Journal de Ben Cash (février 2017)
Février 2017
publié le lundi 27 février 2017


 

FÉVRIER 2017

 



Mardi 28 février 2017

 

C’est le 28 février 1921, que s’est concrétisée la révolte des marins de Kronstadt (en face de Petrograd). Ils avaient un beau bateau, le Petropavlovsk, qui datait de 1911, et c’est là que ça a commencé.


 

La guerre civile était terminée, la révolution avait commencé à se dévoyer, et eux, les marins, ils en étaient restés aux idées du début (genre liberté de parole, d’association, de réunion, élections libres des soviets etc.). Alors, là, ils en appellaient à une 3e révolution, après 1905 et 1917, la troisième serait la bonne.


 

Cette "commune" va durer deux semaines, être écrasée par Lev Davidovitch himself, patron de l’Armée rouge (des milliers de morts), et Vladimir Ilitch, qui comprenait tout, proposera la NEP, assouplissement économique.

C’était parti vers ce qu’on connaît, le capitalisme d’État, qui a mis quand même pas mal de temps pour s’effondrer et après pas mal de dégâts, une petite séquence de quelques années dans la longue histoire du monde.

Dans l’ici et maintenant qui étaient le leur, ils avaient tous fait de leur mieux, non ?


 

Les humains n’apprennent rien de leur histoire.
C’est pas une raison pour pas se souvenir de leurs mouvements divers.


Par ailleurs, sous nos latitudes et de nos jours, c’est Mardi-Gras.
Carnavals partout, Venise, Rio, Dunkerque... qui voudraient faire croire qu’ils sont des fêtes, alors qu’ils sont des ersatz de révolutions, des défouloirs tristes, des soupapes.

Sauf, parfois, dans les grandes traditions.
On ne pense plus qu’à Albert "Big Chief" Lambreaux, dans Treme.


 


Au ciné-club de l’ENS,

* À 20h30 : L’Arche russe (Rousski kovtcheg) de Alexandre Sokhourov (2002).


 

ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.


À New York, l’Alliance française nous invite, tout un mois, à une célébration : Agnes Varda, Life as Art. (28 février-21 mars 2017).


 

Avec une expo (2 mars-15 avril 2017).


 

Ce soir :

* À 19h30 : Artist Talk & Video. Agnès Varda : Visual Artist.
Rencontre avec elle (suivie par une rincette vins et bières) au Florence Gould Hall, 55 East 59th Street, New York, NY 10022.

Il y aura aussi une autre rencontre au Lincoln Center, mardi 10 mars 2017.

Institut français de l’Alliance française, 22 East 60th Street, New York, NY 10022.



Lundi 27 février 2017

 

Bon anniversaire à Liz Taylor (1932-2011), 85 ans au compteur, mais quand on règne au firmament, on ne vieillit jamais.


 


La Cinémathèque française et le Prix Jean-Vigo rend hommage à notre amie Luce Vigo (1931-2017).


 

À 19h30 :

* Luce, à propos de Jean Vigo de Leïla Férault-Levy (2016).

* Nice ‒ à propos de Jean Vigo de Manoel de Oliveira (1983).


 

Cf. Les collaborations de Luce Vigo à Jeune Cinéma (et aussi à Bref, Cinéma, Images et Son).

La Cinémathèque française - Musée du Cinéma
, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.


La Belle Équipe propose deux entretiens inédits avec Jean Vigo (en 1933 et 1934) avec des extraits de presse et des photos inconnues de chez Henri Storck.


 

Bonne lecture :

* Pierre Lherminier, Jean Vigo, un cinéma singulier, Seghers (1967) ; Ramsay (2007).


 



Dimanche 26 février 2017

 

Depuis sa naissance en 1964, Jeune Cinéma, a toujours été une revue engagée, sur le "front culturel", pour "l’éducation populaire", etc., des terrains de lutte ayant tous de longues histoires et de fortes connotations.

Les révolutions étaient trahies ? On est trahi parce qu’on est trahissable.
Fallait faire autrement.


 

Le peuple se trompait ? Jeune Cinéma riait avec Brecht, il fallait juste changer de peuple.
JC continuait son bonhomme de chemin, dans "le refus de parvenir" (on y reviendra), continuait à y croire, comme ceux d’avant, la plupart du temps contre le courant.


 


 

Pour la justice sociale, la décolonisation, la liberté, la solidarité voire la fraternité, la paix dans le monde, un tas de valeurs généreuses issues d’une généalogie occidentale métissée, le christianisme, la république, le socialisme, que le cinéma a toujours superbement propagées.

Pour autant, la revue n’a jamais été "militante" à proprement parler, jamais de consigne de vote, évidemment. Les "cultures", pensées en temps long, se méfient des bricolages politiciens du minuscule court terme et des calculs égoïstes.


 

À cinquante-trois ans bientôt, Jeune Cinéma en a forcément vu un peu de toutes les couleurs.
Mais c’était dans cette "belle époque", en France précisément, sans guerre et avec des horizons, où les mini-périodes se succédaient de façon fluide ou avec des à-coups joyeux.

Les années politiques avant et après 68, leurs voyageurs, et leurs pittoresques écologistes "sauvages" des années 70.

La dream team du trader et de la cover girl des années 80.


 

La chute du capitalisme d’État qui avait fait illusion.


 

Tout cela faisait les Unes des volailles qui font l’opinion.
Tout compte fait, chaque décennie, après les horreurs du premier 20e siècle qui s’estompaient, tout cela ressemblait plus à une alternance tranquille qu’à des événements historiques déchirants.

(Hitler connais pas, nous disait déjà Bertrand Blier en 1963.


 

Internet puis le 21e siècle sont arrivés, tout doucement sans faire de bruit, et le capitalisme tout court est devenu la norme sans alternative. On n’avait jamais tant parlé de "démocratie", et seuls ceux qui avaient fait du grec pensaient "oligarchie" ou "ploutocratie", "théocratie", n’en parlons même pas. Il fallait faire des enfants, en tout cas plus que les Barbares à nos portes, on en faisait, avec toutes "les choses" qu’on leur laisserait, ils ne pourraient pas se plaindre.
Des gros types, diplômés extrêmement contents d’eux-mêmes et plus ou moins élus pouvaient se moquer des lanceurs d’alerte qu’étaient les écologistes, qui eux-mêmes, de toute façon, avaient perdu tout sens de l’orientation.

Quelques indignés firent les comptes (l’avant-garde des 99% de la population mondiale), à Zuccotti Park ou à la Puerta del Sol, héritiers naturels de Marx et de quelques hippies hallucinés sans l’aide de Coca-Cola, folklore de traîne-savates et de poètes. Quelques petits coups de lacrymos et il n’y paraîtrait plus.


 


 

Au point que le mot même de "capitalisme" s’était décomplexé, et ne désignait plus celui qui le prononçait comme un dangereux Bolchevik avec couteau entre les dents. Ceci n’est pas un archaïsme humoristique : aujourd’hui, dans nos campagnes, on a encore peur des Bolcheviks et on le dit à la télé.

Les marxistes s’étaient repliés dans le domaine irréprochable et sans danger de la Recherche. Marx, le génial analyste du capitalisme, demeurait pertinent, mais avait été dévitalisé comme une dent. Il ne mordrait plus jamais.

Les petits jeunes énervés, délinquants et/ou "radicalisés" (le mot est très vieux), étaient devenus depuis longtemps des "casseurs". Pour calmer leurs adrénalines de jeunesse, on hésitait entre encadrement et manipulation : prison, service militaire.
Ou mieux : rien. Cette violence si compréhensible - comme tout le reste -, c’était récupérable comme argument spécial télé, et les casses (comme les guerres) ça faisait marcher le commerce. Tout bénéf.


 

La vie continuait, comme toujours, on pensait comme les dindes : Noël, c’est une fête sympa, non ?

Et puis, il y eut une accélération, comme le lait sur le feu qui met du temps à bouillonner, mais déborde en une seconde.


 


 


 

Quand le site de Jeune Cinéma a commencé, en 2014, c’était sous les auspices de Ma’ Joad, et de son syndicaliste de fils. Et les ouragans étaient naturels, ceux de la condition humaine


 

En 2015, sur les révolutions, on avait pris le regard affectueux mais désabusé et ironique du vieux journaliste Old Gringo.

En 2016, on regarda soudain la Nature avec les yeux de la petite Hushpuppy qui s’étonnait de ses bienfaits et de ses menaces.

En 2017, devant la la catastrophe inévitable, on se mit à envisager d’imiter Ben Cash, prenant le maquis pour préserver sa famille.

On n’est encore qu’au début de cette année du Coq de métal.
Vers le milieu de l’année, on aura déjà consommé les ressources planétaires de l’année entière et on vivra à crédit, nous dit l’ONG canadienne Global Footprint Network.
"On" ?
Quelques-uns plus que tous les autres.
Que ces quelques-uns se rassurent, ils ne perdent rien pour attendre en résistant un peu plus longtemps que les milliards d’autres.

Le chaos terrestre est total, même (toutes) les jungles sont désorganisées.


