Journal de Louise Wimmer (mai 2018) I
1er-15 mai 2018
publié le mardi 15 mai 2018


 

MAI 2018

(1er-15 mai 2018)
 



Mardi 15 mai 2018

 

À Gaza, carnage : 55 Palestiniens morts, bilan de ce matin.
Bilan de lundi 14 mai 2018 à 19h00 : 2 200 blessés, dont 900 par balles.

Amnesty International parle "violation des normes internationales, et, dans certains cas, d’homicides délibérés, qui constituent des crimes de guerre."

Pour en savoir plus sur la Nakba (l’expulsion des Palestiniens en 1948, trou noir dans le récit national israélien), cf. Le Monde Diplomatique de mai 2018.

Comme le Monde Diplo, on se réfugie, évasion morale éphémère, chez un artiste, Mohammed Al Hawajri, sa Red Carpet et ses Cactus Borders.


 


 


Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

Ce matin, beau temps sur la Croisette. Il ne faut jamais se fier à la météo du Sud, même celle de FR3 Côte d’azur, Cannes et ses environs, ça a toujours été un micro-climat difficile à identifier, irraisonnable, et cela, même avant le réchauffement climatique avéré.

Aujourd’hui, à Cannes, le choix de Jeune Cinéma (enfin pour qui ne sera pas à Paris, immobile à 10h00 devant l’Assemblée Nationale, pour exiger que l’inceste soit considéré comme un crime, en marche des Invalides au ministère de la Santé à 13h00 pour avoir des hôpitaux en état de marche, ou, immobile, à 18h00, devant l’Ambassade d’Israël).

Sélection officielle

* En guerre de Stéphane Brizé (2018), en compétition.

Ou bien, demain, mercredi 16 mai 2018, à Visions sociales, à 19h45, en entrée libre, en présence de Stéphane Brizé, qui fut le parrain de l’édition 2017, et avait promis de revenir.


 

* Under the Silver Lake de David Robert Mitchell (2018), en compétition.


 

* Euforia de Valeria Golino (2018), Un certain regard.


 

Quinzaine des réalisateurs

* Amin de Philippe Faucon (2018).


 

ACID

* Reprise de Hervé Leroux (1996).
Présentation par présentée par Julie Bertuccelli et Régis Sauder.


 



Lundi 14 mai 2018

 

Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

Cette 71e édition est dédiée à Pierre Rissient (1936-2018).

Cannes classic avait programmé, salle Buñuel, son film mythique, Cinq et la peau (1982), Lee Chang-dong et BI Gan étaient là pour le féliciter, tout était prévu pour que Pierre Rissient soit à la fête.

Mais on ne sait jamais ni le jour ni l’heure, et il nous a quittés sans vraiment crier gare, le 6 mai 2018, juste avant l’ouverture.

* À 14h30 : Cinq et la peau de Pierre Rissient (1982).
En présence de Bertrand Tavernier.


 

Le film est maintenant en DVD chez Carlotta, et sortira en salle le mercredi 30 mai 2018.


Il pleut à Cannes, et c’est pas le tout d’entrer dans le palais, il faut aussi pouvoir en sortir, de Bazin inside à Debussy outside, par exemple. Les parapluies vendus à la sauvette sont vraiment pourris, et les gens, hésitants, s’aglutinent aux portes au lieu de bouger. Hier, c’était quasiment impossible, fallait changer de programme.

Aujourd’hui, le choix de Jeune Cinéma.

Sélection officielle

* Netemo Sametemo (Asako) de Ryusuke Hamaguchi (2018), en compétition.


 

* Blackkklansman de Spike Lee (2018), en compétition.


 

* The House that Jack Built de Lars von Trier (2018), Hors compétition.


 

* Les Chatouilles de Andréa Bescond (2018), Un certain regard.


 

Quinzaine des réalisateurs

* En liberté de Pierre Salvadori (2018).


 

* Climax de Gaspar Noé (2018).


 


À Paris, en partenariat avec le festival Filmer le travail de Poitiers (2-11 février 2018), ATTAC 14e invite à un voyage en Inde non-touristique.

* À 20h00  : Machines. Les esclaves du textile en Inde de Rahul Jain (2016).
Débat avec David Picherit et Maïté Peltier.


 

Sept Parnassiens, 98 boulevard Montparnasse, 75014 Paris.



Dimanche 13 mai 2018

 

Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

Aujourd’hui, dehors il pleut des cordes, dedans on va voir :

Sélection officielle

* Trois visages de Jafar Panahi (2018), en compétition, sans lui, retenu.


 

* Lazzaro felice de Alice Rohrwacher (2018), en compétition.


 

* Manbiki kazoku (Une affaire de famille) de Kore-eda Hirokazu (2018), en compétition.


 

* Manto de Nandita Das (2018), Un certain regard.


 

Quinzaine des réalisateurs

* Leave No Trace de Debra Granik (2018).


 

ACID

* Un violent désir de bonheur de Clément Schneider (2018).


 


Sinon, elles sont quand même sacrément chouettes, les 82 femmes.


 

Et commençons par parler fric puisqu’il n’y a que ça qu’ils comprennent.
Si on peut réfléchir aux quotas, et même au "prix" des artistes, l’inégalité salariale entre un monteur et une monteuse (par exemple) est absolument inexcusable, honteux.
Que ça ne soit pas apparu publiquement plus tôt est aussi inexplicable.


Mai 68.

Le 13 mai 1968, c’était un lundi.

* À Paris, un million de personnes défilent de République à Denfert.
Le service d’ordre est improvisé, il accueille tout le monde.
Il est, pourtant, d’une grande efficacité.

Comme si vous y étiez.
Il y a même Aguigui, et quelques poils caméra attendrissants.


 


 

À Denfert, le café Le Belfort de l’époque a été remplacé par un marchand de fleurs, on ne sait plus quand.


 

* À Nice et à Cannes aussi, il y a des manifs.
Mots d’ordre : "Fouché démission", "Des profs, pas de flics"...


 


 


 


 

Le Festival de Cannes, 21e édition, qui a fait sa cérémonie d’ouverture, le vendredi 10 mai 1968, avec Autant en emporte le vent de Victor Fleming (1939), s’arrête pour la journée.
Parmi les professionnels de la profession, ça commence à frémir sérieusement.


 



Samedi 12 mai 2018

 

Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

C’est aujourd’hui que commence Visions Sociales 2018, 16e édition, dont le parrain est, cette année, Nicolas Philibert (12-19 mai 2018).


