Jeune Cinéma en ligne directe Journal de Ellis & Neck 2019
* 16-31 janvier 2019 (18, 27, 30 janvier 2019) ; * 1er-15 février 2019 (7 février 2019) ; * 16-28 février 2019 (20 février 2019) ; * 1er-15 mars 2019 (9, 11 mars 2019) ; * 16-21 mars 2019 (16 mars 2019) ; * 16-30 avril 2019 (19, 24, 27 avril 2019) ; * 1er-15 mai 2019 (10 mai 2019) ; * 16-31 mai 2019 (20, 24, 29 mai 2019) ; * [1er-15 juillet 2019-art2978] (2, 11 juillet 2019) ; * 16-31 juillet 2019 (23, 29 juillet 2019) ; * 16-31 août 2019 (24 août 2019) ; * 1er-15 septembre 2019 (6, 8, 9 septembre 2019) ; * 16-30 septembre 2019 (20, 28 septembre 2019) ; 16-31 octobre 2019 (29 octobre 2019) ; * 1er-15 novembre 2019 (11, 12 novembre 2019) ; * 16-30 novembre 2019 (11, 12, 22 novembre 2019) ; * 2-15 décembre 2019 (3, 6, 7 décembre 2019) ; * 16-31 décembre 2019 (16, 19, 25 décembre 2019).
Cf. Chroniques (et vagabondages) de l’Anthropocène (2014-2021).
Cf. aussi :
* Filmographie Anthropocène.
* Bibliographie Anthropocène.
À Paris, au Musée du quai Branly, on retourne aux sources claires de notre monde, quand il n’était pas encore brouillé par les nouvelles technologies : Somuk. Premier artiste moderne du Pacifique (19 novembre 2019-8 mars 2020).
Sur les traces du Père Patrick O’Reilly (1900-1988) et de Jean Dubuffet (1901-1985), qui avaient découvert Somuk dans les années 30, lui et son écosystème naturel et social, et, d’une façon générale, il est nécessaire de retrouver quelques origines de nos dérives et de nos bifurcations.
Pas d’illusion, ce ne sont pas des paradis perdus, juste des terres demi-vierges à réexplorer, autrement.
On sait que les artistes sont toujours à l’avant-garde, et ce n’est pas un hasard si, parmi les observateurs et les chercheurs de l’écologie politique, les anthropologues et les ethnologues sont en première ligne.
Musée Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris.
À Sydney, c’est l’état d’urgence, il a été déclaré pour 7 jours. La ville est cernée, depuis des semaines, par des incendies gigantesques, et incontrôlables.
Il a fait 41° hier, ça peut empirer les jours qui viennent. Les habitants tentent de chercher de la fraîcheur sur les plages, mais l’épais nuage, acide et toxique, les rattrape.
L’Australie est habituée aux excès climatiques et les Aborigènes avaient des techniques de protection. Le peintre William Strutt (1825-1915), qui y migra en 1850, en avait pris la mesure.
En 2019, tout le monde comprend qu’il ne s’agit plus d’épisodes, mais d’avenir.
Celui de l’Australie, celui du monde.
On pense à vous Olivier et Alice, Max et Amelie, on vous aime très fort.
Patrick et Pompeo, on espère que vous avez détourné votre itinéraire.
À Madrid, magie de Noël, la COP25, sent le sapin.
Elle devait se terminer vendredi soir, le 13 décembre 2019, elle a joué les prolongations. Un texte "final" a commencé à circuler dans la nuit de samedi à dimanche. Ce matin, dans les médias, les commentaires abondent, mais on a du mal à trouver le texte lui-même, ils doivent avoir honte qu’il soit si pauvre et provisoire.
On en est à 25 éditions, la COP 1 a eu lieu à Berlin en 1995.
Cette année, les importants absents étaient majoritaires, aucun observateur n’en attendait grand-chose, aucun participant n’était de bonne volonté, aucun scientifique n’a été écouté et compris, aucun peuple n’a eu son mot à dire.
Mais promis juré craché, la COP26, l’an prochain à Glasgow, on sera plus ambitieux.
De toute façon, après nous le déluge.
C’est le moment de rappeler la Loi de Murphy : "Tout ce qui peut arriver arrivera".
À côté de laquelle, l’adage de OscarWilde, "Le pire n’est pas toujours sûr", fait pâle figure.
Face aux dirigeants inconscients tout pétris de dénégation, qui ne "métabolisent" pas la menace (selon l’expression de Cyril Dion), tout le monde ne désespère pas.
La COP25 s’est effondrée. Quoi qu’il arrive, nous n’abandonnerons pas, nous ne faisons que commencer, a déclaré la jeune Greta Thunberg, qui aura 20 ans en l’an 2023.
En 2017, à Venise, Lorenzo Quinn comptait encore sur les forces humaines pour éviter le naufrage.
À Düsseldorf, la Kunsthalle rassemble deux peintres aux parcours divergents, dont les œuvres, pourtant, convergent vers un même univers, celui des arbres : Carroll Dunham / Albert Oehlen
Bäume / Trees (30 novembre 2019-1er mars 2020).
Nus et sans feuilles, avec des racines "radicales", en fleurs, fouettés par le vent, fraîchement abattus, morts, plantés, abattus, fragmentés par Piet Mondrian, replantés par Joseph Beuys, les arbres sont des figures de vie et de connaissance comme de chute de l’animal humain.
Carroll Dunham est né en 1949.
Albert Oehlen est né en 1954.
Kunsthalle Düsseldorf, Grabbeplatz 4, 40213 Düsseldorf.
Bon anniversaire à Noam Chomsky, 91 ans aujourd’hui.
Merci à Daniel Mermet, pour le portrait de Chomsky.
Bonnes lectures :
* Noam Chomsky, "Écologie, éthique et anarchie", propos recueillis par Javier Sethness, traduction par Nicolas Casaux & Héléna Delaunay, TruthOut, avril 2014.
* Noam Chomsky, Guerre nucléaire et catastrophe écologique. Entretiens avec Laray Polk, Marseille, Agone, 2014.
"Il y a quelque chose dans l’atmosphère", titre Le Monde. -20191206-[zone_edito_1_titre_1]]
On peut le dire comme ça, oui, et cela, dans le monde entier.
On peut le dire aussi autrement : "Capitalisme tardif", comme le nommait Ernest Mandel (1923-1995), à la suite de l’École de Francfort.
Mais, 3e âge ou même 4e, bien malade, le Lundi matin, le canard était toujours vivant et jusqu’à nos jours, le samedi aussi, et on le nourrit avec des navets, comme le raconte Robert Lamoureux.
En France, hier, une grève peut-être historique, et aujourd’hui, ça continue.
D’autant que le vendredi, au menu, c’est climat, avec, notamment le Réseau syndical international de solidarité et de lutte.
À Madrid, commence le contre-sommet de la COP25 (6-12 décembre 2019), avec aujourd’hui une grande marche.
Post-scriptum, belle manif à Madrid :
Pour y voir plus clair, sur les mouvements écologistes, tentés, hors partis, par l’action directe, cf. Claire Lecœuvre, in Le Monde diplomatique de novembre 2019.