 

Les vieilles catégories de pensée sont obsolètes. Les lanceurs d’alertes, les géologues matérialistes comme les utopistes ont les jetons. Nous sommes désespérés. Le lait a commencé à bouillir, personne ne sait éteindre le feu. All is lost.

Et puis, non.
C’est pas ce qu’on nous a appris.
Il est sans doute déjà trop tard, mais on ne baisse pas les bras et on commence tout de suite à résister. Et il n’est plus seulement question de dollars.


 

Les idées, prenons-les dans les livres, les classiques identifiés (certains reviennent à Rousseau) et les nouveaux à découvrir.

Dans les vieux pots, les soupes sont pleines d’ingrédients et de recettes recyclables.

Les livres neufs, ils commencent à pulluler et à se rassembler par delà les dissensions. "Ça" s’appellerait l’Anthropocène ou le Capitalocène ? La question est rhétorique : de toute façon, ici et maintenant, pour tout le monde, la machinerie qui nous mène à notre perte est identifiée.


 

Les idées, prenons les dans les programmes de ces humains de bonne volonté qui préfèrent prendre de la hauteur et voir loin, et essayer de planifier la survie de l’espèce s’il est encore temps. Les nains avides de sièges (plutôt que de rester "debout"), en admettant même qu’ils les obtiennent, ne survivront pas beaucoup plus longtemps que nous, même avec leurs avantages annexes.

Changeons notre vision du monde, changeons de paradigme.


 

Ça ne s’appelerait plus Révolution, ça pourrait s’appeler Cycle de Fondation, comme Isaac Asimov le proposait dans les années 40 (du 20e siècle), mais ce serait sur ici, notre Terre, et maintenant, immédiatement.


 

Et puis, après avoir un peu lu, jetons les livres et sortons dans la rue, comme le suggérait Shuji Terayama en 1971.


 


 


 

Les occasions ne vont pas manquer, au cours de ces deux mois à venir.
Que nous obtenions le pouvoir, pour tenter de réussir, ou pas, le travail sera fait et nous serons prêts : dans notre nouveau monde, point de déchet ultime.


 

"Soyons réalistes, faisons l’impossible". Même le Che est recyclable.


 



Samedi 25 février 2017

 

Événement considérable : On redécouvre Walerian Borowczyk (1923-2006).


 

Nous n’avions pas oublié sa vie, son œuvre scindée en deux grandes parties : en gros, avant et après 1968. Mais il est toujours bon de se titiller la mémoire.

Où en étions-nous déjà ?

Les dernières nouvelles que nous avions eues de Boro, c’était en juillet 2015, à l’occasion des DVD Awards de Il Cinema ritrovato XIIe édition.
Le coffret Walerian Borowczyk : short films and animation 
(Pologne-France / 1959-1975), sorti en septembre 2014, chez Arrow Films avait obtenu le Prix du meilleur coffret.


 


 

Avant, on se souvient aussi du film de Bertrand Mandico, Boro in the Box (2011), sorti en juillet 2014.

Allez donc voir le site Chaos Reigns, Walerian Borowczyk vu par Bertrand Mandico.

Et puis, il y a des permanences.
À Annecy, au Musée-château, la collection qui s’est constituée en marge du Festival international du film d’animation depuis 1960.

On se souvient de l’exposition Anges et démons (3 juin-2 septembre 2009) : les œuvres animées de Boro au cabinet d’arts graphiques du Musée-château.

"Ses anges ont la terrifiante innocence des bourreaux et ses démons regorgent d’humanité" disait-on dans le beau catalogue : Pascal Vimenet, éd., Walerian Borowczyk, préface de Maurice Corbet, Éd. de l’Œil, 2009.


 

Donc aujourd’hui, Boro est de nouveau à l’honneur, à Paris, cette fois.


 

* À Beaubourg, une rétrospective Walerian Borowczyk, avec 11 longs métrages et 26 courts métrages (24 février-19 mars 2017).

* Chez Carlotta, un coffret avec 8 DVD, 3 Blu-Ray et 2 livres.

* Daniel Bird, Walerian Borowczyk, Éd. Friends of Walerian Borowczyk - Le Chineur Éditions - Carlotta Films - Éditions du Centre Pompidou, 2016.

Cf. l’entretien avec Daniel Bird (février 2017).

Rappelons les trois documentaires de Daniel Bird :

* Obscure Pleasures : A Portrait of Walerian Borowczyk (2013).

* Film Is Not a Sausage : Borowczyk and the Short Film (2014).

* Boro Brunch (2015).

Beaubourg, place Pompidou, 75004 Paris.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 25 février au 3 mars 2017.



Vendredi 24 février 2017

 


 


 



Jeudi 23 février 2017

 

La bibliothèque François-Truffaut et la revue CinémAction nous invitent à une rencontre sur les rapports entre la maladie mentale et les images cinématographiques. Bien que la filmographie soit désomais très longue, la problématique demeure inexplorée.

* À 19h15 : Les Écrans de la déraison.
Rencontre avec Jocelyn Dupont, Penny Starfield & Alain Bouvarel.


 

Bonne lecture :

* Jocelyn Dupont, éd., "Les Écrans de la déraison", CinémAction n° 159, Éd. Charles Corlet (2016).

Entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation fortement recommandée

Forum des Halles, 4 rue du Cinéma, 75001 Paris.


Jolie Môme, accueille Les Amis du Monde diplo. à Saint-Denis.

Ils nous invitent à nettoyer nos regards (entrée libre).

* À 19h00 : L’Afrique des clichés, des stéréotypes et des préjugés.
Avec Georges Courade.


 

Dans le cadre de la Semaine anticoloniale et antiraciste 2017 (4-20 mars 2017) cette rencontre est la première d’une série de quatre.

Notez dès à présent les trois prochaines dates :

* Mardi 7 mars 2017, 19h00 : Afrique : trop de population pour trop peu de ressources ? au Théâtre de la Jonquière, 
88 rue de la Jonquière
 75017 Paris.

* Vendredi 10 mars 2017, 19h30 : Afrique : continent rural ou continent urbain ? Mairie du 2e arrondissement, 
salle des expositions, 1er étage, 
8 rue de la Banque, 75002 Paris.

* Mercredi 15 mars 2017, 19h00 : Afrique : des désordres innovants face aux ordres établis, Le lieu-dit, 
6 rue Sorbier, 75020 Paris.


 

Bonne lecture :

* Georges Courade, L’Afrique des idées reçues, Éd. Belin (2016).

Contact.

La Belle Étoile, 14 rue Saint-Just, 93200 Saint-Denis.



Mercredi 22 février 2017

 

* À 19h05 : Arrêt brutal du Journal de Euronews. En live, la NASA dévoile la découverte d’exoplanètes, avec zones habitables, qui permettrait de changer de vision du monde.


 

Breaking News du New York Times  : 7 Earth-Size Planets Identified in Orbit Around a Dwarf Star.

Dernière minute de L’Obs  : Un soleil et 7 "Terres" : un nouveau système solaire se dévoile sous nos yeux. -20170222]

Fin de nos solitudes infinies ?


 


À Paris, au Centre Wallonie-Bruxelles, s’ouvre l’exposition Henri Michaux. Face à Face en partenariat avec la Bibliotheca Wittockiana à Bruxelles (22 février-21 mai 2017).


 

Henri Michaux (1899-1984), écrivain et peintre, on peut le connaitre autrement que par les gouffres.


 

Jacques Carion & Jean-Luc Outers ont organisé son auto-portrait en trois parties : Henri Michaux face à ce qu’il crée (des mots pour se dire, des images pour se trouver), face à d’autres œuvres (évocations, invocations), face aux autres et à lui-même (portraits) (scénographie de Monique Pauzat & Jean-Michel Ponty).

Notez dès maintenant la conférence de Anne-Élisabeth Halpern : Michaux, un moderne parmi les modernes, mardi 7 mars 2017 à 20h00.

CWB, 46 rue Quincampoix, 75004 Paris.


À Paris encore, à la Fondation Maion des sciences de l’Homme (FMSH), le projet Caméras politiques confronte les pratiques et les engagements de chercheurs et d’artistes, à partir de films qui abordent explicitement la question du politique.

Dans ce cadre, en février 2017, un colloque pendant deux jours : Cinémas d’insurrection. Expériences et images singulières en situation de conflits et post-conflits (22-24 février 2017).

Aujourd’hui, ça commence au Centre Pompidou, avec un film sur la présence coloniale des États-Unis aux Philippines.

* À 18h00 : Wake (Subic) de John Gianvito (2015).
Présentation de Nicole Brenez.


 

Demain, jeudi 23 février 2017, c’est à l’auditorium de l’INHA de 13h00 à 17h30 :

* Filmer sur le front : résistances et conflits armés.
Avec le Collectif de vidéastes ukrainiens Babylon’ 13 (discutantes : Isabelle Marinone & Anne Le Huérou) et le cinéaste Florent Marcie (discutants : Hamit Bozarslan & Bidhan Jacobs).

Vendredi 24 février 2017, c’est encore à l’INHA, salle Vasari cette fois, de 9h00 à 17h30 :

* Quotidien et arrière-ligne.
Avec Stéphane Breton (discutants : Adam Baczko & Arthur Quesnay) et Clarisse Hahn (discutant : Olivier Grojean).

