Journal de Shi-Wei (décembre 2022) II
18-31 décembre 2022
publié le samedi 24 décembre 2022


Samedi 31 décembre 2022

 

JEUNE CINÉMA VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNÉE 2023.

 


 



Jeudi 29 décembre 2022

 

À Paris, à la Fondation Seydoux, le nouveau cycle a commencé : Amour fou (28 décembre 2022-31 janvier 2023).
Comme toujours, toutes les séances sont accompagnées par les pianistes issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel.

Aujourd’hui :

* À 14h30 : L’Île d’amour de Berthe Dagmar & Jean Durand (1927).


 

* À 16h30 : Programme "A Jitney Elopment" : Affaires de cœur de Émile Cohl (1909) ; Jobard amoureux timide de Émile Cohl (1911) ; Crazy Like a Fox de Léo Mac Carey (1926) ; Charlot veut se marier (A Jitney Elopement) de Charles Chaplin (1915).


 

On a encore un peu de temps pour y découvrir l’exposition de photos : Luc Roux. Le cinéma au cœur (8 novembre 2022-4 mars 2023).

De sa collaboration à la revue Studio Magazine aux plateaux de tournage, on peut suivre le processus de création de ses photographies qui accompagnent les grands moments du cinéma des années 1980-2010.


 


 


 

En prolongement de l’exposition, on note tout de suite le vendredi 6 janvier 2023 :

* À 19h30 : Monsieur Hire de Patrice Leconte (1989), en version restaurée.


 

Faites votre programme.



Mercredi 28 décembre 2022

 

À Milan, la Cinémathèque (MIC) présente une rétrospective : Rita Hayworth. La signora di hollywood (27 décembre 2022-6 janvier 2023).

Hier, elle a commencé par Gilda de Charles Vidor (1946), forcément.


 

Aujourd’hui :

* À 15h30 : Arènes sanglantes (Blood and sand / Sangue e arena) de Rouben Mamoulian (1941).


 

On peut aussi aller voir une avant-première, à l’Arlecchino, l’autre salle de la MIC :

* À 14h30 : Jacques Tati, tombé de la lune de Jean-Baptiste Péretié (2021).


 


À Tübingen, à la Kunsthalle a commencé une exposition thématique, Sisters & Brothers. 500 Jahre Geschwister in der Kunst (19 novembre 2022-16 avril 2023).


 


 

Des centaines d’œuvres d’art montrent à quel point les représentations des fratries – donc aussi de la fraternité - ont évolué au cours des cinq cents dernières années.


 


 

Sur Arte, un reportage (visible jusqu’au 27 décembre 2023) :

* Sisters and Brothers de Lena Reich, Elsa Kleinschmager, Eric Taryné & Tabea Hannappel (2022).


 


À Paris, à la Conciergerie, il n’est pas trop tard pour aller admirer les sculptures de sable de Théo Mercier : Outremonde. The Sleeping Chapter (14 octobre 2022-8 janvier 2023).


 

C’est le Festival d’Automne à Paris qui offre cette traversée, cette fuite expérimentale dans l’épaisseur de la nuit, le sommeil paradoxal et le rêve conscient.


 


An apple a day keeps the doctor away
Il paraît que c’est valable aussi pour les œuvres d’art, une par jour, c’est bon pour la santé morale et physique, cela atténue la dépression, cela réduit les dépendances quelles qu’elles soient, cela améliore les comportements sociaux et affectifs.
C’est, en tout cas, ce qu’affirment des chercheurs du monde entier.

On aime que l’information soit illustrée par une "œuvre" de land art de James Turrell, qui ne travaille que la lumière et l’espace, et ne possèderait rien d’autre.


 

En 1979, il a acheté en Arizona un volcan éteint, le Roden Crater qu’il a transformé en observatoire et consacré à la contemplation de la mécanique céleste. Chaque fois que l’art échappe au marché de l’art, le monde s’améliore un peu.


 


Aujourd’hui, on retourne au cinéma, comme autrefois.
C’est France Culture qui l’assure.

Les sorties sur les grands écrans

* Hinterland de Stefan Ruzowitzky (2021).

* Caravage (L’ombra di Caravaggio) de Michele Placido (2022).

* Joyland de Saim Sadiq (2022).

* La Passagère de Héloïse Pelloquet (2022).

* Vivre (Living) de Oliver Hermanus (2022).

* Les Banshees d’Inisherin (The Banshees of Inisherin) de Martin McDonagh (2022).

