres rarement exposées, de Max Beckmann, Albert Birkle, Otto Dix, George Grosz, Jeanne Mammen, Rudolf Schlichter.

Bonne lecture :

* Franz Roh, Nach Expressionismus : Magischer Realismus, Leipzig, Klinkhardt & Biermann, 1925. Postexpressionnisme - Réalisme magique - Problèmes de la peinture européenne la plus récente, traduction, introduction et notes de Jean Reubrez, Dijon, Presses du Réel, 2013.


 

Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG.


Sur Arrêt sur image, c’est le 4e épisode de la série "Nos effondrements" : le transhumanisme.


 


 

L’amélioration de la "condition" humaine telle qu’on la connaît aujourd’hui, c’est évidemment souhaitable. Ce sont les voies pour y parvenir qui sont discutables.
Alors qu’il y a urgence et que les prochaines décennies sont celles de tous les dangers, pourquoi donner la priorité aux progrès techniques appliqués sur les corps individuels alors qu’il y a tant à faire au niveau social (et politique) ?
Mais quand, au 14e siècle, le tiers de la population mondiale a disparu dévoré par la peste noire, n’était-il pas nécessaire de disséquer les cadavres et de donner naissance à la médecine d’aujourd’hui ?
Quoiqu’il en soit, le processus est en marche et nous échappe sans doute déjà.

Daniel Schneidermann reçoit Jacques Testard, Daniela Cerqui Ducret et Marc Roux.


 

Aparté : On aurait aimé qu’il soit plus question de la circulation, déjà "naturelle (mentale et physique) - comme une contagion - entre vivant et artificiel, entre machines et humains. Les robots, les cyborgs, les prothèses, ça existe déjà. Les androïdes sans doute aussi, qui nous cernent peut-être, qu’ils rêvent, ou non, de moutons électriques.
Et moi et moi et moi, esclave de mon clavier au point de rêver de copiés-collés la nuit et, le jour, de faire, au bout des doigts, des lapsus machiniques loin d’être de simples coquilles.


 

Les chapitres précédents :

* L’effondrement, un processus déjà en marche.

* Les films d’apocalypse.

* Démocraties à bout de souffle.

Pour s’abonner.

Cf. aussi :

* Charles Perragin & Guillaum Renouard, "À quoi sert le mythe du transhumanisme ?", Le Monde diplomatique, août 2018.


 



Samedi 11 août 2018

 

Des nouvelles de Occupy, venues d’on ne sait plus où.


 


À Saint-Cirq-Lapopie, à la Maison André-Breton, le Festival surrealista nomada s’obstine à vouloir créer des passerelles entre les continents et les peuples, et à tenter de réunir la terre et les rêves.


 

Breton était Citoyen du monde et avait conçu le point sublime.
On ne change pas une idée juste, même si elle n’a pas (encore) gagné.

Cette année, El Archibrazo, imprimerie et maison d’édition fondée en 1968 par le peintre Juan Andralis (1927-1995), fidèle de Breton et représentant du surréalisme en Argentine, propose : Le Rêve de la Mona Lisa, une œuvre collective, éphémère et transversale.


 

Ce soir :

* À partir de 19h00 : Visite surréaliste et latino-américaine de la Maison André-Breton.

* À 21h00 : Une grande performance magique avec projection vidéo sur la façade de la maison, danse, poésie et musique d’Amérique du Sud.


 

Maison André-Breton, place du Carol, 46330 Saint-Cirq-Lapopie.


À Los Angeles, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) célèbre son ami intime : Rauschenberg : In and About L.A. (11 août-10 février 2019).


 

Robert Rauschenberg (1925-2008) est né au Texas, et a vécu à New York.
Mais, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, il a entretenu des liens professionnels, techniques et artistiques avec Los Angeles, la ville, et avec le LACMA, le musée, qui ont profondément marqué son œuvre.


 

Los Angeles County Museum of Art, 5905 Wilshire blvd, Los Angeles, CA 90036.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 11 au 17 août 2018.



Vendredi 10 août 2018

 

À Bruxelles, à la Cinematek, dans le cadre du cycle Voyages voyages (26 juin-31 août 2018), un cinéaste atypique : Godfrey Reggio, et son œuvre majeure, hypnotique, La Trilogie des Qatsi, avec la musique de son ami Phil Glass.

Ce soir, le 1er volet (les titres appartiennent à la langue des Indiens Hopis, cf. les nuances de la traduction) :

* A 21h00 : Koyaanisqatsi (La Prophétie) de Godfrey Reggio (1982).


 

Le second volet est programmé le mardi 28 août 2018 :

* À 21h00 : Powaqqatsi (La Transformation) de Godfrey Reggio (1988).


 

Pour l’instant, on ne voit pas programmé le troisième volet, Naqoyqatsi (La Guerre, 2002).


 

Cinematek, 9 rue Baron-Horta, 1000 Bruxelles.


À Sarajevo, commence le Sarajevo Film Festival, 24e édition (10-17 août 2018).
Il a été créé en 1995, pendant le siège de la ville.


 

Soirée d’ouverture :

* À 21h00 : Cold War (Zimna Wojna) de Pawel Pawlikowski (2018).
Présenté par Alban Ukaj.


 

Cette année, hommage à Nuri Bilge Ceylan qui recevra le Honorary Heart of Sarajevo Award.
Une exposition de ses photographies a lieu à la Art Galerry of Bosnia and Herzegovina. Vernissage, demain, samedi 11 août 2018, à midi.


 

Faites votre programme.

Sarajevo Film Festival, Zelenih beretki 12, 71000 Sarajevo.


À New York Manhattan, au Metrograph : Hommmage à Makoto Shinkai (10-15 août 2018).
Né en 1973, il est considéré comme le successeur naturel du grand maître de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki, né en 1941.

Aujourd’hui :

* À 16h45 : Your Name de Makoto Shinkai (2016).


 

Faites votre programme.

Les amateurs auront peut-être été voir avant :

* À 14h45 : The 317th Platoon (La 317e Section) de Pierre Schoendoerffer (1965).

Metrograph, 7 Ludlow St, New York, NY 10002.


À New York Manhattan toujours, commence un des festivals de fims indépendants américains (qui se multiplient) Chain NYC Film Festival, 6e édition (10-19 août 2018).


 

Aujourd’hui, ça commence avec un film d’horreur et un film de science-fiction.

* À 17h30 : Something de Stephen Portland (2018).


 

* À 19h30 : Portal Man de Charles Davis (2017).


 

Chain Theatre, 312 w. 36th street, New York, New York 10018.


À New York Brooklyn, à la BAM Cinematek : Women at Work : Radical Creativity (10-16 août 2018).

Ce soir, à 19h00, deux films :

* Losing Ground de Kathleen Collins (1982).

* Four Women de Julie Dash (1975).


 

Demain, samedi 11 août 2018, on célèbre Angela.

* À 19h00 : Free Angela and All Political Prisoners de Shola Lynch (2012).


 

Faites votre programme.

BAMCinematek, 30 Lafayette Ave, Brooklyn, NY 11217.



Jeudi 9 août 2018

 

À Detroit, le Detroit Institute of Arts (DIA) a acquis 24 gravures du photographe Matthew Brandt : Bridges Over Flint (2016). On peut les voir actuellement dans le cadre de ses nouvelles acquisitions, Out of the Crate : New Gifts & Purchases (14 juillet-23 septembre 2018).


 

Merci à Artnet.

Matthew Brandt s’inspire des techniques chimiques du 19e siècle et utilise les éléments physiques de ce qu’il photographie.
Par exemple, dans sa série "Lake and Reservoirs" (2014), il utilise l’eau recueillie dans les lacs et les réservoirs pour faire tremper ses épreuves.


 

Ou bien quand il photographie des personnages, il utilise leurs sécrétions pour sa chimie photographique. Les œuvres ainsi produites "révèlent" une vérité souterraine occultée, et "signifient" ce lien secret entre technique et art, entre matière et idée, autant dire entre machine et politique.

Dans Bridges Over Flint, il trempe ses négatifs dans l’eau de Flint, et révèle ainsi le danger de cette même eau qui contamine les résidents : les tuyaux de plomb de Flint ne seront totalement remplacés qu’en 2020.


 

Flint ?
On se souvient de Roger and Me de Michael Moore (1989), son premier documentaire, qui parlait de sa ville natale, Flint, Mich., où on avait supprimé 30 000 emplois.


 

Le déclin de Flint nous avait impressionnés, dans une vision anticapitaliste, tout habitués que nous étions à la succession des "crises", comme moteur d’un système infernal qui s’emballait.
C’était il y a près de 30 ans, bien avant la crise de 2008.
Depuis, on a pu assister à la suite des dégâts qui s’accéléraient, notamment dans la région, à Detroit par exemple, à travers de nombreux films. On pense à trois documentaires presque immédiats de 2010 Detroit ville sauvage de Florent Tillon, Requiem for Detroit de Julien Temple ou Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron. Et aussi, plus tard, à deux fictions : Only Lovers Left Alive de Jim Jarmush (2013) et Lost River de Ryan Gosling (2014).


 


 

Aujourd’hui, ce qui semblait un épisode "de crise" sort de son contexte de "late capitalism" et apparaît sous un nouveau jour, un des innombrables signes avant-coureurs d’un inévitable effondrement de la civilisation productiviste.


 

La démarche de Mathew Brandt transfigure son époque.

DIA, 5200 Woodward Avenue, Detroit, Mich.


À New York, au MoMA : Martin Scorsese Presents Republic Rediscovered : New Restorations from Paramount Pictures, Part 2 (9-23 août 2018).

Aujourd’hui :

* À 19h00 : Wake of the Red Witch de Edward Ludwig (1948).


 

Faites votre programme.

The Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, New York, NY 10019.


À Paris, chez les Grands Voisins, : Les jolies colonies de vacances (8 août-1er septembre 2018).

Au programme : batailles d’eau, tournois sportifs, concerts, ciné plein air, karaoké etc.


 

Faites votre programme.

Les Grands Voisins, ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.



Mercredi 8 août 2018

 

Dans l’histoire, il y a eu d’autres canicules autrement plus violentes que les deux dernières de 2018, nous raconte Hérodote.
Et pas seulement celles de nos mémoires à nous (1976, 2003...).
Mais ce n’est pas une consolation.

La douleur, c’est la tendance (elles seront de plus en plus nombreuses et de pire en pire). La panique - parfois, quand on s’autorise des éclairs de lucidité - c’est demain et c’est partout.
Les quatre éléments deviennent nos ennemis, parce que l’humanité ne les a pas traités en biens communs, comme le préconisait le Prix Nobel d’économie Elinor Ostrom (1933-2012), en 1990.

* L’eau.


 

* Le feu.


 

* L’air.


 

* La terre.


 


Aujourd’hui, la canicule fait relâche, nos chats ne s’étalent plus sur les carrelages supposés frais, et reprennent du poil de la bête, alors on peut fêter dans de meilleures conditions leur Journée mondiale, inventée en 2002 par l’IFAW, avec quelques uns de nos chats favoris.

* Les chats de Andy Warhol.


 


 


 

* Les chats du British Museum.


 


 


 

* Les chats d’Alice.


 


 


 

Bonne lecture :

* Catherine Dufour, "De Baudelaire à You Tube, le sourire du chat", Monde Diplomatique, juillet 2018.

Dans la foulée un petit coucou à Alice.


 

Attention de ne pas confondre ce jour œcuménique avec le vendredi 17 août 2018, jour de la Saint Hyacinthe, où nous fêterons la Journée internationale du chat noir, avec les chats noirs de Edgar Poe. Notez la date dès maintenant, on ne le répétera pas.


 


 


 

* Le Chat noir (The Black Cat) de Edgar G. Ulmer (1934). Avec Bela Lugosi et Boris Karloff.

* Le Chat noir (The Black Cat) de Albert S. Rogell (1941).

* Le Chat noir (Gatto nero) de Lucio Fulci (1981).

* The Black Cat de Roger Corman (1962).
In L’Empire de la terreur (Tales of Terror).

Et notre préféré :

* The Black Cat (Kuroneko) de Kaneto Shindō (1968).


 


Les sorties sur les grands écrans

* Under The Silver Lake de David Robert Mitchell (2018).

* Le Poirier sauvage (Ahlat Ağacı) de Nuri Bilge Ceylan (2018).

* Mary Shelley de Haifaa Al Mansour (2018).

* Détective Dee : La légende des rois Célestes (Dí Rénjié : zhī Sìdàtiānwáng) de Tsui Hark (2018).

Les ressorties en versions restaurées

* Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant) de Ernst Lubitsch (1931).

* A Scene at the Sea de Takeshi Kitano (1991).

* Une belle journée d’été (aka A Brighter Summer Day) (Gǔ lǐng jiē shào nián shā rén shì jiàn) de Edward Yang (1991).

* Fraise et Chocolat (Fresa y chocolate) de Tomás Gutiérrez Alea & Juan Carlos Tabío (1993).



Lundi 6 août 2018

 

On se souvient, obsessionnellement, de Hiroshima, et, jeudi 9 août 2018, de Nagasaki.
Ces jours-là, le 6 et le 9 août 1945, il y a 73 ans, l’humanité a pris un tournant irréversible, dans toutes les niches de sa conscience comme dans ses perspectives.
Ici et maintenant, toujours dans le tournant, essayant de le négocier, plus que jamais.

* Pluie noire de Shohei Imamura (1989).


 

Cf. La filmographie jamais close.


Marie Humbert (1954-2018) est morte, hier, le 5 août 2018.

Haut fait d’arme ?
Avoir réuni l’amour et la liberté, en respectant celle de son fils qui voulait mourir, et avoir, ainsi, réanimé, un instant, une société bloquée.
Avec une loi ni faite ni à faire, votée en 2005, il y a 13 ans.
En attendant, si on ne veut pas mourir de faim abandonné comme elle le propose, comme autrefois pour les avortements, qui en a les moyens va en Suisse.
On se souviendra longtemps de Vincent Humbert (3 février 1981-26 septembre 2003).

Bonnes lectures :

* Frédéric Veille, Je vous demande le droit de mourir, Éditions Michel Lafon, 2003.


 

* Marie Humbert, Pour tous les Vincent du monde. Une histoire d’amour, Éditions Michel Lafon, 2007.


 

Un film :

* Marie Humbert, le secret d’une mère de Yves Angelo (2007).
Scénario et dialogues de Isabel Sebastian, d’après le livre de Frédéric Veille, Je vous demande le droit de mourir, Éditions Michel Lafon, 2003.
Avec Florence Pernel, Édouard Collin et Georges Claisse.


 

Cf. La filmographie.


Bon anniversaire à Andy Warhol (1928-1987), seulement 90 ans aujourd’hui.

En attendant la grande rétrospective du Whitney à New York, Andy Warhol From A to B and Back Again (12 novembre 2018-31 mars 2019), qui, ensuite, voyagera vers le San Francisco Museum of Modern Art et The Art Institute of Chicago, on va faire un tour vers son soft side.


 

* On se penche sur ses origines avec un documentaire bidonnant : Absolut Warhola de Stanislaw Mucha (2001).


 

* On découvre les débuts charmants de sa jeunesse, avant la Factory.


 

* On retrouve ses œuvres numériques perdues (Carnegie Museum of Art).


 

* On dort un peu avec lui et John Giorno, ou toute une nuit : Sleep de Andy Warhol (1964).


 



Samedi 4 août 2018

 

À Brooklyn, il y a 20 ans, en 1998, le Brooklyn Museum a ouvert une cinémathèque pour diffuser le cinéma indépendant incompatible avec les multiplex du quartier.

La BAMCinematek a tout d’une grande, avec, à son actif, des rétrospectives de Chris Marker, Michelangelo Antonioni, Shohei Imamura, Manoel de Oliveira, Luchino Visconti, Vincente Minnelli, Chantal Akerman, Derek Jarman, Michael Mann, Arnaud Desplechin, Nicolas Winding Refn, Hong Sang-soo, etc., la découverte des cinémas nouveaux, celui de Pedro Costa ou de Apichatpong Weerasethakul, et des invitations de stars internationales prestigieuses.