* Traces et mémoires de la guerre
Avec Édouard Beau (discutants : Cécile Boëx & Dork Zabunyan) et John Gianvito (discutants : Éric Wittersheim & Nicole Brenez).

Programme général des nouvelles conflictualités.

Centre Pompidou, Cinéma 1, place Pompidou, 75004 Paris.
INHA, 2 rue Vivienne, Auditorium et salle Vasari, 75002 Paris.


À Paris encore, le Musée Guimet rend hommage à une grande voyageuse, Alexandra David-Néel : Une aventurière au musée (22 février-22 mai 2017).


 

Il n’y a pas que les images.
Il faut écouter ce que disait l’exploratrice légendaire, à la radio, en 1954 (Entretien avec Michel Manoll).

Il faut aussi visiter son site officiel.


 

Dans la foulée, à Guimet, on doit voir Kimono, au bonheur des dames.
La beauté n’est pas réservée aux dames (22 février-22 mai 2017).


 

Musée national des arts asiatiques - Guimet, 6 place d’Iéna, 75016 Paris.


À Toulouse, au cinéma ABC, Kinopolska, 9e édition nous montre que la relève du cinéma polonais est assurée (22-25 février 2017).

Ce soir, bien entendu, on ouvre avec Les Fleurs bleues, le dernier film de Wajda, à 20h00.


 

Faites votre programme.

Cinéma ABC, 13 rue Saint-Bernard, 31000 Toulouse.


Les sorties sur les grands écrans

* De sas en sas de Rachida Brakni (2016).

* Les Fleurs bleues (Powidoki) de Andrzej Wajda (2016)

* Split de M. Night Shyamalan (2016).

* Lion de Garth Davis (2016).

* Fences de Denzel Washington (2016).

* Chez Nous de Lucas Belvaux (2016).

* Certaines Femmes de Kelly Reichardt (2016).

Pour fêter Kelly Reichardt, un coup d’œil à son film La Dernière Piste (Meek’s Cutoff) (2010).


 

Les ressorties en versions restaurées

* Description d’un combat de Chris Marker (1960).

* Une Femme dont on parle (Uwasa no onna) de Kenji Mizoguchi (1954).


 



Mardi 21 février 2017

 

Un mardi placé sous le signe du voyage - immigration, émigration, exil, retour au pays - ailleurs l’herbe est plus verte, l’espèce humaine est nomade, avant de pouvoir être sédentaire, dans sa nature, puis dans ses civilisations.

Selon la revue Hérodote, c’est l’anniversaire exact de la naissance du chemin de fer, le 21 février 1804.


 

Elle nous raconte tout sur cette naissance extraordinaire.


 


La Société Louise-Michel nous invite à nous approcher des migrants.

* À 18h00 : Les migrants ne savent pas nager de Jean-Paul Mari (2016).

Le 8 juin 2016, l’ONU annonce que plus de 10 000 migrants sont morts en Méditerranée depuis 2014. L’Aquarius, navire pour 300 passagers, affrété par l’organisation SOS Méditerranée, a passé deux mois en Méditerranée.

Débat animé par Claude Calame, avec Manon Maison, Pascale Pessey-Martineau et Amadou Diallo.


 

Contact.

EHESS, Amphi, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris.


Au ciné-club de l’ENS, c’est mardi.

* À 20h30 : Le Havre de Aki Kaurismaki (2011).

Discussion avec le pôle étudiant invité de l’ENS, qu’il est urgent de découvrir.


 

ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.


Ce soir, la soirée mensuelle de Bref s’organise autour de Agnès Varda.

* Ulysse de Agnès Varda (1983).


 

* Les Photographes de Aurélien Vernhes-Lermusiaux (2015).


 

* Quelque chose des hommes de Stéphane Mercurio (2015).


 

MK2 Quai de Seine, 14 quai de la Seine, 75019 Paris.



Lundi 20 février 2017

 

À Nantes, Aux origines du surréalisme. Cendres de nos rêves, une exposition qui nous tient à cœur. (cf. Journal de Ben Cash du vendredi 10 février 2017)


 


 

Château des ducs de Bretagne, Musée d’histoire de Nantes, 4 place Marc-Elder, 44000 Nantes.


Sur France Culture, cette semaine est consacrée aux révolutions russes de février et d’octobre 1917.

Celle de février a commencé le 23 février 1917 (8 mars de notre calendrier).


 


 



Dimanche 19 février 2017

 

Ce début de 2017 conforme nos angoisses les plus noires : la décennie en cours poursuit sans faiblir la série du réchauffement climatique observé depuis plus d’un siècle, la diminution de la surface des banquises, Arctique et Antarctique, les humeurs de El Niño…

Minimum de blabla, Maximum de musique, disait autrefois Président Rosko, le concurrent de Salut les copains !

Voici le minimum de blabla et le maximum d’images.
C’est très beau, la mort rouge.


 

Les analyses du Monde.


Au Grand Hornu, au Mac’s, ouverture des nouvelles expositions (19 février-21 mai 2017)

* Lewis Balz (1945-2014), qui dénonce les travers de la société technoscientifique où un invisible pernicieux règne en maître.

* LaToya Ruby Frazier, qui témoigne de la désindustrialisation aussi sauvage que le fut l’industrialisation.


 


 

MAC’s, Site du Grand-Hornu, rue Sainte-Louise, 82, B-7301 Hornu.



Samedi 17 février 2017

 

À Paris, à 15h, on retourne place de la République, comme au printemps 2016.


 

Il s’agit d’y retrouver pour Théo : une union pas très sacrée, mais consensuelle sur le fond : la police doit être au service de la paix républicaine, pas de justice pas de paix, un viol n’est pas un accident, le fascisme ne passera pas, quelques basiques qu’il faut sans cesse répéter.


 

Le drapeau républicain se planque derrière les arbres de l’hiver, en berne.


 

À République, pas que des "gauchistes" excités et marginaux, des "avec pignon sur rue" : LDH, MRAP, GSU, CGT…


 

Et des tas de braves gens, des vieux qui pourraient pas courir, blancs, bourges, pas soupçonnables, qui commencent à être gagnés par une froide colère.
Il ne faut avoir peur qu’ils récupèrent quoi que ce soit, heureusement qu’il y a de "braves gens" aux côtés des "excités". En 1968, c’est pour ça aussi qu’il y a pas eu de morts.


Et pendant ce temps, à Venise...


 

... a commencé le Carnaval.


 


 

Venise... qui n’a pas encore sombré.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 18 au 24 février 2017.



Jeudi 16 février 2017

 

Le Théâtre de la Huchette fait la fête.


 

Ah quelle histoire !, faut dire.

Il a été fondé en 1947, inauguré en 1948, par Georges Vitaly, qui l’a dirigé jusqu’en 1952.
Comme théâtre, il a donc 70 ans.

Mais ce n’est pas un théâtre comme les autres, ouverts à toutes les propositions, et, parfois, à tous vents.
À partir de 1957, il est devenu pratiquement monogame en présentant sans interruption, tous les soirs sauf relâche, La Cantatrice chauve (création aux Noctambules en 1950 dans une mise en scène de Nicolas Bataille) et La Leçon (création au Théâtre de poche Montparnasse en 1951 dans une mise en scène de Marcel Cuvelier).


 

Avec, en 3e partie de soirée, un 3e terme, qui variait selon les saisons, et rythmait la permanence. En 2006, par exemple, c’était Jacques la fataliste de Denis Diderot, mes de Jean-Daniel Laval.


 


 

Depuis le 17 juin 2016, c’est La Poupée sanglante de Didier Bailly & Éric Chantelauze d’après Gaston Leroux, mes de Éric Chantelauze.


 

Pour cette persévérance, pour sa fidélité à Ionesco (1909-1994), soutenue par un public renouvelé mais obstiné au long des décennies, il a reçu un Molière d’honneur en 2000.

Depuis la reconnaissance officielle du passage du millénaire, depuis 17 ans, le succès continue sans se démentir.
Il faut dire que le monde n’a jamais été aussi absurde et les avant-gardistes clairvoyants des années 50 peuvent se voir honorer comme des pionniers.

Alors la Huchette-Ionesco, 60 ans, peut être fière, un théâtre, un Roumain en plus, pensez donc ! Tapis rouge devant le théâtre.


 

C’est ce soir qu’il faut y être, il y aura tout ce qui fait l’histoire du temps : les acteurs, les pompiers, le dress code de préférence barré, les critiques (mauvaises), le public qui a toujours raison. Et même un gâteau d’anniversaire de chez Bontemps.

Si on peut pas y être en vrai, France Culture nous y emmène. L’ubiquité, c’est très tendance ces temps derniers.

* Les Papous.

* 60 ans de Cantatrice chauve.

Prochains rendez-vous de la fête, à noter tout de suite dans les agendas :
* La nuit absurde du 4 au 5 mars 2017.
* Un rendez-vous avec le Collège de pataphysique, le 3 avril 2017.
Et quelques autres surprises.

Théâtre de la Huchette, 23 rue de la Huchette, 75005 Paris.


À New York City, comme chaque année, le MoMA nous invite à son Festival international des films de "non-fiction" et des médias, Doc Fortnight 2017 (16-26 février 2017).