À Madrid, la 25e conférence climat de l’ONU (COP25) s’est ouverte hier, le Chili ayant déclaré forfait pour cause de crise sociale (2-13 décembre 2019).
Le mot d’ordre #TimeforAction est un doux euphémisme, ça fait 40 ans que les scientifiques alertent les politiques, occupés au business as usual, et la première COP a eu lieu à Genève en 1979.
L’espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup. Nous devons mettre fin à notre guerre contre la nature. Le point de non-retour n’est plus loin à l’horizon, il est en vue et se rapproche de nous à toute vitesse. Ce qui manque toujours, c’est la volonté politique, a déclaré Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU.
Il faudrait des actions immédiates et radicales, donc une harmonie planétaire. Vu l’état du monde, il s’agit de la plus lointaine utopie jamais imaginée.
Plus près de nous, les Accords de Paris de 2015, personne ne les a suivis, et, cette année, les chefs des grands États ont préféré aller à la pêche.
C’est hallucinant.
Le seul espoir est dans la rue, avec la jeunesse, et dans les replis des niches et des colonies alternatives.
C’est pas nouveau. Mais, dans l’histoire, en général, ces stratégies n’ont pas triomphé. Faut continuer à essayer.
À Detroit, le DIA expose les photographies de Jeff Gaydash : Michigan’s Great Lakes (16 novembre 2019-3 mai 2020).
Jeff Gaydash capte la beauté et la solitude encore tranquilles des grands lacs, Érié, Huron, Michigan et Supérieur.
Cela nous fera des archives et des souvenirs. Il paraît, selon une étude de de Environnement et changement climatique Canada (ECCC), que le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. Les températures mondiales ont gagné 0,8°C depuis 1948. Sur cette même période, le Canada a gagné 1,7°C, et sa zone Arctique 2,3°C.
Detroit Institute of Arts, 5200 Woodward Ave., Detroit, MI 48202.
À Brooklyn, au BAM, on se préoccupe du futur et des méfaits du capitalisme tardif.
Le cinéaste Brett Story a posé une question simple à une dizaine de résidents de New York (artiste, skaters, survivants de l’ouragan Sandy...) : Que penses-tu de l’avenir ? Inutile de préciser que les réponse étaient pour le moins "inquiètes" : In This Climate : Brett Story Selects (12-21 novembre 2019).
Il propose une petite sélection de films, parmi lesquels on remarque qu’il programme Le Bouton de nacre (El botón de náca) de Patricio Guzmán (2015).
Cf. Le Bouton de nacre sur Jeune Cinéma.
On passera le week-end avec Brett Story, et son dernier film, The Hottest August (2019).
Ce soir :
* À 19h00 : Children of Men de Alfonso Cuaron (2006).
BAM, Peter Jay Sharp Building, 30 Lafayette Ave, Brooklyn, NY 11217.
À Paris, à la librairie La Brèche, ce soir, on se préoccupe des animaux.
À contempler les boucheries humaines de l’Histoire en général et celles la WWI en particulier, à observer comment l’espèce humaine se maltraite elle-même, on ne s’étonne guère de la façon dont elle traite les autres espèces.
Mais certains, parfois, se réveillent.
Car il n’est pas seulement question de promouvoir cette fameuse "empathie" larmoyante (qui finit par devenir LA vertu primordiale d’une humanité déboussolée), ni même d’instaurer soudain un souci d’éthique (la cruauté, c’est sûrement pas bon à la santé personnelle, ni à la santé d’une société).
C’est plutôt que la lutte contre l’élevage intensif est une combat commun aux écologistes, aux mouvements paysans et aux militants de la cause animale, et que c’est bon de trouver des convergences et des coopérations.
C’est aussi que la grandeur humaine, c’est quand même la fabrication du sens, et que la lutte contre l’absurdité devrait être une priorité : les humains sont omnivores, pas carnivores, et, surtout les Occidentaux, ils doivent se calmer.
Comme le dit Fred Vargas : Dans les pays riches, nous consommons 5 fois plus de viande qu’en 1950 (très mauvais pour notre santé). Il existe aujourd’hui, sur Terre, 4 animaux d’élevage pour 1 être humain. La pression de ce terrible couple élevage-agriculture est insoutenable pour la planète.
Et comme le dit Yves Cochet, l’inéluctable "Pic" est quasiment atteint.
Ce qui suit une apogée est contenu dans le sens même du mot, et l’humanité l’a toujours su.
C’est comme si, après le vieux châtiment de Sisyphe, l’éternel recommencement, un châtiment pire se profilait : la fin.
Loin de ces hauteurs inatteignables, ou atteintes, un peu de bon sens : si on ne s’occupe pas de ces excès pour la planète, ou pour les animaux, il est prudent de s’en préoccuper pour soi-même :
* Germes tueurs, le fléau de l’élevage intensif (Killer-Keime - Gefahr aus dem Tierstall) de Frank Bowinkelmann & Valentin Thurn (2014).
Ce soir, à la Brèche :
* À 19h00 : Rencontre avec Sébastien Arsac, cofondateur de L214 en 2008.
Présentation par Lilou Millat.
Bonne lecture :
* L214, Quand la faim ne justifie plus les moyens. En finir avec l’élevage intensif, Paris, Les liens qui libèrent, 2019.
Nouvelle librairie La Brèche, 27 rue Taine, 75012 Paris.
Breaking News :
À Los Angeles, le Getty Museum, s’il est sauvé pour le moment, est fermé ces jours-ci, cerné par les incendies, qui n’ont jamais été si fréquents, ni si violents, à cette période de l’année.
On aurait pu y voir, entre autres, une exposition des photos du grand photographe (et cinéaste) Gordon Parks (1912-2006).
Il s’agit d’un reportage qu’il fit en 1961 au Brésil pour Life Magazine, sur la pauvreté "l’ennemi redoutable de la liberté" : Flávio da Silva (9 juillet-10 novembre 2019).
1961, c’est loin, depuis lors, grâce à la croissance adorée, on a progressé (par exemple dans les favelas) et la pauvreté, ça n’a rien à voir avec les désordres climatiques, allez, business as usual.
En attendant les prochaines catastrophes qui se profilent sur nos propres côtes, on se rabat sur une bonne lecture :
* Gordon Parks, The Flavio Story. Poverty : Freedom’s Fearful Foe, Life Magazine, 1961. Réédition, New York, Steidl/The Gordon Parks Foundation 2018.
Avec des textes de Paul Roth, Amanda Maddox. Foreword by Peter W. Kunhardt, Jr., Flávio Pinheiro, Timothy Potts, Sérgio Burgi, Beatriz Jaguaribe, Maria Alice Rezende de Carvalho, Natalie Spagnol.
L’explosion de l’usine ICMESA près de Seveso (Lombardie) le 10 juillet 1976, le nuage d’herbicide mal identifié (sans doute un peu de défoliant utilisé au Vietnam) qui s’est répandu sur toute la région et au delà, l’absence de plan d’urgence, les fûts de "dioxine" qui disparurent dans la nature, les informations sur la contamination qui tardèrent, c’est de l’histoire ancienne.