La ressortie en version restaurée

* Suzhou River (Su Zhou he) de Lou Ye (2000).



Samedi 24 décembre 2022

 

Bon anniversaire Jonas Mekas (1922-2019), cent ans aujourd’hui.


 

On peut fêter aussi, à peine en retard, les 60 ans de la Film-Makers’ Cooperative, la première coopérative au monde de diffusion du cinéma indépendant et expérimental, qu’il a constituée en juillet 1961 à New York avec notamment Shirley Clarke, Stan Brakhage, Lionel Rogosin, Gregory Markopoulos, Lloyd Michael Williams..., en hommage à Maya Deren.


 

Cf. "Découverte de Jonas Mekas", Jeune Cinéma hors série "Jonas Mekas", décembre 1992.


 


 

C’est l’occasion de (re)découvrir son Diary.


 

Et sa philosophie :

Tout
ce que vous faites
dans votre vie
est de l’autoportrait.
Tout ce que vous faites
tout ce que vous êtes
tout ce que vous fabriquez
c’est vous.
Cela peut être une imitation
ou quelque chose d’original
ça reste vous.


 

Sur le site de la Cinémathèque : Autour de Reminiscences of a Journey to Lithuania. Dialogue avec Jonas Mekas.
Rencontre animée par Caroline Maleville et Patrice Rollet, traduite par Pip Chodorov.



Vendredi 23 décembre 2022

 

De toutes parts, on reçoit des vœux pour 2023, à l’avance donc, ce qui gêne les superstitieux. On reçoit des avis de fermeture d’institutions, ou au contraire des avis d’événements "Spécial familles". On reçoit d’innombrables suggestions de dépenses, réductions exceptionnelles et promesses de soldes inédits, noyées dans des lots de spams douteux. C’est à qui sera le plus convenu, le moins étonnnant, avec des sapins, des pères Noël, des enfants émerveillés, des neiges qui se présentent comme éternelles. Rien ne nous est épargné.
Le tout surnageant au milieu d’informations politiques et sociales, dramatiques et douloureuses venues du monde entier et de son humanité en perdition.


 

On y est, la pression est à son comble, ça va passer.


À Lyon, à l’Institut Lumière, on a droit à une programmation imperturbable, elle, ces grands films qu’il faut voir et revoir sur grand écran, bons à la santé morale.

Ce soir :

* À 19h00 : Rendez-vous (The Shop Around the Corner) de Ernst Lubitsch (1940).


 

Faites votre programme.


À Paris, au Musée de l’Orangerie, on va admirer un univers rare : Sam Szafran. Obsessions d’un peintre (28 septembre 2022-16 janvier 2023).


 

Parmi les "obsessions" de Sam Szafran (1934-2019), les plus fascinantes demeurent les escaliers, et tous les vertiges spatiaux et temporels qu’ils inspirent.


 


 


 


À Rome, au Museo nazionale delle arti del 21e secolo (MAXXI) a commencé : Bob Dylan. Retrospectrum (16 décembre 2022-30 avril 2023).

Après le Modern Art Museum de Shanghai (2020) et le Frost Museum de Miami en 2021, l’exposition arrive en Europe, l’exposition dans une version entièrement repensée et actualisée. Toujours accompagnée par la Halcyon Gallery de Londres.


 

Sont exposées 100 œuvres parmi ses peintures, aquarelles, dessins à l’encre, sculptures en métal, matériel vidéo, 60 ans d’activité créatrice de Bob Dylan.


 


 


 


 


 

Comme il le dit lui-même, il s’agit de sa vision d’une Amérique poétique, à l’écart des routes principales, en toute liberté, uniquement sur les routes secondaires.


 


À la maison, on se focalise sur les précieux Instants du présent, en compagnie de Prosper Hillairet et de tous ses amis : Martine Forret, Jennifer Verraes, Kenzo di Maggio, Régis Ecosse, Cécile Achin, Christophe Pellet, Nicolas Droin, Mélanie Forret.

Il y a en a une vingtaine de nouveaux, c’est pacifique, c’est ironique, c’est confortable, c’est hors du temps.


 


 


 



Mercredi 21 décembre 2022

 

Selon l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) cette année 2022, le solstice d’hiver a lieu ce mercredi 21 décembre, à 21h 48mn 10s en temps universel, soit 22 heures 48 mn 10 secondes, heure de Paris.


 

À partir de là, dans l’hémisphère Nord, les jours vont commencer à rallonger, très doucement au début, puis de plus en plus vite, jusqu’au prochain équinoxe.


 

Bonnes lectures :

* Agenda astronomique 2023, Paris, EDP Sciences 2022.


 

* Guy Boistel, éd., Pour la gloire de M. de La Lande. Une histoire matérielle, scientifique, institutionnelle et humaine de la connaissance des temps de 1679 à 1920, Paris, IMCCE, 2022.


 

En lecture libre sur Internet.


À Paris, au Grand Action, commence un petit cycle Martin McDonagh (21-27 décembre 2022).

Ce soir

* À 18h15 : Bons baisers de Bruges (In Bruges) de Martin McDonagh (2008).


 

Faites votre programme.


À Paris, au Musée d’Orsay, en collaboration avec le Musée Munch d’Oslo, il ne faut pas rater l’exposition consacrée à Edvard Munch (1863-1944) dont l’œuvre est en partie méconnue : Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort (20 septembre 2022-22 janvier 2023).


 

À Oslo, il était l’ami de August Strindberg (1849-1912), puis, à Paris, il rencontra Stéphane Mallarmé (1842-1898), et cela changea sa vision du monde.


 

Sur France Culture.


À Paris, au Musée des arts décoratifs (MAD), on est toujours de son époque.

* Étienne + Robial. Graphisme & collection, de Futuropolis à Canal+ (10 novembre 2022-11 juin 2023).


 

* Années 80. Mode, design et graphisme en France (13 octobre 2022-16 avril 2023).


 


À New York, au Musée Guggenheim on a encore un peu de temps pour voir les expositions de l’automne 2022, qui se prolongent en 2023.

* Alex Katz : Gathering (21 octobre 2022-20 février 2023)


 

* Nick Cave : Forothermore (18 novembre 2022-18 avril 2023).


 


Les sorties sur les grands écrans

* Les Huit Montagnes (Le otto montagne) de Charlotte Vandermeersch & Felix Van Groeningen (2022).

* Le Parfum vert de Nicolas Pariser (2022).

* Whitney Houston : I Wanna Dance With Somebody de Kasi Lemmons (2022).

* Godland (Vanskabte Land) de Hlynur Palmason (2022).

* Rabiye Kurnaz contre George W. Bush (Rabiye) de Andreas Dresen (2022).

* Une femme indonésienne (Nana) de Kamila Andini (2022).

* A E I O U. L’alphabet rapide de l’amour (Das schnelle Alphabet der Liebe) de Nicolette Krebitz (2022).

Les ressorties en versions restaurées

* Ma vache et moi (Go West) de Buster Keaton (1925).

En entier sur Internet.

* Haute pègre (Trouble in Paradise) de Ernst Lubitsch (1932).

* Sérénade à trois (Design for Living) de Ernst Lubitsch (1933).

* La Huitième Femme de Barbe Bleue (Blue Beard’s Eighth Wife) de Ernst Lubitsch (1938).

* L’Âme sœur (Höhenfeuer) de Fredi M. Murer (1985)

* Tampopo de Juzo Itami (1985).



Mardi 20 décembre 2022

 

Depuis plusieurs semaines, on est entré dans la période dite "des fêtes". Cette année particulière, elle n’a pas tout à fait la même couleur que d’habitude, manque la débauche : les décorations électriques et le goût de la dépense.
C’est bien que les sociétés puissent avoir des parenthèses de "réjouissances collectives", quelles que soient leurs prétextes ou leur nature. La question est plutôt celle de la vraie réjouissance, très inégalement partagée, et les signes extérieurs qui s’accumulent en une pression insidieuse, des décorations qui masquent mal la cruauté de la vie réelle.


 

Les plus mécréants d’entre nous aimeraient bien, pourtant, connaître cette fameuse magie toujours promise, et que ce soit, dans tous nos cœurs lourds, comme dans les films hollywoodiens, des villes pleines de couleurs, de musiques et de lumières, des maisons chaudes et accueillantes, des traditions douces avec des réunions sans psychodrame, et, tout autour, la paix dans le monde pour tous, et pas seulement pour "les hommes de bonne volonté". Une trêve qui ne soit pas seulement celle des confiseurs.


 


 

Cette drôle de période en suspens, mi-simulacre, mi-solitude, chaque fin d’année civile occidentale, il faut en profiter pour faire plus attention à toutes ces sources d’énergie qui nous entourent, naturelles et sociales, les arbres, mais aussi les musées, les cinémas, les théâtres, les producteurs d’échappées. Il faut les absorber, s’en nourrir et pouvoir, ensuite, continuer avec vaillance.