Au programme, des documentaires du monde entier, présentés par leurs auteurs, la plupart du temps en avant-première. C’est une des occasions inestimables (comme dans tous les festivals de documentaires d’auteurs) de revisiter la question, à jamais sans réponse, de l’intervention de la caméra (du récit) dans cette création, humaine elle aussi, que serait "la vérité".

Ouverture ce soir avec :

* À 19h30 : Machines de Rahul Jain (2016).


 

Faites votre programme.

Visionnez 24 vidéos du programme Doc Fortnight 2017.

Museum of Modern Art, 11 W 53rd St, New York, NY 10019.


À New York toujours, on va aussi, ce soir, à la Neue Galerie vernir la première rétrospective quasiment intégrale de Alexei Jawlensky (16 février-29 mai 2017).


 

La Russie est à la mode aux States.
Mais Alexei Jawlensky (1864-1941), d’origine russe, s’était installé à Munich dès 1896.

* À 18h00 : Opening Night.
Seulement pour les membres.

Sinon, les jours suivants avec le tout venant des amateurs, pendant 3 mois.

Neue Galerie, 1048 5th Ave, New York, NY 10028.



Mercredi 15 février 2017

 

Le FICA de Vesoul a décerné publié son palmarès, hier soir.

Deux Cyclos d’honneur pour deux femmes :

* La réalisatrice Rakhshan Bani-Etemad (Iran) pour l’ensemble de son œuvre.

* L’actrice Swarna Mallawarachchi (Sri Lanka) pour l’ensemble de sa carrière.

Et le Cyclo d’or pour :

* 500M800M de Yao Tian (2016).


 


 

Voir tout le palmarès.


Le Comité du film ethnographique nous propose un rendez-vous mensuel : Homme et environnement 2017, avec un film et une discussion avec un(e scientifique et/ou un(e cinéaste.

Ce mois-ci, il nous invite à méditer sur un modèle économique alternatif : la coopérative, avec un documentaire sorti à la fin de 2016, qu’il faut absolument voir.


 

* À 18h00 : Food Coop de Tom Boothe (2015).

Méditer, et débattre avec Tom Boothe, pour ensuite, peut-être, passer à l’acte.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Notez déjà vos prochains rendez-vous.

Musée de l’Homme, auditorium Jean-Rouch, 17 place du Trocadéro 75016 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* Sac la mort de Emmanuel Parraud (2015).

* Loving de Jeff Nichols (2016).

* Fukushima mon amour de Doris Dörrie (2016).

* L’Histoire d’une mère de Sandrine Veysset (2016).

* David Lynch. The Art Life de Jon Nguyen, Rick Barnes & Olivia Neergaard-Holm (2017).

* Rock’n Roll de Guillaume Canet (2017).

* Belle de nuit - Grisélidis Réal, autoportraits de Marie-Eve de Grave (2016).

* Ils l’ont fait de Said Bahij & Rachid Akiyahou (2015).

Les ressorties en versions restaurées

* Pandora de Albert Lewin (1951).

* Le Gouffre aux chimères (Ace in the Hole) de Billy Wilder (1951).

* Vivre sa vie de Jean-Luc Godard (1962).



Mardi 14 février 2017

 

Bon anniversaire, Jean-Louis Touchant !

Aujourd’hui, pour fêter cet anniversaire, on aurait déjeuné chez Boffinger, plateau de fruits de mer, évidemment.


 

Après, on serait allé à la Fondation Seydoux se régaler à son nouveau programme À la conquête de l’Ouest (8-28 février 2017).

On aurait vu :

* À 14h00 : Le Vengeur, le chemin de la vérité (Battling Kid) de Paul Hurst (1926).

* À 15h00 : Masterclass de Claude Aziza sur les premiers westerns.

On aurait plutôt été boire un petit coup de blanc, juste à côté au bistrot l’Entracte, pour souhaiter bon anniversaire aussi à Harry Mathews (1930-2017), par exemple.
Vous avez tous les livres à la maison, et vous les avez lus. Et notamment le Dictionnaire du western de Claude Aziza & Jean-Maris Tixier, Éd. Vendémiaire (2015).

Mais on n’aurait raté pour rien au monde la séance d’après, avec le 1er western du cinéma, mythique, dont on avait appris, étudiants, l’existence dans le Sadoul :

* À 16h00 : The Great Train Robbery (1903).

Suivi de raretés : Les Apaches du Far West (réalisateur inconnu, 1907) ; Una of the Sierras de Ralph Ince (1912) ; The Craven de R.S. Sturgeon (1912).


 

Ensuite, on serait remonté au métro, place d’Italie, vous auriez acheté votre journal, on se serait fait la bise en se donnant rendez-vous, "À demain, même endroit, même heure". On serait rentré chacun chez soi, paisiblement, dans ce temps suspendu, cette éternité de l’amitié.


 

Fondation Seydoux, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.


Ça ne peut échapper à personne, désormais, pas plus que Noël : c’est la Saint Valentin, et faut dépenser ses sous, sinon on a l’air de quoi ?

Il y a eu d’autres idées parfois au cours des temps.

Évidemment, on a un petit faible pour le massacre de 1929.
Le massacre clair et ciblé par mitraillette, propre, à côté du massacres sournois et larvé, non-ciblé par Bourse.


 

Les voyous de ce temps-là avaient une autre gueule que ceux d’aujourd’hui, cheap, minables, se croyant au dessus de la mêlée alors qu’ils sont seulement hors-sol au ras des pâquerettes, incapables de produire la moindre légende.
Ceux d’autrefois s’affichaient comme tels au moins, on les reconnaissait tout de suite, alors on les respectait pour leur puissance. Même gros et laids comme Al "Scarface" Capone (1899-1947), ils demeuraient sexy, tout comme leurs chasseurs d’ailleurs, comme Eliot Ness (1903-1957).


 


 

Les grenouilles demandent des rois, nous demandons des légendes, puisque les dieux sont morts.

* Scarface de Howard Hawks (1932).

* Certains l’aiment chaud (Some Like It Hot) de Billy Wilder (1959).

* Les Incorruptibles (The Untouchables) de Brian De Palma (1987).

* L’Affaire Al Capone (The St. Valentine’s Day Massacre) de Roger Corman
(1967).


 


Le tome 11 du Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social (1940-1968) est disponible depuis novembre 2016. C’est l’avant dernier volume de la série consacrée à la période 1940-1968.

76 tomes, dont 56 volumes, 9 dictionnaires thématiques, 11 dictionnaires internationaux, soit soixante-seize tomes, qui ne racontent pas un passé mort, embaumé et desséché mais une pensée vivante.

La Société Louise-Michel, pour célébrer l’événement, invite Edwy Plenel, qui vient de lui consacrer un livre.

* À 19h00 : Edwy Plenel raconte son Maitron, "ce monument de savoir qui n’est pas une citadelle académique, imprenable et lointaine, mais un outil collectif, disponible et proche".


 

Bonne lecture :

* Edwy Plenel, Voyage en terre d’espoir, Éd. de l’Atelier (2016).

Lieu-Dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris.


La FMSH nous propose un séminaire mensuel : Exil et migrations.


 

Car "personne n’est chez soi" (Emmanuel Lévinas), voici la conférence inaugurale de la chaire Exil et migration aujourd’hui. Rupture ou continuité ?

* À 19h00 : Présentation par Alexis Nuselovici.

Agenda du séminaire.

Entrée gratuite mais inscription obligatoire.

Fondation Calouste-Gulbenkian, 39 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris.


Un mardi par mois, l’Institut polonais programme Martin Scorsese présente les chefs d’œuvre du cinéma polonais, une sélection de sept films choisis par lui (13 décembre 2016-20 juin 2017).
Tous les films ont été restaurés en version numérique. Toutes les séances sont suivies d’un débat avec les invités.

Dans ce cadre, on a vu Hasard de Kieslowski en décembre 2016 et Illumination de Zanussi en janvier 2017.

En février 2017, ce soir, c’est

* À 20h00 : Il faut tuer cet amour (Trzeba zabić tę miłość) de Janusz Morgenstern (1972).
Présentation par Janusz Głowacki.


 

Les prochains élus de Scorsese : Skolimowski, Wajda, Munk, Kawalerowicz.

Faites votre programme.

Reflet Médicis, 3 rue Champollion, 75005 Paris.



Lundi 13 février 2017

 

Notre amie, Luce Vigo (1931-2017), nous a quittés hier, dimanche 12 février 2017.
Avec Émile Breton, plus ou moins proches au long des années, ils étaient nos compagnons de route de toujours.


 

Elle collabora à Jeune Cinéma, dès le début et, pendant près de vingt ans, lui offrit ses non-critiques alertes et ses riches entretiens.

Son premier article à JC, ce fut pour son père, dans le n° 5 de février 1965.

Elle fut du dernier numéro spécial, paru en hommage à Alice Chardère, en décembre 2016.
Elles avaient le même âge.

Pour connaître Luce Vigo, critique de cinéma dans les revues, la meilleure adresse : Calindex.

Gérard Courant l’avait immortalisée.


 


À Paris, à La Colonie, lieu de savoir-vivre, espace culturel engagé, créé par Kader Attia, à la fin de 2016, ce soir on rencontre la cinéaste libanaise Jocelyne Saab.