Depuis hier, elle revisite le dramaturge et cinéaste Bill Gunn (3-9 août 2018).

Bill Gunn (1934-1989) est surtout connu pour son film d’horreur Ganja & Hess (1973), qui a fait hier l’ouverture de l’hommage (prochaine projection demain dimanche 5 août 2018, à 14h00).
Le film présente un héros vampire noir, sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 1973 et dont Spike Lee a réalisé un remake en 2014 : Da Sweet Blood of Jesus.


 

Aujourd’hui, c’est la première projection de la version complète et restaurée d’une œuvre majeure et ignorée à la fois, que Gunn appelait un "méta-feuilleton", le portrait d’un groupe d’Afro-Américains de la classe moyenne au début des années 1980 à Manhattan.

* À 14h00 : Personal Problems de Bill Gunn (1980).


 

On complètera mardi prochain, le 7 août 2018 avec :

* À 19h00 : Personal Problems, 1ère version courte (39 mn, 1979). Suivi d’un épisode de la série The Outer of Limits (1963-1965) : Nigtmare de John Erman (1963), avec Bill Gunn et, notamment, Martin Sheen.


 

Brooklyn Museum, 200 Eastern Parkway, Brooklyn, New York 11238-6052.


Sur Arrêt sur image, la série de l’été, "Nos effondrements", continue avec le 3e épisode (sur 5)

Après "L’effondrement, un processus déjà en marche" (jeudi 20 juillet 2018), et "Les films d’apocalypse" (vendredi 27 juillet 2018), hier a été mis en ligne : "Démocraties à bout de souffle" (vendredi 3 août 2018).

Daniel Schneidermann et Juliette reçoivent Isabelle Attard, Loïc Blondiaux et Sandra Laugier.

Après examen des régimes actuels issus de suffrages universels, il ressort qu’il ne faut pas confondre république et démocratie.


 


 

La vraie démocratie n’a sans doute jamais existé (à part peut-être celle, éphémère, de la Commune de Paris), rappelons que la grecque antique excluait les femmes et les esclaves.
Peut-être n’est-elle pas possible à un niveau global.
Mais indubitablement, de nombreuses initiatives locales sont en train de voir le jour, qui sont prometteuses. La "démocratie du faire" (et non plus celle des discours) ne sauvera pas la planète, mais elle donne à Billancourt (et quelques autres) des raisons de ne pas (trop vite) désespérer.


 

Pour écouter la série "Effondrements", il faut s’abonner, mais ça vaut le coup.


À propos, on transmet le cadeau d’un ami de Facebook, Jukyan Bakimono.

* Llapse de Julien Vanhoenacker (2014).

LLAPSE - short film from Julien Vanhoenacker on Vimeo.


 


Salut les câblés !
La semaine télé de Jeune Cinéma du 4 au 10 août 2018.



Vendredi 3 août 2018

 

À Prizren, Kosovo, commence le festival international de documentaires et de courts métrages, DokuFest, 17e édition (3-11 août 2018).


 

Créé en 2002, il est resté amateur jusqu’en 2008. Désormais, il est organisé par une équipe stable contractuelle, avec 7 salles de projection, une compétition avec jury, une exposition photographique Dokuphoto, des ateliers, des master class, etc. tout ce qu’il faut.
Avec du succès (18 000 visteurs en 2014) et des projets annuels organisés autour d’un thème. Après Punk Protest, Les frontières, Changement, Migration, Corruption, Avenir, cette année, le thème c’est Reflection, référence à la chanson du Velvet Underground I’ll Be Your Mirror.


 

Ce soir, cérémonie d’ouverture :

* À 20h00 : The Raft de Marcus Lindeen (2018).


 

Faites votre programme.

Festival international du documentaire et du court-métrage - Dokufest , Mimar Sinan no 12, Prizren 20000.


À New York, où il fait bon aujourd’hui (seulement 27°) mais où les températures varient d’un jour à l’autre avec de grands écarts, comme à Paris et comme partout ces dernières années, au Metrograph, on passe 3 jours au frais du bon vieux temps avec Yoshishige Yoshida (3-5 août 2018).