 

Depuis 2003, cette feelgood "section parallèle", ouverte à tous et gratuite, est particulière et atypique.

* Avec pour fidèles partenaires, le Festival de Cannes officiel et les trois sections off, Semaine de la critique, Quinzaine des réalisateurs, ACID (par ordre d’ancienneté) ;

* Avec, comme organisateurs, la Caisse centrale d’activités sociales du personnel des industries électrique et gazière (CCAS,) les Caisses mutuelles complémentaires et d’action sociale des agents d’EDF-GDF (CMCAS), et le CE des cheminots PACA ;

* En compagnie d’une cohorte de festivals amis (Cinélatino de Toulouse, Premiers Plans d’Angers, Cinemed de Montpellier, Music&cinéma d’Aubagne, Festival de Brive, Festival d’Amiens, Prix Jean-Vigo, Festival international du grand reportage d’actualité (FIGRA), etc.) ;

Visions sociales, un peu à l’écart à Mandelieu, ferait presque croire qu’on peut jouer ensemble et non pas contre, que les compétitions peuvent être amicales, en somme que la guerre est finie. Ou, au moins que, comme au Moyen Âge, il y aurait parfois une sorte de "trêve de Dieu", et que ce serait à Cannes au mois de mai. Et cela, sans concile préalable.
Cette année, la manifestation mène de front deux perspectives : elle fête Mai 68 à sa manière et ouvre largement sur les cinématographies lusophones, Portugal, Brésil, Mozambique en pleine expansion.

Des films, des rencontres, des débats, et, en prime, une exposition :


 

* Sauvetage en Méditerranée.
Les photographies de Sinawi Medine.


 

Aujourd’hui, les films :

* À 15h00 : Menina de Cristina Pinheiro (2017).
En sa présence.


 

* À 18h00 : Ausência de Chico Teixeira (2014).


 

* À 19h30 : Buffet d’ouverture.
Recette reversée à l’Association SOS Méditerranée.

* À 20h30 : La Maison de la radio de Nicolas Philibert (2012).
En sa présence.


 

On note tout de suite le mercredi 16 mai à 19h45 : Stéphane Brizé, parrain de Visions sociales 2017, avait promis de revenir s’il était sélectionné.
Il l’est, en compétition, avec En guerre, et il viendra à Mandelieu présenter son film de 2018, en accès libre et gratuit.

Faites votre programme.

Visions sociales, Domaine Agecroft, 318 avenue du Capitaine-de-corvette-March, 06212 Mandelieu-La Napoule.


Le Festival de Cannes proprement dit aborde son premier week-end.

Les autres choix du jour de Jeune Cinéma :

Sélection officielle

* Les Filles du soleil de Eva Husson (2018), en compétition.


 

* Girl de Lukas Dhont (2018), Un certain regard.


 

* Farenheit 451 de Ramin Bahrani (2017), Hors compétition.


 

Quinzaine des réalisateurs

* Teret de Ognjen Glavonic (2018)


 


À Paris, aux Beaux-Arts : En mai, fais ce qu’il te plaît (12-20 mai 2018). Entrée libre.


 

Pour clore en beauté l’exposition Images en lutte. La culture visuelle de l’extrême gauche (1968-1974), qui finit le 20 mai 2018, les étudiants de la prestigieuse école invitent la jeune scène artistique émergente pour des rencontres ouvertes et des performances pendant 9 jours d’effervescence.

* À partir de 15h00 : Vernissage public.

Faites votre programme.

Palais des Beaux-Arts, 13 quai Malaquais, 75006 Paris.


À Paris, au Musée Branly, dans le cadre de ses Plateaux diplomatiques, les Amis du Monde Diplomatique invitent à commenter et discuter la pensée de Akram Belkaïd (Le Monde Diplomatique, février 2018). Entrée libre et gratuite


 

* À 17h00 : La jeunesse palestinienne ne s’avoue pas vaincue.
Lecture de Thierry Blanc, débat avec Akram Belkaïd.

Musée du Quai Branly, salon de lecture Jacques-Kerchache, 37 quai Branly, 75007 Paris.


Salut les câblés !

La Semaine télé de Jeune Cinéma du 12 au 18 mai 2018.



Vendredi 11 mai 2018

 

Il devrait faire plus froid les jours qui viennent.
Il ne s’agit pas du yoyo météo moderne de ces dernières années, mais de la bonne vieille tradition des saints de glace farceurs, Pancrace, Servais & Mamert, eux-mêmes sous le contrôle de Urbain, qui, lui même, est un personnage du jeu vidéo Demon’s Souls, né en 2009. Faut suivre.


 


Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

Une évidence, à Cannes, il vaut mieux être dedans que dehors, plutôt chez les heureux du monde que parmi ceux qui "ne sont rien" (souvent dans des gares).

Dedans, on a la paix, et, au moins, il y a de ces créatures vintage comme on n’osait plus fantasmer.


 


 

Dehors, on est cerné, étourdi, désemparé. Bousculé.

Par les badauds, en marche (à la queue leu leu), et sans marches, parqués (sous surveillance et sous Dior),


 


 

Par qui voudrait faire partie de l’orchestre mais a peu de chances.


 


 

Par qui voudrait avoir l’air et qu’a pas l’air du tout.


 

Par qui voudrait bien voir mais ne voit rien du tout.


 

Des foules solitaires exemplaires, dans une ville qui délire, dans une civilisation qui se désagrège, les gens quoi, ces poussières d’étoiles que nous sommes tous, quand nous sommes sans cause, sans badge et guère de circenses, sans foi (qui rassemble) ni loi (ou seulement des chrysalides de lois qui muent mal).

On les regardait, on se regardait, en ce jeudi d’Ascension, et, pour ne pas tomber dans la pitié du pathos, on pensait à David Riesman (1909-2002), à Hubert Reeves, (né en 1932) et à Philippe Cognée (né en 1957).


 


 


 

On se prend à rêver que Jean Baudrillard (1929-2007) se soit trompé. On est attentif aux "frères humains" qui après nous vivront, ceux de Villon, ceux de Brecht. Et celles, oui bien sûr.

Merci à Itvan Kebadian (né en 1985).


 


 


À Cannes, le choix du jour de Jeune Cinéma, bien badgé :

Sélection officielle

* Le Livre d’images de Jean-Luc Godard (2018), en compétition.


 

* Les Éternels (Jiang hu er nv) de Jia Zhang-Ke (2018) en compétition.


 

* Mon tissu préféré de Gaya Jiji (2018), Un certain regard.


 

* Gräns de Ali Abbasi (2018), Un certain regard.