 

* À partir de 19h00 : Jocelyne Saab. Parcours d’une cinéaste dans la tourmente
Présentation par Olivier Hadouchi.


 

Programme (entrée libre) :

* Beyrouth, jamais plus (1976).

* Les Enfants de la guerre (1976).

* Beyrouth ma ville (1982).

* Un dollar par jour (2016).


 

La Colonie, 128 rue la Fayette, 75010 Paris.


C’est aujourd’hui qu’on va trouver dans les librairies, la dernière livraison des Éditions du Sandre :

* Pétrus Borel, Œuvres poétiques et romanesques.
Textes choisis et présentés par Michel Brix.


 

Il est bon de faire connaissance avec Pétrus Borel (1809-1859), poète "frénétique", avec son destin à la fois atypique et représentatif de la première moitié du 19e siècle, et de ses deux révolutions manquées, que André Breton sut reconnaître.

C’est l’occasion de feuilleter un trésor de cette maison d’édition-librairie différente et remarquable : Presse d’extrême gauche et alentours des années soixante aux années quatre-vingt, catalogue n°2, Librairie du Sandre (2015).


 

Éditions du Sandre, c/o Librairie du Sandre, 5 rue du Marché-Ordener, 75018 Paris.


Il y a 100 ans ans, le 13 février 1917, on arrêtait Mata Hari (1876-1917).


 

C’était le début de sa fin - elle a dû attendre octobre pour être fusillée à Vincennes.

C’était le début de sa légende, sans fin.


 



Dimanche 12 février 2017

 

De New York vers le monde entier, le MET pour tous : Use, remix, and share !

Le Metropolitan Museum of Art (5000 ans d’art) diffuse 375 000 œuvres, de toutes les époques, en accès libre, en haute définition et pour n’importe quel usage, y compris commercial.

Ce n’est que justice : la possibilité d’existence des artistes, de leur créativité, de leurs créations, ne vient pas de quelque divinité cosmique, mais n’existe que parce que du temps est libéré pour eux grâce au travail, en soute, des galériens.
Ils sont leur éco-système, leur nappe phréatique, ils sont leurs nourriciers.

Mais on est telement habitué aux inégalités qu’on est toujours étonné quand une partie de leur dû est reversés aux dits galériens, par la société qui en a bénéficié. Alors on appelle ça de la générosité.

Quoiqu’il en soit, on remercie le MET, institution privée.

Et ceux qui l’ont précédé dans cette redistribution : la National Gallery de Washington, le Rijksmuseum d’Amsterdam ou le Getty Museum.

Et on va se délecter de la grandeur du genre humain.


 


 


 

The Met Fifth Avenue, 1000 Fifth Avenue, New York, NY 10028.



Samedi 11 février 2017

 

À Pézenas, les Rencontres 55e édition ont commencé en beauté.
Organisées par la Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée, en partenariat avec la Ville de Pézenas, elles témoignent de la vitalité des ciné-clubs, qui ont même tendance à se multiplier (10-16 février 2017).


 

Cette année, les Rencontres de Pézenas nous offrent un zoom sur le cinéma des pays de l’ex-Yougoslavie (1918-2003), avec des films yougoslaves (de 1967 à 1995), et désormais serbes, bosniaques, croates et slovènes.
Des découvertes (Jasmila Žbanić), des déjà classiques (Emir Kusturica) et un hommage à Mirjana Karanović.
La complexité de l’histoire des Balkans sera abordée par Dunja Jelenkovic, Irena Bilić et Simon Rico.

Il y a aussi des avant-premières, des invités de marque, des expos et des temps forts.

Aujourd’hui, des avant-premières au cinéma Le Molière :

* À 11h00 : Sac La Mort de Emmanuel Parraud (2015).
En présence de Nathan Nichalovitch.

* À 17h30 : Citoyen d’honneur de Mariano Cohn & Gastón Duprat (2016).

* À 21h00 : Massilia Sound System de Christian Philibert (2016).

Ou bien la Yougoslavie au Théâtre de Pézenas :

* À 11h00 : Qui chante là-bas ? (Ko to tamo peva) de Slobodan Šijan (1980).

Faites votre programme.

Rencontres de Pézenas, 5 passage Jean-Magrou, 34500 Béziers.


À Vesoul, au FICA, compétition toute la journée (7-14 février 2017).

* À 13h45, la Corée du Sud : Baby Beside Me (A-gi-wa Na) de Son Tae-gyum (2016).

* À 16h00, l’Iran : Being Born (Be Donya Amadan) de Mohsen Abdolvahab (2016).


 

* À 18h00, le Japon  : Her Mother de Sato Yoshinori (2016).

* À 20h30, la Chine : 500M800M de Yao Tian (2016).

Cinéma Majestic, 16 rue du Dr Noël-Courvoisier, 70000 Vesoul.


À Paris, le samedi, c’est brocante.

On propose la Fête du livre des Éditions Noir et Rouge.


 

* À partir de 10h00 : Des milliers de livres neufs et d’occasion, parfois très rares, des essais, des romans, des BD, des livres d’art et même de la poésie… à des prix d’occasion.

EDMP, 8 impasse Crozatier, 75012 Paris.


Salut les câblés !

Cette semaine (du 11 au 17 février 2017), par suite d’un mouvement de certaines catégories de personnels (si si ils bougent encore), on est pris en otage et on va, comme avant, au kiosque s’acheter un programme télé quelconque.

La situation devrait revenir à la normale la semaine prochaine, comme partout, ça dépendra du rapport de force.


 



Vendredi 10 février 2017

 

À Nantes, au Château, une exposition ouvre ses portes Aux origines du surréalisme. Cendres de nos rêves
Au Château et en partenariat avec la Bibliothèque municipale - toute une utopie (11 février-28 mai 2017).

"Il n’y a qu’à Nantes et à Paris qu’il peut nous arriver quelque chose qui en vaut la peine", tout le monde sait ça.

Aux origines du surréalisme - la seule révolution réussie, souvent détournée, jamais trahie -, il y a des lycéens inspirés qui font des revues : En route mauvaise troupe puis Le Canard sauvage.
On est en 1913, c’est encore, pour peu de temps, la Belle Époque.
Ils s’appellent le Groupe de Sârs, des copains du lycée Clémenceau, Eugène Hublet (1897-1916), Pierre Bisserié, Jean Sarment (1897-1976), surtout Jacques Vaché (1895-1919).


 

Et puis, la guerre éclate. Et c’est dans son fracas, en 1916, que Jacques Vaché rencontre André Breton (1896-1966) à Nantes.

C’est à 20 ans qu’on a le privilège d’avoir raison, et donc d’être de la chair à canon et/ou de l’âme à désespoir. C’est au début de la vie qu’on entrevoit sa fin, proche ou lointaine, mais on ne le sait pas.


 

L’exposition - ces "cendres de nos rêves" - retrace le parcours de ces "enfants perdus aux aventures incomplètes", qui changèrent l’histoire intellectuelle du 20e siècle par les deux bouts : révolte contre les valeurs bourgeoises et remise en question du langage.

Commissaires : Marion Chaigne & Patrice Allain.

Il y a des visites pour les grandes personnes et aussi pour les enfants (c’est mieux de réserver), et le 1er avril 2017, on pourra même y aller tous ensemble.

* À 18h30 : Inauguration.

Château des ducs de Bretagne, Musée d’histoire de Nantes, 4 place Marc-Elder, 44000 Nantes.


Au FICA de Vesoul (7-14 février 2017), au programme de ce vendredi, notamment, des films srilankais très rares.

Ce soir, en compétition, l’Indonésie :

* À 20h30 : Mother Emma (Athirah) de Riri Riza (2016).


 

Cinéma Majestic, 16 rue du Dr Noël-Courvoisier, 70000 Vesoul.



Jeudi 9 février 2017

 

À Paris, les Trois Luxembourg sont refaits à neuf pour accueillir les Rencontres du cinéma taïwanais, Cinéma taiwanais, nouveaux auteurs, 3e édition (9-10 février 2017).


 

Au programme, 12 courts métrages inédits en France, en présece de leurs auteurs, proposés par le Centre culturel de Taïwan à Paris et Kaohsiung Film Archive.

Ce soir (et demain), deux séances en entrée libre dans la limite des places disponibles :

À 20h00 
 :

* Arnie de Rina B. Tsou (2016) (sélection Semaine de la Critique de Cannes 2016).

* Phantom Cinema de Li-Ming Cheng (2016).

* Nia’s Door de Kek-Huat Lau (2015) (sélection du Festival de Clermont-Ferrand 2016, compétition internationale).


 

À 21h50 :

* Für Elise de Albert Ventura Roldan (2015).

* In the Land of the Blind de Ke-Yun Chen (2015).

* The Evil Inside de Lingo Hsieh (2014).


 

Faites votre programme de demain.

Cinéma Les 3 Luxembourg, 67 rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris.


À Paris encore, on groupe ses déplacements.
Avant d’aller aux Trois-Luxembourg, on va à la librairie du Panthéon, Cinélittérature s’occuper des "jeunes".

