Journal de Ellis & Neck 2019 (décembre 2019) II
16-31 décembre 2019
publié le mardi 31 décembre 2019


 

DÉCEMBRE 2019

(16-31 décembre 2019)
 



Mardi 31 décembre 2019

 

JEUNE CINÉMA VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNÉE 2020.

 


 

Merci à Matías Duville pour son Drifter (2019).
 


Bonne année à la grève et aux grévistes, qui, comme tout au long de l’histoire, sont en première ligne, pour le bénéfice de tous.


 

En solidarité avec eux, avec Olivier Azam, Pierre Carles, Laure Guillot, Claude Hirsch, Apostolos Karakasis, Mourad Laffitte, Michel Le Thomas, Daniel Mermet, Gérard Mordillat, Jérôme Palteau, Gilles Perret, Nicolas Philibert, Bertrand Rothé, Raoul Sangla, René Vautier, les Mutins de Pangée font une proposition qui ne se refuse pas :

Par exemple :

* Travail, salaire, profit de Gérard Mordillat (2019).

Travail, salaire, profit (B.A) from lesmutins.org on Vimeo.


 


Dernier jour de l’année 2019.
Un temps de trêve encore suspendu, à partir de demain, ça va recommencer très fort.

On récupère quelques étrennes dès aujourd’hui.

* Cadeau de la Halle Saint-Pierre, à Paris : Le monde selon Roger Ballen.


 

* Cadeau du MET à New York : Seeing the Sublime in a Gift of Paintings.


 


 

* Cadeaux du MoMA :

* Four Photo¬graphers, Four Places


 

* Early Photography and Film


 


 


Et puis, comme à chaque passage depuis 2014, en guise de bilan et perspective, au fil du temps, l’édito 2020 de Jeune Cinéma, celui de Abla.

Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.
 



Samedi 28 décembre 2019

 

Claude Régy (1923-2019) est mort le 26 décembre 2019.

C’était un grand artiste, c’est-à-dire en harmonie avec l’invisible, qui savait apprivoiser tous les silences et le vide parfait, ces espaces-temps où savent résonner les mots.
Il avait aussi, avec le bas-monde, la parole simple et l’humilité des très grands.


 

Il fut un temps où on trouvait son théâtre merveilleux mais normal.
Aujourd’hui qu’il a disparu, lui et le vivant de son théâtre, on le pense comme relevant de cette certaine sainteté - pas trouvé d’autre mot -, qui nous apaisait, dont on ne trouve plus la moindre trace, ni sur scène, ni sur écran, bien entendu, non plus, dans aucune rue ni sur aucun mont de cette Terre.


 


 

* Par les abîmes de Alexandre Barry (2003).


 

* Du régal pour les vautours de Alexandre Barry (2016).

Bonnes lectures :

* Claude Régy, Espaces perdus. Carnets, Plon, 1991. Ré-édition, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 1998. In Écrits 1991-2011, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 2016.


 


 

* Claude Régy, La Brûlure du monde, avec DVD, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 2011.


 

Sur Théâtre contemporain.net.

Sur France Culture :

* Un dernier silence.

* Claude Régy, l’intégrale en cinq entretiens (2006).


À New York, au New Museum : Hans Haacke. All Connected (24 octobre 2019-26 janvier 2020).


 


 

Hans Haacke, né en 1936 à Cologne, fait des enquêtes depuis 1965. Puis, il crée des "sculptures sociales", fruits d’action collective initiée par un artiste au service de la communauté, selon Florent Di Bartolo. Un autre engagement, "à façon".


 

Bonnes lectures :

* Pierre Bourdieu & Hans Haacke, Libre-échange, Paris, Seuil/Presses du réel, 1993.


 

* Marc Veyrat, 100 Notions pour l’art numérique, Paris, Éditions de l’Immatériel
2015.


 

New Museum , 235 Bowery, New York, NY 10002.


Le Monde diplomatique de janvier 2020 est paru.


 

On le feuilette.

On s’abonne.



Mercredi 25 décembre 2019

 

À Paris, au Musée du quai Branly, on retourne aux sources claires de notre monde, quand il n’était pas encore brouillé par les nouvelles technologies : Somuk. Premier artiste moderne du Pacifique (19 novembre 2019-8 mars 2020).


 

Sur les traces du Père Patrick O’Reilly (1900-1988) et de Jean Dubuffet (1901-1985), qui avaient découvert Somuk dans les années 30, lui et son écosystème naturel et social, et, d’une façon générale, il est nécessaire de retrouver quelques origines de nos dérives et de nos bifurcations.


