Journal de Abla (avril 2020) II
16-30 avril 2020
publié le jeudi 30 avril 2020


 

AVRIL 2020

(16-30 avril 2020)
 



Jeudi 30 avril 2020

 

Et les esprits, dans tout ça ?

Ils sont partout, pensent les Indiens Hopis des grandes plaines américaines, comme on le rappelle au Quai Branly.


 

Mais, dans le désert de Gobi en Mongolie, on rappelle qu’ils sont craintifs, qu’il faut faire attention à ne pas les chasser du monde en agressant la Nature.

* L’Histoire du chameau qui pleure (Ngen nulims) de Byambasuren Davaa & Luigi Falorni (2003).


 

Le San Diego Italian Film Festival, lui, donne des nouvelles des yōkai, malicieux ou malveillants, toujours bien présents, eux.

* Onikuma de Alessia Cecchet (2016).


Nicole Gabriels presents...

* L’Homme perdu (Der Verlorene) de Peter Lorre (1951).
Avec Peter Lorre.


 


Le cadeau Ciné-confiné #47 en version intégrale de Ciné’fil de Blois.

* L’une chante, l’autre pas de Agnès Varda (1977).


 


 


 


Le Monde diplomatique de mai 2020 est paru.


 

On le feuillette.

On s’abonne.



Mercredi 29 avril 2020

 

Marc Garanger (1935-2020) est mort dans la nuit du 27 au 28 avril 2020.

L’exposition de ses inoubliables Femmes algériennes, au départ de simples photos d’identité réalisées dans les années 60 sur les hauts plateaux de Kabylie, avaient tourné dans les neuf maisons de la culture de la Décentralisation pendant les années 70, bouleversant les esprits et les cœurs.


 

Elles avaient continué ensuite leur périple un peu partout dans le monde, jusqu’au 21e siècle, quand Le Monde avait demandé à Marc Garanger un "sequel". Il était alors reparti pour la Kabylie, sur les traces de ses amies, et en avait retrouvé beaucoup.
Femmes algériennes (1960-2004) avait été présenté au Centre culturel algérien de Paris, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, en 2012.


 


 

Mais l’œuvre de ce grand voyageur témoin, ami de Roger Vailland (1907-1965), est bien plus vaste que la seule Algérie, même si celle-ci est fondatrice.
Il avait toujours "cette envie de voir large".


 

En 1964, il était à l’enterrement de Palmiro Togliatti (1893-1964).


 

Puis aussi bien dans la vallée de la mort à Las Vegas, en Louisiane, au Sénégal, au Turkménistan, à Haïti... ou au Cambodge en 2003.

Bonnes lectures :

* Yves Berger & Marc Garanger, Louisiane entre ciel et terre, Éditions Contrejour, 1989.

* Roberte N. Hamayon, Taïga, Terre de Chamans, illustrations de Marc Garanger, Imprimerie nationale, 1997.


 

* Marc Garanger, Russie. Visage d’un empire, préface de Frédéric Mitterrand, postface de Marie José Mondzain, Éditions des Syrthes, 2003.


 


Nouvelles du front :

Siné Mensuel n°96 de mai 2020 est paru. En version numérique seulement.

Il est attentif au déconfinement à venir, et sa Une, rigolarde et pessimiste, montre comment les affaires devraient reprendre as usual.


 

On le commande.

Hier, les officiels ont prononcé publiquement le mot : "effondrement".
La crise sanitaire est telle, planétaire, pas prévue et mal gérée, que la crise économique qui va suivre sera plus qu’historique, civilisationnelle.
Ici et là, on entend qu’il va falloir mettre les bouchées doubles pour retrouver la sainte croissance. C’est à croire que, comme le disait Fellag, quand on a touché le fond, au lieu de remonter, on peut s’obstiner à creuser.


 

C’était bien annoncé, pourtant, depuis cinq ans, ironisé par les beaux esprits et les gros requins malins. Mais il faut dire que les lanceurs d’alerte nous donnaient un peu plus de temps, et ils ont eux-même été surpris. Cf. notre bibliographie Anthropocène.

La prévision de "collapse" est maintenant devenue un grand classique et, pour qui ne serait pas encore au courant, c’est en en lecture gratuite.

Mais rien n’interdit de penser autrement les jours d’après.

La décroissance, l’idée progresse, disait-on.


 

Il est plus que temps de l’organiser au mieux au lieu de subir les catastrophes en état de sidération, en laissant la main aux "fous qui nous gouvernent" et en diffusant largement les voix et les postures des pitres malades qui essaiment deci delà.


 


 


 


À Paris, la Maison européenne de la photographie (MEP)
est fermée.
Mais elle n’est jamais loin, virtuelle et vivace.

Dernière nouvelle d’une mélancolique solitude nocturne :

* The Dancer and the Shadow de Tom Lovelace (2020).

The Dancer & the Shadow - Tom Lovelace from Maison Européenne de la Photo on Vimeo.


 



Mardi 28 avril 2020

 

Nouvelles du front :

À Paris, Les Grands Voisins, entre Port-Royal et Denfert, ont fermé leurs portes.


 

Mais ils sont toujours là, actifs, mobilisés, généreux, providentiels.

Et ils ont fait des émules.


 

* Les Grands Voisins vus par Bastien Simon (2019) dans son film, La Cité rêvée (2019).


 

* Les Grands Voisins vus par le Pavillon de l’Arsenal.


Aujourd’hui, on regarde Arte.

Ce soir :

* À 20h50 : Le Temps des ouvriers de Stan Neumann (2020).


 

En quatre épisodes :

* Épisode 1 : Le Temps de l’usine (1700-1820).

* Épisode 2 : Le Temps des barricades (1820-1890).

* Épisode 3 : Le Temps à la chaîne (1880-1935).

* Épisode 4 : Le Temps de la destruction (de 1936 à nos jours).


 

Et puis le reste du temps, toujours sur Arte, parmi les innombrables offres, on recommande une occasion exceptionnelle de se préparer, intellectuellement, aux jours d’après (en accès libre jusqu’en octobre 2020) :

* Travail, salaire, profit de Gérard Modillat & Bertrand Rothé (2019).

Cf. le dernier numéro de Jeune Cinéma, n°399-400 de février 2020.


 

On peut acheter le numéro ou s’abonner, en papier ou en pdf.

À cause du confinement, les chèques sont bloqués à Montreuil, au siège de la revue, inaccessible. Donc le paiement par Paypal est recommandé.
Pour payer quand même par chèque, contacter la revue.


La Cinémathèque propose :

* Feu Mathias Pascal de Marcel l’Herbier (1924).


 


Une grande visite au British Museum, fermé bien sûr.

L’exposition Piranesi Drawings, Visions of Antiquity (20 février-9 août 2020) a été brutalement interrompue

On peut redécouvrir les merveilles de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778).


 


 


 


Toujours au British, l’exposition Tantra Enlightenment to Revolution (23 avril-26 juillet 2020), elle, a été reportée à une date ultérieure.

On peut en avoir un avant-goût : What is Tantra ?


 


 


 


C’est quand même un étrange printemps, pense-t-on en Écosse.


 


 

Et on se replie vers un passé plus familier, les sublimes paysages de William Turner (1775-1881), l’infatigable voyageur.


 



Lundi 27 avril 2020

 

Nouvelles du front :

Henri Weber (1944-2020) est mort hier, dimanche 26 avril 2020 du covid-19.

Les médias le logent à l’unisson comme "figure tutélaire de Mai 68", ce qui n’est pas faux, ça dura 18 ans, et ne peut donc pas être qualifié d’erreur de jeunesse. De 1968 à 1976, il fut directeur et rédacteur en chef de Rouge (1968-2009), le journal de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), il fonda Critique communiste, il dirigea le service d’ordre, etc.


 


 

Bonne lecture old fashion :

* Henri Weber & Daniel Bensaïd, Mai 68 : une répétition générale ?, Paris, Maspero, 1968.


 

Parce que, voilà, les temps changent, on vieillit, il faut devenir raisonnable, les sirènes et les conforts du tout-Paris, de nouveaux copains, la "gauche de gouvernement", l’éloge du compromis, tout ça, on sait ce que c’est, c’est navrant, c’est humain, ça fait un destin. De renégat.


 

Dans les années 80, les trotskistes croyaient faire de l’entrisme.
C’est le PS qui les a goulument aspirés. Slurp !

Pas tous.
En 2009, naquit le NPA, qui s’était trompé d’époque. Mais c’est une autre histoire.

* On suit Pierre Rousset avec son vaste site Europe solidaire sans frontière.

* On écoute Olivier Besancenot et sa fausse monnaie politique.
Et les arguments de Henri Weber.