 

Quinzaine des réalisateurs

* Joueurs de Marie Monge (2018).


 

ACID

* Cassandro the exotico de Marie Losier (2018).


 


Mai 68.

On se réveille, ce matin, avec un souvenir tenace d’il y a cinquante ans : la nuit a été rude.
On l’apprend à la radio, qui parle pour la première fois de "barricades", de centaines de blessés et de 450 "interpellations".
On pense à la Commune, et on n’y était pas, il y avait des manifs, mais on n’a pas vu venir. Émotion.
On va voir la rue Gay-Lussac, on apprécie.
On se fait raconter par nos amis héros qui, eux, y étaient, et, bourrés d’adrénaline, ont pu s’en échapper au matin.


 

Les syndicats appellent à la grève générale pour le 13 mai 1968.


À Paris, en 2018, cinquante ans plus tard, on passe la soirée au café La Commune, pour une commémoration dégagée des souvenirs-écrans et des sédimentations de la légende, en allant voir un document d’époque, produit par l’Atelier de recherche cinématographique (ARC).


 

* À 19h00 : Dîner.

* À 20h15 : Le Joli Mois de mai de Jean-Denis Bonan, Natalie Perrey & Renan Pollès (1968).
En présence de Jean-Denis Bonan.

On en profite pour recommander le coffret DVD des Éditions Montparnasse.


 


 

Café La Commune, 3 rue d’Aligre, 75012 Paris.



Jeudi 10 mai 2018

 

Bon anniversaire à Françoise Fabian (née en 1933), 85 printemps.


 

Bon anniversaire à Marina Vlady (née en 1938), 80 printemps.


 

Elles ont toutes les deux une longue et belle filmographie, mais curieusement, dans chaque mémoire, pour chaque artiste, subsiste toujours un rôle capital, allez savoir pourquoi.

* Pour nous, Fabian, c’est Maud, en 1969.


 

* Pour nous, Vlady, c’est Aïno, en 1956.


 

Chaque 10 mai, les anniversaires se bousculent : Fred Astaire (1899-1987) a 119 ans, Ettore Scola (1931-2016) a 87 ans, Marie-France Pisier (1944-2011) a 74 ans, etc.

Et, inlassablement, Marcel Mauss (1872-1950), maître de Jean Rouch, qui a 146 ans aujourd’hui.

Dans la panoplie des grands textes qui aident à vivre, la référence absolue, c’est son Essai sur le don (1923). Mais un autre essai, qui figure aussi dans le recueil Sociologie et anthropologie, préfacé par Claude Levi-Strauss, Les Techniques du corps (1934), moins connu, est riche d’enseignements pour les cinéphiles qui aiment autant les idées que les émotions.


 


 

* Jean-Marc Leveratto, Les Techniques du corps et le cinéma, Le Portique, 2008.


Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

* On écoute Radio Festival.

* On essaye de trouver en replay un documentaire passé hier sur Arte, peu précis mais personnel et sensible, sur la naissance du festival de Cannes, ratée en 1939, réussie en 1946 : Cannes, le festival libre de Frédéric Chaudier, écrit par Gilles Taurand, dit par Charlotte Rampling (2018).

* On découvre le dernier court métrage de Jean-Luc Godard, en avant-première, envoyé par Lundi Matin  : Vent d’Ouest.


 

Post scriptum du 12 mai 2018 : Ce court métrage de Godard, qui circule sur le Net, est un "fake". Emmanuel Burdeau, dans Mediapart le confirme : "Vent d’Ouest, Godard, la ZAD et le pastiche".
On s’y laissait prendre avec plaisir.

* On prend note de ce que tous les programmes de toutes les sections confondues, les officielles, les parallèles, passent sous le regard la Queer Palm, 9e édition.


 

Toutes les infos : La sélection, les membres du jury, cette année sous la présidence de Sylvie Pialat et le marché Queer, le mardi 15 mai 2018, de 14h00 à 16h00 chez Unifrance, 5 rue des Belges, 06400 Cannes.
La Queer Palm sera décernée le vendredi 18 mai 2018, à 22h30.
On s’inscrit.

* On note aussi que cette année, il y a quatre "rendez-vous" salle Buñuel, au lieu d’un seul les autres années. Pour les badgé(e)s qui ont accès au Palais, évidemment.

Au programme 2018, un regard sur le cinéma anglais et américain : Christopher Nolan, John Travolta, Gary Oldman, et aujourd’hui : Ryan Coogler, présenté par Elvis Mitchell.
On se souvient du mémorable Fruitvale Station (2013).
Prix du public et Grand prix du jury à Sundance ainsi que Prix de l’avenir à Un Certain Regard de Cannes 2013.


 

RV, Master class, leçons de cinéma, hommages, on se perd dans la terminologie (alias batterie de mots-clé), parce que s’il n’y en a que quatre, quid alors de Alfonso Cuarón, ? Il est vrai qu’il n’est pas classable dans la sus-nommée catégorie du "cinéma anglais et américain".

Les problèmes de classification sont innombrables, qu’on se souvienne de l’encyclopédie chinoise des animaux de Borges, citée par Michel Foucault dans Les Mots et les choses, que nous rappelle notre chère Viviane Alleton (1930-2018), qui nous a quittés le 17 mars 2018.
Mais ne nous égarons pas.


 

Aujourd’hui, le choix de Jeune Cinéma :

Sélection officielle 2018

* Zimna wojna (Cold War) de Pawel Pawlikowski (2018), en compétition.


 

* À genoux les gars de Antoine Desrosières (2018), Un certain regard.


 

Quinzaine des réalisateurs 2018

* Petra de Jaime Rosales (2017).


 


Mai 68.

On découvre un site, au style plus pédago que poétique, mais riche d’images : L’histoire par l’image (HPI).

* Mai 68, les barricades, texte de Alexandre Sumpf et images de Günther Zint.


 

Dans le large choix de HPI, on note spécialement quelques dossiers toujours aussi brûlants :

* Le festival de Cannes en 1968.


 

* Immigrés et syndicats.


 

* Les canuts.


 



Mercredi 9 mai 2018

 

Festival de Cannes 2018, 71e édition (8-19 mai 2018).

D’abord, quelques nouvelles du front.
Du côté de la Côte, le ciel nous a réservé un mois de mai des mauvais jours, il fait moche, même si, vers le soir, ça s’éclaire. Jean Lorrain le savait bien, qui préférait la lumière des mois d’hiver, et les solitudes de l’entre-soi aristocratique.
Quel que soit le temps, le Bunker, de Lumière à Debussy, est sur son 31.