 


 

Pas d’illusion, ce ne sont pas des paradis perdus, juste des terres demi-vierges à réexplorer, autrement.


 

On sait que les artistes sont toujours à l’avant-garde, et ce n’est pas un hasard si, parmi les observateurs et les chercheurs de l’écologie politique, les anthropologues et les ethnologues sont en première ligne.

Musée Branly, 37 quai Branly, 75007 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* La Vérité de Hirokazu Kore-eda (2019).

* La Sainte Famille de Louis-Do de Lencquesaing (2019).

* Le Lac aux oies sauvages (Nan Fang Che Zhan De Ju Hui) de Diao Yinan (2019).


 

Les ressorties en versions restaurées

* Sherlock Junior (Sherlock, Jr.) de Buster Keaton(1924).

* Sabrina de Billy Wilder (1954).

* Jabberwocky de Terry Gilliam (1977).

* La Mariée aux cheveux blancs (Bai fa mo nu zhuan) de Ronny Yu (1993).



Mardi 24 décembre 2019

 

Bon anniversaire Pierre Soulages, 100 ans aujourd’hui.

Même quand tout est noir, il faut savoir distinguer les éclats de bleu.


 


 



Lundi 23 décembre 2019

 

Pour bien commencer l’année 2020 qui vient, année charnière, on s’abonne à Jeune Cinéma, la revue consolante et incorruptible, qui garde le cap contre vents et marées, tornades et incendies.


 



Samedi 21 décembre 2019

 

Bon anniversaire Jane Fonda, 82 ans aujourd’hui.

Pendant que Sydney, en première ligne, est en train d’étouffer...


 


 

... Never give up, la belle !


 


 


À Paris, à la Fondation Seydoux, un programme romanesque : De la page à l’écran. Les adaptations de la littérature du 19e siècle (21 décembre 2019-21 janvier 2020).

Aujourd’hui, Albert Capellani :

* À 14h00 : Les mélodrames : L’Assommoir (1909) ; L’Âge du cœur (1906) ; Drame passionnel (1906) ; Pauvre Mère (1906).


 

* À 16h00 : Notre-Dame de Paris : Notre-Dame de Paris (1911) ; La Fille du sonneur (1906).


 

Fondation Jérôme-Seydoux-Pathé, 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris.


À Rimini, au Castello Sismondo, la Fondation Fellini, entretient la mémoire du grand homme (1920-1993) dont elle a commencé à célébrer le centenaire : Fellini 100 genio immortale (14 décembre 2019-15 mars 2020).


 

Sa ville natale tout entière s’y met : des fêtes, des lumières, la restauration du cinéma Fulgor, un musée permanent dans le château des Malatesta, qui deviendra un Cirque Amarcord ou un grand plateau de cinéma comme dans Otto e Mezzo.


 


 


 

Castello Sismondo, Piazza Malatesta, 47900 Rimini.


À Rome, une autre grande ombre, Sergio Leone (1929-1989).


 

le Museo dell’Ara Pacis reprend l’exposition de la Cinémathèque française, C’era una volta Sergio Leone (17 décembre 2019-03 mai 2020).


 

Bonne lecture :

* Gian Luca Farinelli & Christopher Frayling, éds., La Révolution Sergio Leone, catalogue de l’exposition, Éditions de la Table ronde, Paris, 2018.


 

Museo dell’Ara Pacis, Lungotevere in Augusta (angolo via Tomacelli), 00100 Roma.


Salut les câblés !

La semaine télé de Jeune Cinéma du 21 au 27 décembre 2019.



Vendredi 20 décembre 2019

 

Bon anniversaire à Antoine Vitez (1930-1990), 89 ans aujourd’hui.

Il fut un homme de théâtre majeur, de la fin du 20e siècle, artiste, penseur, acteur, écrivain, administrateur (Chaillot et Comédie-Française notamment), militant.
Comme Bertolt Brecht (1898-1956), et, allez, comme Paul Claudel (1868-1955), il est passé sur le rayon patrimoine, autant dire dans les poubelles de l’histoire.


 

Il y a 50 ans, dans Ma nuit chez Maud de Éric Rohmer (1969), il était le philosophe.
Le paysage, artistique, théâtral, social, politique, a tellement changé, en quelques décennies, qu’on se demande si, revenu à la vie par enchantement, il aurait les outils intellectuels pour concevoir ces temps sans horizon, que nous-mêmes, qui avons pourtant bien suivi, peinons à comprendre.