Bilan sept ans plus tard : Les bêtes ont été abattues, les sols ont été décontaminés, les maladies de peau ont été traitées, pas de morts directs, apparemment pas d’augmentation des cancers, et la seule victime : Paolo Paoletti, le directeur de production, assassiné par Prima Linea, le 5 février 1980.
À l’époque, la catastrophe chimique frappa les esprits, au point que le mot "Seveso" est devenu une qualification. Il y a eu des tas de "directives" européennes, genre "on réglemente, on surveille, plus jamais ça". En France, on dénombre 1 261 entreprises qualifiées Seveso (700 en seuil haut et 561 en seuil bas).
Le 26 septembre 2019 au matin, incendie dans une usine Lubrizol (classée "Seveso haut") aux portes de Rouen.
De nos jours, l’information circule en temps quasi réel, c’était partout aux infos et les réactions officielles ont été immédiates et classiques : aucune inquiétude de pollution, le feu a été maitrisé. On a évacué sur 500 mètres.
Entre temps, on apprend la mort de Jacques Chirac, ce qui est quand même plus important, une date historique, pas l’intendance quotidienne. Les médias focalisent pendant toute la journée et la nuit aussi.
Plus tard, le lendemain, on reprend l’affaire Rouen : pas de toxicité aigüe. Ce qui irrite les yeux et la gorge, ce sont les odeurs d’hydrocarbures, mais pas de chlore (peut-être un peu d’amiante par ci par là, non ?). Y a qu’à nettoyer à l’eau, se laver les mains, et ne pas consommer les végétaux. À ce jour, on attend les analyses complémentaires. Et les grandes marées.
En attendant, les suies font leur chemin dans la Seine.
Au 21e siècle, c’est plus difficile de cacher les catastrophes, et, généralement, l’incurie qui va avec.
Quoique.
À Paris, à l’IMA, les artistes rendent hommage à la vieille cathédrale de Notre-Dame, qui brûla le 15 avril 2019 (21 septembre-20 décembre 2019).
Là, c’est du plomb qui se diffuse aux alentours.
La faute au Diable, probablement.
IMA, 1 rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris.
En 2008 - c’était hier - Fred Vargas lue par Charlotte Gainsbourg :
À Paris, cet automne 2019, il n’a pas plu depuis 33 jours.
Bon, des saisons sèches, alternant avec des saisons des pluies, sur la Terre, on connaît.
Et à Paris, c’est déjà arrivé, par exemple 41 jours du 20 février 1953 au 1er avril 1953.
C’est la faute à ce foutu anti-cyclone, on est en pays connu, pas de panique.
Le soir, les miss météo de la télé, avec leur ton apaisant, ont à cœur de ne pas contrarier les gens en phase de digestion, et parviennent magnifiquement à la jouer quotidienne et cool : clichés traditionnels ("L’été joue les prolongations, c’est le bonheur sur la plage de Palavas"). Puis, dans un coin du bulletin et, en mode mineur, sens de l’actualité (les agriculteurs manquent d’eau). Le tout inséré entre cinq pubs pour divers 4x4, SUV et autres crossovers.
Et allez, "avant de se quitter, regardez ces magnifiques images" (c’est une anacoluthe, non ?), un ciel jaune en Bretagne, un ciel rouge en Chine, une mini-tornade dans le Calvados... (comme on aimerait en voit plus souvent ?)
Bravo pour leur professionnalisme schizophrène.
Quant aux ouragans qui se multiplient, ou les îles qui disparaissent sous les eaux, ça n’arrive qu’aux autres et ailleurs, d’ailleurs les populations locales sont habituées, et ça fait plutôt le bonheur du cœur des JT.
Il y a 40 ans que les chercheurs ont lancé les premières alertes climatiques sérieuses.
Depuis tout ce temps, les politiques n’ont cessé de freiner toutes les initiatives préventives, plus ou moins fort selon les gouvernements. Il y a longtemps que la politique, c’est du flux tendu, et que gouverner, c’est tout sauf prévoir.
Corruption évidente des esprits humains dirigeants.
Mais aussi, "cerveaux de primates avec des technologies de dieux", comme le dit Sébastien Bohler, dans son livre Le Bug humain, (Robert Laffont, 2019).
On ne saurait trop vous recommander, à nouveau, le livre de Nathaniel Rich, Perdre la Terre (Seuil, 2019), avec son épilogue implacable, qui raconte ce diabolique rendez-vous manqué dès l’élection de Reagan.
En 2019, tous ceux qui ont voix au chapitre savent et avouent savoir, mais rien ne change, au mieux, des discours et des modifications comme des rustines, à la marge, tout doucement.
Le "modèle économique et social", qui s’appuie toujours autant sur les énergies fossiles et sur les inégalités sociales - oui, bon, on sait que ça s’appelle le capitalisme depuis plus de 200 ans, on a compris ses mécanismes depuis plus de 160 ans, et ce n’est qu’après avoir fait un détour par le capitalisme d’État, au début du siècle dernier, qu’on s’est rendu compte de sa vraie nature polymorphe - le "système", donc, continue à ne pas changer d’un poil, régénéré sans cesse, semblant même s’emballer partout dans le monde, soutenu par qui ose encore parler, sans vergogne, d’espérance de "croissance".
À ce train-là, la hausse mondiale des températures devrait atteindre les 7 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.
2100, c’est après-demain, nos enfants nés en 2010, pourraient être encore vivants.
"Les 2 °C d’augmentation, qu’on envisageait en 2015, restent atteignables dans un seul scénario : celui d’un changement immédiat et radical," nous dit-on.
Sauf que 2% c’est déjà trop, et que, en l’état actuel des choses, on ne voit pas comment pourrait s’imposer ce "changement immédiat et radical", il y a longtemps qu’on ne croit plus à une "révolution rapide et joyeuse", comme en rêvait Maïakovski.
L’alerte des scientifiques (GIEC 2019).
Le programme des politiques : des réunions.
* Un sommet exceptionnel Action Climat de l’ONU, le 23 septembre 2019.
* La 4e édition de la Semaine du climat organisée par le ministère français de l’Éducation nationale (8-13 octobre 2018), avec une semaine de débats et d’animations autour des "enjeux" du changement climatique.
* La COP24 à Katowice (2-14 décembre 2019).
Les gens, eux, systématiquement désinformés, comme le souligne Fred Vargas dans son livre L’Humanité en péril (Flammarion, 2019), commencent quand même à s’alarmer un peu, et à replacer, en perspective, leurs existences, leurs avenirs, leurs descendances, dans une vision plus générale. Ils n’en sont plus aux "enjeux" dont on discute sans fin depuis 40 ans.
Parfois même, plus informés, ils se souviennent de la COP21, et de l’Accord de Paris, à la fin de 2015. Ils voient bien que les engagements n’ont pas été tenus, et qu’ils sont roulés dans la farine par les tergiversations de tous les pays, avec comme argument-prétexte que les scientifiques ne sont jamais sûrs à 100%, alors que c’est justement leur honneur.
Aujourd’hui, dans le monde entier, avec plus de 350 organisations, les Terriens rejoignent leurs enfants dans la rue, qui eux, comme tous les vendredis depuis près d’un an, (Frydays for Future), sont déjà en première ligne.