Aujourd’hui :

* À 13h00 : Eros + Massacre de Yoshishige Yoshida (1969).

Eros Plus Massacre (1969) [Trailer] from Art Theatre Guild on Vimeo.


 

Faites votre programme.

Metrograph, 7 Ludlow St, New York, NY 10002.


À New York toujours, au MoMA, dans le cadre de A View from the Vaults : Recent Film Acquisitions qui se termine, on retourne aussi au bon vieux temps avec le film mythique d’un cinéaste qui, à l’intérieur de la Nouvelle Vague tchèque, n’a pas rencontré une reconnaissance pourtant méritée, Ivan Passer, né en 1933.

* À 19h30 : Intimni osvetleni (Intimate Lighting) de Ivan Passer (1965).


 

Cf. aussi l’article de Jeune Cinéma.

The Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, New York, NY 10019.



Jeudi 2 août 2018

 

En 1999, le CNC a confié aux DRAC, en partenariat avec les Régions, la mise en place des Pôles régionaux d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel.
Ils sont implantés aujourd’hui dans 9 régions, et poursuivent des actions de sensibilisation et d’éducation artistique au cinéma et à l’audiovisuel, autour de trois axes principaux : l’animation du réseau régional, les ressources et la formation.

En Auvergne, le Pôle publie Focales en liaison avec le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.

Dans le cadre de Passeurs d’images, des projections gratuites en plein air, pendant tout le mois d’août et dans toute la région (2-29 août 2018).

Ce soir :

* À 21h30, à Thiers (Maison de la Jeunesse) : L’Ascension de Ludovic Bernard (2017).


 

* À 21h30, à Saint-Pourçain-sur-Sioule (Île de la Rond) : Zootopie de Byron Howard, Rich Moore, Jared Bush (2016).


 

Faites votre programme.

En Auvergne toujours, il faut noter aussi Culture en prison,


 

Merci à Bruno des Baumettes.

Le Pôle Auvergne propose des projections de courts métrages au sein d’établissements pénitentiaires d’Auvergne, à la Maison d’arrêt d’Aurillac, à la Maison d’arrêt du Puy-en-Velay, et au Centre pénitentiaire de Riom.


 


 


 

Contact Éric Wojcik.

On en profite pour rappeler que le numéro 100 de Dehors Dedans de juin 2018 est paru.


 

On peut s’abonner, l’acheter au numéro, en tout cas, au moins, on le feuillette.

On consulte le blog de Mediapart.


 



Mercredi 1er août 2018

 

C’est aujourd’hui le Jour (moyen) du Dépassement ( Earth Overshoot Day ), calculé par Global Footprint Network, depuis 1986.


 

L’année dernière, c’était le 3 août 2017. En 1970, c’était le 29 décembre 1970.


 

Les Terriens ont utilisé les arbres, l’eau, les sols, les poissons auxquels ils avaient droit pour l’année 2018. Et ils ont émis la quantité de carbone que les océans et les forêts pouvaient absorber en un an.
À partir de ce soir, ils vivent à crédit le reste de cette année.
Pour continuer ce rythme, il faudrait aux Terriens 1, 7 planète Terre.


 

Enfin, les Terriens...
Sur les 7 milliards d’individus qui ne consomment presque rien, ils sont, disons, 1 milliard tout au plus qui dévastent la planète. Il ne s’agit pas (seulement) de la démographie générale croissante, il faut regarder en face les inégalités.
Les gouvernements, qui, pour les peuples à la comprenette forcément limitée, simplifient leur discours en proclamant qu’il faut gérer les pays comme les ménages et faire des économies, seraient bien inspirés d’appliquer leurs idées aux bons secteurs.


 

Pour les Français, le dépassement, c’était le 5 mai 2018.
Pour les Luxembourgeois, c’était le 9 février 2018.
Pour les Vietnamiens, ce ne sera que le 21 décembre 2018.