 

En 2018, pourtant, le simple mauvais temps naturel devient soupçonnable, les nuages ressemblent à de futures chapes de plomb, et le soleil voilé ressemble à celui de quelque minuit dans le siècle.


 

Petit tour de ville pour flairer cette ambiance tant désirée par qui pensent "magie de Cannes", parvenus ou plébéiens, qu’on épate avec quelques verroteries, et tant dénigrée par qui est invité, VIP ou VIP.


 


 


 


 


 

À première vue, d’une année sur l’autre, dans la rue, guère de changement.
Mêmes mendiants, mêmes braves gens, mêmes cohues.


 


 


 


 

Mêmes flics et mêmes frimeurs, on s’en prépare une collection.

Quelques nouveautés cependant.

* Le palmier solitaire modèle réduit (proche de la terrasse chic : cherchez la métaphore).


 


 


 

* Le chantier de destruction massive, avec humains puis sans humains.


 


 

* Le tapis rouge B, avec fouilleur de poubelle ou avec sens interdit.


 


 

Et, dans le formol, Bardot au Tourisme, et Moreau dans la nouvelle gare.


 


 


N’en déplaise aux vraies gens qui résistent et persistent à croire au réel, à qui rêve d’être à Waterloo comme Fabrice, revenons au spectacle et à sa bonne distance.
On voit tout bien mieux sur un écran, marches, matchs, cérémonies et rituels, guerres et massacres, seigneurs et princesses, stars en tous genres, dominants de toutes espèces.

Donc, on entre dans les salles à la rencontre du virtuel, on est là pour ça.

Sélection officielle

En compétition :

* Yomeddine de A.B. Shawky (2018).


 

* Leto (L’Été) de Kirill Serennebrikov (2018).


 

Un certain regard :

* Donbass de Sergei Loznitsa (2018).


 


La Semaine de la critique 2018, 57e édition commence (9-17 mai 2018).

Entretien avec Charles Tesson.

Soirée d’ouverture :

* À 19h30 : Wildlife. Une saison ardente (Wildlife) de Paul Dano (2017).


 

* À 22h30 : Egy Nap (Un jour) de Zsófia Szilágyi (2018).


 

Faites votre programme.


La Quinzaine des réalisateurs 2018, 50e édition commence (9-19 mai 2018).

Entretien avec Édouard Waintrop.

Soirée d’ouverture :

* À 19h30 : Pájaros de verano (Les Oiseaux de passage) de Cristina Gallego & Ciro Guerra (2018).


 

Faites votre programme.


ACID, 26e édition commence (9-18 mai 2018).

Présentation des cinéastes ACID.

Soirée d’ouverture :

* À 20h00 : Il se passe quelque chose de Anne Alix (2018).


 

Faites votre programme.


À Marseille, au Gyptis : Lignes de fuite (9 mai-3 juillet 2018).


 

Les personnages prennent le large, quêtes, errances, déroutes et dérives : Les anges portent du blanc de Vivian Qu, Takara, la nuit où j’ai nagé de Damien Manivel & Kohei Igarashi...

Ce soir :

* À 20h00 : Ready Player One de Steven Spielberg (2018).


 

Faites votre programme.

Le Gyptis, 136 rue Loubon, 13003 Marseille.


À Bologne, le Human Right Nights Festival 2018, 18e édition bat son plein (5-13 mai 2018).

Programme intégral.

À la Cineteca aussi : le thème, c’est La désintégration. (9-13 mai 2018).
Avec plus d’une trentaine de films qui évoquent les guerres, le changement climatique, les intolérances et le racisme, la résistance et les mouvements sociaux, les réfugiés et les migrations. Et avec des conférences, des débats et des rencontres (ONG, réalisateurs, militants, universitaires et journalistes concernés et impliqués.

Ce soir :

* À 20h15, sala Scorsese : Isle of Dogs de Wes Anderson (2018)


 

* À 20h15, sala Cervi  : Wajib de Annemarie Jacir (2017).

WAJIB by Annemarie Jacir - Trailer from BostonPalestineFilmFestival on Vimeo.


 

Faites votre programme.

Sala Cervi, via Riva di Reno 72, 40122 Bologna.
Sala Scorsese, via Azzo Gardino 65, 40122 Bologna.


Les sorties sur les grands écrans

* Los Adioses de Natalia Beristain (2017).

* Everybody knows (Todos Lo Saben) de Asghar Farhadi (2018).

* Senses 3&4 (Happī Awā) de Ryusuke Hamaguchi (2015).

* Champ de Batailles de Edie Laconi (2017).

Les ressorties en versions restaurées

* Made in Hong Kong (Xiang Gang zhi zao) de Fruit Chan (1997).
https://www.youtube.com/watch?v=npwH9DaTsn8

* L’Homme tranquille (The Quiet Man) de John Ford (1999).



Mardi 8 mai 2018

 

Ermanno Olmi (1931-2018) est mort hier matin, le 7 mai 2018.


 

Palme d’or 1978 à Cannes, pour L’Arbre aux sabots, il était surtout célébré à Venise : Lion d’argent à la Mostra de Venise en 1987, pour Lunga vita alla signora, Lion d’or en 1988, pour La Légende du saint buveur, et Lion d’or, pour l’ensemble de sa carrière en 2008. Couvert de récompenses dans le monde entier, il était resté lui-même, beau, souriant, engagé, concentré sur sa vision.

Il est allé rejoindre le Panthéon des générations de cinéastes italiens nés au début du 20e siècle, les années 10, les années 20, et maintenant les années 30, Antonioni (1912-207), Monicelli (1915-2010), Risi (1916-2008), Fellini (1920-1993), Bolognini (1922-2001), Rosi (1922-2015), De Seta (1923-2011), Ferreri (1928-1997), Petri (1929-1982), V. Taviani (1929-2018), Scola (1931-2016)...

Addio Ermanno Olmi, ha dato voce agli umili, titre Il Manifesto.

La Repubblica  : È morto Ermanno Olmi, addio al visionario, imprevedibile regista del nostro cinema.


 

L’école Ipotesi Cinema, qu’il avait créée en 1982 à Bassano del Grappa, est installée à présent à la Cineteca de Bologne, qui le pleure aujourd’hui.


 

Gianluca Farinelli : "Il n’était pas seulement un grand maître, dont le travail restera pour les générations futures, mais aussi un intellectuel engagé au quotidien à défendre la culture et l’histoire de notre pays".