À Paris, à partir de 12h30 : Rendez-vous à Nation.
Demain aussi, 21 septembre 2019, ils seront dans la rue, avec des revendications plus complètes et plus précises (la justice sociale, notamment) car tout se tient, et on vit dans un monde de dominos en fragile équilibre.
C’est pourquoi, dans une longue bibliographie passionnante, nourrie des pensées visionnaires puis lucides de nos glorieux ancêtres, le livre le plus pertinent et le plus complet à ce jour, demeure - comme une coupure épistémologique dans nos visions du monde, celles des plus révolutionnaires, celles des plus écologistes - celui de Pablo Servigne & Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015).
Le numéro 7 de la revue Terrestres en ligne est parue.
Le numéro 167 (octobre-novembre 2919) de la revue bimestrielle Manière de voir est paru : La bombe humaine.
Trop d’humains ou trop peu d’humanité ? s’interroge Philippe Descamps.
Bonus de consolation nostalgique : un sentiment de la nature avec Solaris de Andreï Tarkovski (1972).
Merci Natasha Bozharova.
Here we are : Prologue de la semaine, de la saison, de l’automne qui vient.
Les publications, scientifiques ou vulgarisatrices, s’accumulent depuis des décennies, on n’aura jamais le temps de tout lire.
Voici des propos extrêmement sensés de la bande à Servigne.
À Venise, au Lido, hier après-midi, sur le tapis rouge, la réalité ne se faisait pas oublier.
Toute la planète est menacée, mais peut-être que Venise est à l’avant-garde du danger, ne serait-ce que symboliquement.
Les militants écologistes ont reçu le soutien de Mick Jagger et de Donald Sutherland qui présentaient le film de clôture de la Mostra 2019 :
* The Burnt Orange Heresy de Giuseppe Capotondi (2019).
À Paris, la librairie Quilombo fait sa rentrée littéraire en focalisant sur l’utopie texane de Victor Considérant (1808-1893).
Alors qu’il était en exil (après la révolution de 1848), il fonda une ville, La Réunion, à côté de Dallas, inspirée du phalanstère de Charles Fourier (1772-1837), financée par Jean-Baptiste Godin (1817-1888).
L’expérience dura cinq ans, et fut un échec pour de nombreuses raisons, mais surtout les conditions climatiques épouvantables de l’année 1856. Godin y perdit le tiers de sa fortune, mais il en tira les leçons pour son familistère, à Guise, une réussite.
Aujourd’hui, près de deux siècles plus tard, il ne serait pas inutile de revenir à quelques idées magnifiques, reconnues comme telles (y compris par Marx et Engels), et écartées immédiatement comme utopiques. Les échecs ne prouvent rien, les temps ont changé, on a plus que jamais besoin de poissons-pilote.
* À 20h00 : Rencontre avec Thomas Giraud.
Bonnes lectures :
* Thomas Giraud, Le Bruit des tuiles, Paris, La Contre Allée, 2019.
* Victor Considérant, Au Texas, Paris, Librairie phalanstérienne, 1854.
Librairie Quilombo, 23 rue Voltaire, 75011 Paris.
Siné Mensuel de septembre 2019 est paru.
Le journal qui fait mal et ça fait du bien, toujours à la pointe de l’actualité.
On s’achète le jeu de cartes par Berth, Jiho, Mric & Siné.
Quand tout aura collapsé, s’il reste des humains, il leur restera les livres et les cartes.
Et le théâtre.
À propos, à Venise, au cours de cet été 2019, un été normal, une idée est apparue.
On pense toujours que Venise sera engloutie un de ces jours, et, à présent que les glaciers fondent de plus en plus vite, l’idée se confirme, la mer monte et les sols s’effondrent.
Pourtant, il ne s’agit pas seulement de "réchauffement climatique", mais de bouleversement. Par exemple, la disparition du Gulf Stream entraînera un grand froid sur la côte atlantique.
À la Biennale de arte 2019, dans le bric à brac du futur vu par Lara Favaretto, nulle unité, nulle harmonie, nulle logique à hauteur d’homme.
La grandeur et la folie des collages prennent enfin toute leur justification, un wild side sacré venu de très haut, qui dépassera largement la compréhension des survivants.
L’idée est donc que, peut-être, pendant une période, dans cette niche de la Méditerranée, les eaux vont baisser et Venise va s’assécher.
Sainte croissance oblige, il pourrait même y avoir des embouteillages de voitures sur le Grand Canal.
Ce serait le pire.
Ys engloutie est devenue légendaire dans la mémoire des humains.
Venise mérite la légende, une mort digne et belle, et des humains pour la raconter.
Selon les lettres de Pline le Jeune à son ami Tacite, l’éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéï, Herculanum, et Pline l’Ancien lui-même qui était allé voir ça de trop près, aurait eu lieu aux calendes de septembre, c’est-à-dire le 24 août 79 apr. J.-C.
Feu et cendres, anniversaire, lointain prologue.
Depuis le mois de juillet 2019, la forêt amazonienne (répartie sur 9 pays, dont 60% est brésilienne) est dévorée par d’innombrables feux qui brûlent vivants les animaux, menacent les populations indigènes, et, bien entendu, accélèrent ainsi la déforestation, elle-même à l’origine des feux, diffusant activement du dioxyde de carbone sur toute la planète. L’engrenage n’est plus réversible.
Lundi 19 août 2019, des fumées et des pluies épaisses de particules fines ont plongé Saõ Paulo, loin pourtant, dans une obscurité de fin du monde, au milieu de l’après-midi.
Dans les villes qui bordent la forêt, l’air est devenu irrespirable.
Certains s’en réjouissent, ça va permettre l’agriculture intensive et l’exploitation des mines. Mais, à (court désormais) terme, à qui profitera ce crime contre l’humanité ?
D’ailleurs, ça brûle aussi ailleurs, en Sibérie, sur la Grande Canarie, ou en Afrique.
Bonne lecture :
* Joëlle Zask, Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique, Paris, Premier Parallèle, 2019.
À New York, le Lincoln Center invite J. Hoberman et lui donne carte blanche, à partir de son dernier livre : Make My Day : American Movies in the Age of Reagan (23 août-3 septembre 2019).
J. Hoberman (James Hoberman) fut, pendant 30 ans, critique de cinéma à Village Voice.
Avec Make My Day qui vient de paraître, sa trilogie, Found Illusions (2005-2019), est désormais complète, qui brosse le tableau à la fois sensible et ironique du cinéma américain de la seconde moitié du 20e siècle, révélant une synergie entre la politique américaine et la culture populaire, "une sorte d’inconscient politique" à travers les rêves de l’Amérique.
* The Dream Life. Movies, Media, and the Mythology of the Sixties (2005).
* An Army of Phantoms. American Movies and the Making of the Cold War
(2012).
* Make My Day. Movie Culture in the Age of Reagan (2019).
Le Metrograph, au début de l’été, avait célébré l’ensemble de cette trilogie, ces illusions (re)trouvées : Reagan at the Movies : Found Illusions (30 juin-5 juillet 2019).
Le Lincoln Center focalise sur le dernier tome et les années 80.
Hier, l’ouverture du cycle s’est fait avec l’adieu aux 60’ et les nouveaux héros.
Goodbye Sixties : Cutter’s Way de Ivan Passer (1981) ; Blow Out de Brian De Palma (1981).
New Heroes : Conan the Barbarian de John Milius (1982) ; First Blood de Ted Kotcheff (1982).
Ce soir, on entre dans le vif du sujet, ces années 80 qui ont balayé toutes les perspectives, les utopies comme les projets, pour les remplacer par la dure réalité Reagan (1981-1989).
Aparté : Perdre la Terre, l’ouvrage de Nathaniel Rich (journaliste au NYT), raconte comment l’administration Reagan et ses lobbys a écrabouillé tout ce qui se mettait en place pour juguler le changement climatique, alors que tout était encore possible.
Hello Eighties :
* À 18h30 : The King of Comedy de Martin Scorsese (1983).
* À 20h45 : Videodrome de David Cronenberg (1983).
Lincoln Center, 10 Lincoln Center Plaza, New York, NY 10023.
Dans le désert de Black Rock, Nevada, où il ne pleut jamais, demain dès l’aube, à partir de San Francisco, soigneusement équipé et prêt à une totale autonomie, on prend la route pour Burning Man (25 août-2 septembre 2019).
C’est une longue histoire, sur une idée de Larry Dean Harvey (1948-2018) en 1986 : chaque année depuis 1990, un vaste rassemblement, pas tout à fait un festival, plutôt un grand Carnaval alternatif non radical, avec une vraie morale, individuelle et collective.
Les Burners construisent une ville éphémère (Art Camp), écologique, sans commerce, sans argent, sans voiture, sans public et sans spectateur.
Tout le monde participe, tout est gratuit, tout prend du sens.
Forcément, c’est plus marrant si on est créatif.
La fête se termine par la mise au bûcher d’un géant humain, et quand tout le monde est parti, il ne subsiste nulle trace de cette parenthèse nourrie de rêve et de réalité.
Au début, ils étaient un peu plus de 1000 participants, aujourd’hui, il sont plus de 100 000. Il a donc fallu s’organiser. Mais la liberté demeure totale et les principes immuables.
Et à la fin, on finit toujours par brûler l’homme.
Bonne lecture :
* Will Roger, Compass of the Ephemeral : Aerial Photography of Black Rock City, Las Vegas, Smallworks Press, 2019.
Voilà, c’est aujourd’hui, 29 juillet 2019 : le Jour du Dépassement mondial.
Oui, on a bien lu.
Le 10 mai 2019, c’était le Jour du Dépassement européen, pas terrestre.
Ce qui permet de mesurer la responsabilité des Occidentaux, dans la course vers l’abîme.
En 2014, quand on a commencé le site de Jeune Cinéma, avec le Journal de Ma’ Joad, on ne savait pas, écologistes par évidence mais sans dead line.
En 2015, dans le Journal de Old Gringo, on pensait encore en termes traditionnels de révolution, possible ou plus.
Et puis, l’été à Bologne, on a lu le livre de Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer, qui a brutalement changé nos visions du monde. On a commencé à faire plus attention à la vieillesse du capitalisme, gravement malade, qui ne pourrait pas toujours renaître.
En 2016, ce fut Hushpuppy la patronne du Journal, la petite fille effarée par la folie des grandes personnes.
C’est la première fois qu’elle nous a appris ce qu’était le Earth Overshoot Day. C’était le 8 août 2016, un lundi.
On a regardé en arrière : En 2000, ça tombait le 1er octobre ; en 2008, le 23 septembre ; en 2015, le 13 août ; et cette année-là le 8 août. Ça avançait chaque année.
En 2017, c’était le 2 août, et Ben Cash proposait de calculer, comme une sorte de Quiz de vacances, vous pouvez calculer votre propre Overshoot Day.
Pendant ce temps, les gouvernements braillaient encore dans nos oreilles que la croissance arrangerait tout ça.
En 2018, c’est Louise Wimmer qui nous annonçait la date du Jour du Dépassement : le 1er août.
En 2019, Ellis & Neck, blasés, repliés sur leur adolescences sans perspectives, constatent que les Terriens ont encore perdu 2 jours de crédit, en état de sidération, peut-être déjà contemplant le crépuscule.
Les anciens, le cœur serré, alors qu’hier encore, ils pensaient avoir le temps, mesurent le chemin parcouru et l’accélération : tout le monde sait maintenant ce qui guette, pas un JT télé, pas un bulletin radio qui n’en parle, de ces dégâts irréparables, de ce chemin irréversible. Et ce ne sont pas les lectures qui manquent.
On nous dit que des solutions existent, au moins pour inverser la tendance, que tout est encore possible, qu’il faut se mobiliser. On nous dit, par exemple, qu’il faut charger une appli sur son smartphone, pour mesurer son empreinte écologique et changer ses mauvaises habitudes. Et engendrer ainsi un coût énergétique inimaginable, et encore relativement tabou, pour l’instant. Même les orga écolo sont squeezées et nageotent dans le paradoxe.
Autrefois, il ne fallait pas désespérer Billancourt.
Il y a des décennies qu’on ne veut pas désespérer les peuples des démocraties, avec mensonges et/ou dénis.
Mais les peuples des démocraties, ils savent maintenant cette fuite en avant, et ne savent pas comment descendre.
Sont apparus les premiers rêves prémonitoires comme sans doute les Mayas en ont eus - on commence à se les raconter.
Les premières maladies mentales aussi - dont on sait comme elles sont sociales depuis les antipsychiatres -, cf. le nouveau mal du siècle-fin des temps, la "solastalgie" repérée et nommée par l’Australien Glenn Albrecht dès 2005, vulgarisée en France par Alice Desbiolles, qui n’a encore qu’un site Facebook.
* Arrêt sur images du 28 juin 2019, avec Sébastien Bohler, Alice Desbiolles, Cécile Duflot, animée par Daniel Schneidermann : Alors c’est foutu ?
* Complément d’enquête du 20 juin 2019, visible jusqu’en 2020 : Fin du monde : et si c’était sérieux ?
* France Culture en mai 2019 : La Fin du monde et nous. Tous survivalistes ? de Nedjma Bouakra & Yvon Croizier.
Nos esprits sont sollicités par le ici et maintenant, quasiment incapables de voir plus loin que le bout d’un mandat électoral. Gouverner, pourtant, c’est prévoir, nos gouvernants sont des imposteurs, même ceux qui n’en sont pas conscients.
Car nos cerveaux humains sont mal formés, ils ressemblent à des machines buggées.
Nous avons des cerveaux de primates et des technologies de dieux.
Bonnes lectures :
* Sébastien Bohler, Le Bug humain. Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planèrte et comment l’en empêcher, Paris, Robert Laffont, 2019.
* Jean-François Simonin, La Tyrannie du court terme. Quels futurs possibles à l’heure de l’Anthropocène ?, Paris, Utopia, 2019.
Ces dernières années, on semble redécouvrir la canicule et sa vraie signification, une vague de chaleur, telle que la nuit ne rafraîchit pas le jour.
C’est un phénomène spécifique de nos zones tempérées, encore préservées, pour l’instant, des extrêmes torrides ou glaciales.