"Les jeunes", c’est une vieille notion imprécise, parfaitement culturelle, apparue, nous dit-on, comme l’amour, au 12e siècle, et qui a varié au long des siècles : entre l’enfance et la maturité, que d’années d’errances avant des stabilisations jamais assurées !
C’est l’éternel problème des générations (que Karl Mannheim avait abordée en 1928), mais aussi celui des disparités entre garçons et filles (dont le fameux "mademoiselle", sans équivalent mâle, est la digne métaphore).


 

* À partir de 18h30 : Présentation par Andrea Grunert du n°161 de Cinémaction qu’elle a dirigé, "Et les jeunes…", Éd. Charles Corle (2016).

On y aborde, à travers le cinéma, leurs révoltes, leurs exclusions, leur pauvreté, leur quête d’identité et les rôles sexuels auxquels ils sont confrontés.

Avec de contributions de Violaine Caminade de Schuytter, Noëlle de Chambru, Petra Christov-Bagardgiev, Raymond Delambre, Nicole Gabriel, Andrea Grunert, Olivier Hadouchi, Anne-Lise Marin-Lamellet, Arnaud Le Poullennec, Joachim Manzi, Frédéric Monvoisin, Jean-Pierre Piton, Marion Poirson Dechonne, Yann Roblou, Giuseppina Sapio, Célia Sauvage, Nicolas schmidt, Damien Ziegler.

Librairie du Panthéon, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.


À Paris toujours, avant Taiwan et les jeunes, on peut commencer l’après-midi avec les premiers cow boys, généralement peu causants, mais qui, à l’époque, ne parlaient pas du tout. C’est à la Fondation Seydoux, : À la conquête de l’Ouest. Les pionniers du western (9-28 février 2017).

Aujourd’hui des films de William Duncan, Gilbert M. S Anderson, RS. Sturgeon.

* À 14h00 : A Bit of Blue Ribbon (1912-1913).

* À 16h00 : A Girl of the West (1910-1913).

Faites votre programme Go West.

Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.


Au FICA de Vesoul (7-14 février 2017).

Dans le programme foisonnant de ce jeudi Jeune Cinéma choisit de se faire une cure Otar Iosseliani, avec

* À 10h00 : La Chute des feuilles (Giorgobistve) (1966).

* À 12h00 : Avril (Aprili) (1962).

* À 14h00 : Pastorale (Pastorali) (1976).

Puis l’Inde, avec Asil Rais, parfait francophone, acteur de Ariane Mnouchkine et de Peter Brook.

* À 18h00 : Un Intouchable parmi les morts de Asil Rais (2016)


 

Et enfin, l’Irak, pour la compétition :

* À 20h30 : The Dark Wind (Reşeba) de Hussein Hassan (2016).

Parallèlement aux projections et en partenariat avec le festival, il faut aller visiter les expos de Vesoul, en entrée libre (19 janvier-19 février 2017) :

* Eriko Matsuda. Adoration, à la Chapelle de la Mairie.


 

* Le Japon se met à table. Objets anciens et modernes à la Bibliothèque municipale.

* Et les affiches de films à la Galerie d’exposition de Cora, au Cinéma Majestic, et au lycée Édouard Belin.


À Berlin, commence la 67e Berlinale avec ses innombrables sections, Panorama, Forum, Compétition, Classic, etc. (9-19 février2017).


 

Berlin se souvient de John Hurt en 2014.
Il ne riait pas souvent dans se films. Mais à Berlin, il éclatait de rire, avec Tilda Swinton à la première de Snowpiercer de Bong Joon-ho.


 

Ce soir, l’ouverture se fait avec un film français :

* À 19h00 : Django de Étienne Comar (2017).


 

Faites votre programme.

Berlin International Film Festival
, Potsdamer Straße, 5
10785 Berlin.


À Londres, à la Tate Gallery, c’est David Hockney qui nous attend (9 février-29 mai 2017).


 

On écoute et on regarde notre vieil ami, David Hockney.

Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG.



Mercredi 8 février 2017

 

À Vesoul au FICA, c’est Majestic que ça se passe (7-14 février 2017).

Aujourd’hui, Jeune Cinéma choisit la cuisine japonaise avec deux films de Ogigami Naoko.

* À 10h00 : Kamone Shokudo (2005).


 

* À 13h45 : Megane (2007).


 

Et naturellement ce soir le film en compétition :

* À 20h30 : Hotel Salvation (Mukti Bhawan) de Shubhashish Bhutiani (2016).


 

Mais il y a des tas d’autres choix possibles.

Cinéma Majestic, 16 rue du Dr Noël-Courvoisier, 70000 Vesoul.


À Lyon, à l’Institut Lumière, dans le cadre de la rétrospective Mikio Naruse (1905-1969), une soirée spéciale :

* À 19h00 : Conférence L’Âge d’or du cinéma japonais par Pascal-Alex Vincent. (1)

* À 20h30 : Quand une femme monte l’escalier (Onna ga kaidan wo agaru toki) de Mikio Naruse (1960).


 

1. Autour du coffret L’Âge d’or du cinéma japonais, dirigé par Pascal-Alex Vincent, édité par Carlotta Films, comprenant le Dictionnaire des cinéastes japonais et 6 DVD.

Institut Lumière, rue du Premier Film, 69008 Lyon.


À Paris, la MEP nous offre sa nouvelle livraison d’expos (8 février-9 avril 2017).

* Gao Bo. Les offrandes


 

* Vincent Perez. Identités.


 

* Les rencontres de Bernard Plossu.


 

* Jean Yves Cousseau. Dans la nuit, la matière.


 

Maison européenne de la photographie (MEP), 5-7 rue de Fourcy, 75004 Paris.


À Paris aussi, le séminaire et ciné-club d’intervention politique Conséquences, après avoir investi l’ENS, s’installe ce soir aux Beaux-Arts, ces lieux mythiques où sont nés et se sont développés tant de mouvements chers à nos cœurs, quand le vent soufflait dans la bonne direction, que les sirènes étaient amicales, et qu’on naviguait vers un port heureux.

Ce soir, c’est bilan et perspectives des événements du printemps 2016.

* À 19h00 : Pour un usage politique de la conjoncture.
Avec Davide Gallo Lassere, autour de son livre Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux, Éd. Eteropia (2016).


 

École des Beaux-Arts, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* American Honey de Andrea Arnold (2016).

* Nous nous marierons de Dan Uzan (2016).

* Brothers of the Night de Patric Chiha (2016).

* Le Concours de Claire Simon (2016).

* Silence de Martin Scorsese (2016).

Les ressorties en versions restaurées

* Le Livre de la jungle (Jungle Book) de Zoltan Korda (1942).

* Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird) de Robert Mulligan (1962).

Sélection du Festival de Cannes 1962, trois Oscars 1963, trois Golden Globe 1963, Top 100 de l’American Film Institute 2007, etc., etc. À ne rater sous aucun prétexte.Atticus Finch est notre héros à tous.
Dommage que sa créatrice, Harper Lee, ait dérapé à la fin de sa vie.


 



Mardi 7 février 2017

 

Aujourd’hui s’ouvre le Festival international des cinémas d’Asie (FICA), 23e édition (7-14 février 2017).

C’est un des plus importants festivals de cinéma asiatique du monde.


 

Créé en 1995, il accueille, tous les ans, entre 25 000 et 30 000 visiteurs, et présente cette année, 60 invités et 90 films pour la compétition, fictions et documentaires de la grande Asie. Plusieurs prix y sont décernés dont le Cyclo d’or.

En 2017, autour de la compétition, Visages des cinémas d’Asie contemporains, et d’un Hommage aux maîtres du cinéma sriLankais, une programmation étourdissante.


 

* Des avant-premières.

* Des documentaires.

* Campagne d’Asie.

* Regard sur le cinéma géorgien.

* Japanimation.

* Le Japon se met à table.


 

Soirée d’ouverture au Théatre Edwige-Feuillère :

* À 20h00 : Après la tempête (Umi Yori Mo Mada Fukaku) de Kore-eda Hirokazu (2016).


 

Faites votre programme de la semaine.

Théâtre Edwige-Feuillère, place Pierre-Renet, 70000 Vesoul.


À Paris, comme tous les mardis, à l’ENS, c’est ciné-club.

* À 20h30 : Le Voyage du ballon rouge de Hou Hsiao-hsien (2007).


 

La projection est suivie d’une rencontre avec l’équipe de Cinétrens, la revue de cinéma de l’ENS de Lyon, dont le nom est un clin d’œil à Jean Rouch. (1)

Après le n°1, "Le Rituel", sorti au printemps 2016, voici le n°2, "Cartographie".
Le n°3 est en préparation : "Le Brouillon".


 


 

1. Quand l’anthropologue arrive, les dieux s’en vont. (Dicton haïtien)

Bonnes lectures sur la ciné-transe :

* Jean Rouch, La Caméra et les Hommes. Pour une anthropologie visuelle. Éd. Mouton (1978).

* Maxime Scheinfeigel, Jean Rouch, Éd. du CNRS (2008).

Ciné-club de l’ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.



Dimanche 5 février 2017

 

Aux Sables d’Olonne, le Musée Sainte-Croix (MASC), nous invite à découvrir - ou redécouvrir - Valère Novarina : Disparaître sous toutes les formes (5 février-28 mai 2017).