 

En 1987, les festivals de La Rochelle puis de Annecy rendirent hommage à son œuvre.

Cf. aussi : Entretien avec Andrée Tournès (2004).


Le Festival de Cannes 2018, 71e édition commence ce soir (8-19 mai 2018).


 

* Les jurys.

* La compétition.

* Un certain regard.

* Hors compétition.

* Cannes Classic.

* Cinéma de la plage.

Cinéfondation.

Ce soir, ouverture officielle du festival :

* Todos lo saben (Everybody knows) de Asghar Farhadi (2018).


 

Faites votre programme.

* Retour sur la conférence de presse du 12 avril 2018.


 


Sinon, la vie continue, incertaine, agitée.
Les volubilis commencent à sortir, et, comme les places publiques en 2016, la nuit le jour, les rues s’animent régulièrement pour les mêmes raisons.

Après le point de vue de Libé et de France Culture sur les Black Blocs (Journal de Louise Wimmer du samedi 5 mai 2018), voici celui de Lundi Matin, plus documenté.


 



Lundi 7 mai 2018

 

À Paris, avec l’Agence du court métrage, C’est déjà demain, avec deux lauréats de Clermont-Ferrand 2018.

Ce soir, à 20h00 :

* Retour de Pang-Chuang Huang (2017).


 

* Les Vies de Lenny Wilson de Aurélien Vernhes-Lermusiaux (2017).

Les Vies de Lenny Wilson - extrait 1 from Aurélien Vernhes-Lermusiaux on Vimeo.


 

* Vent de fête de Marjolaine Perreten (2017).

Teaser Vent de Fête / A Festive Wind from Nadasdy Film on Vimeo.


 

* Panique au Sénat de Antonin Peretjatko (2017).


 

MK2 Odéon, 7 rue Hautefeuille, 75006 Paris.


Au ciné-club mensuel du Poche-Montparnasse, un film rare qui existe en DVD.


 

* À 20h30 : Le Veau gras de Serge de Poligny (1939).
Présentation de Olivier Barrot.


 


 

Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris.


Au Musée Guimet, loin des hurlements assourdissants du monde, on explore les bonnes vibrations et les vertiges de l’Éveil et du Chemin, des textes sacrés et des rituels : Cosmophonia (7-13 mai 2018).


 

Faites votre programme.

Musée national des arts asiatiques-Guimet, 6 place d’Iéna, 75016 Paris.


À New York, commence le NYC International Independent Film and Video Festival 2018, 9e édition (7-13 mai 2018).

C’est le petit dernier des festivals de fims indépendants américains, à but non lucratif, né en 2010.
Le Telluride Film Festival (en septembre) date de 1974, Sundance (en janvier) date de 1978, le Tribeca Film Festival (en avril) date de 2002.


 

Village Voice lui a reproché de ne pas être assez sélectif dans sa programmation.
La opening party a eu lieu hier en entrée libre.

* Les projections d’aujourd’hui.

* Ce soir, à 19h00 : Tout sur le crowfunding, seule voie de l’indépendance, avec Christina Raia.

Faites votre programme de la semaine.

Nycindieff, 1271 Avenue of the Americas, New York, NY.



Dimanche 6 mai 2018

 

Pierre Rissient (1936-2018) est mort cette nuit du 5 au 6 mai 2018.
Son ami Bertrand Tavernier l’a annoncé par Twitter.

"Pierre Rissient est mort cette nuit. Son épouse Yung Hee me demande de vous le faire savoir et, en pensant à elle, c’est avec une infinie tristesse que j’ecris ce message. Pierre était un grand être humain et un cinéphile absolu. Nous le pleurons."


 

Le site du Festival de Cannes reprend ce que Thierry Frémaux disait de lui dans son livre, Sélection officielle (Grasset, 2017).

En 2017, à Lyon, l’Institut Lumière fêtait la sortie de son livre, Mister Erverywhere (entretiens avec Samuel Blumenfeld), avec la projection de Gentleman Rissient de Benoît Jacquot, Pascal Mérigeau et Guy Seligmann (2017).


 

Un premier film sur lui était sorti en 2007 :

* Pierre Rissient : Man of Cinema de Todd McCarthy (2007).


 

Pierre Rissient a réalisé deux films. Son second film, Cinq et la peau (sélection Un certain regard 1982) est programmé dans la section Cannes Classic du Festival de Cannes 2018. Il ressort en version restaurée sur les écrans le 30 mai 2018.

Il était de cette race de cinéphiles, aujourd’hui en voie d’extinction, caractérisée par une intense mémoire vive en permanente activité (remplacée désormais par la machine), et, surtout, cette sorte d’amour dont seuls les innocents sont capables : Y a-t-il encore un humain sur Terre qui sache, dans sa vie, ce qu’est "la première fois" d’une image ?
Avec ces cinéphiles-là, c’est toujours la première fois.


Bon anniversaire à Orson Welles (1915-1985), 103 ans aujourd’hui.


 

On fête à l’avance les 80 ans de son plus gros coup : le 30 octobre 1938, à la radio.


 


Mai 68.
Ce 6 mai 1968, violents affrontements au Quartier latin : 600 blessés, et 400 interpellations. Le mouvement étudiant gagne les universités de province.

En ligne, quelques photos remarquables et inconnues de l’agence SIPA.

Pour les faits, retour à bibliothèque de base :

* Marc Kravetz, Raymond Bellour & Annette Karsenty, éds., L’Insurrection étudiante, 2-13 mai 1968, couverture de Roman Cieslowicz, Paris, Union générale d’éditions, 1968.


 


 

Remarque : la couverture est de Roman Cieslowicz (1930-1996).
Comme Louise Wimmer l’annonçait le 4 mai 2018, on peut aller admirer son travail au Musée des arts décoratifs : La Fabrique des images (3 mai-23 septembre 2018).


 


 


 


France 3 Languedoc-Roussillon passe un petit reportage sur le photographe Jean-Claude Seine, qui, tout ce moi-là, s’est occupé ces ouvriers.


 


À Cannes, enfin plus précisément au Suquet, dans le cadre de la 50e édition de la Quinzaine des réalisateurs, une exposition met en valeur ses quatre premières années : Cinéma(s) en liberté (1969-1972), (5-27 mai 2018).


 

Suquet des artistes, 7 rue Saint-Dizier, 06400 Cannes.


À Strasbourg, le Musée d’art contemporain fête ses vingt ans.


 


 

Pour son anniversaire, le collectif Faile de Brooklyn, lui a offert une grande fresque avec des "répliques" à la gare (5-26 mai 2018).


 

Musée d’art moderne et contemporain, 1 place Hans-Jean-Arp, 67000 Strasbourg.


À Caen, le Musée des Beaux-Arts focalise justement sur la figure du mur, appui, limite, instrument d’interdit, promesse d’un ailleurs, contrainte pour les uns, protection pour les autres, à travers 80 œuvres anciennes et modernes (5 mai-18 septembre 2018).


 

Visite guidée.


 

Musée des beaux-arts de Caen, Le Château, 14000 Caen.



Samedi 5 mai 2018

 

Bon anniversaire à Christine Fersen (1944-2008).

Tour à tour, Marie Tudor, Lucrèce Borgia, Médée, Marie Stuart, à la Comédie-Française, la femme, l’actrice, au théâtre, au cinéma, était tissée de tragédie.
Elle est morte, il y a 10 ans, elle a 74 ans.


 


Bon anniversaire à Karl Marx (1818-1883),
200 ans, Nom de Dieu ! et toujours disert, en entretien exclusif avec Mediapart.

On rappelle sa belle jeunesse, vue par Raoul Peck.


 


Sinon, des émeutiers, des révoltés rêvant d’insurrection, puis cherchant l’iskra d’une révolution, il y en a toujours eu au long des siècles. Soupçonnés de trop de spontanéité, bons à être massacrés.


 


 

En mai 68, ils ont cassé des voitures et des vitrines, le mot de "casseur" n’a surgi que plus tard, vers 1970, qui tentait de dépolitiser la lutte.


 

Parmi nos modernes occidentaux, les précurseurs furent les autonomes de Berlin-Ouest ou de Hambourg, dans les années 80, pour défendre leurs squats, ou ceux de Washington, en 2000, contre le FMI.
À Gênes, à l’occasion du G8, en 2001, les altermondialistes enchaînèrent la méthode de dégâts matériels ciblés. Les flics, eux, ciblèrent les vivants et Carlo Giuliani, 23 ans, y laissa la peau.


 

Avec Internet, ont fleuri les flash mob, et il était bien naturel qu’ils se politisent.


 

Tout ce que vous n’osez pas demander sur les Black blocs :

* Sur France culture.

* Dans Libé.

Bonne lecture :

* "Émeute, grève, émeute". Entretien entre Joshua Clover et Nicolas Vieillescazes, Revue Période, 2016.


À propos, il paraît que si le monde entier vivait comme les Français, les ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an seraient consommées aujourd’hui, ce 5 mai de l’année 2018.


 

On peut le dire autrement : "La France vit à crédit, à partir d’aujourd’hui, trois mois avant le jour du dépassement mondial."
La France ? Quelle France ? Celle des yachts ou celle des dessous d’autoroutes ?


À Paris, on marche au soleil de l’Opéra, à partir de midi, avec la chorale de Jolie Môme et une intervention de la capitaine Marleau, qu’on ne présente plus (vous savez, c’est elle qui, au cours d’une enquête, s’étonne de ne pas trouver le portable de la victime : "Un jeune sans portable, c’est comme un actionnaire sans licenciements, ça peut pas survivre")...


 

... Jusqu’à la Bastille, à partir de 18h00, avec Soviet Suprem.


 

Il paraît que la marche se fera avec "les papas et les mamans", sic, nouveau concept des luttes riche de sens et de connotations, qu’on se refuse à explorer pour ne pas déprimer.
Après l’irruption de cette novlangue de bois, on s’étonne des radicalisations.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma, du 5 au 11 mai 2018.



Vendredi 4 mai 2018

 

Bon anniversaire, Audrey Hepburn (1929-1993), 88 ans aujourd’hui.
Vous êtes vivante et inoubliable.


 


Siné Mensuel n°75 de mai 2018 est paru.


 


À Paris, à la Sorbonne, l’École pratique des hautes études (EPHE) fête ses 150 ans (1868-2018), en invitant le philosophe italien Giorgio Agamben.


 

* À 14h00 : Langage, politique, religions.
Conférence de Giorgio Agamben.
Suivie d’un dialogue autour de son œuvre avec Olivier Boulnois, Vincent Delecroix, Christian Jambet et Philippe Portier.

Inscription nécessaire.

Son œuvre n’est pas accessible à tout le monde.
Mais il a d’autres lettres de noblesse.

Par exemple, dans L’Évangile selon saint Matthieu de Pier Paolo Pasolini (1964), il est très bien.


 

Et, il figure, en graff, à la Demeure du Chaos (chez Thierry Ehrmann, à Saint Romain-au-Mont d’Or).


 

Sorbonne, amphi Louis-Liard, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris.


À Paris, les Grands Voisins sont hyper actifs.

D’abord ils ont ouvert un centre d’hébergement d’urgence.

Et puis, il y aura, incessamment sous peu, un nouveau café-restaurant.


 

Ce week-end, c’est fête musicale, à la Lingerie


 

* Ce soir, à 20h00 : Le Mellotron DJs.

* Demain, samedi 5 mai 208, à 21h00 : Heavy funk instrumental

Faites votre programme.

Les Grands Voisins, 74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.


À Paris, au Musée des arts décoratifs (MAD) : Roman Cieslewicz. La fabrique des images (3 mai-23 septembre 2018).


 

Roman Cieslewicz (1930–1996) est un artiste majeur et incontournable de l’École de l’affiche polonaise.


 


 


 

Musée des arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris.


À Londres, à la Tate Modern : Shape of Light. Cent ans de photographie et d’art abstrait (2 mai-14 octobre 2018).


 

Les histoires de la photographie et de l’art abstrait s’entrelacent, des années 1910 à nos jours : depuis les pionniers tels que Man Ray et Alfred Stieglitz, en passant par de grands artistes contemporains tels que Barbara Kasten et Thomas Ruff, et jusqu’à Antony Cairns, Maya Rochat et Daisuke Yokota, spécialement créés pour l’exposition.


 


 


 

Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG.



Jeudi 3 mai 2018

 

Mai 1968.

À Nanterre, hier le 2 mai 1968, on a fermé l’Université de Nanterre.

Image sage.


 

Images agitées.


 


 

Image visionnaire.


 

À Paris, ce 3 mai 1968, grand meeting dans la cour de la Sorbonne. Le gouvernement décide de l’évacuer et de la fermer.
Toute la nuit, violentes échauffourées entre les étudiants et les flics, de nombreux blessés.


 


À Paris, le Mai 68 des Archives nationales.


 

Elles organisent une exposition en deux parties sur leurs deux sites : Les archives du pouvoir (3 mai-22 septembre 2018).


 

Mai 68 vu par le pouvoir en place :

* L’autorité en crise (3 mai-17 septembre 2018).
Site de Paris, Hôtel de Soubise.

* Les voix de la contestation (24 mai-22 septembre 2018).
Site de Pierrefitte-sur-Seine.

Archives nationales, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris.
Archives nationales, 59 rue Guynemer, 93380 Pierrefitte-sur-Seine.


À la librairie Quilombo, on fête le grand Errico Malatesta (1853-1932), égal, dans l’histoire de l’anarchisme, de son contemporain Pierre Kropotkine (1842-1921), ou de Michel Bakounine (1814-1876), leur prédécesseur. En 1936, en Espagne, le groupe italien des troupes de Buenaventura Durruti s’appelait Malatesta.


 


 

* À 20h00 : Errico Malatesta.
Avec Vittorio Giacopini et Serge Quadruppani, Alexandre Sanchez et Marie-Eve Lamy.


 

Bonne lecture :

* Vittorio Giacopini, Errico Malatesta. Vie du révolutionnaire redouté de tous les gouvernements et polices du royaume d’Italie, traduction par Serge Quadruppani de Non ho bisogno di stare tranquillo. Errico Malatesta, vita straordinaria del rivoluzionario più temuto da tutti i governi e le questure del regno (Elèuthera, 2012), Montréal, Éditions Lux, 2018.


 

En exergue du livre, une citation de Malatesta : L’homme qui croit à la prière est toujours supérieur à l’idiot qui ne désire rien, n’espère rien et ne craint rien.

Librairie Quilombo, 23 rue Voltaire, 75011 Paris.


À Paris toujours, les Amis du Monde Diplomatique invitent à méditer sur la vieille notion de "l’intérêt général", qui est bien plus que la somme des intérêts individuels, et à son devenir (entrée libre).


 

* À 19h00 : L’intérêt général à la casse.
Avec Anicet Le Pors et Pierre Rimbert.

Cf. :

* Anicet Le Port, "Les fonctionnaires, voilà l’ennemi", Le Monde Diplo n°769, avril 2018.

* Pierre Rimbert, "Refonder plutôt que réformer", Le Monde Diplo n°769, avril 2018.

Lieu-Dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris.

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À Oberhausen, commence le Festival international du court métrage, 64e édition (3-8 mai 2018).

Trailer der 64. Kurzfilmtage from Internationale Kurzfilmtage on Vimeo.


 

Le festival fête lui aussi les cinquante ans de 1968, avec un programme thématique : Farewell to Cinema : Knokke, Hamburg, Oberhausen (1967-1971), organisé par Peter Hoffmann, avec Xavier Bardón, Wilhelm Hein, Peter Weibel et Adolf Winkelmann.

À la fin des années 1960, les cinéastes cherchaient un nouveau public en dehors du système existant (cinémas et festivals). Leurs films, nés de leurs seules motivations artistiques et politiques, tentaient d’éviter les circuits commerciaux.
Le programme présente quelques œuvres légendaires de l’histoire du court métrage, notamment de Claudia von Alemann, Hartmut Bitomsky et Harun Farocki, Hellmuth Costard, Stephen Dwoskin, Birgit et Wilhelm Hein, Lutz Mommartz, Werner Nekes et Dore O., Hans Scheugl.

Faites votre programme.

Internationale Kurzfilmtage Oberhausen, Grillostr., 34
46045 Oberhausen.



Mercredi 2 mai 2018

 

Humeurs d’après la Fête du travail 2018.

On ne sait plus où sur le Net, L’Obs peut-être, on lit ceci (qui semble avoir été écrit par un très jeune provincial) :

"En marge du défilé du 1er-Mai, des violences ont éclaté dans le quartier latin, à Paris, aux abords de la place de la Contrescarpe. Des jeunes, cagoulés pour certains, ont lancé des projectiles sur les policiers et dressé des barricades dans ce quartier très touristique. Les CRS ont utilisé des gaz lacrymogènes pour stopper les manifestants. Un appel avait circulé sur les réseaux sociaux appelant les militants d’ultra-gauche à venir dans le Quartier latin, haut lieu de la contestation en Mai 68".

Une vidéo accompagne le commentaire qui montre des jeunes (avec projectiles) et des flics (avec boucliers). Entre 19h00 et 22h00 précise la vidéo.

Longtemps avant 19h00, circulait aussi sur les dits réseaux sociaux, une vidéo où les flics (avec matraques) tabassaient de pauvres diables à terre (et sans cagoule).

C’est le regardeur qui fait le tableau, disait Marcel Duchamp.

Quoiqu’il en soit, voilà Jeune Cinéma, qui avait, en effet, annoncé l’apéro après la manif, à la Contrescarpe, cataloguée comme "d’ultra-gauche". Il nous semblait qu’il aurait été bien peu stratégique d’appeler les méchants manifestants malveillants dans cette nasse qu’est la petite place parisienne.

Notre ami Carlos, vieux gauchiste irrécupérable, a considéré qu’un bon MacDo était un MacDo brûlé (comme la crème). Bien d’autres avant lui l’ont pensé. Est-ce que José Bové fait aussi partie de l’ultra-gauche ?
Il semble que l’image de la frontière de la dite "ultra-gauche" se déplace un peu rapidement vers le centre, dans l’imaginaire dominant.


 

Le Matinaute, Daniel Schneidermann, nous semble raisonnable.

Sur France Culture.


À la Cinémathèque, c’est la fête à Marker (1921-2012), avec une exposition et une rétrospective : Chris Marker, les sept vies d’un cinéaste. (3 mai-29 juillet 2018).


 

Vernissage de l’exposition, ce matin pour les journalistes, ce soir pour les VIP, et, ce soir, à 20h00, ouverture de la rétrospective :

* Les statues meurent aussi de Alain Resnais & Chris Marker (1953).


 

* La Jetée de Chris Marker (1962).


 

* L’Ambassade de Chris Marker (1973).


 

Sur France Culture.

Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.


À la Fondation Seydoux, commence le nouveau cycle : Intérieurs / Extérieurs. Des Studios aux grands décors naturels (2-29 mai 2018).


 

* À 14h00 : Les débuts (Méliès, Zecca, Lépine, Hatot).


 

* À 16h00 : Promenade en ville (Capellani, Hatot, Segundo de Chomón).

Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.


Mai 68 : Suong Gras et l’Association Les Amis de Philippe Gras nous invitent.


 

Philippe Gras (1942-2007) fut un grand témoin, indépendant, qui ne photographiait que ce qui lui tenait à cœur, la musique, la danse, le voyage, Bob Wilson. Ses archives recèlent des trésors.

Naturellement, le printemps 1968 figure dans son panthéon : Au cœur de Mai 68 (30 avril-15 mai 2018).

L’exposition itinérante est présentée, en mai et juin 2018, dans plus d’une centaine de centres ou instituts culturels, d’Alliances françaises, d’universités, de musées situés sur les cinq continents.

Avec le film de Dominique Beaux, Mai 68, un étrange printemps (2017).


 

Ce soir, début d’une halte dans le 13e arrondissement de Paris :

* À 18h00 :Au cœur de Mai 68. Vernissage.


 


 

Mairie du 13e, 1 place d’Italie, 75013 Paris.


À la FMSH : Global ’68 (2-6 mai 2018).


 

Ce cycle exceptionnel de conférences analyse les mouvements et les transformations profondes dans les domaines politique et culturel qui ont fait de 1968 une année extraordinaire au niveau mondial. Il est organisé à Paris, Nanterre et Londres, par Françoise Vergès, Marcus Rediker, Oscar Guardiola-Rivera et Sylvie Robic.

Avec la participation de Angela Davis, Tariq Ali, Peter Linebaugh, Kristin Ross, Lewis Gordon, Sylvia Federici, Achille Mbembe, Vijay Prashad, Ronald Judy et plus de 30 chercheurs et artistes de renom.


 

Aujourd’hui, c’est dans le hall de la MSH :

* À 15h00 : 68 et les luttes dans le monde.

Faites votre programme.

Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH), 54 boulevard Raspail, 75006 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* Senses 1 & 2 (Happî awâ) de Ryusuke Hamaguchi (2015).

* Daphne de Peter Mackie Burns (2016).

* Hôtel Salvation (Mukti Bhawan) de Shubhashish Bhutiani (2016).

* Cornelius, le meunier hurlant de Yann Le Quellec (2017).

* Les anges portent du blanc (Jia nian hua) de Vivian Qu (2017).

* Takara. La nuit où j’ai nagé de Damien Manivel & Kohei Igarashi (2017).

* Nous les intranquilles de Nicolas Contant (2017).

* Nous sommes l’Humanité de Alexandre Dereims (2017).

* Comme des rois de Xabi Molia (2017).

* La Révolution silencieuse (Das schweigende Klassenzimmer) de Lars Kraume (2018).

Les ressorties en versions restaurées

* La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969).

* Mai 68. Pano ne passera pas de Danielle Jaeggi & Ody Roos (1970).



Mardi 1er mai 2018

 

Des manifs "1er mai", il y en de plus mémorables que d’autres.
Celle de 1886 à Chicago, celle de 1936 à Paris...


 

Celle de 1968, c’était un mercredi.

Il y avait eu une longue interruption depuis 1954, à cause des "incidents" (autrement dit des violences policières) de 1953, le 1er mai 1953 et le 14 juillet 1953 (avec des morts).

En cette année 1968, la CGT et le PC avaient appelé à reprendre la tradition : manif de la fête du travail - parcours République-Bastille.


 

Elle fut bien suivie, sans la CFDT ni FO, dont "ce n’était pas la coutume".
Mais avec le PSU et de nombreuses délégations étrangères : les Espagnols (qui en avaient encore pour 7 ans avec le franquisme), les Portugais (qui entrevoyaient le bout du tunnel Salazar, mais en avaient encore pour 6 ans), les Grecs (qui venait d’entrer dans le régime des colonels l’année précédente et en avaient pour 6 ans), les Vietnamiens qui commençaient à voir l’Amérique s’enliser, mais n’étaient pas rendus, malgré les soutiens.
La manif fut pacifique.
Les mots d’ordre étaient ceux des travailleurs, défilant par professions puis par arrondissements et communes de banlieue. On chanta L’Internationale et La Jeune Garde. Le service d’ordre calma les ardeurs des trublions trotskistes, prochinois et anar.
100 000 selon les organisateurs, 25 000 selon la police.
Personne ne voyait venir "la chienlit".


 

Cinquante ans plus tard : des progrès techniques éclatants avec des régressions humaines sauvages, des perspectives terrestres alarmantes, dans un monde qui, de nouveau, se disloque, où les repères deviennent brumeux et les inégalités de plus en plus criantes.


 

Il y a longtemps qu’on avait pas vécu dans une jungle aussi cruelle, craignant, plus que jamais, une suite habituelle : les enfermements dans quelque zoo brutal.


 


 

En France, les grèves se multiplient. Car la mémoire du "mouvement ouvrier", du monde qui travaille, elle, perdure, toujours aussi vive.


 

Programme de la journée à Paris.

* À 10h00 : prises de parole au Mur des Fédérés : Unité FO, CGT, FSU, Solidaires, UNEF.

* À 14h00 : Manifestation unitaire sur le très très court parcours Bastille-place d’Italie.

* À partir de 18h00 : prolongations avec un apéro place de la Contrescarpe.

Un mot d’ordre plus que jamais d’actualité :
Attention aux provocations, qui sont, sans nul doute, déjà programmées.


 


Au ciné-club de l’ENS :

* À 20h30 : Faux-semblants (Dead Ringers) de David Cronenberg (1989).


 

Ciné-club de l’ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.

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Retour à la maison, plein les bottes, où, grâce à la Bibliothèque François-Truffaut
(au Forum des Halles), on feuillette les vieilles revues consolatrices sans se déplacer.

* Cinémonde.


 

* Cinéa-Ciné.


 


À New York, les marchés financiers resteront fermés aujourd’hui.
Et, à Greenwich Village, on se prépare à en savoir plus sur le Mai 68 français.

Le MoMA, quant à lui, se tourne vers le Laddakh et présente, pendant quelques jours, un film de deux Coréens (du Sud), sélectionné à la Berlinale 2017, Becoming Who I Was (1er-7 mai 2018).


 

Le film (huit ans de tournage) suit la vie quotidienne de Padma Angdu, un jeune garçon identifié comme la réincarnation d’un moine bouddhiste tibétain de haut rang. C’est un autre genre de préoccupations.

* À 19h00 : Becoming Who I Was de Chang-Yong Moon & Jin Jeon (2016).

BECOMING WHO I WAS, Chang-yong Moon & Jin Jeon [TRAILER with English subtitles] from FREAK Independent Film Agency on Vimeo.


 

The Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, New York, NY 10019.



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.

 


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