P.S. :

* Ludivine Bantigny & Ugo Palheta, "De la révolution à la contre-réforme néolibérale. Henri Weber (1945-2020)", Contretemps, 14 mai 2020.
 


Nouvelles du front 2 :

Et puis, on se tourne vers le présent avec la Société-Louise Michel.

* De la pandémie du Sida à celle du coronavirus.
Avec Anne Coppel.

À propos du sida, comment une filmographie commentée peut devenir le reflet des représentations sociales des fait sociaux. On attend les films qui parleront du coronavirus, pour comprendre ce qui est en train d’arriver aux Terriens.
Comme le remarquait Enrique Seknadje : "Heureusement que, pour le sida, ils ne nous ont pas demandé de confectionner nous-mêmes les capotes !"

On écoute son dernier album, tendance Tao.


 

"Paysage cryogénisé,
La vie n’est plus qu’un mirage,
Un désert aux airs de musées,
Faites circuler le message...
Oh ! tu sais moi j’ai encore de l’espoir,
Et dis-toi que tu peux toujours y croire,
Moi je veux les bercer de rêves de gloire,
Et puis j’attendrai qu’arrive le Grand Soir."


Nouvelles du front 3 :

Par contre, Marianne Faithfull, née en 1946, "icône rock des années 1960" (les médias à l’unisson), hospitalisée depuis 3 semaines, est sortie et se remet lentement.

Elle n’est peut-être jamais été si bonne qu’avec Patrice Leconte.


 


Lundi Matin #240 est paru.


 

* Gil Bartholeyns, "Le Hantement du monde. Barrières d’espèces, barrières d’espace", in Lundimatin#240, 27 avril 2020.


 


 


Nicole Gabriel presents...

* Louisiana Story de Robert Flaherty (1948).


 


Sur le site Mélusine :

* Henri Béhar, "Les surréalistes confinés ?" (29 mars 2020).

* On relit Benjamin Péret (1899-1959), en accès libre.

Et aussi :

* Guy Prévan, "Benjamin Péret et les syndicats", Bulletin de critique bibliographique A contretemps


 

* On relit aussi René Crevel (1900-1935), si beau photographié par Dora Maar.


 


Avec France Culture :

* Un chant d’amour de Jean Genet (1950).


 



Samedi 25 avril 2020

 

Bon anniversaire à Olivier, avec le Full Moon Service de Erik Johansson.


 

Bon anniversaire à une révolution douce, comme c’est loin, les œillets, tout ça.

* Zeca Afonso (1929-1987.


 

* Lluis Llach, né en 1948.


 


Nouvelles du front du week-end avec Les Goguettes.

* La guerre du coronavirus.


 

* On n’a rien vu venir.


 

* T’as voulu voir le salon.


 


Une pensée compatissante pour les amants.


 

L’avenir radieux, avec la reprise du commerce.
Va peut-être falloir revoir la loi contre le port du voile dans les espaces publics


 


Passons à l’international :

* Bob Dylan.

Did Bob Dylan anticipate the coronavirus epidemic in these 12 songs ?

* The Rolling Stones. Living In A Ghost Town.


 


Aujourd’hui, Nicole Gabriel presents...

* Printemps tardif (Banshun) de Yasujirō Ozu (1949).


 

Pendant le week-end, on va avoir tout le loisir de rattraper son retard, avec le Free Best of spécial confinement.


Étienne Balibar sur Fance Culture.

©Léa Crespi.
 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 25 avril au 1er mai 2020.



Vendredi 24 avril 2020

 

À Paris, le cinéma La Clef Survival sait ce que c’est qu’être fermé, et quand même survivre et même triompher.
Occupé par l’association Home cinéma depuis l’automne 2019, il illumine les murs chaque vendredi.


 


 


 

Ce soir, Plein air #3 :

* À 21h00 : L’Homme qui n’a pas d’étoile (Man without a Star) de King Vidor (1955).


 

Cinéma La Clef, 34 rue Daubenton, 75005 Paris.


À la maison, Nicole Gabriel presents...

* L’Emploi (Il Posto) de Ermanno Olmi (1961).


 


De Blois, parmi les propositions de Ciné’fil :

* Bianca de Nanni Moretti (1983).
Disponible jusqu’au 30 septembre 2020.


 


Du New Museum à New York, on reçoit les Screens Series Online

On aime particulièrement la maison à la fois vide et hantée qu’est la mémoire de Helene Nymann.


 


 

On accompagne aussi :

* Luiz Roque.


 


 

* Randa Maroufi.


 


 


Avec la Société Louise-Michel, on soutient les librairies qui nous sont chères.

Et on remercie les généreuses maisons d’édition qui donnent à lire gratuitement.

* Syllepse.

* La Fabrique.

* La Découverte.

* Agone.


Le numéro hors série en ligne de Escape The City, ETC, est paru.


 



Jeudi 23 avril 2020

 

Nouvelles du front :

Hier, c’était "le Jour de la Terre". Aujourd’hui aussi, et "le jour d’après" aussi, qu’il va falloir inventer. On suit WWF.

On se sort un moment de cette nouvelle vie quotidienne, étroite et inédite, avec la série Notre planète. en regardant toutes les vidéos.

On choisit :

* Comment sauver nos forêts.


 


Instinctivement, entre le fignolage des repas, les addictions informatiques, les bravos de 20h, les films du soir, dans la solitude du dérèglement des temps sociaux, on perd le sens ds conjugaisons, le présent, l’imparfait, le passé composé, les conditionnels, les subjonctifs... et on se met à tout penser au futur antérieur, ce temps de la nostalgie complexe.


 

C’est là qu’arrivent les images de Las Vegas, fondée en 1855 par les Mormons, dans le désert des Mojaves, le plus sec de tous les déserts américains, désormais confinée.
La capitale de tous les "vices", l’incarnation du stupre, ce summum du kitsch, ce déchet ultime du capital, retournée au désert.


 


 


 


 

On se dit que, peut-être, "ça" ne reviendra jamais, que cet espace-temps est devenu vestige à archiver.
Et on imagine l’émerveillement des historiens chercheurs qui redécouvriraient, d’ici quelques décennies, si l’humanité existe toujours, ces bas-fonds de la civilisation disparue.

Pour mémoire :

* Showgirls de Paul Verhoven (1995).


 


On revient aux belles années et aux plus chouettes souvenirs, avec Nicole Gabriel presents...

* Adieu Philippine de Jacques Rozier (1962).


 


Bonheur des cinéphiles 1 :

La Cinémathèque de Toulouse offre :

* Plus de chauves (Pathé Frères, 1912).

Plus de chauves (Pathé Frères, 1912) from La Cinémathèque de Toulouse on Vimeo.


 


Bonheur des cinéphiles 2 :

La Cinematek de Bruxelles ouvre sa caverne d’Ali Baba et offre ses trésors restaurés.

On choisit aujourd’hui :

* Je vais me faire raser de Alfred Machin (1913).


 


Bonheur des cinéphiles 3 :

On regrette de ne pas être à Amsterdam, devant les bâtiments vides de EYE, pendant la Semaine nationale des musées numériques (20-26 avril 2020),


 

On contemplerait les murs du grand musée animés de sublimes fantômes.

* Bloemencorso Haarlem (1899).

* Na afloop der kindervoorstelling in den Circus O. Carré (1899)

* Stealing a Dinner (1898).

Eye console les étrangers en offrant aussi ses trésors restaurés :

On a envie de se fondre dans la foule, comme autrefois, et on choisit :

* Aankomst der vredesconferentie te Haarlem de Emile Lauste (1899).


 

* De Boulevard van Scheveningen de William Kennedy-Laurie Dickson (1898).


 



Mercredi 22 avril 2020

 

Dans la grande ville immobile et muette, de l’autre côté de la rue, on l’aperçoit à sa fenêtre, confinée, elle rêve, elle est belle comme la liberté.


 

C’était il y a plus de 20 ans, à L.A., sous le regard de Wim Wenders.

De nos jours, on se branche Escape the City, le "mag gonzo green" à lire avant la fin de ce monde.
Gonzo ? Les vieux se souvient de Hunter S. Thompson.

On aime bien leurs secrets, par exemple : Comment purifier l’eau du robinet polluée.


 


Nouvelles alternatives du front :

Les collapsologues prévoyaient qu’on avait encore un peu de temps, premiers signes vraiment apparents à partir de 2020, chaos vers 2030, reconstruction vers 2040...
Mais en cette année 2020, l’année du rat de métal, il ne s’agit pas seulement de signes, la crise a été brutale et inattendue, elle n’est pas seulement sanitaire mais systémique.


 

C’est peut-être le début de cet "effondrement" en dominos, celui dont certains ricanent encore, celui qui sidère la plupart.
Pour l’éviter, "il faudrait apprendre de nos erreurs", "il faudrait ralentir", dit-on.
Par exemple, une priorité : retrouver son autonomie alimentaire.

Ce que dit l’ami Pablo Servigne.

Il faudrait aussi comprendre que ce n’était pas forcément des "erreurs", et que les gros malins pullulent. On réécoute la Chorale des canulars et sa Complainte du coronavirus, pleine de bon sens.


 


 

Il ne faut pas oublier non plus le changement climatique, qui, pendant ce temps, continue, malgré les baisses conjoncturelles de la pollution. Confiné par 42° à l’ombre, cet été, ça va pas être le bonheur.


Parce que, il ne faut pas l’oublier, chaque 22 avril, c’est le Jour de la Terre, et c’est même son 50e anniversaire, depuis la manif historique du 22 avril 1970, initiée par le sénateur Gaylord Nelson.


 


 

Privé de manif à cause du covid-19, on le célèbre avec le MoMA : Planet, Mother, Spaceship : Art to Commemorate Earth Day.


 


 


 

Bonne lecture :

* Rachel Carson, Silent Spring, Boston, Houghton Mifflin, 1962. Printemps silencieux, traduction de Jean-François Gravrand, Paris,Plon, 1963. Printemps silencieux, Marseille, Wildproject, traduction de Jean-François Gravrand & Baptiste Lanaspeze, 2009.


 


Dans la foulée 1 :

Le numéro 4 de Yggdrasil est paru.


 

Le prochain numéro de Yggdrasil (#5) sortira en version électronique cet automne 2020.


 

* Pablo Servigne & Gauthier Chapelle, "Les catastrophes nous accompagneront longtemps, il y aura toujours des après", 20 avril 2020.

On s’abonne.


Dans la foulée 2 : Un film nourrissant, ancien et toujours d’actualité.

* La Stratégie du Choc (The Schock Doctrine) de Michael Winterbottom & Mat Whitecross (2009).
D’après Naomi Klein.


 

Bonne lecture :

* Naomi Klein, The Shock Doctrine. The Rise of Disaster Capitalism, Toronto, Knopf Canada 2007. La Stratégie du choc : Montée d’un capitalisme du désastre, traduction de Lori Saint-Martin & Paul Gagné, Arles, Actes Sud, 2008.


 

Sur Open Editions.


On se change les idées et c’est pas du luxe, avec Nicole Gabriel presents...

* La Dame de pique (Pikovaya dama) de Yakov Protazanov (1916).
Avec Ivan Mosjoukine.


 

Et on élargit le contexte de l’œuvre de Yakov Protazanov.


On a le temps de lire avec En attendant Nadeau.
Toujours up-to-date, avec le premier polar de la quarantaine.

Bonne lecture :

* Antonio Manzini, L’amore ai tempi del Covid-19, Palerme, Sellerio, 2020.


 

Lecture gratuite en ligne pour qui sait l’italien sur le site de l’éditeur.



Mardi 21 avril 2020

 

Le cours du pétrole est au plus bas.


 

Si on a bien compris les recettes du système dominant - Acheter au son du canon et vendre au son du clairon - c’est le moment d’acheter, non ?


 

Jusqu’à maintenant, ça lui avait assez bien réussi, au système.
Avis aux petits porteurs : remplissez les baignoires et les piscines, et, quand ça reprendra à fond la caisse, attendez les dividendes.


 


 

Ou alors, adoptez un autre point de vue, parce que peut-être les temps vont changer.


 


Nicole Gabriel presents...

* La Noire de... de Ousmane Sembène (1966).


 


Avec Paris Lignes, on sort (dé)confiné.


 

* On découvre des films expérimentaux en libre accès.

* Et on contrôle enfin un peu le temps avec les Instants de Prosper Hillairet.


 


Avec la Cinémathèque française, on rend hommage à Henri Langlois.

* Henri Langlois vu par... (2014).

Une série de 13 films en hommage à Henri Langlois, par et avec Bernardo Bertolucci, Souleymane Cissé, Francis Ford Coppola, Stephen Frears, William Friedkin, Costa-Gavras, Kiyoshi Kurosawa, Manoel de Oliveira, Roman Polanski, Jean-Paul Rappeneau, Volker Schlöndorff, Agnès Varda, Wim Wenders.


 

On assiste aussi à la leçon de cinéma de Alejandro Jodorowsky avec Bernard Payen, (6 octobre 2019),


 

Elle avait eu lieu à la suite de la projection de :

* La Montagne sacrée (La montaña sagrada) de Alexandro Jodorowsky (1973) - avec un x sur le générique.


 


On découvre l’histoire du Musée d’Orsay, en 5 vidéos.


 

* L’emplacement et la construction.

* Les enjeux architecturaux.

* La constitution des collections.

* La programmation culturelle.

* L’inauguration.


 



Lundi 20 avril 2020

 

Le 19 avril 1980, eurent lieu les obsèques historiques de Jean-Paul Sartre (1905-1980), mort le 15 avril 1980.


 

Hier, on pouvait célébrer les 40 ans de cette gigantesque manif, improvisée sans service d’ordre, que furent ses funérailles, de l’hôpital Brousais jusqu’au cimetière du Montparnasse.


 

Il sera incinéré ensuite, le 23 avril 1980, au crématorium du Père Lachaise, et ses cendres inhumées à nouveau. La stèle de sa tombe, où Simone de Beauvoir (1908-1986) le rejoindra, a eu plusieurs apparences.


 


 


 

Bonnes lectures :

* Daniel Mermet, "Jean-Paul Sartre est mort. Un hommage littéraire du fils d’ouvriers au fils de bourgeois, à l’écrivain qui n’a pas trahi, sinon sa classe", Cahiers obliques n°2, avril 1980. Texte repris par la revue Ballast.

* Daniel Mermet, "Il y a 40 ans Sartre", Là-bas si j’y suis, 15 avril 2020.

* Anne Mathieu, "Le Refus de Sartre", Monde diplomatique, avril 2020.

* Pierre Rimbert, Libération de Sartre à Rothschild, Paris, Liber-Raisons d’agir, 2005.


 

Sur France Culture.


Nouvelles du front et mises en perspective :

* Podcast du Monde diplomatique #2

* L’histoire par l’image.

Les épidémies, ce n’est pas nouveau : La peste à Marseille en 1720 ; Pandémies de choléra en 1866 ; Le fléau de la tuberculose en 1917.

Et aussi les progrès de la science et du bon sens : Pasteur ; Hygiène.


 

Ce qui est nouveau, c’est le miroir - forcément déformant - qui s’est installé aux côtés du virus en expansion, cette route parallèle qu’est la circulation immédiate des infos.

Ce qui est (relativement) nouveau, aussi, c’est l’aveuglante prise de conscience.
Ce dernier fléau, cette cochonnerie qui a envahi la planète, vient de l’humanité elle-même, justice immanente plutôt que justice divine.
Ce n’est pas que la Nature n’était pas cruelle et dangereuse.


 

Mais elle était en ordre, et cet ordre, s’il pouvait évoluer à son rythme, ne devait pas être violenté, sous peine qu’intervienne le "passage de la barrière d’espèce".
Dès lors que les habitats naturels sont bouleversés (notamment par la déforestation), peuvent surgir à tous moments tous les chaos et toutes les incohérences. Dès qu’on a passé le pont, les monstres, on le sait depuis longtemps.

Cf. le mouvement One Health, créée en 2000 selon le principe que la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes.


 

Bonne lecture :

* Sonia Shah, "Contre les pandémies, l’écologie" in Le Monde diplomatique de mars 2020.


 


La gâterie du jour avec Nicole Gabriel presents... :

* Asphalte (Asphalt) de Joe May (1929).


 


Au Whitney Museum, de NYC, on retrouve le grand Nam June Paik (1932-2006) (28 septembre 2018-14 avril 2019).


 


Film-Documentaire offre ses Films invisibles en accès libre.

On choisit :

* La Pieuvre de Laetitia Carton (2009).


 

C’est son premier long métrage.
Plus tard, on a beaucoup aimé : J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd (2015) et Le Grand Bal (2018).


Images documentaires offre son n°98 de mars 2020 en téléchargement.


 

On s’abonne.


Des nouvelles des Mutins de Pangée :

* Ode à Léon de Gaspard Le Nouys Van Dyck (2020).


 


Après Murder Most Foul, le 27 mars 2020, des nouvelles nouvelles de Bob Dylan : I Contain Multitudes.


 

On ne voit pas le temps passer, mais son dernier album, Tempest, date déjà de 2012.


 



Samedi 18 avril 2020

 

Sarah Maldoror (1929-2020) est morte le 13 avril 2020 du covid-19.


 

Elle avait étudié le cinéma avec Marc Donskoi, à Institut national de la cinématographie S. A. Guerassimov de Moscou (VGI), en 1961, où elle avait rencontré Ousmane Sembene (1923-2007).
Elle avait fait ses débuts avec Gillo Pontecorvo sur La Bataille d’Alger (1965), puis avec William Klein pour le Festival panafricain d’Alger de 1969.
Elle était française, elle est née et morte en France, mais, compagne de Mario de Andrade (1928-1990), un des fondateurs du Mouvement pour la libération de l’Angola (MPLA), et de la revue Présence africaine, elle demeure la grande documentariste militante du cinéma africain.

On se souvient spécialement de Monangambeee (1968), avec la musique du Chicago Art Ensemble, parce que c’était son premier film, et qu’il fut récompensé aux légendaires Journées du courts métrages de Tours (1955-1968).


 

Mais une trentaine de films ont suivi, des courts et des longs, et pas mal d’entre eux consacrés à des artistes ou des poètes, Aimé Césaire, Miró, René Depestre, Toto Bissainthe, Robert Lapoujade, Alberto Carlisky, Robert Doisneau, Louis Arago, Ana Mercedez Hoyos...

* Sambizanga de Sarah Maldoror (1972).


 

* Hommage de Anne-Laure Folly : Sarah Maldoror ou la nostalgie de l’utopie (1998).

* Hommage de Jeune Afrique.

* Hommage de Africulture.

* Sur Mediapart.


À Nyon, le festival Visions du réel, 51e édition (17 avril-2 mai 2020) a eu le temps de s’adapter à la situation sanitaire et aux décisions prises par le Conseil fédéral le 13 mars 2020. Il a tout repensé et inventé une formule alternative, en ligne et en accès libre.


 

* Tous les films, avec les dates où on peut les voir.

* Dans les films classés par thématique, on a envie d’explorer plus particulièrement : Mondes parallèles & confinement ; Révoltes et résistances ; État du Monde.

On note d’avance les master classes de Claire Denis le 29 avril 2020, de Pedro Costa le 30 avril 2020 et de Peter Mettler le 1er mai 2020.

Chaque jour, le festival propose une sélection.

Aujourd’hui, cinq films de 2020 à voir :

* Traces of a Landscape de Petr Zaruba (2020).

* Prophecy de Julieta Juncadella (2020).

* The Fantastic de Maija Blåfield (2020).

* The Blue Star de Valentin Noujaïm (2020).

* Retour à Višegrad de Julie Biro & Antoine Jaccoud (2020).


Amour des grands classiques : Nicole Gabriel presents...

* Les 39 Marches (The 39 Steps) de Alfred Hitchcock (1935).


 


Merci à tous ceux qui prennent soin de nous.


 

Nouvelles du front sur France Culture :

* Le laboratoire P4 de Wuhan : une histoire française.
Par Philippe Reltien et la Cellule investigation de Radio France.


 


On visite le Musée des arts et métiers (CNAM) et, à bonne distance, on prend de la hauteur en découvrant les magnifiques inventions humaines : Astronomie. Ces instruments qui ont permis de comprendre l’univers.


 


 


 


 

Tout voir, tout comprendre.


Bonus :

À la Neue Galerie de New York, les frivolités d’un autre temps, avec l’exposition qu’on n’aura pas vue en vrai : Wiener werkstätte fashion and accessories (20 février-8 juin 2020).


 


 

Prochain rendez-vous en octobre 2020, avec des généralités : Masterworks from Neue Galerie New York. Prudemment, la galerie ne prévoit rien de trop précis, et aura recours aux richesses de ses collections.


 


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 18 au 24 avril 2020.



Vendredi 17 avril 2020

 

Christophe (1945-2020) est mort hier, le 16 avril 2020.
Au moment même où on lui dédiait le film de Julien Lahmi.
On le savait fragile et malade depuis le 26 mars 2020.
Mais ce synchronisme impressionne, qui confirme que les poètes sont comme les anges, des go-beetwen entre soi et le cosmos comme il va.
Christophe, alias Daniel Bevilacqua, quelques tubes historiques et mondiaux, Aline, Les Mots bleus, Les Paradis perdus, Les Marionnettes, et une vie de musicien très remplie moins connue (albums, composition, arrangements, scène), était de ceux-là.


 


 

Au long des années, le jeune yéyé de 1965, selon l’injonction de Zarathoustra, était "devenu ce qu’il était", un dandy freak, un amateur collectionneur, un vrai artiste, un chercheur, sans crainte ni des influences ni des mélodies enjôleuses ni des innovations technologiques.
Avec de bonnes fréquentations, comme Boris Bergman, Isabelle Adjani, Alain Bashung, Julien Doré, Anna Mouglalis, Eddy Mitchell ou Jean-Michel Jarre.

Son dernier album, Les Vestiges du chaos, est sorti en 2016.


 

Avec Sara Forestier : Dangereuse.


 

Sur France Culture.



 


Alors qu’on fête le centenaire du grand acteur Toshiro Mifune (1920-1997), il est bon de rappeler que, s’il tourna 16 films avec Akira Kurosawa (1910-1998), il travailla aussi avec d’autres réalisateurs, par exemple, à ses débuts, avec Kenji Mizoguchi (1898-1956), son grand "rival", pour les cinéphiles des années 60, qui découvrirent le cinéma japonais avec Mizoguchi et Kurosawa, et n’eurent accès, par exemple, à Yasujirō Ozu (1903-1963) ou Mikio Naruse (1905-1969) que plus tard. Dans La Vie d’O’Haru femme galante (Saikaku ichidai onna) de Kenji Mizoguchi (1952), Toshiro Mifune était Katsunosuke, l’amoureux.


De la part de Bref Cinéma, trois courts visibles pendant une semaine :

* Chien bleu de Fanny Liatard & Jérémy Trouilh (2018).


 

* De longs discours dans vos cheveux de Alexandre Steiger (2018).


 

* La Demoiselle et le violoncelliste de Jean-François Laguionie (1959).


 


De la part de Ciné’fil confiné à Blois :

* Au biseau des baisers de Guy Gilles & Marc Sator (1959).


 


Bonus : La liste de tous les drive-in actuels des USA.

C’était bien, dans les années 50, avec quelque date et des voitures d’époque.


 


 

De nos jours, d’autre voitures, bien fermées, et un ciel menaçant.
Les temps changent plus brutalement que prévu.


 



Jeudi 16 avril 2020

 

D’abord l’actualité.

Parce que, si, il y en a une bien plus nuancée que le main stream répétitif et étouffe-chrétien asséné sur les chaînes d’information.
Et aporique : "Le port du masque sera obligatoire. Il y a pas de masque ? Vous n’avez qu’à vous acheter une machine à coudre, bande de pieds nickelés, espèces d’assistés. L’État Providence, c’est archi démodé depuis plus de 40 ans au moins, renseignez-vous et planquez-vous, surtout les vieux."


 

Pour accéder à d’autres pistes et d’autres imaginaires, il faut juste se donner la liberté de fréquenter les chemins moins balisés des écoliers.


 


 

On commence par une friandise délicieuse, la vision "cinémato-musico-fantasmagorique" du coronavirus par le chef de file du mashup.

* Les Mots bleus de Julien Lahmi (2020).
Textes de Marie-Philippe Joncheray, chant par Christophe et Julien Doré.


 

À propos, le Mashup Festival aura bien lieu, sans doute aux lieux habituels, mais reporté à des dates ultérieures.
L’appel à film, lui, est prolongé jusqu’au 15 mai 2020.

Contacts :
* Le festival.
* Quentin Moyon.
* Justine Martin.


La rédaction confinée de Mediapart émet une nouvelle émission vidéo quotidienne À l’air libre.


 

Par exemple :

* Confinement et colère sociale(15 avril 2020).


 


Toujours chez Mediapart, Christian Bois et son réseau La Fabrique de communs cite Peter Sloterdijk et Serge Moscovici, et invoque les Don Quichotte de Picasso et de Dali.


 


 

* Post-corona : Profond besoin de changer et peur du changement. Qui va l’emporter ?


Les Éditions Syllepse présentent la version #3 de leur ouvrage en ligne, Covid-19, un virus très politique, mise à jour du 13 avril 2020.


 

Bonne lecture :

* Benoit Borrits, Virer les actionnaires. Pourquoi et comment s’en passer ?, Paris Syllepse, 2020.


 


Et puis, enfin, la récréation avec le grand film de Nicole Gabriel presents...

* Sans abri (Time Out of Mind) de Oren Moverman (2014).


 



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.

 



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