 

Bonne lecture :

* Jean-Pierre Léonardini, Profils perdus d’Antoine Vitez, Messidor, 1990. Réédition, éd. Le Clos Jouve, 2019.


 

Sur France Culture.


À Paris, la MEP, explore la question de la responsabilité individuelle et collective dans l’impact de l’activité humaine sur la Terre (4 décembre 2019-16 février 2020).

* Ursula Schulz-Dornburg. Zone grise / The Land in Between.


 

* Tommaso Protti. Amazônia.


 

* Harley Weir. Walls.


 

Tous les week-ends, à la MEP, un programme de films en relation avec les œuvres exposées.

Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris.



Jeudi 19 décembre 2019

 

À Sydney, c’est l’état d’urgence, il a été déclaré pour 7 jours. La ville est cernée, depuis des semaines, par des incendies gigantesques, et incontrôlables.

En 2018, 275 000 hectares avaient brûlé, et c’était historique.
En 2019, on en est à 1 million 5 hectares, et l’année n’est pas finie.
Il a fait 41° hier, ça peut empirer les jours qui viennent. Les habitants tentent de chercher de la fraîcheur sur les plages, mais l’épais nuage, acide et toxique, les rattrape.


 


 


 

L’Australie est habituée aux excès climatiques et les Aborigènes avaient des techniques de protection. Le peintre William Strutt (1825-1915), qui y migra en 1850, en avait pris la mesure.


 


 

En 2019, tout le monde comprend qu’il ne s’agit plus d’épisodes, mais d’avenir.
Celui de l’Australie, celui du monde.
On pense à vous Olivier et Alice, Max et Amelie, on vous aime très fort.
Patrick et Pompeo, on espère que vous avez détourné votre itinéraire.



Alain Barrière (1935-2019) est mort hier, ce 18 décembre 2019.


 

Mais où sont les surboums d’antan ?


Entre deux manifs, on fouille dans sa bibliothèque et on en profite pour la dépoussiérer.
On y retrouve les bonnes lectures de sa jeunesse.


 


À Paris, comme chaque mois, la revue Images documentaires invite à la Cinémathèque du documentaire de la BPI. On en est au n°96-97 : Visages, la prise du regard (octobre 2019).

Enfin, en principe.
On vérifie quand même puisque Beaubourg annonçait qu’en raison des grèves, la dernière entrée était à 17h00.

Ce soir :

* À 20h00 : La Disgrâce de Didier Cros (2019).
En sa présence avec Cédric Mal.


 

La Cinémathèque du documentaire, Centre Pompidou, Cinéma 2, 25 rue du Renard, 75004 Paris.


À Antibes, au Musée Picasso, : Germaine Richier la magicienne (6 octobre 2019-26 janvier 2020).


 


 

Il y a 60 ans que Germaine Richier (1902-1959) est morte.
Et, au Château Grimaldi, il y a 60 ans que ses quatre sentinelles La Vierge Folle (1946), La Forêt (1946), La Feuille (1948), Le Grain (1955) sont postées sur les remparts.


 

En 1996, la Fondation Maeght lui avait consacré sa rétrospective de printemps (5 avril-25 juin 1996).
Cette année, au Château Grimaldi, 57 œuvres sont exposées dans la salle d’honneur du château, et sont mis en lumières ses dessins et ses gravures.


 

L’exposition se prolongera au Musée Beelden aan Zee de La Haye : Germaine Richier. Beauty turned Beast (13 mars-7 juin 2019).
Mais il manquera les remparts et la mer.


 

Bonne lecture :

* Jean-Louis Andral & Valérie da Costa, Germaine Richier, la magicienne, Paris, Hazan (2019).


 

Musée Picasso, Château Grimaldi, Promenade Amiral-de-Grasse, 06600 Antibes.


À Liverpool, dans toute la ville, on s’immerge dans une version remixée de l’album mythique, c’est encore plus fort qu’en 1967 : Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, the Immersive Experience (19 décembre 2019-9 janvier 2020).


 

Peter Blake, qui, avec Jann Haworth, a créé la couverture de l’album du Sgt Pepper, est partout, à la Tate, dans les National Museums de Liverpool, au café de la Tate, sur le ferry...

Timelapse : Everybody Razzle Dazzle by Sir Peter Blake from Liverpool Biennial on Vimeo.


 

Toutes les explications.

Tate Liverpool, Royal Albert Dock Liverpool, Liverpool L3 4BB.