 

Il paraît, selon certains, que le pire n’est pas sûr et, qu’à défaut d’être réversible, le processus pourrait être ralenti.
On fait connaissance avec la Doomsday Clock, inventée, en 1947, dans la perspective de la guerre nucléaire.


 

Et on passe un peu de temps à lire les bons ouvrages, pour se renseigner plus sérieusement que par le Net.


 


À Locarno, commence le Festival international du film, 71e édition (1er-11 août 2018).


 

Hier soir, mardi 31 juillet 2018, sur la Piazza Grande, on a fêté les 40 ans de Grease de Randal Kleiser (1978), avec un John Travolta première période, 22 ans, tout mignon, qui aura eu droit à une seconde chance.


 

Aparté : On peut voir en replay sur Arte, pendant quelques jours, le film de Clélia Cohen & Antoine Coursat, John Travolta, le miraculé d’Hollywood (2016).


 

Cette 71e édition de Locarno est dédiée à Leo McCarey (1898-1969).

Ce soir, sur la piazza Grande, vraie ouverture, à 21h30.

* Liberty de Leo McCarey (1929).
Avec Laurel et Hardy.
Accompagnement par Zeno Gabaglio & Brian Quinn.


 

* Les Beaux Esprits de Vianney Lebasque (2018).


 

Faites votre programme.

Locarno Festival, Via F. Rusca 1, CH-6600 Locarno.


À Bruxelles, à la Cinematek : Hommage à Massimo Girotti (1er-29 août 2018).

Ce soir :

* À 19h00 : La Couronne de fer (La Corona di ferro) de Alessandro Blasetti (1940).


 

Faites votre programme.

Cinematek, 9 rue Baron-Horta, 1000 Bruxelles.


À Paris, la fête chez les Grands Voisins, avec un festival engagé en entrée libre : Syrien n’est fait, 3e édition (1er-5 août 2018).

Cette année, le thème c’est Corps et liberté. Avec expositions multidisciplinaires (dessin, sculpture, photo, peinture), art visuel, réalité virtuelle, vidéo, cinéma, poésie, danse, concerts, conférences-débats, gastronomie.


 

Ce soir :

* À 18h00 : Opening, Live set, discours d’inauguration et vernissage des expositions en présence des artistes, à la Lingerie.
Avec les djs Colonel Abu Diab (électro bass orientale) et Amjad (downtempo, deep groove).

* À 19h00 : La Syrie. Et demain ?, à la Pouponnière
Conférence organisée par l’iReMMO (Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient).
Avec Bassma Kodmani, Ziad Majed et Hélène Sallon.

* À 22h00 : Les Mûres de Damas de Lina Murad.
Dans la cour Oratoire.

Faites votre programme.

Les Grands Voisins, 74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* The Bacchus Lady de E J-Yong (2016).

* Les Versets de l’oubli (Los Versos del Olvido) de Alireza Khatami (2017).

* My Lady de Richard Eyre (2017).

* Arythmie de Boris Khlebnikov (2017).

Les ressorties en versions restaurées

* Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson (1945).

* Et une cure du Robert Enrico (1931-2001).
Cinq films des années 60, avec ses histoires d’hommes à bagarres et à amitiés, ses femmes douces, ses histoires de mélancolie.

* La Belle Vie (1962) ; Les Grandes Gueules (1965) ; Les Aventuriers (1967) ; Tante Zita (1967) ; Ho ! (1968)

* Et/ou une cure de Yasujirô Ozu (1903-1963).
Dix films d’une large décennie 50, avec son sentiment, banal et intime à la fois, du temps qui passe.


 

* Printemps tardif (Banshun, 1949) ; Été précoce (Bakushu, 1951) ; Le Goût du riz au thé vert (Ochazuke no aji, 1952) ; Voyage à Tokyo (ōkyō Monogatari, 1953) ; Printemps précoce (Soshun, 1956) ; Crépuscule à Tokyo (Tokyo boshoku, 1957) ; Fleurs d’équinoxe (Higanbana, 1958) ; Bonjour (Ohayo, 1959) ; Fin d’automne (Akibiyori, 1960) ; Le Goût du saké (Sanma no aji, 1962).



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.

 


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