 

Depuis 2017, existe KuB une plateforme en accès libre, soutenu par la Région Bretagne et l’État, qui diffuse des œuvres enrichies de textes

Aujourd’hui, on retient, parmi tous ses cadeaux, un hommage à Jean Rochefort (1930-2017).

* Jean Rochefort, l’irrésistible ! de Yves Riou (2022)


 


 

Faites votre programme.


À Paris, au Forum des images, comme chaque mardi, on célèbre le documentaire sous toutes ses formes et latitudes : Soirées 100% doc (20 septembre 2022-9 juillet 2023)

Ce soir :

* À 18h30 : Yves Saint Laurent, 5 avenue Marceau 75116 Paris de David Teboul (2002).


 

* À 20h30 : Brook par Brook de Simon Brook (2001).

Brook par Brook from Dérives asbl on Vimeo.


 

En entier sur Internet.



Dimanche 18 décembre 2022

 

À Latina, au sud de Rome, au Conservatorio Ottorino Respighi, le musée itinérant d’art contemporain, Musée d’arts diffusa (MAD) a verni hier une exposition des œuvres de Natasha Bozharova, organisée par Fabio D’Achille, Sculture Sculptures (16 décembre 2022-28 février 2023).


 

Natasha Bozharova, cette sculpteuse extraordinaire, née en 1981, est venue de Skopje en Macédoine. Beaucoup de ses œuvres, monumentales, ont été commandées par des villes macédoniennes et sont visibles sur des places publiques.


 

Elle est désormais installée à Latina en Italie depuis quelques année avec son mari le musicien Mauro de Martino. Elle expose régulièrement, dans des événements collectifs ou personnels, et ses œuvres sont maintenant aussi dans la ville de Latina.


 

Nous avions évoqué l’un d’entre eux en septembre 2017, dans le Journal de Ben Cash (7 septembre 2017) : Natasha Bozharova - Mauro De Martino au Palazzo della Cultura (1er-30 septembre 2017).


 


 

Cette année, plus de 20 sculptures et bas-reliefs sont disposés dans la longue entrée de la branche du Conservatoire de musique, et l’inauguration s’est passée en musique, accompagnée d’une performance rythmique des étudiants du département de percussion.


 


 


À Paris, au Palais de la Porte dorée, au Musée national de l’histoire de l’immigration, on célèbre la Journée internationale des migrants de l’ONU, en la plaçant sous le signe de "l’engagement des artistes", en partenariat avec l’OIM (fondée en 1951).


 

* À 14h30 : Rajaa, ça veut dire espérance de Marielle Duclos (2019).


 

* À 16h00 : Migrations : que peut la littérature ?
Rencontre avec Patrick Chamoiseau, Fawzia Zouari, Céline Curiol, Michel Agier et Edouardo Castillo.

* À 17h00 : Artistes et activistes : Mêmes causes, mêmes combats ? Vers un plaidoyer commun  ?
Rencontre-forum avec Philippe Rey, Mackendie Toupuissant, Marie Hénocq, Jacques Ould Aoudia, Justine Stievenard, KAK, Nathalie Porte, Claire Rodier, Nora Hamadi.


 

Bonne lecture :

* Patrick Chamoiseau & Mélani Le Bris, Refusons l’inhumain ! Les écrivains aux côtés des migrants, Paris, éd. Philippe Rey, 2022.


 


À Neauphle-le-Château, entre 1978 et 1979, on a accueilli l’ayatollah Khomeyni, contraint à l’exil par le chah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi. En Occident, on le prenait pour un vieux sage paisible, un chef religieux bienveillant, les tiers-mondistes, les marxistes, les islamistes, les libéraux, tous signaient des pétitions de soutien.
Le 11 février 1979, après son retour triomphal à Téhéran, il proclamera la victoire de la révolution islamique, la première théocratie chiite du monde.

Aujourd’hui, comme depuis plus ed 40 ans, le village continue à accueillir des pèlerins.

Cette année, les temps ont changé.
À midi, une marche de soutien au peuple iranien et à sa courageuse et inédite contestation (4e mois) est prévue, alors même que le régime iranien multiplie les arrestations : la célèbre actrice Taraneh Alidoosti vient d’être arrêtée.


 

Sur France Culture, deux voisins inattendus.



Au fil du temps, tous les éditos
 

Voyage dans le temps.
 



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