À Lyon, aux Confluences, les Suisses indisciplinés (ça existe), déclarés d’inutilité publique depuis 1997, colonisent et risquent de détourner le sérieux musée : L’univers à l’envers. Plonk et Replonk® (19 décembre 2019-1er novembre 2020).


 

Plonk et Replonk n’en seraient pas à leurs premières frasques.

Musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 Lyon.



Mercredi 18 décembre 2019

 

À Paris, au Ciné-club de l’ENS, la séance hebdomadaire du mercredi :

* À 20h30 : Le Dirigeable volé (Ukradená vzducholod) de Karel Zeman (1967).


 

Cf. "Karol Zeman, ce nouveau Méliès", Jeune Cinéma n°3-4, décembre 1964-janvier 1965 (spécial cinéma tchèque).

Ciné-club de l’ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.


À Paris, à la Librairie du Panthéon, on célèbre la comédie musicale.

* À 19h00 : Rencontre avec Fanny Beuré.
Avec Anna Marmiesse.

Bonne lecture :

* Fanny Beuré, That’s Entertainement ! Musique, danse et représentation dans la comédie musicale hollywoodienne classique, Paris, Sorbonne Université Presse, 2019.


 

Librairie du Panthéon, 15 rue Victor-Cousin, 75005 Paris.


À Paris, à la Philharmonie de Paris : Pierre et Gilles, Pop Art et Idol Art (20 novembre 2019-23 février 2020).


 

Pierre, né en 1950 et Gilles, né en 1953, se sont rencontrés en 1976, ne se sont plus quittés, ont quasiment fusionné, sont devenus des maîtres du Pop Art.


 

Depuis lors, ils se consacrent, religieusement et ironiquement, à la fabrication des idoles et non pas des icônes.


 


 

Sur France Culture.

Cité de la musique - Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris.


Les sorties sur les grands écrans

* Après la nuit (Monstri.) de Marius Olteanu (2018).

* Emma Peeters de Nicole Palo (2018).

* Au cœur du monde de Gabriel Martins & Maurilio Martins (2019).

* Talking About Trees de Suhaib Gasmelbari (2019).

* Notre Dame de Valérie Donzelli (2019).

* The Lighthouse de Robert Eggers (2019).

* Paroles de bandits de Jean Boiron-Lajous (2019).

Les ressorties en versions restaurées

* Drôle de drame de Marcel Carné (1937).

* Les Gens de la pluie (Rain People) de Francis Ford Coppola (1969).



Mardi 17 décembre 2019

 


 

La grève dure maintenant depuis 13 jours. On dirait qu’elle s’étend, même sur le Net, par exemple avec OpenEdition, ce qui est nouveau.


 

Aujourd’hui, réplique du 5 décembre 2019, c’est manif.

Comme à l’accoutumée, toutes les chaînes de télévision expliquent en boucle, avec micro-trottoirs à l’appui, les difficultés des "Français que les grévistes incommodent en les prenant en otage". Les termes et la méthode, ça devient presque "un marronnier", comme on dit chez les rubricards.

On comprend bien la méthode, même si elle date un peu, il y aurait les vrais Français et les autres, ("cosmopolites", comme disait Barrès, au regard torve et au couteau entre les dents, payés par Moscou ?).


 

Mais les termes, usés jusqu’à la corde, cet aplomb dans la répétition, cette absence de honte de n’être que des porte-voix ?

On voit dans les langages paresseux et asservis de qui détient la parole publique, un modèle de l’indécence du monde, le reflet abstrait d’une réalité bien concrète "décomplexée", qui "assume" toutes les turpitudes et tous les vices.
Comme si tous étaient certains qu’il n’y aura pas de jugement dernier, alors même que l’apocalypse vient et qu’on va finir par en avoir soif.


 

Peut-être que, partout dans le monde, ces temps derniers, face aux corruptions généralisées et diaboliques des puissants qui s’affichent, le peuple rêve aussi de vertu.


 


 



 

À propos de voyous, parfois on a du mal à marcher, et, même solidaire, on reste chez soi.


 

Il existe un merveilleux musée en ligne, dont on ne parle pas suffisamment : Criminocorpus.


 

* Notre dernier coup de cœur, le travail de Jean-François "Maxou" Heintzen, du matos pour se faire un karaoké maison : Complaintes criminelles en France (1870-1940).


 

Et il chante bien, le bougre.


 

* On évoque toutes les grandes affaires, de Damiens à Dominici, de La bande à Bonnot à Ravachol, de Violette Nozières à Stavisky.


 

* On se régale à la rubrique Art et justice, murs rebelles, la mémoire des murs, Fantômas, les 20 ans du Poulpe.


 

* On consulte son ciné-club.


 

* On s’abonne à sa newsletter.

Bonne lecture :

* Marc Renneville, Joseph Vacher. Le procès d’un tueur en série, Plombières-les-Bains, Ex-Aequo, 2019.


 

Et puis, tiens, dans le foulée, on se remet une petite chanson qui ragaillardit toujours, La Java des bons enfants de Guy Debord & Francis Lemonnier.


 



Lundi 16 décembre 2019

 

Anna Karina (1940-2019) est morte ce samedi 14 décembre 2019.


 

Les images de son espèce d’innocence affluent.
Sur des plages, dans des appartements parisiens, dans des bistrots, dans des musées, dans des couvents, sur des terrains vagues, sur des trottoirs, devant des murs couverts d’affiches lacérées, entourée de garçons mélancoliques, de voyous à la gâchette facile, de livres.


 


 

Elles se ramassent à la pelle, comme les souvenirs et les regrets, ces images d’une génération, d’une éternelle jeunesse, persistance rétinienne, tout le reste, la vie, l’œuvre, les chansons, les romans n’étant que séquelles.
Et pourtant, c’était un vaste continent.
Mais la mémoire n’est qu’an(n)amorphose.


 


 

Les dernières images de son improbable et fragile vieillesse sont partout aussi, dans les médias, dans des trains ou des avions, au retour de quelque festival. Elles ne parviennent jamais à se superposer aux anciennes. La membrane, la peau visible, ça reste la première pellicule.


 

* Anna Karina, souviens-toi de Dennis Berry (2017).


 

La mort de la petite Danoise, elle ressemble aux syncopes des musiques de son pygmalion originel au lyrisme cassant. Juste une panne de la bande-son sentimentale, brutale, momentanée, qui ne peut pas durer, sous un soleil d’autrefois, exactement.
On aura, forcément, tôt ou tard, la chanson en entier.


À Madrid, magie de Noël, la COP25, sent le sapin.


 

Elle devait se terminer vendredi soir, le 13 décembre 2019, elle a joué les prolongations. Un texte "final" a commencé à circuler dans la nuit de samedi à dimanche. Ce matin, dans les médias, les commentaires abondent, mais on a du mal à trouver le texte lui-même, ils doivent avoir honte qu’il soit si pauvre et provisoire.

On en est à 25 éditions, la COP 1 a eu lieu à Berlin en 1995.


 

Cette année, les importants absents étaient majoritaires, aucun observateur n’en attendait grand-chose, aucun participant n’était de bonne volonté, aucun scientifique n’a été écouté et compris, aucun peuple n’a eu son mot à dire.
Mais promis juré craché, la COP26, l’an prochain à Glasgow, on sera plus ambitieux.
De toute façon, après nous le déluge.


 

C’est le moment de rappeler la Loi de Murphy : "Tout ce qui peut arriver arrivera".
À côté de laquelle, l’adage de OscarWilde, "Le pire n’est pas toujours sûr", fait pâle figure.


 

Face aux dirigeants inconscients tout pétris de dénégation, qui ne "métabolisent" pas la menace (selon l’expression de Cyril Dion), tout le monde ne désespère pas.

La COP25 s’est effondrée. Quoi qu’il arrive, nous n’abandonnerons pas, nous ne faisons que commencer, a déclaré la jeune Greta Thunberg, qui aura 20 ans en l’an 2023.

En 2017, à Venise, Lorenzo Quinn comptait encore sur les forces humaines pour éviter le naufrage.


 

Sur France Culture.


À Düsseldorf, la Kunsthalle rassemble deux peintres aux parcours divergents, dont les œuvres, pourtant, convergent vers un même univers, celui des arbres : Carroll Dunham / Albert Oehlen
Bäume / Trees
(30 novembre 2019-1er mars 2020).


 


 

Nus et sans feuilles, avec des racines "radicales", en fleurs, fouettés par le vent, fraîchement abattus, morts, plantés, abattus, fragmentés par Piet Mondrian, replantés par Joseph Beuys, les arbres sont des figures de vie et de connaissance comme de chute de l’animal humain.


 


 

Carroll Dunham est né en 1949.
Albert Oehlen est né en 1954.


 


 

Kunsthalle Düsseldorf, Grabbeplatz 4, 40213 Düsseldorf.



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.
 



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