Hier, a eu lieu le vernissage de l’exposition. Les vernissages, c’est bien comme mondanité, mais, généralement, on n’a pas la possibilité de bien voir les œuvres, trop de monde, trop de babil (des classes non-dangereuses). Donc, c’est à partir d’aujourd’hui qu’il faut y aller.

Valère Novarina est un grand artiste.

Persistance de l’image rétinienne d’un spectacle ancien.
Ça s’appelait "De l’aube au milieu de la nuit", le 5 juillet 1983, à La Rochelle.

Novarina était perché sur une charpente flotante de bois et attablé à un bureau de verre, au milieu de la grande salle octogonale de la Tour Saint-Nicolas, en train de dessiner. "Le Zatopek de l’énumération", avait titré Libé le 8 juillet 1983.

Il venait de terminer, pour le théâtre et 2587 personnages, Le Drame de la vie, qui était encore "à paraître". (1)


 

Pourquoi 2587 personnages ?

"Multiple de 13 comme tous les nombres de la Bible et réductible à 4, nombre d’Adam, celui de la matière et de la création du monde. Avec 3 on obtient un surface, avec 4, un volume" expliquait-il à l’époque.

Il avait donc entrepris de créer le générique de ses personnages.
"C’est très simple, on demande à Adam de dire ceux qui l’ont précédé et il les énumère". Et puis il les avait dessinés, toute la journée, un par un, chacun sa feuille, avec son nom écrit à la machine, entouré d’acteurs qui psalmodiaient la longue liste des 2587, tout autour de lui.


 

Il avait commencé à 8h45. Les premiers spectateurs n’étaient arrivés que vers 10h00. Les derniers, quand ce fut fini à 1h00 du matin, l’applaudissaient sans fin.

C’est ce jour-là qu’il est devenu démiurge et, sans doute, y a pris goût.
Les années suivantes, il n’a plus arrêté de créer.
33 ans après l’apparition, serait-il venu, le temps de la disparition ?

Notez tout de suite le prochain rendez-vous avec lui, à l’occasion de l’anniversaire du Centre national des lettres (CNL), à Paris, mardi 21 février 2017, à 19h30.


 

1. Valère Novarina, Le Drame de la vie, Éd. POL (1984).
Création à Avignon, le 13 juillet 1986.

Tout savoir sur l’exposition-Disparition.

Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, rue de Verdun, 85100 Les Sables d’Olonne.


Chaque premier dimanche du mois, le Musée d’Orsay propose un programme "gratuit pour les familles" : Les pionniers du cinéma d’animation, en ciné-concert (6 novembre 2016-2 avril 2017).

On voit pas pourquoi, d’ailleurs, ce serait spécialisé "familles" (que l’on hait), alors qu’on adore l’animation.

Aujourd’hui :

* À 16h00 : Les pionniers du cinéma d’animation 2

Les premiers films de Walt Disney, réalisés avant la création de Mickey Mouse en 1928. On va découvrir Oswald le lapin chanceux et les Alice Comedies.

La séance est accompagnée au piano par Sandrine Marchetti.


 

Notez dans vos agendas les prochaines dates des Pionniers du cinéma d’animation 3 et 4 : dimanche 5 mars 2017 et dimanche 2 avril 2017.

Musée d’Orsay, Auditorium niveau -2, 1 rue de la Légion-d’Honneur, 75007 Paris.



Samedi 4 février 2017

 

Beaubourg : Anniversaire toute l’année, d’accord, et manifestations de tous ordres, parfait.


 

Mais Beaubourg, ce n’est pas seulement la traditionnelle contemplation respectueuse - et silencieuse - des musées-églises.


 


 

C’est aussi l’exubérance et la joie de l’art imité par la vie.


 

Alors la fête, c’est quand ?

Eh bien, c’est aujourd’hui et demain : Parades, fanfares, parcours, performances, cinématon, projos, cabaret, bal monochrome, aérobic philosophique, etc. et bien sûr l’inévitable Surprise !.

* De 11h00 à 2h00 du matin : Tout le monde est invité et c’est gratuit.


 

Faites votre programme.

Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris.


À Montreuil, l’ETNA invite à son Assemblée visuelle mensuelle.


 

À 20h30, au programme :

* Boucles, un dispositif de projection / performance des boucles réalisées lors du workshop "tirage à plat" mené par Atelier MTK à l’Etna (janvier 2017).
* Parler d’elles de Colette Boisivon ( 2016).
* Odyssea 25 de Évelyne Cohen (2017).
* 3 films des ateliers incipits super 8
* Un classique du mois proposé par La Poudrière.
* Les imprévus du mois

Participation libre.
On peut apporter de quoi partager à boire et à manger.

Etna, 71 rue Robespierre, 93100 Montreuil.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 4 au 10 février 2017.



Vendredi 3 février 2017

 

À Clermont-Ferrand s’ouvre le Festival international de courts métrages, 39e édition (3-11 février 2017).


 

Feuilletez le programme.

Les lieux du festivals.


À Paris, à la librairie-galerie Le Monte-en-l’air, les Éditions Libertalia qui viennent de rééditer Le Talon de fer, en novembre 2016, nous invitent à parler de Jack London.

* À 19h00 : Jack London, socialiste révolutionnaire ?


 

London est l’auteur du Talon de fer et de Martin Eden, il a été membre du parti socialiste américain de 1896 à 1916, il a financé les organisations révolutionnaires, il a loué la révolte mexicaine en 1911, etc.
Mais il était aussi grand propriétaire, et ses reportages étaient financés par le magnat Hearst.


 

Faux paradoxe : pour se révolter, il faut penser, ça prend du temps.
Martin Eden le sait, qui, épuisé par son travail alimentaire de la semaine, le samedi ne peut aligner deux mots, et, tout simplement, dort. Ça s’appelle la récupération de la force de travail.

Pour faire la révolution, il faut aussi des outils théoriques et des garde-fous, donc de l’instruction, et, malgré les apparences de démocratisation, elle continue à être, sinon réservée, du moins infiniment plus facile pour les classes supérieures. Le capital culturel dès la naissance, ça aide considérablement les héritiers.

Au sein des classes exploitantes, qui ont récupéré l’argent et le temps, heureusement que des individus surgissent, conscients et généreux, et tant pis si ces intellectuels sont "traitres" à leur classe. Ils ne peuvent rien seuls, mais ils sont nécessaires à ceux qui produisent la richesse - et pourraient cesser de la produire.
Absolution de London.


 

Mais on peut en discuter avec Philippe Mortimer, son traducteur et Nicolas Norrito son éditeur (Libertalia).

Le Monte en l’Air, 2 rue de la Mare, 75020 Paris.


Sur TCM, en février, on célèbre les Frères Coen.

Tous les vendredis de février 2017, à 20.45, six films, c’est pas l’intégrale, mais c’est sympa. Et une journée spéciale aujourd’hui, ce vendredi 3 février 2017. Alors on est content, forcément.

Mais, tenez-vous bien, le teaser que TCM nous propose sur son site est en français.
Alors, là, TCM va si loin dans l’amour de la France qu’on en rougit de honte.
Serait-ce un geste politique ?

Allez on se (re)met The Man of Constant Sorrow et les culs trempés pour se remonter le moral.


 


En février 1917, le calendrier Julien russe avait 13 jours de retard sur le calendrier Grégorien (le nôtre). Leur 23 février 1917 était notre 8 mars 1917.

À Montreuil, la Bourlingue Théâtre prend de l’avance en fêtant, dès aujourd’hui en avant-première, le centenaire du début de la Révolution russe et les méandres du quotidien de Petrograd en octobre.
Répétition générale avec une bolchevique, une menchévique, deux socialistes révolutionnaires, une représetante des travailleurs sociaux et une Madame Loyal en paillettes.

* À 21h00 : Les jours qui ébranlèrent le monde d’après John Reed (1920).
Mise en scène de Pascal Turbé.

Avec : Christine Hamel, Valérie Mastrangelo, Alexandra Schweitzer, Tony Faragasso, Annie Massol, Clément Lebateux, Aude Ollier et la participation de Jean-Piere Benzekri (dessins). Travail corporel : Céline Gayon


 

Avec le soutien de La Parole Errante et de Comme Vous Emoi.

La Parole errante, Maison de l’Arbre, grande salle, 9 rue François-Debergue, 93100 Montreuil.


Dans le cadre de Nogent à livre ouvert, année du livre et de la lecture (2 février 2016-31 mai 2017), l’AFRHC nous propose un ciné-concert au Pavillon Baltard.

* À 20h30 : Le Fantôme de l’Opéra de Rupert Julian, d’après Gaston Leroux (1925), musique de Gabriel Thibaudeau, avec L’Octuor de France.

Si vous n’allez pas à Nogent, vous manquerez le principal, le live de Thibaudeau :


 

Tout sur ce superbe film.

Pavillon Baltard, 12 avenue Victor-Hugo, 94130 Nogent-sur-Marne.