Sous les Tropiques, les chaleurs annuelles analogues de la fin de la saison sèche, avec une température inchangée nuits et jour, semblent soulagées par la saison des pluies (qui présentent d’autres inconvénients), mais n’ont pas spécialement de nom : elles font partie d’un tout difficile à vivre, intégré dans la culture. Dans l’Asie du Sud-Est khmer, c’est au plus fort des chaleurs, qu’on célèbre le Nouvel An, le Pi Maï, en avril.
Tous les éco-systèmes de la Terre sont menacés, mais ils n’auront pas tous ressemblé aux douceurs méditerranéennes.
À Rome, le phénomène a été repéré dès l’Antiquité, et on le fêtait. Pendant deux jours, les 23 et 24 juillet, se déroulaient les Neptunalia, qui inauguraient la période de canicule possible, au cours desquelles on célébrait l’ombre, et surtout l’eau, et son dieu qu’on aurait aimé tout puisant et bienveillant, Neptune.
C’était un phénomène bien connu aussi des bourgeoises parisienne du début du 20e siècle, par exemple, qui ne s’autorisaient pas pour autant à enlever leurs bas en ville.
Elle survenait irrégulièrement, toujours en juillet ou en août, il n’y en avait qu’une et heureusement, elle ne durait que quelques jours.
Sauf quelques épisodes historiques mémorables, 1911 (70 jours à 38°, des milliers de morts en France) ou 1947 par exemple. Et pour nous, 1976 et 2003.
Désormais, en zone tempérée, il semblerait que les canicules soient mémorables tous les ans, longues et récurrentes, asociales et vécues individuellement, prometteuses de lendemains qui déchantent.
Il y aurait besoin d’arbres et d’eau. Pour l’instant, dans les villes, la clim remplace l’ombre et l’eau est sous plastique, même si, à Paris, les fontaines Wallace marchent toujours.
Cela ne pourra pas durer.
À Nantes, le Château des Ducs de Bretagne accueille une exposition du Musée d’ethnographie de Genève (MEG), qui conserve l’une des plus importantes collections amazoniennes d’Europe : Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt (15 juin 2019-19 janvier 2020).
Les tristes tropiques de la forêt recèlent des secrets perdus.
Pas seulement des humains différents, des choses et des modes de vie autres.
Mais surtout des visions du monde qu’il nous faut non seulement observer et préserver (sans les contaminer), comme l’ont toujours fait les anthropologues, mais se réapproprier, comme le feraient les sages - s’il en existe encore sur la Terre.
Château des ducs de Bretagne, 4 place Marc-Elder, 44000 Nantes.
À Paris, le Collège d’études mondiales, organise, avec Bernard Stiegler, un séminaire à la Maison Suger : Disruption, destruction massive et organisation d’une "internation" au sens de Marcel Mauss (2-3 juillet 2019).
Il s’agit d’un avant-goût de l’automne : un colloque en décembre 2019 et, au Centre Pompidou, Cosmopolis #2 (23 octobre-23 décembre 2019).
Au delà de ce titre hyper savant - sous-titre : De la guerre économique globale à la guerre nucléaire totale ? - on constate que ce ne sont pas seulement les activistes en sit in pacifique (si radicaux qu’il faut les gazer, les lacrimo en plein dans la gueule ouverte) qui se préoccupent d’un avenir de moins en moins radieux, mais aussi les scientifiques et les artistes. Et cela depuis, longtemps.
Ces travaux se font autour de trois pensées fondatrices et de deux intuitions de grands précurseurs :
* le Rapport Meadows au Club de Rome [Donatella Meadows (1941-2001) ; Denis Meadows (né en 1942) ; Jørgen Randers (né en 1945) ; William W. Behrens III (né en 1940)] ;
* L’œuvre de l’historien Arnold J. Toynbee (1889-1975).
* L’œuvre de l’économiste Nicholas Georgescu-Rœgen (1906-1994).
* Le chimiste Vladimir Vernadski (1863-1945).
* Le mathématicien Alfred Lotka (1880-1949).
Bonnes lectures :
* Donella Meadows, Dennis Meadows, Jørgen Randers & William W. Behrens III, The Limits to Growth, Universe books, 1972. Halte à la croissance ?, préface de Robert Lattès, présentation du Club de Rome par Janine Delaunay, Paris, Fayard, 1972.
Lire en ligne.
* Arnold J. Toynbee, Mankind and Mother Earth : A Narrative History of the World, 1st Edition, Oxford University Press, 1976. Arnold J. Toynbee, La Grande Aventure de l’humanité, traduction de Guy Bunnens, Gérard Colson & Paul Kinnet, Paris, Payot, 1994.
Dans le Monde diplomatique (avril 1978).
* Nicholas Georgescu-Rœgen, The Entropy Law and the Economic Process, Harvard University Press, 1971. Nicholas Georgescu-Rœgen, Demain la Décroissance - Entropie - Écologie - Économie, présentation et traduction par Jacques Grinevald & Ivo Rens, Éditions Sang de la terre, 1979.
Lire en ligne.
* Alfred Lotka, "The law of evolution as a maximal principle" in Human Biology, vol. 17, no. 3, 1945, pp. 167–194, 1945.
* Wladimir Vernadski, Biosfera, Leningrad, Nauchno-techn. Izd., 1926 ; Rééd. : Moscou, 1967 ; Biosfera i Noosfera, Moscou, Airic Press, 2003. Wladimir Vernadski, La Biosphère, 2e édition revue et augmentée, Paris, Librairie Félix Alcan, 1929 ; Rééd. avec une préface de Jean-Paul Deléage, Paris, Seuil, 2002.
Cf. aussi notre bibliographie.
Maison des sciences de l’Homme, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris.
Maison Suger, 16-18 rue Suger, 75006 Paris.
À Paris, dans le cadre du colloque, Accumuler du capital. Stratégies de profit et politiques de dépossession (6-7 juin 2019), une grande soirée est organisée par Attac et Mediapart, en partenariat avec les éditions La Découverte, Flammarion et Amsterdam.
* À 18h00 : Capitalisme, changements climatiques et justice sociale : mouvements sociaux et enjeux théoriques.
Soirée-débat avec Nancy Fraser, Jason Moore, David Harvey, Geneviève Azam, Jade Lindgaard et Christophe Aguiton.
Inscription nécessaire.
Théâtre Le République, 1 boulevard Saint-Martin, 75003 Paris.
À Paris de nouveau, à la Librairie du Panthéon (Cinélittérature)
* À 19h00 : Rencontre avec Monica Jahan Bose et Leena Jayaswal, autour de leur projet Rising up to Climate Change : Storytelling with Saris.
Trois courts métrages, dédicace du livre et bon vin.
Bonne lecture :
* Monica Jahan Bose, Rising Up to Climate Change : Storytelling with Saris, Primedia eLaunch LLC, 2018.
Librairie du Panthéon, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.
Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend !
C’est le jour de la Grève mondiale et intergénérationnelle pour le climat.
La couche humaine de la planète, inhérente à la planète, se met en mouvement contre la 6e extinction de masse programmée par la grande gueule du Capital (et ses "laquais").
Les climatosceptiques ricanant se servent des mauvais printemps des dernières années pour nier le "réchauffement" (au lieu du "dérèglement"). Ils sont de moins en moins nombreux mais de plus en plus pathétiques et criminels.
* À Paris, rendez-vous sur les marches de l’Opéra à 12hh30 pour le point presse, et départ à 14h00, en passant par les grands boulevards, vers la République.
Concert à l’arrivée.
Bonnes lectures :
* La Gueule ouverte, le journal précurseur qui annonçait la fin du monde et qui a arrêté de paraître dès qu’il a été trop tard pour y remédier (1972-1980).
* Diane Veyrat, Fournier face à l’avenir, Les Cahiers dessinés (2019).
À New York, le MoMA PS1 présente, après des expositions collectives en Australie (Sydney, Melbourne, Brisbane), à Berlin, Paris, Londres ou Kassel, la première exposition solo du Karrabing Film Collective (31 mars-27 mai 2019).
Fondé en 2013, le Karrabing regroupe une trentaine de cinéastes et d’artistes aborigènes, basés sur les terres du Nord-Ouest de l’Australie.
Ils réalisent leurs films avec des caméras et des téléphones portables, comme une résistance à l’histoire officielle, dénonçant la violence coloniale, le génocide de leurs ancêtres, les générations volées (jusqu’à 1969), la dévastation environnementale, les restrictions foncières et l’exploitation économique, et réanimant les ancienne relations avec la Terre et avec la vie humaine et non humaine.
L’exposition présente l’ensemble de la production cinématographique réalisée à ce jour par le collectif, qui comprend, notamment, neuf courts métrages.
"Le Karrabing n’est ni un clan, ni un groupe linguistique, ni une nation. C’est une aspiration", dit l’anthropologue Elizabeth Povinelli, qui a travaillé avec eux.
Elle avait été invitée à Paris le 11 avril 2019, par l’association Un lieu pour respirer
MoMA PS1, 22-25 Jackson Avenue, Long Island City, Queens.
C’est aujourd’hui, le Jour du dépassement. À partir d’aujourd’hui, on vit à crédit jusqu’à la fin de l’année.
Les Européens utilisent à eux seuls 20% de la biocapacité de la Terre, alors qu’ils ne représentent que 7% de la population mondiale.
Urgence ? Vous avez dit urgence ?
Service minimum.
La panique nous prend parfois devant l’état du monde et de nos environnements, et cela à tous les étages, de "la fin de mois", au climat réel, en passant par tous nos amis cancéreux. Chaque jour, à chaque coin de rue, à toutes les occasions de nos vies quotidiennes, ce sentiment permanent d’être roulés dans la farine par qui nous fait croire qu’il y a des solutions et ne propose rien. Y avait qu’à pas y croire, c’est vrai. Mais tout vivant a besoin d’air, d’eau, de lumière, et d’un taux minimum de foi.
Quoiqu’on fasse - se réfugier dans les imaginaires des créateurs, voire d’un Créateur quelconque, marcher et crier dans les rues hyperréalistes, rester stoïquement pacifique ou se laisser contaminer par la violence épidémique -, devant soi, une seule vision, tragique.
Les horizons sont bouchés, la grande vague "fabuleuse" approche.
Qui saura s’orienter dans les brouillards acides, qui saura surfer ?
Toutes les alertes sont au rouge, comme le montrait, à la Biennale de Venise 2015, Chiharu Shiota.
À Bruxelles, elle propose Black Rain (24 avril-1er juin 2019).
Galerie Templon, 13 Veydtstraat, 1060 Bruxelles.
Dans la série "Y a pas qu’le ciné dans la vie", et "Faut regarder les cauchemars en face" :
À Bagnolet, encore un débat avant la fin du monde.
Par milliers, voire par millions, depuis septembre 2018, on a marché pour le climat, fait la grève scolaire, assigné l’État en justice pour "inaction climatique", etc.
Et depuis ? Rien ou presque.
* À 19h00 : On s’est planté. On réfléchit à d’autres stratégies.
Avec Pauline Boyer (Alternatiba) Vincent Verzat (Partager c’est sympa) Christophe Bonneuil (revue Terrestres) Juliette Rousseau (Coalition Climat 21) Sophia (Extinction Rebellion) et quelques autres.
Animation par Quentin Hardy.
Théâtre de l’Échangeur-Public chéri, 59 avenue du Général de Gaulle, 93170 Bagnolet.
Service minimum.
À Paris, chaque vendredi, on s’occupe plus spécialement du climat.
Aujourd’hui, on rejoint la désobéissance civile des Amis de la Terre, de Greenpeace, de ANV Action non-violente COP21, et de quelques autres comme 350 France, Extinction Rebellion France, Le mouvement, Il est encore temps, Les Désobéissants, Sciences citoyennes, ZEA
Dans nos cœurs lourds, le passé.
* Victor Hugo (sans date).
* Matisse en 1914.
Dans nos esprits terrifiés, l’avenir.
CLIMAT, CLIMATS, partout sur la planète.
Il est grand temps de paniquer, titre le Courrier international.
Les jeunes paniquent dans la rue tous les vendredis.
En Algérie, chaque vendredi aussi, une génération entière se réveille, pacifique et humoristique, exemplaire pour l’instant, contre les fantoches, après tant d’années de silence.
En France, c’est le 18e samedi des Gilets jaunes, toujours polymorphe, et toujours résolu. Après un "grand débat", qui, en soi, aurait pu être une bonne idée, si les dés n’étaient pas pipés. Fin du monde, fin du mois, même combat, disent-ils.
Hamlet : Words words words.
Polonius : What is the matter, my lord ? I mean, the matter that you read, my lord ?
Hamlet : Slanders, sir.
Sous les autres latitudes, as usual : Tout s’achète, l’honneur et même la sainteté. Les États ne muent en cachette en anonymes sociétés. les grands s’arrachent les dollars. L’Europe répète L’Avare, dans un décor de mil neuf cent, ça fait des morts d’inanition, et l’inanition des nations. On traite les braves de fous et les poètes de nigauds, et dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo.
On jette les livres (et les machines ?, faut voir), et on sort dans la rue.
En s’obstinant à regarder aussi - le plus longtemps possible - du côté de ce qu’il y a encore de beau.
Fukushima, on n’oublie pas.
Ce 11 mars 2011, on l’avait vécu un peu comme si le Japon était à l’avant-poste de ce qui pouvait arriver, nature et culture mêlées. Chute de Prométhée, tôt ou tard.
Maintenant, 8 ans plus tard, ça s’accélère, et on pense cette union de façon de plus en plus réaliste, comme une "montée des périls" mondiale.
À Fukushima, dans la fusion, nul accès possible pour les humains, même pas des liquidateurs sacrifiés comme à Tchernobyl.
Alors on envoie des robots.
Mais, là, les robots meurent aussi. Ils ne tiennent pas le coup longtemps parce que leurs composants électroniques, leurs capteurs, leurs caméras s’obscurcissent face aux rayonnements. Il faudrait développer des robots dits "durcis", mais c’est pas rentable, voyez.
Les produits dérivés ont rapporté un peu, mais TEPCO y a finalement renoncé, pas parce que c’était immoral, affirment-ils. C’était pas assez rentable non plus ? Ils précisent pas.
Dans les salles, est sorti mercredi dernier :
* Fukushima, le couvercle du soleil (Taiyô no futa) de Futoshi Sato (2016).
On l’annonçait déjà l’année dernière, en avant-première, dans le Journal de Louise Wimmer, à la même époque, aux Sept Parnassiens.
Mais, sur Fukushima (et ses sœurs), les films abondent.
CLIMAT, CLIMATS.
"En 2050, vous serez morts, nous pas !", crient les jeunes mobilisés par l’état catastrophique de la planète. Ils ont raison, ces petits cons, aurait ajouté Siné.
Siné Mensuel n° 84 de mars 2019 est paru.
La revue Terrestres, née en octobre 2018, en est à son numéro 3.
On s’abonne gratuitement à la newsletter, la revue n’a pas encore de version papier.
À Paris, à l’Espace Maltais rouge, on a rendez-vous avec la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri, l’Institut Tribune Socialiste, la Fondation de l’Écologie politique, la Fondation Pour un Autre Monde et Espaces Marx. Entrée libre, inscription nécessaire.
* À 18h30 : Urgence climat !
Débat avec Maxime Combes et Valérie Masson-Delmotte, animation par Benoit Monange.
Espace Le Maltais rouge, 40 rue de Malte 75011 Paris.
À Paris, chez les Grands Voisins, avec le collectif des Arts voisins, on va à la rencontre des arbres (7 février-3 mars 2019).
Ils sont nos quasi-semblables, les arbres, et non, ce n’est pas un chichi néo-écolo de l’affirmer.
Ils sont sociables - ou parfois solitaires -, parlent entre eux, ils s’entr’aident, ils ont des vies familiales et intimes, ils protègent et parfois se sacrifient pour leurs descendants, ils ont conscience du temps qui passe, des saisons, ils sont malades et il peut leur arriver d’être dans le coma, ils luttent pour leur survie contre des prédateurs et des ennemis, ils naissent et meurent.
Ils ont la sagese, eux, de ne pas s’envoler hors-sol, et malgré la folie des humains, ils ne leur sont jamais hostiles.
Ce soir :
* À 18h00 : Vernissage.
Bonne lecture :
* Paul Wohlleben, La vie secrète des arbres, traduction de Corinne Tresca, Paris, Les Arènes, 2017.
Bon film :
* L’Intelligence des arbres de Julia Dordel & Guido Tölke (2017).
Galerie Les Arts Voisins, Les Grands Voisins, Cour Robin, 74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.
À Miami, le FROST Art Museum rend hommage à la photographe LaToya Ruby Frazier : Flint is Family (30 janvier-14 avril 2019).
Elle - Flint is Family - A Photo Documentary by Latoya Ruby Frazier from Devotive on Vimeo.
En 2016, Frazier a passé cinq mois à Flint, Mich., pôle industriel de Detroit, pour témoigner de la vie quotidienne pendant le scandale, appelé "crise de l’eau".
Entre le printemps 2014 et l’automne 2015, 100 000 personnes ont consommé une eau ignoble, saumâtre et sale, qui s’est révélée contaminée au plomb, alors que les autorités affirmaient sans relâche qu’elle était inoffensive, et que les dégâts humains étaient visibles.
Michael Moore (Roger and Me date de 1989) avait déclaré que cela n’aurait jamais pu se produire dans une ville blanche aisée : Ce n’est pas seulement une crise de l’eau. C’est une crise raciale, une crise de la pauvreté.
La dite "crise" ne s’est dénouée qu’en janvier 2016, quand Obama a décrété Flint en état d’urgence et a fait distribuer des bouteilles d’eau aux populations.
FROST, Florida International University, Modesto Maidique Campus, 10975 S.W. 17th Street, Miami, FL, 33199.
Climat planétaire, week end d’action : Presque partout dans le monde, dans l’humanité, la conscience et l’inquiétude grandissent.
Il y a très longtemps, des décennies, que retentissent les alertes, rapports scientifiques, livres, journaux, films.
Avec des contradicteurs-autruches : "Le climat a toujours été irrégulier, cela ne vient pas des hommes, c’est la nature, c’est Dieu, faut s’y faire".
Des arguments venant de ceux-là mêmes qui s’engouffrent avec entrain dans toutes les aventures humaines les plus risquées. Des arguments aux origines douteuses - et peu importe que les lobbyistes soient cyniques ou innocemment sincères - qui ne font que confirmer la montée des périls.
Il est des vagues sur lesquelles nul ne pourra surfer.
Le temps s’accélère, l’urgence devient sévère, chacun peut constater personnellement, à sa porte, les températures estivales anormales, les yoyos du thermomètre en toutes saisons, les intempéries irrégulières et brutales, l’augmentation des cancers, etc.
Une sorte de consensus - une convergence - apparaît sur les origines du mal et sur les résistances possibles, au delà des clivages politiciens et des intérêts particuliers.
On a marché dans les rues, le 8 septembre, le 13 octobre et le 8 décembre 2018.
En France, il y a eu la pétition contre l’inaction gouvernementale, L’Affaire du siècle, qui a recueilli 2 millions de signatures.
Des visages surgissent qui deviennent icônes.
Marcher et pétitionner n’ont pas souvent suffi et on sait combien les icônes modernes sont éphémères.
En l’occurrence, personne n’a constaté le moindre début de frémissement dans les changements de politiques, même pas d’effets d’annonce, alors que nous sommes juste avant le déluge.
Parfois, le désespoir débarque : Et ce n’était pas par intérêt ou par "mauvaise volonté", que les décideurs, les potentats, les gouvernants - ceux qui peuvent faire autre chose que marcher et pétitionner - déniaient la question ou ne faisaient rien (selon les pays), mais tout simplement, parce qu’il n’y avait plus rien à faire ?
À Paris, le rendez-vous de l’Agora pour le climat, c’est à 14h00, place de la République.
À Toulouse, avec la librairie Ombres Blanches, la collection Anthropocène des Édfitions du Seuil fête ses 5 ans : 9 heures sur l’Anthropocène.
* À 15h00 : Penser l’Anthropocène et ses enjeux. Pourquoi une collection sur les questions socio-écologiques globales ?
Avec Christophe Bonneuil.
* À 16h00 : Au-delà de la " gestion" de la biodiversité, de nouvelles alliances avec la Terre.
Table ronde avec Vincent Devictor et Valérie Cabanes, animée par Geneviève Azam.
* À 18h00 : Le capitalisme peut-il ne pas faire dérailler la planète ? Crimes climatiques, effondrements et stratégies de sortie de l’âge des fossiles.
Table ronde avec Maxime Combes et Geneviève Azam, animée par Christophe Bonneuil.
* À 20h00 : Une autre fin du monde est possible !
Avec Pablo Servigne.
Cf. la bibliographie de Jeune Cinéma, éternel work in progress.
Salle de conférences, 3 rue Mirepoix 31000 Toulouse.
D’année en année :
* L’année 2014 ; * L’année 2015 ; * L’année 2016 ; * L’année 2017 ; * L’année 2018 ; * L’année 2019 ; * L’année 2020