À New York, le MoMA zoome sur le cinéaste new yorkais Manfred Kirchheimer (né en 1931), avec une rétrospective sélective de 13 de ses documentaires quasi-fictifs, de Colossus on the River (1963) à la première mondiale de son dernier film, My Coffee with Jewish Friends (2017) (3-11 février 2017).

Aujourd’hui, en première mondiale :

* À 18h30 : My Coffee with Jewish Friends de Manfred Kirchheimer (2017).


 

The Museum of Modern Art, Theater 1, 11 W 53rd St, New York, NY 10019.



Jeudi 2 février 2017

 

Vous connaissez peut-être l’œuvre de Joseph Beuys, I like America and America Likes Me (1974).


 

Anish Kapoor rebondit avec : I like America and America Doesn’t Like Me (2017), en caractères gothiques (Fraktur) lourdement connotés.


 

Il invite tous les artistes et les citoyens à faire de même en diffusant leurs noms et leur image en dignes héritiers de Beuys, le militant.


À Toulouse, aux Abattoirs, on fête les 40 ans du Centre Pompidou, avec une grande manifestation : 77/17 : Autour du Nouveau Réalisme (2 février-28 mai 2017).

Au programme : Arman, Ben, César, Christo, Gérard Deschamps, François Dufrêne, Raymond Hains, Horst Egon Kalinowski, Yves Klein, Robert Malaval,Robert Rauschenberg, Jean-Pierre Raynaud, Martial Raysse, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Richard Stankiewicz, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé, Gil Joseph Wolman, Édition MAT.


 

Ce même jour et dans la même perspective, commence : Daniel Spoerri. Les dadas des deux Daniel.

Le cabinet des curiosités de Daniel Spoerri et Daniel Cordier.


 

* À 18h00 : on vernit les deux expositions.

Les Abattoirs, 76 allées Charles-de-Fitte, 31300 Toulouse.


À Beaubourg, la collection Phares, nous invite à une projection consacrée à Yves Elléouët (1932-1975), peintre, écrivain, poète.

* À 19h30 : Yves Elléouët. Les voix de la légende, les marées de l’insomnie de Dominique Ferrandou (2008).
En sa présence.


 

La projection est suivie d’un cocktail.

Centre Pompidou, Cinéma 1, niveau 1, place Georges-Pompidou
, 75004 Paris.


Le Monde Diplo de février 2017 est paru.


 

Feuilletez-le.


Siné Mensuel de février 2017 est paru.


 



Mercredi 1er février 2017

 

Bon anniversaire Rhett Butler (1901-1960).
116 ans, et toujours ton inoubliable usine à frissons.


 


Bon anniversaire Mr John Ford (1894-1973).
123 ans, et, au cœur de votre immense domaine, quelques souvenirs secrets.


 


À Lyon, à la Mairie du 3e arrondissement, Sonia Bove nous invite aux Causeries du IIIe, 5e édition.

* À 18h30 : Michel Bataillon raconte son théâtre.

À Lyon, tout le monde le connaît, Michel Bataillon. (1)

Aux côtés de Roger Planchon, il a été l’un des artisans de la gloire du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne, qui culmina entre 1972 et 2002.


 


 

Ailleurs en France, on le connaît moins, maintenant que la "Décentralisation théâtrale" est identifiée, sur son wikipedia, comme "une politique culturelle de la Quatrième République" et que la plupart des protagonistes ont disparu.

Mais les théâtreux sont encore nombreux qui ont bonne mémoire.
Il y a tous les abonnés du TNP, qui sont fiers de leur "Palais du travail" devenu théâtre, de ses traditions et de son quartier qui s’épanouit.


 

Et surtout, il y a leurs héritiers qui, au festival d’Avignon, chaque été, prolongent quelques exigences et quelques vertus qui encadrèrent les grands artistes et les grands animateurs de ce temps-là, Jean Vilar en premier lieu.
Dans leurs esprit, Bataillon est associé, non seulement à Roger Planchon, mais aussi à Gabriel Garran, Patrice Chéreau et Georges Lavaudant notamment, et évidemment, comme germaniste, à ce certain théâtre qui domina dans les années 1950-1970, dont Bertolt Brecht fut le géniteur, et Roland Barthes, Bernard Dort et la revue Théâtre populaire furent les apôtres.

Bonnes lectures :

* Michel Bataillon avec Jean-Jacques Lerrand, Planchon, un défi en province en trois tomes, 1950-1957, 1957-1972, et 1972-1986, ill. de Antoine Demilly, Roger Pic, Marc Garanger, René Basset, Éditions Marval (2005).


 


 


 

1. Michel Bataillonl est actuellement président de la Maison Antoine-Vitez, centre international de la traduction théâtrale.

Contact.

Mairie du 3e, salle Brouillard, 18 rue François-Garcin, 69003 Lyon.


À Toulouse, la Cinémathèque emboîte le pas du Musée des Augustins.
L’exposition Fenêtres sur cours. Peintures du XVIe au XXe siècle (10 décembre 2016-17 avril 2017) lui a donné une idée.

Les Fenêtres sur cours de la Cinémathèque (1er février-4 mars 2017) proposent les cours (plutôt que les jardins) dans le cinéma.


 

D’aucuns appelleraient cela "l’effet tuyau de poêle", en référence à la pièce de Jacques Prévert, La famille Tuyaux de poêle, qui fut jouée par le groupe Octobre et la troupe de théâtre militant, Masses, en octobre 1933.
On préfère se référer à l’Almanach Vermot, "Comment vas-tuyau de poêle ? Pas mal et toile à matelas", et au livre de François George, qui nous avait fait rire : L’Effet ’yau de poêle de Lacan et des lacaniens ’Hachette, 1979). Dans ce cas, ce serait plutôt "l’effet marabout de ficelle". Jamais trop tard pour être lacanien.

Quoiqu’il en soit, il n’est besoin d’aucune justification intellectuelle sophistiquée, la cour comme espace scènique, la mise en miroir, le sablier de la conscience, et toutes ces sortes de choses. C’est chouette, on embarque.

Et vous savez quoi ? On commence, sans surprise, par

* À 21h00 : Fenêtre sur cour (Rear Window) de Alfred Hitchcock (1954).

Pour ceux qui l’ont déja vu, il y a d’autres possibilités aujourd’hui, deux Kurosawa et un Bonello,

Cinémathèque de Toulouse, 69 rue du Taur, 31080 Toulouse.


À Barcelone, l’Institut del Teatre, la Sala Beckett, l’Almeria Teatre et l’Institut Français de Barcelone se sont rassemblés pour créer un festival de théâtre en français, dont la 1ère édition commence aujourd’hui (1er-12 février 2017).


 

Au programme : 11 spectacles en français avec des sous-titres en catalan, des rencontres autour de la traduction et de l’adaptation, des lectures dramatisées, des mises en lecture par des metteurs en scènes et acteurs de Barcelone, un atelier d’écriture, un atelier entre le Conservatoire supérieur national d’art dramatique de Paris) et l’Institut del teatre de Barcelone.


 

Ça commence vraiment bien, ce soir, avec du Koltès :

* À 20h00 : La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès (1977), mise en scène de Jean-Pierre Garnier.

Faites votre programme.

Contacts à l’association Mise en lumière.

Teatre Estudi, Pl. Margarida Xirgu, s/n. Barcelona.


À New York City, on résiste par le truchement de la culture, on pense aussi à cette satanée année 1933, heureusement, au MoMA, il y a cinéma.

Aujourd’hui commence Modern Matinees : Hollywood and the Great Depression 1933 (1er février-31 mars 2017).

* À 13h00 : Hoop-La de Frank Lloyd (1933).


 

Museum of Modern Art, Mezzanine, Theater 3, 11 W 53rd St, New York, NY 10019.


À Paris, à la Galerie 1900-2000, pour les esprits abstraits et précis, s’ouvre aujourd’hui, l’exposition Figures et formes géométriques (1er février-31 mars 2017).


 

Avec Gaston Bertin, Victor Brauner, Cadavre Exquis, Candace Chaite, Felix del Marle, Jim Dine, Oscar Dominguez, Max Ernst, Luis Feito, Luciano Figueiredo, Samson Flexor, Brion Gysin, Jacques Hérold, Ray Johnson, Willy Kessels, Arthur Köpcke, Yves Laloy, Sol Lewitt, Robert Mangold, Georges Mathieu, Giulio Paolini, Francis Picabia, Poirot - Matsuda, Miguel Rio Branco, Mira Schendel, Manfredo de Souzanetto, Kumi Sugaï, Leon Tutundjian, Julio Villani.

Galerie 1900-2000, 8 rue Bonaparte, 75006 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* Tout un monde lointain de Alain Mazars (2015).


 


 

* Gimme Danger de Jim Jarmush (2016).

* Jackie de Pablo Larraín (2016).

* Et les mistral gagnants de Anne-Dauphine Julliand (2016).

* La Femme qui est partie (Ang babaeng humayo) de Lav Diaz (2016). Lion d’or de Venise 2016.

* Un jour dans la vie de Billy Lynn (Billy Lynn’s Long Halftime Walk) de Ang Lee (2016).

* Yourself and Yours de Sang-soo Hong (2016).

Et la ressortie en version restaurée

* Love Streams de John Cassavetes (1984).



Voyage dans le temps.

 


Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts